04/09/2018, 19:47
J'avais lu en PDF il y a très longtemps la partie Sherlock Holmes. Là j'ai acheté la version auto-éditée pour 6,50 €. Un bel objet en format A5, souple mais résistant, avec les bien chouettes, nombreuses et variées illustrations de Linflas. Quant au contenu, tant niveau ludique que littéraire, c'est du bon. Vous pouvez vous jeter dessus, ce serait dommage de s'en priver.
J'ai commencé par la partie où l'on interprète le chien... chien-démon plutôt avec l'intelligence qui va avec, heureusement pour nous. Même s'il y a sans doute moyen de faire quelque chose de sympa avec un canidé standard (Alendir nous avait bien mis dans la carapace d'une fourmi, VIC dans celle d'un morpion), ça offre plus de possibilités pour les réflexions et interactions subtiles. Gauthier / Dagonides joue sur le vocabulaire spécifique à un tel rôle et nous nous en amusons avec lui. Le scénario est du coup moins enquête et plus survie (les ninjas!) mais n'empêche pas les nombreuses rencontres loufoques, marque de fabrique de Brennan dont l'auteur ici se revendique. N'oublions pas qu'il s'agit du 3ème tome de la série Epouvante en quelque sorte.
Mention aux trois moines du cercle de pierres et au "méchant" de cette histoire, lord Baskerville, bien charismatique et agaçant.
Le challenge est facile car j'ai réussi à terminer cette partie dès le premier essai. Relativisons : mon total de points de Vie est descendu bien bas, surtout face aux ninjas. J'ai dû jongler avec les sorts et les remèdes pour m'en sortir, la preuve que le gameplay est bien pensé. De plus, aucune frustration d'avoir réussi sans un seul échec car la liberté d'action est très grande. J'avais visité au moins une fois chaque lieu important, parcouru une bonne partie de l'aventure, eu le sentiment d'avoir fait de bons choix et donc mérité mon "triomphe".
Par contre, la partie Sherlock est bien plus retorse. J'ai atteint le combat final à la troisième lecture et y ai perdu la vie. Point de 4ème tentative car j'avais alors déjà défloré presque tous les secrets, j'ai lu sans remords la conclusion. Les interactions humaines y sont évidemment plus nombreuses et le nombre de moments truculents croît en conséquence. Le manoir avec son seigneur ubique, les CRS SS du village... Beaucoup plus d'énigmes et de codes aussi. A bien se triturer le cerveau mais heureusement résolvables, même pour un mauvais comme moi en la matière. On se sent plus fragile, plus en danger qu'avec le chien avec notre pauvre condition de mortel.
Mais surtout, quel que soit le rôle endossé, la qualité première de ce LDVELH est d'égaler le modèle (la série Epouvante) en terme d'humour et de style. L'ambiance loufoque ne se relâche jamais, que ce soit par des réflexions personnelles caustiques à souhait (pauvre Watson), des jeux de mots percutants ou des trouvailles aberrantes que ne renierait pas Brennan (la corde d'escalade en Yellow Scotch de police, le mange-rails...). Un régal pour les fans du genre.
Cerise sur le pudding, le jeu est bien meilleur, débarrassé des règles complexes ou inutiles qui ternissent tant la qualité de Quête du Graal, Epouvante ou Loup*Ardent. Le système de combat plutôt bof est toujours le même à la base, mais les ajouts tels que les caractéristiques ou la magie sont bien plus pertinents. Ajouter une vraie dimension tactique à ce livre-jeu fait qu'objectivement, il est bien plus réussi que tous ceux auparavant publiés pour Brennan.
Au rayon des défauts, je n'en vois qu'un, d'ordre structurel. Je n'aime pas trop la liberté d'exploration qui permet de fouiller de fond en combles un même lieu. Ici, on peut presque toujours le faire. On a bien quelques variantes si on repasse une 2ème fois dans un même endroit mais globalement, on peut explorer de manière méthodique. Cela diminue la tension quand on sait que l'on pourra choisir ensuite la deuxième option. Je préfère les chemins exclusifs qui obligent à faire plusieurs lectures pour découvrir de nouveaux passages, qui imposent une plus grande prise de risque. Donc là on parle d'une préférence personnelle mais vraiment, on frôle presque les "faux choix" quand dans la tour romaine on peut à loisir fouiller les décombres, puis le rez-de-chaussée, puis le sommet dans l'ordre qu'on veut. Heureusement ce n'est pas tout le temps comme ça.
Le second bémol est là par contre purement subjectif. J'aime bien Brennan mais sans plus car son atmosphère loufdingue réduit drastiquement les sentiments de stress ou de triomphe que procurent les LDVELH. Et si j'aime toujours les livres-jeux, c'est en priorité pour ces sensations : la prise de risques calculée, l'angoisse face au hasard qu'on ne maîtrise pas, la satisfaction d'éviter un piège tendu par l'auteur, le soulagement d'échapper de peu à la mort (ou l'échec)... Dans un LDVELH humoristique, je perds une partie de ce plaisir.
