La fin des éditeurs de littérature interactive (Walrus, etc...)
#61
même si je comprend sa lassitude de se voir attaquer de toute part

Voilà, c'est ça le problème. Autant il est normal que chacun puisse s'exprimer et critiquer l'éditeur, clients comme auteurs, autant je trouve l'accumulation injuste. ça fait une caisse de résonnance qui, perso, me fait peur.
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#62
Megara est officiellement mort depuis une semaine.
La boutique reste ouverte mais ne vend plus que des livres au format PDF à 20 euros (sans hyperliens...).
Le gérant va poursuivre son activité d'éditeur, mais en fondant une association.
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#63
R.I.P [Image: eveque2.gif]
сыграем !
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#64
A note qu'on a aucune idée du catalogue qu'il va proposer en tant qu'éditeur associatif puisqu'il n'aura plus aucun droit sur le catalogue Megara...
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#65
Ça va fera peut-être l'objet de la troisième campagne Ulule de PhiJai Drunken
сыграем !
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#66
(07/05/2019, 08:27)gynogege a écrit : A note qu'on a aucune idée du catalogue qu'il va proposer en tant qu'éditeur associatif puisqu'il n'aura plus aucun droit sur le catalogue Megara...

Donc les auteurs qui "bossaient" avec lui ne devraient en théorie plus trouver leurs bouquins dans son catalogue ?
Je me posais la question hier soir justement...
Va falloir que je le contacte le garçon...
Assez vite...
lorsque chantent les cigales, sois sûr d'avoir des glaçons au congel... Proverbe provençal amateur de pastaga
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#67
Mikael a envoyé des informations sur la taverne, le nouvel éditeur s'appelle Brocéliande, et pour l'instant il n'y a que Nils Jacket dans le catalogue, avec l'accord de l'auteur sauf incompréhension de ma part.
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#68
(14/06/2019, 12:31)gynogege a écrit : Mikael a envoyé des informations sur la taverne, le nouvel éditeur s'appelle Brocéliande, et pour l'instant il n'y a que Nils Jacket dans le catalogue, avec l'accord de l'auteur sauf incompréhension de ma part.

A priori, pas d'inquiétude pour Nils Jacket :
(10/06/2019, 16:41)JFM a écrit : Les Enquêtes de Nils Jacket changent de maison d'édition et passent sous les couleurs de :

http://www.broceliande-editions.fr/

C'est sur ce nouveau site qu'il faudra aller pour s'approvisionner.

Et c'est chez eux que sortira le tome 5 qui devait sortir en début d'année.
Souris ! Tu ne peux pas tous les tuer...
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#69
Ah il persiste et signe avec des book à 45 balles... incroyable quand même.
lorsque chantent les cigales, sois sûr d'avoir des glaçons au congel... Proverbe provençal amateur de pastaga
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#70
C'est vrai que moi quitte a refaire une nouvelle société ou association j'aurais aussi changé de créneau. C'est risqué de sa part, cela peux faire peur à ceux qui ont connu Megara.
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#71
Je relance ce sujet pour répondre à ledahu. Parce que j'ai vu sur son site que les AVH dataient de 2013 et je pense qu'il s'est passé certaines choses depuis dans le monde des AVH et sur le forum dont il n'a apparemment pas connaissance.
Oui, les tentatives de créer des applis d'AVH n'ont pas réussi à tenir la distance, avec pourtant parfois des succès au démarrage. On ne va pas refaire tout le débat qu'on peut lire ici mais la plupart de ces tentatives avaient une vocation commerciale. Quand je lis qu'il faut 500 lectures par jour pour commencer à faire de l'argent, ça permet de cerner le problème.
A contrario, les éditeurs de livres dont vous êtes le héros sont de plus en plus actifs et présents dans les librairies. Bien sûr, il faut moduler:
- on parle donc d'un public friand de livres et pas d'applis interactives, pas forcément très nombreux mais fidélisé;
- les éditeurs comme Posidonia ou Alkonost sont associatifs; c'est une passion et ceux qui y consacrent leur temps ne gagnent rien avec (et bien entendu les auteurs n'en vivent pas non plus);
Cela étant, on voit aujourd'hui les livres de Posidonia et Alkonost en présentoir à la fnace ou à l'espace culturel Leclerc. C'est une très belle reconnaissance pour notre communauté. C'est même assez émouvant de voir Cyclades de Fitz ainsi mis en valeur !

