[32] Les Esclaves de l'Eternité (Paul Mason et Steve Williams)
#1
Tout d'abord, bonjour à tous, car je suis nouveau sur le forum que j'ai découvert il y a environ deux semaines et qui m'a remis le nez dans mes amours littéraires de jeunesse. Big Grin

J'ai commencé à jouer aux LDVEH à la sortie de la Citadelle du Chaos et je n'ai cessé que quand Gallimard a cessé d'en publier. Au vu des fidèles du forum, je n'ai rien d'original : mon livre préféré est La Créature Venue du Chaos et la série à laquelle je me suis le plus attaché, finalement, par habitude, est Loup Solitaire. Eh oui, encore un! Rolleyes

Je poste ici une critique sur Les Esclaves de l'Eternité signé Paul Mason et Steve Williams, le tout premier LDVEH que j'ai relu depuis l'extinction quasi-totale du genre, aujourd'hui-même, intrigué par les déclarations d'amour éperdu de l'un d'entre vous pour la prose de Paul Mason, dont je n'avais plus qu'un très vague souvenir.

J'avoue avoir été très déçu. Est-ce parce que j'idéalisais un tantinet trop les LDVEH? Rien n'est moins sûr.

Après une introduction intéressante, un choix cornélien s'impose d'entrée : choisir l'une des trois orientations de missions proposées, et complètement différentes. Une fois ce choix effectué, le héros, un mercenaire réputé, mais pas haut de gamme, évolue dans le monde des seigneurs de Kallamère, le territoire à protéger d'une menace. Ces passages sont assez prenants, car l'on sent un monde nouveau s'ouvrir devant nos yeux.

Après cela, malheureusement, le chaos. J'ai choisi d'aller identifier la menace (on peut aussi rester défendre le royaume ou aller avertir les armées pour qu'elles rappliquant dare dare). De toutes les tribulations que le héros va vivre, aucune ne m'a spécialement interpelé, hormis peut-être le sauvetage d'une jeune fillette. Le reste du temps, les situations m'ont semblé trop peu mises en place, avec des descriptions rudimentaires, des évènements récurrents (oups attention un danger à l'intérieur d'un lieu clos, vais-je au devant où attends-je qu'il se passe quelque chose). Bref, je n'ai pas senti de vie dans ce monde imaginaire.

Certes, quelques créatures sont originales (des espèces de crocodiles par exemple), mais globalement, je suis resté sur ma faim. Quant au final, dans un monde parallèle, j'ai été très déçu. En raison d'une prose peu développée, il est dur de s'imaginer l'environnement dans lequel on évolue et le recours aux illustrations (médiocres de Bob Harvey, géniale de Terry Oak) est d'un grand secours, alors qu'à mon avis, il devrait se contenter d'être un supplément. Enfin, le final est un peu grotesque : le méchant, d'allure humanoïde, fait 15 mètres de haut (ouah! il doit être trop fort!!!), mais tremble de peur quand un petit avorton de 2 mètres (moi) avale la potion qui était destinée à le rendre surpuissant. Enfin, un regain d'originalité dans le choix ultime : revenir en Allansia aux dépends des victimes du méchant (les habitants de Kallamère) ou se sacrifier en leur faveur.

Pour conclure, je dirai que Les Esclaves de l'Eternité est un livre plus que moyen (et ça n'engage que moi), que les aventures qu'y traverse le héros sont trop peu décrites pour qu'on s'y sente véritablement acteur, mais que quelques lueurs d'originalité viennent parfois réveiller le lecteur.
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#2
Tout d'abord, bienvenue dans le coin. Smile

