Motivation, tout simplement ?
#1
Hello,

Depuis des années que je tente de réécrire, ma motivation descend toujours assez rapidement. En vrai, j'ai de nombreux projets (de jeu de société, d'écriture, et d'écriture d'AVH) mais je me décourage rapidement. Je suis déjà content parce que j'ai vraiment pris le temps pour moi et je me suis motivé pour l'écriture de mon roman (même s'il repose en ce moment dans le tiroir et je pense très sincèrement que je vais changer 75% du contenu).

Cela fait plusieurs jours que je me remets à l'écriture de mon AVH, mais j'en deviens assez nerveux. Ma femme (ha oui, ceux qui me connaissent IRL ont dû me voir à Paris il y a quelques années accompagné d'une demoiselle, qui devenue ma dame depuis l'année dernière) doit en a marre de me voir sacrément de mauvaise humeur et un peu nerveux parce que ça n'avance pas. Mais je reste tendu devant mes outils de conception (Twine, Word, Scrivener, c'que tu veux) si bien que les heure passent et passent et passent, et au mieux je finis par me poser devant une série TV ou un petit jeu (en ce moment, Balatro), au pire je passe 8h à me ronger les ongles et me coucher encore plus stressé et de mauvaise humeur.

Je me dis que 1/ il y a masse de boulot, mais je sais bien que Rome ne s'est pas construite en un jour 2/ pire encore, cela ne va plaire à personne, donc les dizaines d'heures de travail qui suivent ne serviront pas.

Avez-vous ces craintes, doutes ? Arrivez-vous à outrepasser ? Est-ce que vous passez des heures sur des LDVELH du commerce pour déceler les méthodes de nos aînés et trouver le moyen de passer / être satisfait de la chiquenaude qui va faire que telle mauvaise idée de sieur Livingstone va être du génie chez vous ?

Arrivez-vous à gérer votre motivation ? Si oui comment ? Je vous avoue qu'en 4 jours de travail effectif je suis un peu fatigué de voir que je n'écris en réalité que 4 ou 5 paragraphes en une demi-heure et me ronger les ongles le reste du temps.
Il ne faut pas attendre d'être heureux pour sourire... il faut sourire pour être heureux.
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#2
Un peu similaire pour moi. J'ai pas mal d'aventures de commencer, plus ou moins avancées... Certaines embryonnaires, d'autres avec une trentaine de paragraphes à date, une qui en est à mi-chemin (environ 200). Et souvent je me dis que ce ne sera pas assez bon, par rapport à la somme de travail demandée pour faire avancer ou terminer le projet.

Peut-être que ça sera intéressant d'avoir un espace pour présenter des épaves d'aventures à un groupe restreint, histoire de voir si c'est prometteur ou plutôt à brûler, se remettre sur la bonne voix, profiter d'idées nouvelles, etc. En tout cas ça pourrait être une source de motivation dans mon cas. Pour l'instant je suis en pause depuis quelques mois, et j'arrive pas à me brancher à savoir laquelle j'ai vraiment envie de terminer.

Bref, c'est un aspect que j'aime du mini-yaz : si le résultat est moyen, au moins j'y ai pas mis des centaines d'heures.

Personnellement je ne trouve pas beaucoup d'inspiration à consulter les vieux ouvrages. J'essaie de m'en tenir loin, à part pour le plaisir d'y jouer de temps en temps (principalement ceux que je n'avais jamais tenté).
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#3
Des craintes et des doutes ? Allons donc !

Je suis actuellement en train de travailler à une AVH longue qui paraîtra cette année ou la prochaine. L'idée initiale m'en est venue il y a déjà plusieurs années, même si je l'ai beaucoup modifiée depuis. J'ai commencé activement à la planifier activement en novembre 2023 et ça m'a pris jusqu'au mois de juin de la présente année. Je me suis depuis appliqué à écrire presque tous les jours et j'en suis environ à 25 000 mots, ce qui ne doit même pas être le tiers de ce que fera l'œuvre achevée. J'étais parti très correctement en juillet, mais ma cadence a nettement faibli depuis. Il y a de plus en plus de jours où - sans manquer le moins du monde de temps libre - je n'écris même pas 200 mots.

J'essaie de faire quelque chose de neuf, j'ai passé du temps à élaborer un scénario que me semble intéressant, je consacre beaucoup d'efforts au style et aux personnages...

