[09] La Sorcière des Neiges
#1
Tout dans ce LDVELH porte la marque des DF "old school" : dessins plutôt enfantins, beaucoup de paragraphes à 3 lignes, des combats en-veux-tu-en-voilà et un total de chance qui diminue comme peau de chagrin au fil de l'aventure. Il se démarque néanmoins par son scénario, fait assez rare dans la bibliographie du sieur Livingstone. On connaît en effet plusieurs objectifs successifs, la réussite d'une mission impliquant l'engagement dans une autre imprévue, une histoire en poupées gigognes qui sort donc de l'ordinaire.
Dans l'introduction, on joue un garde du corps chargé de protéger un convoi marchand. Premier imprévu : une mystérieuse créature attaque les hommes dans les montagnes et notre employeur, inquiet, nous demande d'enquêter sur cette bête et de la terrasser. Une fois cette tâche accomplie, une victime agonisante nous apprend l'existence de la sorcière des neiges qui vit non loin et qui menace de plonger le monde dans une ère glaciaire. C'est là qu'on se rend compte qu'on a rien du spadassin lambda car on part aussitôt à l'attaque de cette femme démoniaque, même si l'auteur juge bon de préciser qu'elle est censée garder de splendides trésors. S'ensuit un longue séquence exploration de tunnels dans la grande tradition livingstonienne avec objets nécessaires à récupérer et nombreux combats obligatoires. Survient le combat contre la sorcière qui se révèle intéressant car la bougresse est coriace et ne se vainc pas en un simple jet de dés. Si on parvient à s'en défaire, un ultime rebondissement nous oblige à partir en quête de quelqu'un et on a droit à une longue partie en extérieur, avec à la fin une succession de pièges et d'espoirs déçus avant de terminer la quête.
Une construction inhabituelle donc, avec un challenge réalisable vu que les nombreux objets réclamés par ce OTP (car c'en est un tout de même) ne sont pas difficiles à trouver. Malheureusement, si l'aventure gagne en longueur et en ossature, elle prend également une forte linéarité qui se révèle vite pénible vu qu'il faut pas mal de tentatives pour le gagner à la loyale. En effet, les combats sont difficiles et de faibles scores d'habileté ne permettent pas d'en venir à bout. A noter tout de même pas mal d'objets boosteurs d'habileté récupérables ça et là.
La possibilité d'interagir un moment avec des compagnons est un plus indéniable, qui sera repris dans la Crypte du Sorcier du même auteur. Un DF qui gagne donc en intérêt par ces aspects qui sortent de l'ordinaire mais qui au final ne casse pas non plus des briques, vu la pauvreté du style et la jouabilité très moyenne (difficulté + système de combats DF).
Répondre
#2
La construction inhabituelle vient du fait qu'à la base, cette aventure a été publiée dans le magazine Warlock sous une forme nettement plus concise, qui s'arrêtait à la mort de la Sorcière. Personnellement, j'aime bien cette idée d'avoir à poursuivre la quête même après l'avoir vaincue.

Sinon, ça doit faire la cinquantième fois que je le dis, mais j'adore les illustrations de ce livre. Elles sont vraiment uniques.
Répondre
#3
Tiens, je ne connais pas ce ldvelh. La Sorcière des Neiges ? Kezako ?

Mais non je déconnais (comme d'hab Wink ). Cela dit je ne l'ai pas relu depuis 15 ans ...
Citation :Une construction inhabituelle

à la réflexion c'est un vrai point fort : la "petite intro" et la "grande conclusion".
Mais à l'époque, cela m'avait dérouté en tant que jeune lecteur.
Quant aux illustrations, elles m'avaient laissé franchement de glace ( Mrgreen ) ; alors que maintenant, je leur reconnais un véritable charme, très à part. Par contre la couverture a toujours été l'une de mes préférées tout DF confondus.
J'avais bien aimé aussi l'innovation du côté interractif avec les PNJs compagnons.
Effectivement, c'est un OTP et un KTS, assez manichéen. Et vu mon jeune âge , ça me plaisait à l'époque. Je n'arrive pas toujours pas à imaginer un lecteur débutant des ldvelhs autrement que par les Jackson et Livingstone.
Je me souviens avoir tracé les plans. Il me semble qu'il y avait un moment où, si on prenait la fuite dans un combat, on retournait sur ses pas et on trouvait un objet inédit (j'ai cru que c'était THE Objet Caché Ultime Livingstonien, mais non !).

