L'interview de Voyageur Solitaire
#16
De mémoire, Loup Solitaire fonctionne un peu comme ça.
Mais surtout Le Marais aux Scorpions avec ses clairières qui sont autant de lieux "obligatoires" autour desquels s'articulent les différents itinéraires.
Anywhere out of the world
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#17
Pardon, mais qu'entends-tu exactement par "un peu comme ça" ?
Souris ! Tu ne peux pas tous les tuer...
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#18
Avec ce système de paragraphes "obligatoires". On peut prendre plusieurs chemins différents mais ils finissent par se retrouver à un passage commun avant que l'on poursuive vers un autre, avec à nouveau plusieurs itinéraires. De mémoire, pas mal d'opus de la saga fonctionnent comme ça.
Anywhere out of the world
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#19
C'est un bon moyen pour raconter une histoire qui se tient à mon avis, avec une trame narrative. C'est toujours un peu un compromis. Plusieurs paragraphes obligations pour raconter l'histoire, ou plein de chemins avec des petits bouts de l'histoire dispersés.
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#20
J'aime bien le 1er post de présentation de l'interview. On se sent réellement dans l'ambiance, et ça sert les réponses qui suivent. J'espère que les prochains auteurs interviewés décriront de cette façon un cadre qui leur ressemble.
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#21
C'est un moyen sympa de présenter le sujet et de donner une idée, un premier aperçu, de celui qui est interviewé, de ses goûts, préférences...
Après chacun est libre de se présenter comme il veut bien sûr.

J'espère qu'il y en aura d'autres qui franchiront le pas.
Anywhere out of the world
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#22
Sur Litteraction les auteurs disposent d'une page pour se présenter. Plutôt qu'un texte personnel, une présentation façon interview rendrait le tout à la fois plus vivant et convivial. Par contre il faudrait une sorte de modèle standard de questions pour que ce soit à peu près la même chose pour tout le monde. En reprenant les questions les plus générales posées ici par exemple, et d'autres:
-comment t'es venue l'envie d'écrire?
-quels sont tes univers favoris?
-As tu deux ou trois mots à dire à un auteur qui voudrait se lancer?

Aussi des questions spéciales "yazés":
- Que signifie pour toi les récompenses obtenues par certaines de tes histoires?

On pourrait donc se servir de ces inteview générales pour reprendre les pages sur Litteraction. Et ici creuser un peu plus avec des questions plus poussées. La page de chaque auteur sur rdv1 serait mise en lien à la fin de la page de Litteraction, du style "pour en savoir plus" ou "l'interview continue ici"

Dans ce cas il faudrait effacer les commentaires annexes, je pensais à la base que c'était un relai (je pose une question tu réponds je prends la main. On me pose une question je réponds et je passe la main). Mais c'est sans doute mieux que chaque auteur dispose de son propre sujet, qui serait une extension de sa page de présentation sur Litteraction.
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#23
Dans mon idée, je trouve préférable de garder une grande liberté plutôt qu'un "ordre de passage" qui me paraît être un cadre trop strict. C'est pour moi une discussion, un échange, plus qu'une suite de questions-réponses.

Le seul fil conducteur est de rester sur l'écriture, les AVH, les LDVH et ce qui tourne autour.
Après, pour Littéraction, je reconnais que je n'y vais que pour poster mes AVH... Pour discuter sur tout ça, c'est pour moi RDV au 1 la référence.
Anywhere out of the world
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#24
Il faut (aussi) penser aux personnes qui découvrent les AVH via Litteraction. Avoir des présentations d'auteurs sous forme de pseudo-interview c'est sans doute plus attrayant car plus convivial dans la forme.
Je dis simplement qu'on peut se servir des échanges qui se déroulent ici pour les recycler sur les pages d'auteur de Litteraction, afin que l'atmosphère du site soit améliorée. Il suffit de reprendre 3 ou 4 questions principales du flot de questions posées ici, avec une réponse synthétisée en quelques lignes à chaque fois, et le tour est joué

- -

Tes AVH sont globalement situées dans un même univers. Est-ce qu'il existe un ou plusieurs domaines que tu aurais envie d'explorer (polar, contemporain, science-fiction...)? Si tu as déjà essayé, est-ce qu'il y a des freins qui rendent la tâche plus difficile d'écrire dans ces autres univers?
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#25
Certains autres univers m'intéressent, comme la Science-Fiction par exemple. D'ailleurs, la prochaine AVH qui suivra ma trilogie, A la dérive, est une AVH de SF. Mais pas de la SF "Space Opera" façon Star Wars avec batailles intergalactiques, déluge de lasers et aliens de toutes les couleurs... Après, l'écriture d'une AVH de SF est assez difficile pour moi : j'aime les histoires en extérieur, remplies de paysages sauvages, qui font voyager, avec des animaux, des chevauchées impétueuses, le passage des saisons... Autant je peux écrire sans problème sur ce sujet, autant j'ai du mal à rendre l'atmosphère à bord d'un vaisseau avec du métal, des trucs qui clignotent, un monde artificiel, cloisonné. Je n'accroche pas avec le virtuel, le modernisme, le technologique. C'est pourquoi A la dérive proposera pour une grande part l'exploration d'une planète sauvage et inconnue.