J'ai acquis et lu ce livre il y a peu, mais n'ai toujours pas eu le courage d'en faire une critique en bonne et due forme... Paresse oblige, je vais me contenter de répondre à la tienne Smile
Citation :Une fois ce choix effectué, le héros, un mercenaire réputé, mais pas haut de gamme
Voilà déjà un petit grain d'originalité : on n'incarne pas le héros au palmarès long comme le bras habituel, mais une espèce de semi-looser, aventurier à la petite réputation ayant désespérément envie de devenir célèbre. C'est assez amusant et original, je trouve.
Citation :De toutes les tribulations que le héros va vivre, aucune ne m'a spécialement interpelé, hormis peut-être le sauvetage d'une jeune fillette. Le reste du temps, les situations m'ont semblé trop peu mises en place, avec des descriptions rudimentaires, des évènements récurrents (oups attention un danger à l'intérieur d'un lieu clos, vais-je au devant où attends-je qu'il se passe quelque chose). Bref, je n'ai pas senti de vie dans ce monde imaginaire. Certes, quelques créatures sont originales (des espèces de crocodiles par exemple), mais globalement, je suis resté sur ma faim.
Affaire de perception personnelle, je suppose : le voyage m'a personnellement paru correct et frais, certes pas transcendant, mais loin du monstre d'ennui que tu évoques. Mais si le Riddling Reaver (Filou Farceur en français, traduction stupide) ne t'a pas interpellé, tu dois être exigeant. Tongue
Citation :Quant au final, dans un monde parallèle, j'ai été très déçu. En raison d'une prose peu développée, il est dur de s'imaginer l'environnement dans lequel on évolue et le recours aux illustrations (médiocres de Bob Harvey, géniale de Terry Oak) est d'un grand secours, alors qu'à mon avis, il devrait se contenter d'être un supplément.
L'Abysse souffre d'un manque de descriptions, c'est clair... quoique le 336 soit excellent (comme tous les PFA, en fait). Et j'ai exactement le même avis que toi sur les illustrations : Bob Harvey n'est pas génial, mais la couverture est magnifique.
Citation :Enfin, le final est un peu grotesque : le méchant, d'allure humanoïde, fait 15 mètres de haut (ouah! il doit être trop fort!!!), mais tremble de peur quand un petit avorton de 2 mètres (moi) avale la potion qui était destinée à le rendre surpuissant.
Bythos manque cruellement d'une chose : un background (c'est valable pour l'Abysse toute entière, à bien y réfléchir). Sinon, le fait qu'il soit gigantesque ne m'a pas déplu, et le fait qu'il faille utiliser ses propres armes pour le vaincre m'a paru intéressant (tout comme le fait que vaincre son incarnation terrestre ne soit possible... qu'en lui rendant son sens de l'humour !).
Citation :Enfin, un regain d'originalité dans le choix ultime : revenir en Allansia aux dépends des victimes du méchant (les habitants de Kallamère) ou se sacrifier en leur faveur.
Ce n'est pas que de l'originalité : c'est une bombe, ce choix final, plein de responsabilités. Dans les LDVH, ça n'arrive quasiment jamais, et les deux fins qu'il entraîne, toutes deux douce-amères, sont à des années-lumières au-dessus des fins des autres DF, généralement simples variations sur le thème « Vous avez gagné, vous êtes pété de thunes et couvert de gloire, bravo ».

Ce livre m'a plu, mais je pense que c'est en partie dû au fait que je partais avec un a priori positif, étant donné qu'il a été écrit par mon auteur favori. Il reste pour moi en-dessous des génialissimes L'Ancienne Prophétie et Les Mercenaires du Levant.
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#3
Le gros problème de ce livre à mes yeux (et vous l'avez d'ailleurs souligné) est qu'il manque cruellement d'ambiance. Que ce soit l'Abysse ou Kallamère, je trouve que tout est plat, vide, ennuyeux, monotone. L'histoire ne prend pas vraiment et on n'est à aucun moment passionnés comme dans l'Ancienne Prophétie de ce même Mason. Les illustrations de Harvey contribuent d'ailleurs grandement à cette impression à mon avis.
Debout, debout cavaliers de Théoden!
Les lances seront secouées, les boucliers voleront en éclat,
Une journée de l'épée, une journée rouge avant que le soleil ne se lève !
Au galop ! au galop ! courez ! Courez à la ruine et à la fin du monde !
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#4
Tout d'abord, merci de cet accueil. Wink

Citation :Mais si le Riddling Reaver (Filou Farceur en français, traduction stupide) ne t'a pas interpellé, tu dois être exigeant.

Je crois effectivement que j'ai ce tort Big Grin
Je dois sans doute idéaliser les LDVEH puisque les Esclaves de l'Eternité est le tout premier que je relis en dix ans. Grâce à ce forum, je dois le dire, et sans doute encore plus grâce à toi, puisque c'est en te lisant dans divers topics que j'ai jeté mon dévolu sur celui-là précisément.