On partage le constat qu'il faut diversifier les univers et pas forcément taper du gobelin dans une taverne. Mais là aussi la situation a évolué depuis 2013 (je n'étais pas encore sur le forum). Au dernier Yaz, sauf erreur, une seule AVH se déroulait dans un monde type Tolkien, sur sept, "Le gris mage", et elle avait une vocation satyrique assez forte.
Pareil, sur les derniers mini-Yaz, nous avons eu plus de 10 auteurs participants et la fantasy y était très très largement minoritaire. Le vainqueur "Des Ombres" peut être considéré comme de la fantasy mais assez loin de Tolkien. A contrario nous avons des univers aussi variés que de la fantasy africaine avec l'énorme trilogie de VS ou "Les contes du griot céleste", nous avons des univers chamaniques ("Anoki et le Dieu Ours"), des univers contemporains (AVH de fifre par exemple), l'antiquité romaine, de l'anticipation, etc... bref, je conseille à ledahu de faire un tour sur ce qui s'est fait ces dernières années.
Après, il y a la finalité. Je vois sur le site qu'on est beaucoup dans le thème auto-évaluation... ça peut être intéressant, c'est clairement un des domaines de la littéracture interactive ou des jeux narratifs, pour moi on n'est pas à proprement parler dans l'AVH, qui contient rappelons-le le mot "héros".
L'idée de centrer sur le lecteur va carrément à l'encontre de ce que je recherche à titre personnel. C'est dans le courant, certes, ma conviction profonde c'est que l'injonction à l'individualisme et au narcissisme a aujourd'hui atteint des proportions qui portent gravement atteinte à la santé mentale des populations. Je suis en train de lire "l'orbite déchiquetée" de John Brunner, qui m'impressionne par la prescience qu'il avait, il y a plus de 50 ans, de cette dérive vers la normalisation de l'individu. On retrouve aussi cela dans "Farenheit 451".
En ce qui me concerne j'assume entièrement de déployer un univers où le lecteur incarne un héros, mais dont je contrôle les ficelles malgré parfois une très forte liberté. Après, ça peut avoir un intérêt statistique en effet d'évaluer les comportements des lecteurs dans une "mise en situation". Mais bon, c'est un autre sujet, c'est le genre de chose que j'ai pu vivre il y a 20 ans déjà lors de mon entretien d'embauche. Pour moi c'est un domaine différent.
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#72
Globalement d'accord.

Je pense que la Fantasy fait toujours rêver cependant mais que le "modèle" Tolkien a été usé jusqu'à la corde. Et il l'est toujours. On le voit encore aujourd'hui quand on parcourt les rayons Fantasy de grandes librairies : que ce soit sur les couvertures ou dans les bouquins eux-mêmes, on a le Médiéval-Fantastique classique, médiéval donc et surtout occidental, avec gobelins, orques, elfes, magiciens âgés en robe et guerriers baraqués entre forêts, collines et montagnes. Pareil en BD aussi, quasiment tous brodent sur un univers de ce genre. Et le succès de la trilogie de Peter Jackson ou de Game of Thrones n'a rien arrangé. Rien sur des histoires se déroulant dans un monde inspiré de l'Egypte antique, de l'Amérique précolombienne, de l'Asie Centrale (Route de la Soie)... La seule exception que je relève, c'est l'univers Médiéval-Fantastique "japonais", avec samouraï, Shogun, châteaux aux toits recourbés et panneaux coulissants : il y a quand-même pas mal de BD, livres, jeux de rôles, de cartes, qui ont cet univers comme thème.

Il y a une exception africaine, j'en ai parlé d'abondance sur mon forum et l'ai constaté par moi-même sur place au cours de mes nombreux voyages. Il y a une véritable littérature Fantasy africaine, écrite par des africains ou des auteurs noirs : la saga d'Imaro, la trilogie de Changa, les oeuvres superbes de Kalashante Wilson (Un goût de miel ou Le sorcier de la forêt), des BD comme The pack du caribéen Paul Louis, sans oublier côté SF l'Afrofuturisme, le Steamfunk ou le Space Opera Yohance. On a même les Nommo Owards, qui récompensent chaque année, à Lagos, au Nigéria, les oeuvres de Fantasy et de SF sur le continent africain, sans oublier le développement du jeu de rôle Les chroniques de Wagadu.
Mais tout cela est bien sûr introuvable chez nous...

Donc, il y a bien une matière formidable à exploiter pour un dépaysement total, pour d'autres mondes, d'autres thèmes. Et pas que dans la Fantasy, mais aussi dans la SF, l'Anticipation voire même le post-apo comme avec De l'autre côté de la mer de Nerine Dorman. Mais il faut le vouloir, ça reste le parcours du combattant pour dénicher tout ça, malgré le Net. Et c'est dommage car on y trouve vraiment une grande originalité, avec pas mal de genres, pas mal de femmes auteures aussi et des situations auxquelles on ne s'attend pas forcément, comme The pack avec ces deux frères nubiens lycanthropes, assassins dans l'Egypte des Pharaons ou Un goût de miel avec ses deux héros qui sont amants.