...et j'essaie toutes les deux lignes de me trouver autre chose à faire que d'écrire, parce que je meurs au fond de peur à l'idée que le résultat ne plaise pas. Tant qu'une œuvre n'est pas achevée, elle ne peut pas être une réussite, mais elle ne peut pas non plus être un échec, et il y a des moments où la deuxième conséquence paraît plus attrayante que la première n'est déplaisante.

La dernière aventure que j'ai écrite et qui a plu remonte à 2017 ; mes quatre participations suivantes ont été une troisième place lors d'une année où il n'y avait que quatre participants, puis trois quatrième places. Il faut ajouter à cela que je compte prochainement me remettre à la littérature non interactive et que ce projet en cours sera sans doute ma dernière AVH longue avant bien longtemps. La perspective d'achever cette œuvre qui aura demandé plus d'un an de travail et de la voir ne remporter qu'un maigre succès est difficilement supportable.

Mais enfin, je continue. Je ne peux pas me trahir moi-même au point d'abandonner un texte auquel j'ai déjà consacré tellement d'efforts et je ne vais pas non le traîner encore 107 ans. Écrire a toujours été une déchirure, même pour les auteurs les plus renommés (vers la fin de sa carrière, Balzac disait de ce labeur : "Je m'y mets avec désespoir et je le quitte avec chagrin").

Pour endurer ces doutes perpétuels, on peut au moins se dire qu'on accomplit quelque chose - bon ou mauvais - et qu'on tirera plus tard les lessons de ce qui n'a pas marché. Mais ça ne marche vraiment que si on va jusqu'au bout.
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#4
Déjà c'est une très bonne nouvelle de savoir qu'on va te relire! Bon, ce n'est pas à toi que je vais apprendre qu'une place au mini-yaz n'est pas le critère absolu de la qualité... Personnellement il me suffit de deux ou trois avis vraiment positifs pour me dirr que j'ai eu raison d'écrire. Tu es un auteur qui prend des risques, et c'est comme ça qu'on t'aime, donc forcément ça crée des avis très variables.
Quand j'ai une baisse de motivation, je me mets à écrire/faire autre chose, je sais que ça me libérera l'esprit, mais je ne me fixe pas trop de délais... Du coup j'ai unr avh qui patine depuis 5 ans Smile
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#5
Oyez!

A toutes fins utiles, pour ceux qui seraient vraiment dans la panade, je vous fais part de la réouverture imminente du Club des Démotivés.

Après plus de 10 ans de fermeture, il est nécessaire d'ouvrir les fenêtres et de donner un bon coup de balais avant votre arrivée, mais les fauteuils sont toujours aussi confortables et les cocktails rafraîchissants.

Vous trouverez des oreilles attentives à vos atermoiements, et l'effet d'émulation vous permettra in fine de réussir à remettre le pied à l'étrier.

Sincèrement vôtre,

Le président du CdD
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#6
Perso, en ce moment, j'aurais tendance à squatter chez la concurrence, au Club des Remotivés.
J'avais annoncé il y a un moment que j'arrêtais l'écriture et c'est ce que j'ai fais. Et puis, récemment, en mettant de l'ordre dans mes dossiers, je suis retombé sur ce qui devait être le tome 5 de ma saga des Fils du Soleil. J'y ai jeté un œil et je me suis dit : "C'est con quand-même, tu l'avais terminé à 90%, t'aurais au moins pu la finir".

Et progressivement, j'ai commencé à la relire, un jour par-ci, un jour par-là... Et je suis retombé dedans.
Je pense qu'en fait, cette longue pause a été bénéfique. Et surtout, je réalise que j'ai été trop dispersé, trop brouillon, avec trop de projets et d'idées à la fois, entamés, abandonnés, repris... Et j'ai aussi visé trop haut, j'ai été un peu trop orgueilleux, j'ai oublié que le mieux est l'ennemi du bien.
Je me recentre donc sur cette AVH uniquement, je pense la terminer et, si je suis dans les temps, la proposer aux YAZ peut-être. On verra, j'y vais à mon rythme et je ne m'impose rien, surtout pas.