Concernant le Filou Farceur, autant que je m'en souviennes, je crois que j'aimais la noirceur dans les LDVEH, bien plus que le monde de l'héroïc fantasy. Donc, ce genre de tribulations (se battre contre le big boss qui est mort de rire) doit certainement me gêner dans mon plaisir de lecteur.

Citation :Bythos manque cruellement d'une chose : un background (c'est valable pour l'Abysse toute entière)

Finalement, n'est-ce pas le propre de tout abysse que de manquer de fond? MrgreenMrgreenMrgreen

Tant que je suis là, j'en profite pour ajouter qu'il m'a fallu une petite heure pour le terminer cet après-midi et que j'ai trouvé ce laps de temps très court (je précise que je me contente de lire le livre et non pas de le "jouer" au sens propre du terme parce que l'intérêt que je cherche dans ce retour aux sources de ma jeunesse est essentiellement guidé par une volonté d'explorer l'univers de LDVEH et non pas par le plaisir du jeu en lui-même. Ce que je recherche, c'est le moment de grâce, quand on découvre une situation si brillante qu'on en ressent immédiatement un plaisir inattendu. Un fan de la Créature venue du Chaos disait dans le topic du grand tournoi toute l'émotion qu'il avait eu à la sortie des mines. En le lisant, j'ai frissonné en me souvenant moi aussi des mêmes émotions.

Mais je m'égare : ma question était adressée aux spécialistes que vous êtes : est-il normal de finir un LDVEH en une heure? Est-ce le temps moyen? J'appelle finir aller du 1 au 400 (ou 300 ou 350 peu importe) en mode lecture simple! Je me pose cette question car je n'arrive pas à évaluer le nombre de paragraphe moyen nécessaire pour faire le chemin.
Si un DF classique disposait de deux choix différents à chaque paragraphe et qu'il n'y avait jamais de retour en arrière, cela nécessiterait seulement la lecture de 10 paragraphes. Quelqu'un sait-il combien en lit-on environ à chaque fois, quand perdus dans les méandres des labyrinthes imaginaires, nous rebroussons chemin ou nous heurtons à un obstacle?
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#5
Orfeo a écrit :Je dois sans doute idéaliser les LDVEH puisque les Esclaves de l'Eternité est le tout premier que je relis en dix ans.
Un conseil : ne te fais pas trop d'illusions. L'immense majorité des vieux LDVH, en particulier des DF, sont très naïfs et classiques dans leur traitement. Les Esclaves de l'Éternité se démarque d'ailleurs par une certaine dose d'originalité (mais je l'ai déjà dit). Dose d'originalité qu'on retrouve encore plus forte dans les trois autres livres de Paul Mason, mais aussi dans ceux de Stephen Hand et sans doute d'autres (en ce moment, j'ai l'impression de ramener les LDVH aux seuls DF, il faut que je fasse une cure de désintox).
Citation :Tant que je suis là, j'en profite pour ajouter qu'il m'a fallu une petite heure pour le terminer cet après-midi et que j'ai trouvé ce laps de temps très court
Tout d'abord : j'adore ta philosophie de « non-jeu » et j'y adhère complètement. Smile