Mais je reste fondamentalement attaché à la Fantasy.
Après, attention... La Fantasy canonisée par (malgré lui) Tolkien, j'en peux plus. La Fantasy "médiévale-occidentale" avec forêts, châteaux, princesses vertueuses et preux paladins, avec les elfes blonds qui jouent de la harpe, les nains grognons et barbus qui boivent de la bière, les magiciens âgés à barbe blanche, robe étoilée et chapeau à la con, non.
Patrice Louinet, grand spécialiste d'Howard, l'a très bien dit :" Tolkien, c'est un peu l'arbre qui cache la forêt de la Fantasy". Il suffit de lire Robert Howard, Clark Ashton Smith, Abraham Merritt, Karl Wagner ou Tanith Lee pour réaliser qu'il y a bien d'autres univers, plus païens, plus flamboyants, exotiques et sensuels. Autant Frodon me saoule et m'énerve, autant j'aime un Elric de Ménilboné, prince mélancolique et hanté ou le Kane de Wagner, guerrier solide et farouche, imposant et sauvage mais en même temps entiché d'occultisme, féru de philosophie et d'ésotérisme, avide de connaissance. J'aime une Fantasy violente, passionnée, tumultueuse, emplie de tragédie, d'inéluctable et de destinée avec des cités séculaires et des empires grandioses... Sensuelle aussi, avec des personnages vivants, de chair et de sang, qui aiment, qui désirent. Rien de plus chiant et insipide que ces amours courtois avec de preux héros asexués et des jeunes filles chastes et vertueuses.

Il y a tant d'autres modèles dont on peut s'inspirer : les royaumes africains, comme je l'ai fait avec Shamanka, les civilisations précolombiennes, le Japon féodal... Mais pourquoi pas la Russie médiévale avec monastères aux clochetons dorés perdus au coeur des forêts, chevauchées cosaques ou périples en traîneau à travers les steppes enneigées, villes fortifiées dirigées par des seigneurs aux lourdes robes ornées de perles et de fourrure, la taïga, la lumière des terres du grand nord... Ou l'Océanie, pourquoi pas ? On peut imaginer un empire-archipel composé d'îles couvertes de statues géantes, de palais de pierre rougis par le crépuscule des tropiques, de poursuites en pirogues à travers les lagons, de ruines mystérieuses cachées dans la jungle d'îles sans nom et de farouches guerriers au corps tatoué et orné de coquillages...
C'est parmi tout ça que je préfère trouver l'inspiration pour mes prochaines AVH. Assez avec les clichés, de l'audace, de l'originalité bordel ! Pourquoi une sorcière serait automatiquement une vieille moche sur un balai ? Je la préfère voluptueuse, impudique, chevauchant nue les courants célestes les nuits de Sabbat tandis que roulent des tambours... Pourquoi un magicien serait-il automatiquement un vieux à barbe blanche et robe ? Pourquoi pas un jeune homme, beau comme un jeune dieu enjoué, le corps tatoué de signes cabalistiques, les doigts cerclés d'anneaux gravés de charmes ? Il faut oser. Pas forcément casser toute la maison mais bousculer les cadres trop étriqués.
Anywhere out of the world
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#26
VS président  Mrgreen
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#27
Oui, belle envolée lyrique. Ton style, même dans tes posts, a un fort pouvoir d’évocation.

D’autres questions : combien  de temps consacres tu à l’écriture par jour ou semaine ou mois ? As tu des habitudes dans ce domaine en termes d’emploi du temps et d’horaires ? Considères tu que cela impacte négativement ta vie sociale ?
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#28
Ma vie sociale est très sage : en-dehors de mon grand voyage annuel où je pars trois semaines/un mois en routard en Afrique ou en Amérique du Sud le plus souvent, je sors peu, je ne suis ni bars ni restaurant et il faut ajouter à ça que je suis sujet à l'ochlophobie, la peur de la foule, donc... Autant dire que, pardon d'être égoïste, le confinement pour moi n'a pas changé grand-chose. Donc l'écriture n'a pas d'impact sur ma vie sociale.

Après, c'est par à coups. Je peux écrire une vingtaine de paragraphes à la suite en un soir et rien pendant plusieurs jours. Il y a des moments où je suis plein d'optimisme, d'envie, je m'installe et rien ne sort et d'autres où je relis d'un oeil distrait ce que j'ai écris, je commence à retoucher un passage légèrement et puis c'est parti... Comme pour mon autre activité, le dessin, c'est par moments, il y a des périodes avec et des périodes sans.
Seule différence : si je peux passer plusieurs jours sans mettre le nez dans mes AVH, il n'y a pas un jour sans que je dessine, ne serait-ce qu'un croquis bâclé sur un bout de papier. Mais les deux restent vraiment aléatoires. Si je devais en faire un métier, je serais incapable de tenir des délais, c'est clair.
Anywhere out of the world
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#29
Je continue mes questions...

