alors reprenons le CMJN ou CMYK
- qui n'est pas un format.
pour afficher les couleurs sur un écran (petit ou grand) il faut utiliser la synthèse additive, on combine les couleurs primaires, rouge vert bleu, pour afficher toutes les couleurs, ou presque. C'est le RVB
par contre si on veut imprimer, poser sur du papier, il faut forcément utiliser la synthèse soustractive, utilisant du cyan (bleu), magenta (rouge) et jaune - et le noir pour les gris (un beau noir = cyan + noir / et c + m + j = un brun foncé) - bref le CMJN
Ces deux méthodes pour afficher des couleurs sont opposées, il faut donc pouvoir convertir une image rvb vers du cmjn si on veut l'imprimer.
Dans le cas d'image en n&b le problème ne se pose pas vraiment.
Mais dans le cas d'un livre avec beaucoup de couleurs ou de photos ça devient vite chaud.
En effet convertir vers cmjn veut dire faire des concessions (surtout si on doit imprimer bcp d'illus ou de photos), car sa gamme est moins large que celle du rvb, elle même moins large que celle de l'oeil.
exemple :
l'oeil voit les couleurs de 1 à 100
rvb n'affiche que les couleurs de 1 à 80 (légère perte)
cmjn n'affiche que les couleurs 1 à 60 (perte plus importante)
Le problème de la conversion est là, la gamme est moins large, donc là ou il y a 30 nuances de rouge dans une image en rvb, il n'y en aura plus que 20 en cmjn, l'image, sa couleur, est donc un peu détériorée. C'est ici qu'il faut faire des concessions, et aussi éviter les convertisseurs automatiques des logiciels.
Il faut alors utiliser les profils ICC (free ici http://www.adobe.com/support/downloads/product.jsp?product=62&platform=Windows ) - (avec Gimp il faut le plugin Separate).
Ces profils permettent de convertir vers du cmjn en respectant certains critères, comme l'imprimante utilisée, les encres, etc...
Évidemment si on doit imprimer bcp de couleurs il faut en discuter avec son imprimeur pour le choix du profil icc.
Avant le bon à tirer final, il va sortir des cromalins (cher) qui permettent de vérifier ce que donnera l'impression couleur pour telles images ou telles pages. On peaufine les réglages à ce moment là à l'imprimerie selon les recommandations éditeur/graphiste/imprimeur.
Le profil ICC régulièrement utilisé est le Coated FOGRA 27 (mais taux d'encrage très élevé, trop même !), mais aussi le ISO Coated V2, ou le FOGRA 39, des versions améliorées du 27.
Pour du n&b, bah on peut convertir sans trop se poser de questions, c'est noir ou blanc - s'il y a des nuances de gris certaines peuvent parfois disparaitre à la conversion (la gamme étant moins large).
S'il n'y a que la couverture en couleur, peu de problème aussi, car le réglage de l'imprimeur ne touche qu'une page, la couverture ; alors qu'un livre tout en couleur il faut régler l'imprimante pour la globalité des pages en couleurs (d'où les concessions faites), en effet les encreurs et les réglages sont les mêmes pour toutes les pages d'une feuille (une feuille = recto/verso 16 ou 32 pages).
Mais pour la couverture il suffit de faire le réglage optimum pour une seule image, pas de concession donc.
J'espère avoir été clair, et avoir un peu démystifié le CMJN ^^
Mais c'est vrai que ça donne pas envie de faire des livres couleurs :p
Pour ce qui est du format, il reste le même, généralement du TIFF, mais ce peut être aussi un autre format non compressif (bmp, tga,...).
L'image en rvb ou cmjn reste la même au même format (un BMP fait l'affaire) - la conversion rvb-cmjn ce n'est pas changer le format, mais la quantité de couleurs, de nuances, dans l'image. (je crois que ça explique bien cette phrase ^^)
Evidemment si on fait rvb -> cmjn -> rvb : le rvb final n'a plus autant de nuances que le premier rvb, puisqu'il y a eu perte en passant par le cmjn.