Si tu l'as fini du premier coup, c'est normal qu'il t'ait paru court : après tout, tu n'as lu qu'une fraction assez mince des 400 paragraphes. En le jouant, je suppose que ça t'aurait pris plus de temps, vu que plusieurs objets sont nécessaires pour vaincre Bythos.
Citation :Mais je m'égare : ma question était adressée aux spécialistes que vous êtes : est-il normal de finir un LDVEH en une heure? Est-ce le temps moyen? J'appelle finir aller du 1 au 400 (ou 300 ou 350 peu importe) en mode lecture simple! Je me pose cette question car je n'arrive pas à évaluer le nombre de paragraphe moyen nécessaire pour faire le chemin.
Si un DF classique disposait de deux choix différents à chaque paragraphe et qu'il n'y avait jamais de retour en arrière, cela nécessiterait seulement la lecture de 10 paragraphes. Quelqu'un sait-il combien en lit-on environ à chaque fois, quand perdus dans les méandres des labyrinthes imaginaires, nous rebroussons chemin ou nous heurtons à un obstacle?
Je te propose d'ouvrir un sujet dans la section juste au-dessus pour en parler Wink
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#6
Il faudrait que je relise les Esclaves. J'ai de bons souvenirs de ce bouquin, mais ils datent. Je peux comprendre ton sentiment (je m'adresse à Orfeo) sur le manque de souffle du livre, car je me souviens qu'il peut sembler très décousu en fonction du chemin qu'on choisit. Mais c'est typique de Mason, la structure des Mercenaires du levant, que je suis en train de lire (merci Dudur !), est la même. Les trois choix du début ne sont d'ailleurs qu'un leurre, le vrai bon choix est celui que tu a pris, partir en éclaireur. Grosso modo, le livre est composé de différentes situations, qu'on peut faire dans différents ordres et en en zappant une partie. Mais il n'existe qu'un seul ordre qui permet de tout visiter et qui nous mène à la victoire. Or, si on prend ce chemin, le côté décousu disparaît et on se retrouve avec une histoire prenante et riche en situations intéressantes : la fillette, le vieux maître d'armes du héros, le retour à la capitale où - grosse surprise - plus personne ne se soucie de vous et n'est conscient de la menace imminente, l'enquête pour découvrir le traître responsable de cette situation... Ce livre possède une foultitude de personnages intéressants et d'idées inédites dont une partie a été évoquée par Meneldur. J'ajouterais le combat contre un des héros du début, qui possède des statistiques de joueur (à savoir une endurance très élevée), chose assez rare et pourtant pertinemment réaliste. Bon, en même temps le combat est inégal vu qu'il suffit de perdre un assaut pour mourir... (Saleté de poison !) Heureusement il n'est pas obligatoire.

Bref, si pour moi il n'atteint pas l'Ancienne prophétie, et si je placerai probablement les Mercenaires au dessus lorsque je l'aurai terminé, les Esclaves de l'éternité restent (« reste » ? Quelqu'un peut-il m'éclairer ?) un très bon bouquin, pas très loin des deux chefs d'oeuvre de Mason.

Et en passant, honte à vous qui ne jouez jamais les livres-jeux. :-p Je respecte toujours scrupuleusement les règles pour ma part. Les zapper, c'est comme utiliser un cheat code d'énergie infinie dans un jeu vidéo : c'est le meilleur moyen de complètement dénaturer l'oeuvre.
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#7
Bienvenue à Orfeo et bravo à lui de poster une critique des Esclaves comme premier post !

Cependant, je ne suis pas d'accord avec toi et je partage les avis de Jehan et Dudur.

D'abord, en ce qui concerne la « longueur » du livre, je trouve ton argument un brin spécieux, car les Esclaves est tout de même un OTP, dans lequel il y a plusieurs objets à ramasser pour gagner. Si tu triches sur ce point, alors beaucoup de livres te paraîtront courts, et il te restera ceux qui disposent d'un système anti-triche sophistiqué pour te « tenir en haleine » (et du coup, tu les trouveras sûrement meilleurs). Deux exemples : la Créature ou le Chasseur de Mages.
Deuxièmement, le livre est assez linéaire, ce qui a pour effet - justement- de le rendre plutôt long comparé à certains.

Troisièmement, tu éludes, volontairement ou pas, le meilleur passage du livre, à savoir le retour à Kallamère et les péripéties qui suivent ( l'enquête, Ramédès, l'enterrement de Carolina...). Cette séquence à elle seule suffit à mon goût pour ranger ce livre parmi les meilleurs DF.

Pour ma part, je n'ai pas spécialement aimé le monde des Abysses (les illustrations, je les trouve pas si mal) qui m'a quelque part « dérangé » : les bestioles visqueuses, l'ambiance un peu onirique, Bythos et ses 20 m de haut... Ce sentiment m'a au moins happé et ça a le mérite de l'originalité.

Et puis il y a la fin, franchement géniale, et que vous avez un peu spoilé d'ailleurs.

Dans la hiérarchie des Mason, je le mettrais en 2ème, derrière l'Ancienne Prophétie. Le côté jeu a ici le mérite d'être moins absurde que dans les Mercenaires (avec la phrase à recomposer) ou que dans l'Ancienne Prophétie ( avec un OTP extrême, voire Livingstonien). Le côté livre m'a plus passionné que le Chasseur de Mages ou les Mercenaires.
Par contre, le scénario de l'Ancienne Prophétie est hors concours.