Bonne continuation à tous !
Anywhere out of the world
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#7
Le lieu de rendez-vous des motivés, c'est l'Amicale des Euphoriques ! On peut faire partie des deux institutions, mais jamais en même temps^^
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#8
Ah, j'ignorais, merci.
N'étant quand-même pas au niveau de l'euphorie, je ne vais pas postuler tout de suite pour une carte de membre.
Anywhere out of the world
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#9
Je ne suis pas certain que lire de vieux LDVELH soient une bonne idée : cela peut être intimidant. Mais bon chacun sa méthode...

J'ai moi-même entamé plusieurs AvH que j'ai laissé tomber car j'avais le sentiment qu'il fallait encore que je cogite dessus avant d'éventuellement reprendre l'écriture. Même si c'est frustrant à vivre, il est normal que certaines oeuvres mettent du temps à mûrir dans notre esprit.

Une idée comme cela : pourquoi n'utilises tu pas le mini-Yaz pour te relancer ?  Le thème te sera donné et tu auras une deadline et la garantie d'être lu par au moins 10 personnes. Tu peux adapter le thème à n'importe quel univers y compris le cyberpunk. Et si le résultat te plaît, tu peux reprendre ton AVH pour la rallonger comme Gynogene et Kraken l'ont fait pour leurs AVH publiées dans Alterferences...
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#10
En ce qui me concerne, le mini-yaz est un format impossible : toutes mes AVH font 450 paragraphes minimum, j'aime proposer de nombreux choix, de nombreux itinéraires, de nombreuses fins, installer tout un univers, donc c'est clairement no way.
Anywhere out of the world
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#11
Ahh la motivation. Vaste sujet. A titre personnelle, je n'ai jamais un manque de motivation car les idées fusent et j'ai BESOIN de les coucher sur les pages. Si la complexité d'écrire un livre peut faire peur, je pense que le meilleur moyen est d'écrire quelques paragraphes tous les jours.
Selon moi, il vaut mieux écrire quotidiennement un petit peu, que de se taper de gros pavés le week-end et les jours de congés. Les longues sessions peuvent être fatigantes.
Bon courage
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#12
(22/08/2024, 00:54)Outremer a écrit : Écrire a toujours été une déchirure, même pour les auteurs les plus renommés (vers la fin de sa carrière, Balzac disait de ce labeur : "Je m'y mets avec désespoir et je le quitte avec chagrin").

À une époque, Green postait une citation déprimotivante (et souvent apocryphe) d'auteurs célèbres chaque semaine. Exemple.

Ma préférée, c'était : « Ma productivité s'explique par ma médiocrité. 90% de ce que j'écris est nul. Donc, pour espérer faire un bon livre, je suis obligé d'en écrire 10. »


Ma théorie personnelle, c'est que la motivation, dans le cadre des livres-jeux, où, voilà, la gloire et la fortune, on a déjà fait une croix dessus, se résume à deux questions :

Pourquoi on écrit ?

Pour qui on écrit ?

Et que si on parvient à y répondre clairement, on a déjà fait un bond de géant.


Je tiens aussi à rappeler, parce qu'un peu de prévention médicale ne fait jamais de mal, que l'incapacité à écrire peut s'expliquer par bien des raisons sans rapport avec ce concept flou et élastique qu'est la motivation.

Déjà, ça peut être l'épiphénomène d'un problème plus grave. Dépression, burn-out, troubles anxieux, que sais-je. L'écriture n'est pas une panacée qui guérit les maux, et le mythe de l'artiste maudit est un mythe.

Même si les soucis sont de nature plus modeste, s'ils sont tous placés dans la pile « je m'en occuperai une fois que j'aurais fini mon bouquin », chacun devient une excuse de plus pour faire traîner.

Bien sûr, à attendre que tout soit parfait avant d'écrire, on ne se lance jamais. Mais il y a un équilibre à trouver, qui n'a pas grand-chose à voir avec le bouquin lui-même. Et donc à propos duquel je ne suis pas sûr qu'on soit les plus qualifiés pour aider.
[+] 1 personne remercie Skarn pour ce message !
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#13
Pourquoi on écrit ?
En ce qui me concerne, je ressens ça comme un besoin, je peux pas dire mieux. Comme le dessin d'ailleurs.
Pour qui on écrit ?
Pour moi avant tout. Après, si ça plaît à d'autres, tant mieux, ça fait toujours plaisir.