20 paragraphes en un soir c’est incroyablement  rapide. D’où ma  question : ton style donne une impression de profusion et de fluidité, et de spontanéité. Est-ce que c’est quelque chose qui te vient spontanément ou est-ce au contraire quelque chose de très travaillé ? Retravailles tu beaucoup tes tournures de phrases et le choix de tes mots ? (Tu disais revenir constamment sur tes AVH mais j’ai l’impression que tu parlais surtout de l’ajout de nouvelles idées).

Une autre question : Puisque tu sembles aimer autant le dessin que l’écriture, n’as tu jamais eu la tentation d’illustrer tes propres AVH comme ont pu le faire Niki et Kermit ?
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#30
L'écriture me vient facilement. J'écris donc d'abord un premier jet, toujours très spontané. C'est ensuite que je le relis, l'affine, que je le retravaille.
Le paragraphe lui-même d'abord puis celui qui l'a précédé. En général, surtout pour éviter d'éventuelles répétitions entre les deux. Par exemple, si je termine le paragraphe précédent par : "Alors que les feux du couchant éclairent l'horizon, vous découvrez enfin votre but" et que je commence le suivant par : "La cité perdue se dessine devant vous dans les feux du couchant", c'est pas bon. Les tournures de phrase et le choix des mots ? Essentiels. Un mot plutôt qu'un autre ou placé à un endroit plutôt qu'un autre peut changer beaucoup de choses. On peut même aller jusqu'à la sonorité de la phrase parfois. J'aime employer des mots un peu anciens, des tournures parfois soutenues, ce qui cadre mieux selon moi avec une histoire se déroulant dans "le passé" si on peut dire.

Après, il y a les dialogues, où il faut adapter le champ lexical aux personnages, à leur milieu : un voleur des bas-fonds complotant dans la cave enfumée d'un bouge sordide ne s'exprime pas comme un érudit assis dans le silence feutré de sa bibliothèque... Il y a aussi le caractère du personnage à prendre en compte. Dans mon AVH de SF, A la dérive, le docteur Vlessov est une femme d'origine russe, la cinquantaine, d'esprit scientifique, assez réservée et méticuleuse. Elle s'exprime donc avec des phrases précises, sobres, dans un style et un vocabulaire soutenus. Tembo Zuma, le chef de la sécurité, est lui un sud-Africain chaleureux, né pauvre et qui s'est battu pour s'en sortir et obtenir ce poste, c'est quelqu'un de franc, assez direct, plutôt bon vivant... Sa manière de s'exprimer, son vocabulaire, seront donc différents.
Comme il y a pas mal de dialogues dans mes AVH, ce sont des passages que je retravaille beaucoup.
Il y a aussi les noms propres, de personnages ou de localités, qui ont leur importance. Dans ma trilogie, j'ai bataillé pour trouver des noms qui fassent "africains" pour certains personnages (Lobengula, Lalibela, Mavunge, Omoro, Inti, Zargeba, Asagi...) tandis que j'ai choisi d'autres sonorités pour les seigneurs blancs de Méroé (Olmec, Alkemek, Opet, Mosem, Darem...) ou pour les hommes-lions (Kosk, Kessali, Keshan, Keluka...) et d'autres.
Et puis, comment ces personnages s'habillent aussi... Olmec est un colosse, un Hercule, quelqu'un de simple, direct, qui n'a pas besoin de se la jouer, de s'imposer. Il est donc vêtu de façon sobre, sans parure excessive, dans des tons neutres. Il n'a pas besoin de fastes inutiles pour s'imposer ou se sentir roi. A l'inverse, un chamane sera tatoué, le corps peint, paré de colliers, d'amulettes et talismans colorés, de colifichets magiques... Là aussi, le choix des mots est essentiel, il faut qu'ils soient en adéquation avec le personnage, son apparence, sa personnalité, ses goûts... Pour les paysages, comme on l'a évoqué plus haut, il faut que ça colle aussi : je parle d'acacias, de mimosa, d'ébène, de santal et de buissons d'encens... Je ne peux pas parler de chênes, de sapins et de mélèzes pour décrire Shamanka... La chaleur y est omniprésente également, ce qui implique là aussi un vocabulaire spécifique.

Tout ça pour dire que si mes premiers jets sont toujours spontanés, je les retravaille très longuement par la suite.

Enfin, pour le dessin, c'est bien trop chronophage pour que j'illustre moi-même mes AVH. Et, comme je l'ai signalé plus haut, c'est par périodes aussi, ce qui n'arrange pas les choses en cas de "syndrome de la feuille blanche" prolongé. J'ai dessiné des feuilles entières avec tous mes personnages, les objets, les lieux, les paysages... Mais ça reste pour mon plaisir personnel, c'est aussi un moyen de visualiser sur le papier ce que j'ai en tête.
Et puis bon, même si j'ai un sacré coup de crayon, je reste un amateur. J'ai la possibilité de faire illustrer mes AVH par un professionnel, pourquoi m'en priver ?
Anywhere out of the world
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