Citation :cette aventure a été publiée dans le magazine Warlock
@ Meneldur : j'ignorais ça. Merci pour cette info ! (Jamais regardé les Warlocks. Avec le Torrent de Noël, peut-être cet été...)
Alors, seulement un bon DF pour se faire la main au départ?
Surement trop enfantin maintenant : Je plussoie Fitz (comme d'hab Wink ).
Répondre
#4
Je l’ai refait récemment (merci Oiseau pour les pdf !) et effectivement, il concentre les défauts habituels de Livingstone tout en offrant un scénario plus profond que d’ordinaire. Et c’est la première fois que nous sommes durablement entourés de compagnons dans un DF (je ne compte évidemment pas Murgo pour l’Ile du roi Lézard…)

J’ai bien aimé aussi les références multiples aux autres DF (ça aide à poser la cohérence du monde) et, comme vous tous j’ai l’impression, j’ai été conquis par les illustrations… C’est vrai qu’elles claquent !

Les scènes que j’ai retenues cette fois-ci : (hors étapes clefs incontournables du scénario)

* les adorateurs du Démon de glace
* le pauvre vieux des collines qu’on assassine pour lui bouffer son canard rôti !
C’est alors que Pip dégaina le Glaive du Sommer junior et le pointa d’un geste ample et maladroit vers la tente de l’Archimage de Mampang. La voix de Merlin (ou celle de Yatzromo, ou Nicodème, il ne savait plus trop) retentit dans son crâne… « Imbécile ! Il fait nuit noire, ça ne sert à rien !! »
Répondre
#5
Fitz a parfaitement décrit La sorcière des neiges, sauf ce qui fait peut-être son charme unique dans toute la série des LVDH : il s'agit simplement de survivre. Pour une fois, Ian Livingstone se pique de psychologie et décrit, sommairement mais avec réalisme, notre déchéance progressive et l'inquiétude de nos compagnons qui assistent impuissants aux progrès de la malédiction. Après une introduction qui est presque une caricature de OTP/KTS (même si l'évocation des créatures de la sorcière presque heureux de mourir parce qu'enfin libérés de leur asservissement lui donne un écho psychologique particulier), il ne s'agit plus que de progresser dans la nature (avec des clins d'oeil sympathiques aux précédents LVDH qui donnent un sentiment de cohérence un peu semblable à celui ressenti en lisant les premiers LS) à la recherche d'un guérisseur. Et tous les trésors conquis deviennent des fardeaux.. Je crois me souvenir qu'on était libre de prendre autant de pièces d'or qu'on souhaitait dans le trésor de la sorcière mais que le poids de ce qu'on transportait, calculé par tranche de 50 pièces, pouvait nous tuer, notamment en traversant une rivière. La fin est belle aussi qui nous voit sur le sommet de la Montagne, simple survivant d'une épreuve sans autre récompense que celle d'avoir survécu...
Répondre
#6
La Sorcière des Neiges est le 9ème Défis Fantastique, et est écrit par Ian Livingstone. Un livre de Ian Livingstone, ça signifie en général:
-une difficulté très mal dosée au niveau des lancers de dés
-une tendance plus ou moins prononcée pour le OTP
-une somme plus ou moins astronomique d'objets insolites qui tombent comme un cheveu dans la soupe
Et ce livre ne déroge pas à cette règle (contrairement à son prédecesseur, L'Ile du Roi Lézard). Cela dit, il ne tombe pas dans la caricature, contrairement à certains livres de l'auteur, ce qui fait qu'on peut encore considérer les éléments que je viens de citer comme faisant partie de l'identité du livre, sans en tenir rigueur à Ian Livingstone.