Mais c'est une critique toutes proportions gardées. Grâce au bon système de jeu, cette aventure propose un jeu intéressant en plus d'un récit frais et coloré.
J'ai commencé par la partie où l'on interprète le chien... chien-démon plutôt avec l'intelligence qui va avec, heureusement pour nous. Même s'il y a sans doute moyen de faire quelque chose de sympa avec un canidé standard (Alendir nous avait bien mis dans la carapace d'une fourmi, VIC dans celle d'un morpion), ça offre plus de possibilités pour les réflexions et interactions subtiles. Gauthier / Dagonides joue sur le vocabulaire spécifique à un tel rôle et nous nous en amusons avec lui. Le scénario est du coup moins enquête et plus survie (les ninjas!) mais n'empêche pas les nombreuses rencontres loufoques, marque de fabrique de Brennan dont l'auteur ici se revendique. N'oublions pas qu'il s'agit du 3ème tome de la série Epouvante en quelque sorte.
Mention aux trois moines du cercle de pierres et au "méchant" de cette histoire, lord Baskerville, bien charismatique et agaçant.
Le challenge est facile car j'ai réussi à terminer cette partie dès le premier essai. Relativisons : mon total de points de Vie est descendu bien bas, surtout face aux ninjas. J'ai dû jongler avec les sorts et les remèdes pour m'en sortir, la preuve que le gameplay est bien pensé. De plus, aucune frustration d'avoir réussi sans un seul échec car la liberté d'action est très grande. J'avais visité au moins une fois chaque lieu important, parcouru une bonne partie de l'aventure, eu le sentiment d'avoir fait de bons choix et donc mérité mon "triomphe".
Par contre, la partie Sherlock est bien plus retorse. J'ai atteint le combat final à la troisième lecture et y ai perdu la vie. Point de 4ème tentative car j'avais alors déjà défloré presque tous les secrets, j'ai lu sans remords la conclusion. Les interactions humaines y sont évidemment plus nombreuses et le nombre de moments truculents croît en conséquence. Le manoir avec son seigneur ubique, les CRS SS du village... Beaucoup plus d'énigmes et de codes aussi. A bien se triturer le cerveau mais heureusement résolvables, même pour un mauvais comme moi en la matière. On se sent plus fragile, plus en danger qu'avec le chien avec notre pauvre condition de mortel.
Mais surtout, quel que soit le rôle endossé, la qualité première de ce LDVELH est d'égaler le modèle (la série Epouvante) en terme d'humour et de style. L'ambiance loufoque ne se relâche jamais, que ce soit par des réflexions personnelles caustiques à souhait (pauvre Watson), des jeux de mots percutants ou des trouvailles aberrantes que ne renierait pas Brennan (la corde d'escalade en Yellow Scotch de police, le mange-rails...). Un régal pour les fans du genre.
Cerise sur le pudding, le jeu est bien meilleur, débarrassé des règles complexes ou inutiles qui ternissent tant la qualité de Quête du Graal, Epouvante ou Loup*Ardent. Le système de combat plutôt bof est toujours le même à la base, mais les ajouts tels que les caractéristiques ou la magie sont bien plus pertinents. Ajouter une vraie dimension tactique à ce livre-jeu fait qu'objectivement, il est bien plus réussi que tous ceux auparavant publiés pour Brennan.
Au rayon des défauts, je n'en vois qu'un, d'ordre structurel. Je n'aime pas trop la liberté d'exploration qui permet de fouiller de fond en combles un même lieu. Ici, on peut presque toujours le faire. On a bien quelques variantes si on repasse une 2ème fois dans un même endroit mais globalement, on peut explorer de manière méthodique. Cela diminue la tension quand on sait que l'on pourra choisir ensuite la deuxième option. Je préfère les chemins exclusifs qui obligent à faire plusieurs lectures pour découvrir de nouveaux passages, qui imposent une plus grande prise de risque. Donc là on parle d'une préférence personnelle mais vraiment, on frôle presque les "faux choix" quand dans la tour romaine on peut à loisir fouiller les décombres, puis le rez-de-chaussée, puis le sommet dans l'ordre qu'on veut. Heureusement ce n'est pas tout le temps comme ça.
Le second bémol est là par contre purement subjectif. J'aime bien Brennan mais sans plus car son atmosphère loufdingue réduit drastiquement les sentiments de stress ou de triomphe que procurent les LDVELH. Et si j'aime toujours les livres-jeux, c'est en priorité pour ces sensations : la prise de risques calculée, l'angoisse face au hasard qu'on ne maîtrise pas, la satisfaction d'éviter un piège tendu par l'auteur, le soulagement d'échapper de peu à la mort (ou l'échec)... Dans un LDVELH humoristique, je perds une partie de ce plaisir.
Mais c'est une critique toutes proportions gardées. Grâce au bon système de jeu, cette aventure propose un jeu intéressant en plus d'un récit frais et coloré.