La Dèche (Namron le Barbu)
#1
Bonjour à tous !

Je mets ici un sujet réservé à cette AVH, pour récolter vos impressions & vos critiques.

http://litteraction.fr/livre-jeu/la-deche
~ Par la barbe de mes aïeux !! ~
~ La Dèche: incarnez un sdf dans cette mini-aventure ~
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#2
Je viens de jouer à cette aventure et voici mon feed:

Je trouve que c'est une aventure trés agréable à jouer. On prend plaisir à se balader à tel ou tel endroit. Le début est un peu loufoque mais on sent bien que Namron a voulu nous faire passer un moment divertissant. Les choix proposés sont logiques mais je trouve que le plus frappant et qui constitue le point fort de l'avh, c'est la réalisme et la réalité. Tout ce que tu as montré dans les divers endroits correspondent précisément à ce que l'on voit dans la vie réelle (la longue file d'attente au pôle-emploi, le cabinet d’assistants sociaux où la salle d'attente ressemble à un consultation médicale chez un médecin,les vols courants dans les auberges de jeunesse, les bagarres entre sdf,...). De ce fait, on s'y croit vraiment.
Malgré le thème, on sent que Namron a souhaité nous faire garder le sourire tout comme le personnage que l'on joue. Contre toute attente, ces deux thèmes pourtant diamétralement opposés s’unissent à merveille.
L'illustration en couverture nous montre dans quelle ambiance on est plongé.
Enfin, la mise en page est claire avec un seul paragraphe qui s'affiche à la fois ce qui est un bon point.

Il y a deux points que j'ai moins aimé:
-il est rappelé sans arrêt les actions à réaliser pour mendier ce qui finit par devenir agaçant (au passage, gagner 4.17€ pour jouer pendant une heure du saxophone, c'est bien peu même si c'est la crise). Par ailleurs, l'aspect jeu n'était pas indispensable à part les combats. Les points de faim pas trés utiles non plus même s'ils sont réalistes. On peut réussir au bout du troisième jour.
-l’intérieur du centre commercial est bien moins décrit que le reste. On se contente d'acheter sans que rien ne se passe, c'est un peu dommage.

Mais dans l'ensemble, ca reste trés sympahique à jouer.
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#3
S´il fallait dire une seule phrase ce serait "criant de réalisme".
On s´y croirait. Ayant longtemps joué de la guitare classique j´ai pu m´imaginer ayant tout perdu et ressortant cet instrument pour tenter de gagner quelques sous au jour le jour. On a vraiment cette impression là, de ne plus vivre qu´au jour le jour avec les tentations de tout laisser tomber, même les derniers fragments de "petites choses" auxquelles on s´accroche encore (mention speciale à l´assistance sociale pour être dégoûté de s´accrocher à une "vie normale").
Le sentiment d´immersion est vraiment bluffant. J´ai vraiment eu le sentiment de vivre l´expérience d´une réalité qui pourrait m´arriver en jouant de malchance, et pas simplement d´incarner un personnage.

Au final donc une très forte impression. J´ai été bluffé par ce réalisme. Tout sonne très vrai et c´est sans doute la première fois que je me suis autant senti "moi" dans la peau du personnage. Chapeau bas!
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#4
Encore une belle surprise dans ces mini-Yaz!

Une AVH hyper-originale puisque se déroulant dans notre monde, à la Rochelle carrément. C'est sympa surtout quand on connaît déjà un peu l'endroit. Smile
Rien de fantastique ni même de polar, juste beaucoup de baston et de délits pour un personnage commun. En effet, on doit se mettre dans la peau d'un néo-clodo et l'immersion est parfaitement réussie. C'est LA grosse qualité de cette aventure.

Déjà grâce au style, très correct. Quelques maladresses mais rien qui ne peut disparaître avec un peu d'expérience de plume, dans la narration mais aussi dans les dialogues (l'exemple qui me vient tout de suite est la petite fille parlant de "Père Fouettard", trop suranné pour faire réaliste).
N'empêche que le ton du récit varie, devenant parfois descriptif, ou au contraire saccadé, un peu décalé ou même à certains endroits sensible et presque philosophique. J'ai bien aimé, c'est agréable à lire.