Commencons par les défauts. Tout d'abord la difficultés des lancers de dés. Il y a en effet de nombreux combats contre des adversaire dont l'habileté est au-dessus de 10, et seul un petit nombre d'entre eux peuvent être évités grâce à des objets appropriés. Il y a de plus de nombreux test de chance et parfois d'habileté qui requièrent de bonnes statistiques. Disons qu'une habileté minimale de 11 (à la rigueur 10) s'impose.
Concernant le coté OTP, il est bien présent pour pouvoir amasser tous les objets. Cela dit, il reste une certaine liberté qui empêche de classer ce livre dans les véritables OTP. Par contre, il y a certains choix très frustrants, comme un paragraphe où on nous demande de choisir entre plusieurs objets au motif qu'on n'aurait plus assez de place dans le sac à dos (en plein milieu d'aventure, c'est assez peu crédible, et on devrait de toutes façons pouvoir se débarrasser d'un objet). Concernant les objets, ils ne sont pas trop insolites mais s'avèrent souvent nécessaires ou en tous cas utiles, ce qui est un peu tiré par les cheveux. Cela dit, il y a finalement relativement peu d'objets strictement nécessaires (3 ou 4 il me semble).

Mais le livre ne manque pas de qualités. Tout d'abord, il propose de nombreux rebondissements, ce qui permet de diviser le livre en trois parties distinctes: la traque du Yéti et la recherche de l'antre de la sorcière, l'exploration de l'antre de la sorcière, la fuite avec une course contre la montre (qui n'apparaît que plus tard). Ces trois parties étant reliées entre elles par le scénario.
Et qui dit livre en trois parties dit également grande variété de décors. On passe de l'ambiance nordique/montagneuse du début à l'exploration d'un labyrinthe (suffisament court pour ne pas lasser) puis à la traversée de plaines...
Deuxièmement, l'originalité. Le "boss final" est en fait combattu au milieu du livre, ce qui rend la suite vraiment dépaysante.
Troisièmement, toute une partie de l'aventure se fait avec deux compagnons, qui restent relativement longtemps (comprendre, plus que quelques paragraphes), ce qui est toujours appréciable.
Pour finir, l'auteur fait de nombreuses références à d'autres ldvelh, puisqu'on passe par la Montagne de Feu, par Pont de Pierre, et qu'il est également question de Fang et son labyrinthe.

En résumé, La Sorcière des Neiges est un bon ldvelh, assez difficile, que ce soit au niveau du chemin à parcourir ou des lancers de dés, mais sans tomber dans la caricature. Il y a de nombreux lieux différents, ce qui rend la lecture plaisante, et le livre est vraiment original. Je le recommande.

Fléau des artificiers, les atogs, créatures légendaires, dévoraient des outils complexes afin de favoriser leur croissance bizarre.
Répondre
#7
ça faisait longtemps qu'on avait pas revu l'atog sur le forum!
Répondre
#8
après tentative de le refaire je pense qu'il serait nettement amélioré par l'élimination pure et simple de ce $!&# Homme-Oiseau, qui arrive de nulle part juste pour nous attaquer avec Hab 12
" Ashimbabbar m'a donné une dague et une épée et m'a dit
: Transperces-en ton corps; elles furent forgées pour toi."
Poème d'Enheduanna
Répondre
#9
Le fait que le boss se trouve au milieu du livre, si je me rappelle bien ce qui a été dit ici, c'est parce qu'au départ l'histoire s'arrêtait là. La troisième partie de l'histoire a été rajoutée après coup pour atteindre les 400§ et permettre de la sortir sous forme de bouquin.
Répondre
#10
Copié-collé de ma critique sur la Taverne. La première partie est sans poiler et sans humour. La 2è partie est en spoiler et est plus ironique.