L'écriture n'est pas une panacée qui guérit les maux
Pas d'accord du tout.
Il y a des choses qu'on ne dit pas, qu'on n'arrive pas à dire mais qu'on écrit, qu'on peut écrire.
Je crois sincèrement que l'écriture, comme toute forme d'art d'ailleurs, peut être un exutoire, un exorcisme, un soulagement ou au minimum une échappatoire. Il y a des maux, des choses, des sentiments, qu'on ne peut pas toujours exprimer par la parole mais qu'on peut exprimer par l'écriture. Pourquoi tant de gens tiennent-ils un journal intime ? Pourquoi demande-t-on à un enfant qui a vécu un traumatisme de dessiner ce qu'il ressent ? Sans parler des milliers et milliers de poèmes, d'amour principalement, écrits depuis des siècles dans toutes les civilisations.

En tous cas, en ce qui me concerne, l'écriture m'a beaucoup aidé pendant de sales périodes. Je ne dis pas que ça m'a guéri ou que ça a solutionné mes problèmes mais ça m'a aidé.
Anywhere out of the world
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#14
- Bonjour, je m'appelle Ledahu et je n'ai pas écris depuis 7 jours !

- Bravo, bienvenue Ledahu !

Nan mais sérieux ?!


Dans l'ordre :

- Il y a deux sortes de créativité (selon moi) : ex nihilo et sous contrainte. Certaines personnes sont capables de flinguer une page blanche sans sourciller, d'autres ont besoin de contraintes, de bouts de ficelles, pour lancer la machine.
=> utilisez l'IA pour vous inspirer des idées (pas celles que vous donne l'IA, celles que l'IA vous fait penser)
=> utilisez la collaboration
=> changez de format/public/style le temps d'un truc rigolo. Have fun !

- Le coup de mou se résout par :
-- se sortir les doigts
-- une émotion forte
-- une claque derrière la tête

- Pourquoi ? Pour qui ?
-- rien à péter, vous n'avez pas le choix. Écrire, pour chacun d'entre-vous est une nécessité. Arrêtez de faire comme si c'était un choix avec un objectif !
'tain, vous êtes sur un forum d'auteurs d'AVH ! Factuellement, y a pas photo ! ok, je comprends, c'est la fin de l'été et la rentrée...

@voyageur : idem sur l'écriture, sur l'action d'écrire.

@Lureiner : Yep. Mais très difficile. Faites des recherches sur les mini-habits ou atomic-habits

@grattepapier : Yep . Edgard Morin = A un moment il faut se décider à écrire au lieu de lire.

@gynogege : Yep. Faire autre chose est un très bon moyen. Moi je coupe du bois.

@Tholdur : les post datent de 2013 !

@outremer : " Écrire a toujours été une déchirure "... hmppff... oui, certes, il faut bien l'avouer.

@flam : C'est le pire... Plusieurs idées inachevées et devoir décider... le meilleur moyen de rester sur le canap'


@Glutinus : " Arrivez-vous à gérer votre motivation ? "
- Pas envie d'écrire => documentation fine sur le sujet => génère des idées
- Trop de doc + pas envie d'écrire => réflexion sur la structure
- Trop de doc + structure aux petits oignons + pas envie d'écrire = couper du bois
- Trop de doc + structure aux petits oignons + pas envie d'écrire + plus de bois à couper = se sortir les doigts
- Trop de doc + structure aux petits oignons + pas envie d'écrire + plus de bois à couper + epic fail = claque derrière la tête par mon épouse
- Trop de doc + structure aux petits oignons + pas envie d'écrire + plus de bois à couper + epic fail + divorce = acheter du bois à couper
Smile

Plus sérieusement (et je me parle à moi-même) : Discipline

La discipline c'est faire une chose que l'on soit motivé ou pas.
Autrement dit, le fait d'écrire ne doit plus être dépendant de l'humeur ou de l'enclin, mais d'un rituel, d'une habitude, sans considération de la qualité ou de la quantité. Ces dernières seront corrigées à la session suivante. L'important est la discipline, enlever la motivation comme critère d'action et la déplacer comme variable de qualité/quantité.

Tu écris, point barre.



Sinon, ma tronçonneuse est une Husqvarna et j'en suis très satisfait.

https://www.quefaitesvous.com
[+] 1 personne remercie ledahu pour ce message !
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