Surtout, les anecdotes sonnent très juste pour nous plonger dans cette histoire, intéressante par sa proximité avec notre quotidien : les prix aux centimes près, la gestion du temps, de la nourriture, le système détaillé de mendicité, les sentiments d'exaspération face à l'administration ou de peur face au banditisme.
Vraiment, si le but premier était de nous glisser dans la peau d'un sans-le-sou, d'un marginal, d'un rejeté, pour nous faire toucher du doigt une réalité que l'on a tendance à ignorer délibérément, c'est réussi ; ça en fait presque réfléchir.

Pourtant, quelques éléments entachent un peu cette quête du réalisme poussé à l'extrême.

Le fait que l'on soit plus costaud au combat à mains nues que des bastonneurs expérimentés, alors que rien dans l'intro ne l'indique. Le système de jeu est clairement en faveur du héros, c'est peu logique car non justifié par l'histoire.
Le fait que les voies immorales soient si faciles. D'une, on se retrouve avec beaucoup d'argent rapidement ce qui nuit au gameplay réaliste, on ne se sent plus démuni. De deux, si je ne suis pas du tout partisan de la moralisation, bien au contraire, c'est un peu perturbant que le crime paie à de nombreuses reprises dans l'histoire, sans grand risque, et pas l'honnêteté ou la volonté de travailler. J'aurais bien vu un moyen de réussir à se faire embaucher pour un vrai nouveau travail.

Niveau jeu, c'est intéressant avec une structure bien conçue qui permet d'économiser les paragraphes pour proposer une aventure pas si courte, aux nombreuses possibilités. Les blessures où la faim ne sont quand même guère importantes (cf argent et nourriture aisés à trouver).
La difficulté est trop faible à mon goût. A mon premier essai, j'ai terminé dans la mafia russe (tu ne peux pas imaginer combien ça m'a surpris et fait plaisir de me diriger vers une voie alternative dans un LDVELH grâce à ma compréhension du bulgare dans la vraie vie ^^).
Ceci dit, les autres pistes que j'avais creusées et la qualité de l'ensemble m'ont donné envie de relire pour trouver d'autres fins. Celle dans le parc avec notre soeur, celle à la Jean-Claude Vandamme, celle sur la plage... C'est très bon signe ça quand je relis une aventure sans jouer, juste pour le plaisir. Je ne le fais pas tout le temps.

Bref, c'était perfectible mais c'est quand même une vraie expérience intéressante que cette mini-AVH. Félicitations!
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#5
Merci beaucoup pour ces retours, ça me fait chaud au coeur Tongue J'attendrai la fin des votes pour expliquer ma démarche, ce que je voulais atteindre avec cet Mini-AVH.
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#6
La bonne surprise de ce mini-Yaz' selon moi.

N'ayant encore jamais rien lu de Namron (si ce n'est ces messages sur ce même forum), je ne savais pas du tout à quoi m'attendre, et la découverte fut agréable.

Ce qui marque en premier lieu ici, c'est la crédibilité et le réalisme des situations. Dans la descente aux enfers du personnage principal déjà, terrible mais proche de situations pourtant réelles. Si son comportement dans l'introduction n'est pas réellement sans reproche, ses défauts ne sont pas exagérés, il n'est qu'un type lambda un peu trop orgueilleux et imprévoyant, envers qui on développe rapidement de l'empathie.

Dans la description de la ville en général ensuite, où rien n'est blanc ni noir, où l'aide et les ennuis peuvent surgir de partout, aussi bien parmi les rejetés de la société qu'au sein de ses membres plus chanceux.

La jouabilité est aussi très bonne, avec de nombreux chemins et plusieurs fins.