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#8
Vous oubliez tous le vrai mendiant qui se proclame faux héros ! Il m'avait ému avec son histoire de fiancée et de Bouffon Noir ... Et puis, y'a le troll mangeurd'hérisson et les gobelins qui se prennent dans leur propre piège aussi !
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#9
Jehan a écrit :Et en passant, honte à vous qui ne jouez jamais les livres-jeux. Je respecte toujours scrupuleusement les règles pour ma part. Les zapper ... c'est le meilleur moyen de complètement dénaturer l'oeuvre.
Je respecterai scrupuleusement les règles dans un DF le jour où les auteurs respecteront scrupuleusement le principe de la jouablité et du fair-play. Il y a des livres qu'on pourrait recommencer dix mille fois sans réussir en jouant strictement selon les règles, tellement ils sont déséquilibrés ou simplement mal conçus. Ne pas oublier que "les règles" incluent les totaux de départ, c'est-à-dire qu'on doit pouvoir battre le boss de fin à 12-15 points d'Habileté et 20-30 points d'Endurance en ayant commencé avec H=7 et E=14. Essayez avec Razaak pour le fun.
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#10
Bienvenue Orfeo!

Les Esclaves de l'Eternité est mon Paul Mason préféré puisque il est le plus jouable, le moins difficile. Cet auteur a le souci de rechercher l'originalité dans tous ses scénarios et juste pour ça, il mérite son "fan-club". Quant à moi, je n'aime pas trop ses bouquins car ils ne m'ont jamais procuré de plaisir ludique.
Comme je déteste tricher, les Mason sont pour moi interminables.

Orfeo, si tu retrouves les LDVELH après avoir passé une décennie à lire des romans de qualité, tu risques en effet d'être très déçu par leur style. C'est pourquoi tu ne devrais pas, à mon humble avis, passer à côté de l'aspect jeu, pour pouvoir mieux les apprécier.
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#11
Des avis divergents, richement argumentés; Je sens que je ne vais pas m'ennuyer à vos côtés Big Grin

J'ai bien peur que tu n'aies raison, Meneldur, quand tu me dis : "L'immense majorité des vieux LDVH, en particulier des DF, sont très naïfs et classiques dans leur traitement."
Comme j'adorais cela, je les ai certainement idéalisés ces bons vieux bouquins. Depuis, après de (trop) longues et inutiles études de lettres, je ne sais pas si j'y trouverai autre chose qu'un brin de nostalgie.

Pour commencer, j'ai envie de réagir sur ce sujet :
Plutôt Pour :
Citation :Tout d'abord : j'adore ta philosophie de « non-jeu » et j'y adhère complètement. Smile
Si tu l'as fini du premier coup, c'est normal qu'il t'ait paru court : après tout, tu n'as lu qu'une fraction assez mince des 400 LDVH. En le jouant, je suppose que ça t'aurait pris plus de temps, vu que plusieurs objets sont nécessaires pour vaincre Bythos.
Plutôt Contre :
Citation :Et en passant, honte à vous qui ne jouez jamais les livres-jeux. :-p Je respecte toujours scrupuleusement les règles pour ma part. Les zapper, c'est comme utiliser un cheat code d'énergie infinie dans un jeu vidéo : c'est le meilleur moyen de complètement dénaturer l'oeuvre.

Ma philosophie de non jeu n'est pas non plus dénuée de tout scrupule. Je ne zappe que les combats. En fait, j'oublie les dés. Voilà, pour être clair. Je suis chanceux, habile, endurant quand il faut l'être. Mais les objets, je ne les utilise que si je les ai en ma possession.

Par ailleurs, j'ajouterai que j'ai en ma possession l'intégralité des Gallimard, à l'exception des LS 27 et 28 et du dernier défi fantastique de Livingstone dont j'ai appris la publication par chez vous Tongue

Je les ai tous joué et fini à la régulière (exceptés deux DF dont je ne suis pas sur des titres pour lesquels j'ai du tricher). Ma démarche actuelle est complètement guidée par la nostalgie. Je ne lis pas pour jouer. C'est peut-être un non sens pour certains d'entre vous et je vous concède que cela dénature le jeu. Mais comme je n'ai pas spécialement envie de jouer, le problème ne se pose finalement pas en ce qui me concerne.