1ère partie de la critique SANS SPOILER :

Soyons clairs, pour avoir une petite chance de réussir ce DF à la loyale, il faut commencer directement avec 12 en Habilité, 12 en Chance, et une Endurance potable. Car celle-ci va fondre comme neige au soleil, justement, et les provisions vont vite manquer. La faute à énormément de combats contre des adversaires à Hab élevée, ou contre deux adversaires costauds.
Autre chose indispensable pour jouer avec les règles, connaître chaque objet bonus, et chaque occasion de regagner des PE du livre. Franchement, où est l'intérêt ?
La chance va aussi atrocement diminuer, et il y a très peu d'occasions d'en regagner. J'ai donc opté pour la potion de chance.
Ce DF a une difficulté extrêmement mal dosée.
Faisons donc comme Ian et oublions les règles, et parlons du récit lui-même.

L'histoire est plaisante avec son atmosphère glacée, et plusieurs références à d'autres DFs. L'incorporation de PNJ est un vrai plus.
Seulement, même si ce n'est pas vraiment un OTP pur et dur (sauf si vous jouez avec les règles), pas mal de défauts Livingstoniens sont encore là. Comme tous les objets bénis ou maudits à essayer au pifomètre.
Le style est assez déconcertant. J'ai parfois l'impression que ce ldvelh a été écrit par deux auteurs différents. En effet, l'on y retrouve parfois de longs paragraphes, comme ceux faisant allusion aux autres DFs. A côté de cela, certains paragraphes sont d'une grande pauvreté descriptive.

Au final, ce DF laisse pas mal de regrets, car il aurait pu être bien meilleur, surtout avec une difficulté mieux dosée.
Cela pèsera donc lourd sur la note.


2ème partie AVEC SPOILER : A RESERVER A CEUX QUI ONT DEJA LU LE LIVRE !

Montrer le contenu

NOTE : 12/20
Répondre
#11
Excellent, je suis fan!

A noter que Luke Sharp aussi a du subir la pose d'un anneau gastrique (cf les Gouffres de la Cruauté)
Répondre
#12
Merci Fitz. Je crois qu'il n'en reste plus qu'une critique en stock qui a un petit côté humoristique. Je vais l'exhumer bientôt...
Répondre
#13
Mais bon sang, c'est pourtant pas dur !

Le H, il est dans Thal, de l'allemand « vallée ». Neanderthal = la vallée de Neander. C'est comme thalweg, mais sans le weg.

Pfff, 'reusement qu'il n'y a pas une carac' Culture dans les DF…
--
Vous êtes mort.
Répondre
#14
(01/03/2013, 09:47)cdang a écrit : Mais bon sang, c'est pourtant pas dur !

Le H, il est dans Thal, de l'allemand « vallée ». Neanderthal = la vallée de Neander. C'est comme thalweg, mais sans le weg.

Pfff, 'reusement qu'il n'y a pas une carac' Culture dans les DF…

et heureusement sinon elle serait abrégée en CUL, comme HAB et END.

Cdang, tu soulèves un point intéressant. En réalité, "néandertal" en français ne comporte pas de H, contrairement en anglais ("neanderthal"). Je ne m'en suis rendu compte qu'après avoir rédigé la critique et j'ai décidé de laisser tel quel.
Au final, et concernant le H, je dis toujours qu'il existe sur terre deux types de personnes :
- celles qui savent écrire Cthulhu sans faute.
- et celles qui ne savent pas.

Je me suis souvent imaginé en DRH pervers (pléonasme ?) demandant lors d'entretiens d'embauche d'écrire Cthulhu correctement (et voir les yeux des candidats s'écarquiller d'effroi au seul nom de Cthulhu).
Heureusement pour l'humanité, je ne suis pas DRH.
Quoique mon test est tout à fait légitime si l'on veut bosser à Chaosium.
Répondre
#15
(01/03/2013, 11:16)VIC a écrit : Je me suis souvent imaginé en DRH pervers (pléonasme ?) demandant lors d'entretiens d'embauche d'écrire Cthulhu correctement (et voir les yeux des candidats s'écarquiller d'effroi au seul nom de Cthulhu).
Heureusement pour l'humanité, je ne suis pas DRH.
Quoique mon test est tout à fait légitime si l'on veut bosser à Chaosium.

Ce serait énorme, ahah ! Ceci dit, R'lyeh est bien plus difficile à écrire Wink
Répondre




Utilisateur(s) parcourant ce sujet : 5 visiteur(s)