Si je devais râler, ce serait sur le choix du format. Je n'ai rien contre le numérique, au contraire. Mais ici, il n'est pas utilisé pour son intérêt principal, à savoir gérer automatiquement la feuille d'aventure et les jets de dés. Seuls les liens sont gérés automatiquement par la machine, ce qui revient à l'employer comme un PDF glorifié. Je soupçonne toutefois que cet usage dégradé, et donc anecdotique, soit dû à un manque de temps plutôt qu'à une volonté explicite de l'auteur.

J'ai également ces quelques remarques :
  • Le fait qu'on nous demande si nous, lecteur, fumons/jouons de la musique, pour déterminer les caractéristiques du héros est assez artificiel, d'autant plus qu'il s'agit d'un personnage bien défini, avec sa propre histoire, son propre passé et ses propres compétences. Cette identification joueur/protagoniste ne peut réellement s'opérer que dans le cas d'un héros très flou, ce qui n'est pas le cas ici.
  • Le passage de la mendicité où l'auteur s'adresse directement au lecteur brise le quatrième mur et rompt l'immersion, qui est justement le point fort de cette aventure. Pas cool donc.
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Ces pinaillages mis à part, Namron vient de voir sa fiche ajoutée dans ma liste personnelle des auteurs de Littéraction à suivre.
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#7
(07/08/2015, 12:58)Skarn a écrit : Si je devais râler, ce serait sur le choix du format. Je n'ai rien contre le numérique, au contraire. Mais ici, il n'est pas utilisé pour son intérêt principal, à savoir gérer automatiquement la feuille d'aventure et les jets de dés. Seuls les liens sont gérés automatiquement par la machine, ce qui revient à l'employer comme un PDF glorifié. Je soupçonne toutefois que cet usage dégradé, et donc anecdotique, soit dû à un manque de temps plutôt qu'à une volonté explicite de l'auteur.

Oui en effet, j'ai tout écrit sur Twine pour gagner du temps en organisation. J'avais déjà changé 2 fois de thème/d'aventure (d'abord une histoire Medievale sur un prince mort qui revient se venger, la deuxième étant un prologue à mon projet d'AVH futuriste). J'ai déjà en tête de faire une version PDF (avec quelques dessins persos selon, on verra), et voir pour automatiser un peu plus la version en ligne (histoire que ça serve à quelque chose).

(07/08/2015, 12:58)Skarn a écrit : J'ai également ces quelques remarques :
  • Le fait qu'on nous demande si nous, lecteur, fumons/jouons de la musique, pour déterminer les caractéristiques du héros est assez artificiel, d'autant plus qu'il s'agit d'un personnage bien défini, avec sa propre histoire, son propre passé et ses propres compétences. Cette identification joueur/protagoniste ne peut réellement s'opérer que dans le cas d'un héros très flou, ce qui n'est pas le cas ici.
  • Le passage de la mendicité où l'auteur s'adresse directement au lecteur brise le quatrième mur et rompt l'immersion, qui est justement le point fort de cette aventure. Pas cool donc.
  • Montrer le contenu

Je me suis longuement demandé si je devais réitérer les règles de la mendicité à chaque paragraphe, mais j'aurais dû opter pour une simple redirection vers le rappel de la règle au lieu de tout écrire. C'est de la faute à la précipitation... Je me rends compte que ça fait un pavé assez indigeste alors qu'à la fin je suis passé de 49 à 43 paragraphes (du coup il me restait de la place) Mrgreen

Pareil pour le personnage principal. Je n'ai ajouté le nom qu'à la fin, du coup j'aurais peut-être pas dû. Par contre les choix et mécanismes dépendant du fait de fumer ou de jouer de la musique sont volontaires. Cela peut paraître bizarre mais avec la clope je voulais faire une petite expérience mentale avec le joueur.
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Il est vrai que beaucoup de sans-abris s'en sortent mieux s'ils jouent de la musique, et puis je pense que tout joueur ayant un amour pour la musique s'imagine facilement devoir jouer pour sa survie. C'est quelque chose que je voulais offrir aux lecteurs. La situation peut même devenir drôle si l'on ne possède qu'une guimbarde chez soi... Je n'ai jamais été sans-abri mais j'ai connu des mecs qui m'ont dit qu'il fallait toujours se montrer avenant et tranquille, et toujours essayer de converser avec les passants. Je n'ai pas trop insisté sur le côté social de l'aventure (manque de temps et de paragraphes), mais l'idée d'obtenir des opportunités par le dialogue aurait pu être cool.