Mais je respecte totalement le fait d'y jouer, j'ai adoré ça, mais je manque cruellement de temps aujourd'hui pour recommencer 12 ou 15 fois un même ouvrage.

Mais revenons aux Esclaves de l'Eternité
Citation :le retour à la capitale où - grosse surprise - plus personne ne se soucie de vous et n'est conscient de la menace imminente, l'enquête pour découvrir le traître responsable de cette situation

C'est effectivement d'une certaine originalité. Pour autant, ayant toujours soif de découverte, j'ai eu le sentiment d'un retour en arrière peu palpitant, même si, fait intéressant, l'intrigue se dirige vers un autre type d'ambiance que le reste du bouquin, une sorte de "thriller politique moyennageux" (ça vous rappelle un certain bouquin d'Ecco? Wink.

Citation :il te restera ceux qui disposent d'un système anti-triche sophistiqué pour te « tenir en haleine »
Effectivement, la découverte du langage de la Créature venue du Chaos est une des inoubliables émotions de mon enfance. Je l'avais d'ailleurs réutilisé dans un des mes propres écrits.

Enfin, merci à Fitz de son conseil
Citation :Orfeo, si tu retrouves les LDVELH après avoir passé une décennie à lire des romans de qualité, tu risques en effet d'être très déçu par leur style. C'est pourquoi tu ne devrais pas, à mon humble avis, passer à côté de l'aspect jeu, pour pouvoir mieux les apprécier.

J'ai répondu sur le sujet plus tôt, mais les vacances arrivent à grand pas, alors qui sait? Peut-être me lancerais-je dans un autre Mason, ou un Hand, deux auteurs qui ont l'air de recueillir beaucoup de suffrages.
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#12
H.d.V a écrit :en ce qui concerne la « longueur » du livre, je trouve ton argument un brin spécieux, car les Esclaves est tout de même un OTP, dans lequel il y a plusieurs objets à ramasser pour gagner. Si tu triches sur ce point, alors beaucoup de livres te paraîtront courts, et il te restera ceux qui disposent d'un système anti-triche sophistiqué pour te « tenir en haleine » (et du coup, tu les trouveras sûrement meilleurs). Deux exemples : la Créature ou le Chasseur de Mages.
Je trouve que finir le livre en 1 heure, en se contentant d'occulter les lancers de dés, pour quelqu'un qui n'a pas lu de LDVELH depuis longtemps, est tout simplement une belle performance. C'est en effet un 1-true-path, pas forcément évident. Orfeao, soit tu te souvenais du bon chemin à prendre, soit tu as eu beaucoup d'intuition.

Si, en revanche, tu n'as pas tenu compte des objets à trouver, comme le suggère HdV, là tu te ruines le plaisir de jouer. L'intérêt de la lecture d'un LDVELH, c'est quand même de trouver le bon chemin pour gagner. D'autant plus que les ouvrages de Mason font partie de mon type de LDVELH favoris : les 1-true-paths bien pensés. Ceux où il faut débloquer des parties qui, en plus, contiennent des éléments de scénario qui font évoluer l'histoire.

H.d.V a écrit :tu éludes, volontairement ou pas, le meilleur passage du livre, à savoir le retour à Kallamère et les péripéties qui suivent ( l'enquête, Ramédès, l'enterrement de Carolina...). Cette séquence à elle seule suffit à mon goût pour ranger ce livre parmi les meilleurs DF.
Ce passage, notamment, est l'exemple parfait de ce que j'aime : un passage à "débloquer". On peut arriver pas loin de la fin sans l'avoir fini, sans même soupçonner son existence. A ma 1ère lecture du livre, j'ai vaincu Bythos mais j'ai perdu juste à la fin, sans même me douter que ce passage existait. C'est à ça qu'on reconnaît le savoir-faire d'un bon auteur de LDVELH, selon moi. Et Mason est l'un des meilleurs (avec Green, Philips, Jackson...).

Les 3 livres de Mason que j'ai lus (me manque juste Les Mercenaires) sont parmi mes préférés.
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#13
Orfeo a écrit :J'ai bien peur que tu n'aies raison, Meneldur, quand tu me dis : "L'immense majorité des vieux LDVH, en particulier des DF, sont très naïfs et classiques dans leur traitement."
Comme j'adorais cela, je les ai certainement idéalisés ces bons vieux bouquins. Depuis, après de (trop) longues et inutiles études de lettres, je ne sais pas si j'y trouverai autre chose qu'un brin de nostalgie.