Il y a donc un gisement inépuisable d'idées, d'inspiration et je suis certain qu'on doit pouvoir trouver des choses passionnantes aussi du côté de l'Amérique du Sud, les civilisations précolombiennes ont tout pour imaginer un monde fabuleux, riche de dépaysement et d'évasion. Sans parler de la Polynésie ou de l'Océanie avec archipels, lagons, civilisations perdues, pirogues et coraux, statues de l'île de Pâques... Je regrette que si peu d'auteurs, confirmés ou amateurs, se contentent du canevas Tolkien sans chercher plus loin. Zone de confort, peur de prendre des risques, de ne pas plaire (et donc de ne pas vendre) ? Dommage en tous cas.
Anywhere out of the world
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#73
Au cœur d'un cercle de sable et d'eau, c'est très bien pour les lagons (sauf que ça ne donne pas trop envie de s'y baigner! Mrgreen )
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#74
Smile
Merci Gynogege, c'est un vrai sujet de fond.



Je crois que vous vous trompez.
Vous pensez que le contexte est le point de bascule. Il ne l'est pas tant que ça. je pense.

Le MedFan de Tolkien n'est pas le problème fondamental. Le problème est, comme il a été dit, que le MedFan est culturellement usé, caricaturé, et qu'il segmente, scinde les lecteurs. Pour l'instant. Mais ce n'est pas le problème, selon moi.
Le problème est de pouvoir aller twitter sur des tags qui ne sont pas spécialisés AVH (genre #balancetonporc)

Le secret est que nous avons le même corps que l'homme d'il y a 50 000 ans. Les mêmes souffrances, les mêmes réflexes, les mêmes inquiétudes.

Qu'importe que l'héroine soit une Elfe ! si c'est une cagole qui se fait emmerder par des nains !
Qu'importe que l'héroine soit une drogué de Berlin xvIII qui se fait emmerder par des dealers !
etc.

Je ne veux que penser à "la personne avec son portable dans un bus". Suivant le talent de l'auteur , elle arrivera parfaitement à imaginer du Tolkien, du Cyberpunk, de l'Africain ou du contemporain. Ce n'est pas le problème.
Le problème , c'est le sujet et les choix. Et du coup, l'émotion et le plaisir de lire. L'immersion.

Kaamelot cartonne, meme après 10 ans. C'est du MedFan qui parle de nos problématiques très contemporaines.

Note: J'ai exagéré avec 500 lectures/jours, volontairement , à partir de 50/j on peut commencer à réfléchir humblement à un système honnête.

Bref, autrement dit, qu'importe le dépaysement, même s'il est important, si en tant que lecteur ou lectrice je ne peux projeter mes propres inquiétudes ?

Oui pour du pre-colombien. Mais quoi ? Taper de l'Aztec en faisant du tourisme pyramidale ? Non. Pour moi, je pense immédiatement sacrifice des vierges, statut des femmes , des situations dramatiques, etc.

Au fond je pense que les AVH sont géniales. Mais que si on ne peut pas en faire la promo pour toucher une 35 ans monoparentale qui lit du roman de tête de gondole , "géniale" n'est pas suffisant.

Juste mon avis du dimanche soir Wink

https://www.quefaitesvous.com
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#75
Je suis d'accord avec toi sur le fait qu'il est important d'aborder des problématiques "nouvelles" (quoique la plupart des problématiques intéressantes sont intemporelles). Après c'est vrai que vu de moi l'objectif de la lecture c'est de sortir les gens le nez de leur portable. J'imagine plus des petits livrets genre sudoku avec une mini-avh.
Aller chercher la 35 ans monoparentale qui lit du roman "tête de gondole" ? C'est un peu caricatural mais il y a une réalité statistique derrière. Personnellement je ne me satisfais pas de cette littérature, donc c'est sûr que je me vois mal rentrer dans cette logique. En fait on a deux approches.
Tu dis
- le sujet et les choix: ok c'est une approche type psychologie/marketing, ça fonctionne par rapport aux objectifs fixés, à savoir la vent
Je dis
- l'emballement et le choc: au contraire sortir la lectrice de son confort et de ses préoccupations quotidiennes pour lui faire embrasser des problématiques qu'elle fait exprès d'ignorer; déranger; oser des techniques; alors oui, ça peut partir d'un problème quotidien, d'une analogie, mais ça doit emprunter les voies de traverse, bouleverser; c'est beaucoup plus risqué, résultat non garanti; et comme dirait Renaud "si elle t'a pas plus, je la remets dans ma culotte"...
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