Ah, la voie du combattant... Tongue Pour les combats j'ai taillé dans le plus simple, histoire de ne pas avoir à gérer de paramètres dans une aventure si courte. Et en même temps, je me suis rappelé d'un membre (Vik ?) qui avait dit que les combats doivent en général se montrer en faveur du joueur. Je me suis dit qu'un lancé d'un unique D6 semblait correct dans la répartition de l'aléatoire, et puis un tableau pas trop corsé. Après si le joueur n'a pas de chance, il perdra de toute façon ! Lol.
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#8
Très sympa cette AVH. Le style est efficace, dynamique et les descriptions percutantes. Personnellement, je trouve un poil dommage de parfois tomber dans la facilité par quelques familiarités ou termes argotiques qui détonent face au reste. C'est un détail.

Réaliste, oui mais jusqu'à un certain point. Entrer dans un gang de mafieux, devenir un pro du combat clandestin tel JCVD dans full contact...Tout ça avec un passé de cadre sup "branchouille" plus adepte des boites de nuit que des salles de sport, ça m'a fait sourire ^^
Après je comprends Namron, car avec un tel parti-pris dans l'idée de base de l'AVH, il fallait bien inventer des pistes un plus héroïques que la simple descente aux enfers qui parait pourtant la voie la plus probable vers laquelle quelqu'un qui tombe de haut sans expérience d'une période de galère risque de sombrer.
Donc s'il y avait une remarque à faire, ça serait celle-là. D'un côté on nous propose quelque chose de très réaliste et ancré dans le quotidien dans la description les lieux visités, l'environnement, l'administration, l'auteur nous demandant même parfois de nous identifier pleinement au personnage (parler une langue de l'est, jouer d'un instrument). De l'autre des perspectives de s'en tirer (celles que j'ai essayées) qui paraissent vraiment exotiques (sans être une critique).
Cela n'enlève en rien à la qualité globale de l'AVH, portée notamment par un style très intéressant, qui va droit à l'essentiel tout en posant suffisamment le décor pour permettre l'immersion. L’aspect ludique est aussi réussi avec la gestion crédible des journées.
Bref, on passe un très bon moment avec cette AVH ! Bravo Mr Barbu !
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#9
Coucou ! Merci encore pour ces critiques, j'ai pris un peu de recul et je vois clairement les petits problèmes qui gâchent le rythme de l'aventure ; au début je ne souhaitais pas forcément revenir sur cette AVH mais comme elle semble plaire à certains d'entre vous je compte quand même apporter une version PDF avec illustrations. J'y modifierai certains points gênants sans pour autant modifier l'aventure : une légère révision de l'écriture et de la présentation. 

Comme je le disais précédemment, La Dèche a été écrit en très peu de temps : à la base j'aurais souhaité que le jour représente la morosité du quotidien, moment dans lequel on possède le moins d'opportunités, et que la nuit soit une partie beaucoup plus libre & active, dans laquelle les paragraphes s'enchaîneraient (tels des choix menant à des courses-poursuites, ou des rencontres uniques, etc).

Pour l'ambiance, j'ai fait un mix entre ce que j'ai vu lorsque j'étais à la fac de La Rochelle, lorsque je vivais à Lyon et un site créé par un sans-abri vivant à Paris : à l'époque la plupart des mendiants du centre-ville de La Rochelle étaient soit des "Roots" (comprenez par là des gens habillés en fêtards, vert-jaune-rouge avec pantalons militaires ou sarouels, et cheveux colorés, dreads, accompagnés de chiens) : c'est cette communauté-là que j'appelle "Punks" (ce qui n'est pas vraiment pareil mais je modifierai cela pour le PDF) ; l'autre partie étant un nombre considérable d'étrangers provenant des pays de l'Est. 