Pour apprécier beaucoup de LDVH, il faut mettre quelque peu en veilleuse le sens critique qu'on développe avec l'âge. Mais on ne peut pas se forcer à retrouver le point de vue qu'on avait vers 8-12 ans. Des livres classiques (comme la plupart des Défis Fantastiques et les Loup Solitaire) me plaisaient beaucoup à cet âge-là. J'en ai gardé la nostalgie, mais la nostalgie est un sentiment aux effets assez pervers : lorsqu'on relit un livre qu'on avait adoré à un certain âge, il arrive qu'on n'y trouve plus ce qui nous plaisait tant, parce qu'on a changé depuis. Ces attentes trop élevées génèrent alors une déception plus forte qu'elle ne l'aurait sans doute été si on s'était lancé sans a priori.

Bref. Quoi qu'il en soit, il y a tout de même des LDVH qu'on peut à mon avis vraiment apprécier à un âge dépassant la tranche normalement visé. Mes recommandations :

- Les "Destins" de Dave Morris : "Le Pirate des Sept Mers", "Le Collier Maléfique" et "Coeur de Glace" (non traduit en français, mais je suis en train d'y remédier).

- Les Défis Fantastiques de Hand et Mason sont effectivement de bons choix, tout particulièrement "L'Arpenteur de la Lune", "La légende des cavaliers fantômes", "Les mercenaires du levant" et "L'ancienne prophétie".

- Certains Défis Fantastiques de Steve Jackson, surtout "La créature venue du chaos" et "Le manoir de l'enfer".

- La série de l'Epée de Légende.

- La série des Chroniques Crétoises.

- La série Quête du Graal permet de se détendre avec un peu d'humour mais les livres sont inégaux (je recommande "Les Portes de l'Au-Delà", "Le Voyage de l'Effroi" et "Le Royaume de l'Epouvante").

- La série Défis et Sortilèges a un côté assez naïf, mais un bon style et des héros intéressants. Je recommande tout particulièrement "Caïthness l'Elémentaliste" et "Kandjar le Magicien".

C'est tout ce qui me vient à l'esprit pour le moment, mais les autres membres du forum ont sûrement leurs suggestions.

Sinon, il y a bien sûr les AVH amateurs !
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#14
Merci pour ces conseils!

Comme je l'ai souligné, les Esclaves de l'Eternité m'a un peu déçu, mais néanmoins, je continue à vous faire confiance parce qu'étant loin d'être infaillible, il me semble qu'il vaut mieux suivre les conseils des plus expérimentés. J'ai donc ressorti l'Arpenteur de la Lune, que j'ai commencé hier et qui, pour le moment me botte bien, et l'Ancienne Prophétie (j'ai pu constaté qu'à l'époque il m'avait fallu de nombreuses tentatives pour le finir et surtout la constitution d'un plan, chose très rare chez moi).

Pour la Créature venue du Chaos et le Manoir de l'Enfer, ce sont les deux premiers que j'ai ressorti et filé à ma copine qui n'en a jamais lu, car ils restent gravés dans ma mémoire. Le Manoir de l'Enfer pour avoir été le premier choc LDVEH, et la Créature venue du Chaos pour en être le summum absolu à mon goût.

Ensuite, je crois que je vais aussi me lancer dans les AVH, car :
1°) vous êtes tous des fans de LDVEH donc vous savez de quoi parlez
2°) vous n'êtes pas gênés par la censure d'un éditeur, ce qui peut peut-être provoquer des AVH plus adultes que les LDVEH

