Film à voir...

[Plume.pipo]

J'ai vu hier The constant Gardener en DVD...

Faites-moi plaisir, essayez tous de voir ce film qu'on puisse se lamenter ensemble sur ce monde pourri...

[Glutinus]

Merci Plum.pipo, mais une annonce sans critique n'est pas 100% géniale... ce serait bien que tu racontes un peu l'histoire sans spoiler (pour ceux qui savent pas, le spoil consiste à raconter des éléments qui détruisent le suspense d'une oeuvre qui jouait justement sur l'effet de surprise) et de dire pourquoi tu n'as pas aimé ! A ta plum... pipo !

[Plume.pipo]

Damned ! pris en flagrant délit de brieveté! je suis fait!

Scuzi Gluti! Mais dans mon enthousiasme je ne voulais spolier personne!

Voici le résumé du film :

" Au Kenya, Tessa Quayle, brillante avocate militante, est retrouvée assassinée. Son mari Justin, diplomate réservé, ébranlé par ce deuil décide de terminer l'enquête que menait sa femme sur l'indstrie pharmaceutique, afin d'en révéler les actes criminels".

Le casting est un cadeau : Rachel Weisz (oui, elle a fait mieux que la Momie!) et Ralph Fiennes!

Amateur de happy end, abstenez-vous !... ce film réserve sans doute peu de surprise au niveau de l'intrigue, mais l'intérêt est ailleurs, le réalisateur Fernando Meirelles donnant ici une image de l'Afrique (et du monde) plutôt dérangeante pour tous ceux qui sont persuadés que le monde est ce qu'il est et qu'aprés tout c'est pas notre affaire.

Dans ce film, les images du Kenya et de l'amour "vrai" sont belles, alors que les hommes nous sont présentés avec toutes leur conneries et leur bassesse, alors qu'ils vivent dans un monde trop souvent absurde pour la simple raison qu'ils préfèrent fermer les yeux.

Voilà en gros mon sentiment par rapport à ce film, à chacun bien sûr de juger si le message qui est véhiculé relève du romanesque ou d'une réalité qu'on se plairait à oublier.

Un film militant, adouci par une histoire d'amour perdue...

[Jehan]

Je l'ai vu lors de sa sortie au cinéma, et je suis relativement d'accord avec Plume.

C'est un beau film qui exploite en profondeur deux facettes opposées de la personnalité humaine. D'un côté l'amour, la révolte, la justice, l'abnégation (mais aussi le doute et le découragement pour Justin), symbolisés par le couple Tessa/Justin et les quelques personnages qui luttent avec leurs moyens dérisoires contre une alliance entre la puissante industrie pharmaceutique, pour qui la vie des Africains se résume à celle d'animaux de laboratoire, et les politiques, qui se moquent bien du sort de l'Afrique tant que ça sert leurs intérêts. Cynisme, lâcheté, bassesse et médiocrité : ça fait froid dans le dos, tant c'est crédible. Mais de ce côté aussi, un personnage ambigu – Sandy, je crois – atténue quelque peu la noirceur du tableau : lâche, presque abject, il finira par hésiter lui aussi, par se rapprocher de la frontière qui sépare les deux camps, par amour. Comme Justin, dont les rares moments de doute sont eux aussi dus à l'amour qu'il porte à sa femme, et à l'inquiétude qu'il éprouve… Une scène d'explications entre les deux hommes, vers la fin, exprime assez bien ce que j'essaye de décrire. Beaucoup de personnages sont loin d'être figés, ils évoluent au fur et à mesure. Dans le bon sens, la plupart du temps, ce qui laisse quand même transparaître une petite lueur d'espoir au milieu du cynisme ambiant.

Je vais éviter d'en dire plus pour ne pas spoiler. Bref, un bon film, beau et dérangeant.

Jehan.

[Plume.pipo]

Ah, tu en dis plus que ce que je voulais laisser passer!

En effet, les personnages ne sont pas figés, et souvent on assiste à ce niveau à des révélations surprenantes qui montrent que la constance n'est pas une qualité humaine évidente...

Mais je trouve par contre que tu es trop gentil par rapport à Sandy (la conversation avec Justin intervient plutôt au début de la deuxième moitié du film) : à mon sens, il n'en vient pas à hésiter, mais confronté brutalement à ses erreurs et à sa lâcheté, il est incapable d'assumer ses actes, il refuse de se considérer comme coupable, et ce n'est que parce que Justin est plus fort que lui, enfin "libre", qu'il cède.

Le personnage de Sandy est à l'image (pardonnez la rapidité de la comparaison) du soldat nazi qui a fait son "devoir", en oubliant sa conscience.

Mais ce n'est qu'une interprétation...j'espère que vous serez nombreux à voir le film et donner votre avis.