Histoires vraies :
--> Il faut savoir que vers mes 20ans, j'avais un ami géorgien qui a d'abord vécu chez mes parents (ils étaient famille d'accueil), puis qui est parti vivre à La Rochelle à sa majorité. Je ne le voyais pas souvent, mais du jour au lendemain je l'ai croisé dans la rue en costard avec lunettes et cheveux gominés. Il est revenu vers moi une fois ou deux en me disant qu'il avait des problèmes... Il m'a expliqué qu'il travaillait pour les russes. Moi à cette époque j'étais encore dans ma période "autiste" et j'ai pris peur quand j'ai compris l'étendue du problème. Je ne l'ai plus jamais revu depuis...

--> Beaucoup de mendiants d'origine de l'Est à Lyon officient en bande organisées. Il séjournent à l'hôtel en famille, et au petit matin en sortent habillés en crasseux pour soit jouer de la musique, soit exhiber leurs bébés dans les sorties de bouches de métro ou au centre commercial ; étonamment, le seul qu'on ne voit jamais se bouger le cul c'est... le père de famille. Y a de quoi se demander ce qu'il fait de ses journées. Pour les avoir vu à peu-près tous les jours/soirs les voir séjourner dans les rues et rentrer dans leur hôtel, y a de quoi réfléchir sur l'exploitation des ressources de l'Etat. Mais pas que.

--> Je vis à Oléron et mon voisin est roumain. Jusque là rien d'anormal. Sauf que chaque hiver, il fait vivre dans sa maison une poignée de roumains (qu'il vient chercher en camionnette depuis là-bas), et il y en a d'autres qui vivent à différents endroits de l'île. Que font-ils en hiver ? C'est simple, ils viennent travailler comme ostréiculteurs, pour ramasser les huîtres pendant les fêtes. Ils se font environ 1500 balles sur un mois de labeur, puis repartent dans leur pays là où l'argent sera mieux consommé. Pour rentabiliser sur les dépense ils fouillent les poubelles des supermarchés la nuit. Je le sais car je les ai suivi pendant deux semaines (puisque j'ai travaillé dans les huîtres et que c'est lui qui m'emmenait travailler). Entassés dans une camionette à 4h du matin, revenant parfois à 11h du soir. Chacun fait ce qu'il veut de sa vie, et ce n'est pas pour juger. Mais comme vous voyez, s'approcher autant de la vie de personnes en difficultés a été pour moi une source d'inspiration, et j'y ai trouvé une forme d'aventure originale qui méritait d'être racontée, même au travers d'une courte aventure.

Je voulais avec cette histoire montrer la réalité du quotidien d'un sans-abri, celle qu'on ne peut pas forcément s'imaginer puisqu'on ne voit pas la moitié de ce qu'ils endurent : à la rigueur on les voit dormir péniblement dans les espaces publics, la nuit. Mais sait-on que les services publics réservés aux SDF sont des endroits encore plus stressants que le monde extérieur ? Que ce soit les soupes populaires ou les foyers (pour ne citer qu'eux), ces endroits sont des risques de choper des maladies, de se faire voler ses affaires ou de rencontrer des fous qui cherchent la bagarre sans raison. 

Le site de SDF75 m'a apporté de précieuses informations supplémentaires, très détaillées et terriblement vraies. Que ce soit le coût d'un sans-abri lorsqu'il séjourne à l'hôpital une journée à cause d'un malaise (1000€ par jour), les meilleurs endroits de Paris où aller, et ceux à éviter (souvent des services publics, comme je disais des soupes ou bien des foyers)... bref j'ai parcouru le site de cet homme avec beaucoup d'intérêt. Il donne d'ailleurs beaucoup de conseils et si un jour vous êtes à la dèche, ce site pourrait bien vous sauver la vie.