D'ailleurs, si vous en avez une en particulier à me donner pour commencer, à l'exception du Retour du Marais au Scorpion que je me suis reservé pour les vacances estivales en raison de sa longueur (960 paragraphes, vous êtes malades ou quoi? Tongue), je suis preneur...
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#15
Avant les Mercenaires du Levant, voici un nouveau livre de Paul Mason (mais écrit conjointement avec un certain Steve Williams) qui se démarque là encore par son scénario bien supérieur à la moyenne des LDVELH mais une fois de plus à la jouabilité discutable.
Le cadre ne se situe pas dans les îles du Levant mais le royaume de Kallamère ne semble guère avoir sa place sur Titan : pas d'orcs, d'elfes ou de nains, pas d'évocation des lieux extérieurs célèbres à la série Défis Fantastiques, les humains ont une apparence et des vêtements plutôt arabisants... Bref, l'auteur instaure une ambiance qui lui est propre et qui n'a rien à voir avec les autres LDVELH plus classiques de cet univers. Les aficionados du monde créé par Livingstone et Jackson risquent à ce titre d'être déçus tant ce LDVELH ne semble pas y avoir sa place.
Le début est un peu déroutant : on joue un aventurier lambda recruté avec d'autres spadassins par les dirigeants de la capitale pour affronter une menace inconnue. On sent une certaine approche politique de Kallamère mais sans avoir voix au chapitre dans un premier temps. Puis le premier paragraphe s'achève par trois choix antagonistes qui laissent à penser que l'on va bénéficier d'une incroyable liberté d'action au cours de cette aventure (partir à des dizaines de kilomètres au nord, à des dizaines de kilomètres à l'est ou rester dans la ville). C'est un peu à l'image globale de ce livre-jeu : le scénario est très linéaire mais on ne s'en rend compte qu'après l'avoir terminé puisqu'il s'agit d'un presque one-true-path déguisé. On dispose à plusieurs moments de choix cruciaux qui nous font voyager sur de longues distances et dans des directions très diverses mais il n'existe quasiment qu'un seul bon itinéraire. C'est là la principale difficulté de cette aventure plutôt ardue (même si une Habileté minimale de 10 est exigée) d'autant plus que ce bon chemin n'est pas intuitif du tout, il va à l'encontre de ce que font la plupart des aventuriers dans les autres LDVELH. Déroutant, tout simplement.
A elle seule, l'histoire racontée est excellente et pourrait la classer dans le haut du panier. On va de surprise en surprise, les rebondissements sont nombreux à l'image d'un roman. Les péripéties en chemin sont de surcroît originales, toujours en dehors des sentiers battus. Malheureusement, le tout n'est pas servi par un style littéraire assez efficace. Non pas qu'il aurait fallu des descriptions plus soignées ou des tournures de phrase nécessairement plus recherchées. Après tout, les paragraphes sont assez longs dans leur majorité. Mais les auteurs ont placé un tas d'évènements sans lien concret avec le scénario (ou alors un lien alambiqué) qui plongent le lecteur dans la confusion alors que le but était sûrement de distiller une aura de mystère. L'intention est louable, l'imagination débordante mais le procédé maladroit. L'ensemble manque d'enchaînements rigoureux dans les rouages du scénario et l'on a surtout l'impression par moments d'avoir loupé un épisode ou de subir un Deux ex Machina. Pour les connaisseurs, je pense entre autres au Bouffon, aux prêtres recherchant le Poing d'Or, au retour de Ramédès, au conflit entre les cocomoas et les hurkons, à l'ombre volante qui nous traque dans l'auberge... Autant de passages fort intéressants qui tombent comme des cheveux sur la soupe ou qui auraient gagné à être épaissis ou bien mieux insérés dans l'histoire. Mais au final, ils m'ont posé problème, ont mis le doute dans mon esprit alors que le scénario initial est suffisamment intrigant à lui seul.
Mais je n'en parle pas trop pour ne pas dévoiler l'intrigue, l'histoire est pleine d'excellents passages qui demandent réflexion au lecteur en ne cessant de le surprendre. Les PFA sont superbes. J'ai en particulier adoré les deux derniers, y compris le 400 qui fait partie des plus sensibles, des plus originaux et des plus amers de toute la galaxie des LDVELH.
Le temps écoulé est sinon une bonne idée, bien gérée et pas oubliée au fil du récit. C'est juste dommage qu'on meurt très souvent bien avant qu'il n'ait une véritable importance.
Il ne faut donc pas se laisser rebuter par la difficulté de ce LDVELH assez piégeux même si le OTP n'est pas aussi indigeste que certains Livingstone. En s'accrochant et en prenant des décisions inhabituelles, on découvre un scénario à tiroirs rudement bien ficelé et vraiment étonnant.

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