Lien vers le site : http://www.sdf75.fr/index.html

Pour ce qui est de la construction de l'AVH, les péripéties... il y a bien sûr une partie qui est inventée, notamment les combats illégaux puisque je n'ai jamais vu ou entendu parler de ça dans les lieux où j'ai habité... mais je me suis dit que c'était sympa. Peut-être trop bref au final pour qu'on prenne cette partie de l'aventure au sérieux, mais j'y ai mis tout mon coeur pour rendre cette phase intéressante sans entrer dans le grotesque. C'est vrai que si je pouvais modifier une chose, ce serait l'introduction aux combats organisés qui sonne comme un gros pied-de-nez à l'Agence pour l'Emploi (t'as pas trouvé de job ? tiens en voilà un quand même !)  Mrgreen

D'ailleurs, j'ai fait exprès de n'avoir pas dit "Pôle Emploi". J'ai une dent contre l'agence de mon bled. De vrais connards.

Voilà, sinon je pense que vous avez bien saisi la déchéance sociale ressentie lorsqu'on accède au statut de SDF. Il existe un véritable gouffre entre la précarité du clochard et l'espoir de retrouver une vie "normale". Les services sociaux vous aideront (je n'ai que brièvement évoqué la possibilité de toucher des aides sociales, c'est possible mais à force de patience et de savoir vers qui s'adresser...) mais la plupart du temps, vous marchez sur des oeufs et vous devez redoubler de vigilance et vous surpasser (mentalement) pour échapper à la folie...

Je ne sais pas ce que j'ai pu oublier, mais si vous avez des questions j'y répondrai sans problèmes! 

Sur ce, je vous laisse avec ce qui sera la feuille d'aventure de la version PDF :

[Image: mini_727452LDFA.jpg]
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#10
Témoignages très intéressants. C'est vrai qu'entre notre mode de vie occidental privilégie, nos passions axées sur l'imaginaire et les médias qui nous abreuvent de miroirs aux alouettes a la gloire du dieu Futilité, nous vivons dans une sorte de tour d'ivoire. Ce n'est pas mal de faire parfois quelques piqûres de rappel sur la vraie vie comme avec cette Avh.
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#11
Voilà, comme promis j'ai fait un fichier PDF avec liens à cliquer, corrigé les fautes latentes grâce au correcteur d'Open Office (j'avais laissé pleins de fautes lol)... Vous pouvez même imprimer l'aventure chez vous si vous êtes des foufous  Tongue (67 pages)

Par contre, les caractères sont encore trop gros à mon goût pour un format A4 (l'avantage c'est que vous n'aurez pas besoin de vos lunettes pour lire !)
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#12
Etant nouveau sur le forum je viens à peine de me mettre à lire les AVH sur Littéraction. Du moins celles que je n'ai pas encore eu la chance de découvrir en format papier. Je me suis donc attaqué à La Dèche.

Et franchement, ce fut une très bonne surprise. L'immersion est bien réussie et je suis entré tout de suite dans l'aventure. C'est là un tour de force méritant d'être souligné, puisque l'ensemble des actions de base font plutôt appel au quotidien - et donc à sa "banalité" - des SDF. Or, on a bien le sentiment d'être embarqué dans une aventure.

Bizarrement j'ai trouvé l'histoire (ou les histoires) assez crédibles. Tout simplement parce que je n'y connais rien. Mais je me doute que le fait de ne pas savoir ou dormir ne serait-ce que pour une nuit ou chercher sa nourriture chaque jour peut changer un homme...

Pour la jouabilité, je trouve les jets de dés pour la mendicité un peu fastidieux (si j'ai bien compris les règles en deux unités de temps j'ai dû lancer 20D6).

Bref, j'ai passé un bon moment !
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#13
Bienvenue Overlords, c'est toujours un plaisir de lire de nouveaux feedbacks, encore plus de la part de nouveaux.
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#14
Merci. Je vais continuer à explorer tout ça. La production est très importante à écluser quand on débarque en cours de route Smile
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#15
(23/03/2016, 09:21)Overlords a écrit : Merci. Je vais continuer à explorer tout ça. La production est très importante à écluser quand on débarque en cours de route Smile

Accessoirement, tu peux commencer par les AVH du Yaz de cette année pour guider tes premiers pas là-dedans Big Grin
La violence n'est pas la bonne réponse !
La violence est la question. La bonne réponse est "oui".
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