05/01/2015, 23:47
Comme il n'est jamais trop tard pour bien faire, j'ai ce week-end lu "L'heure de vérité". Je n'y ai joué qu'une fois, et ai échoué au paragraphe 2. Je fais le choix de ne pas rejouer les mini-AVH et m'efforce donc d'effectuer mes choix comme si ma mort était définitive, et non une simple péripétie anecdotique. Cette manière de jouer repose sur la capacité de l'auteur à susciter l'identification du lecteur avec son avatar. C'est ici parfaitement réussi grâce à la cohérence et à la complexité psychologiques de Fuliginius, magicien qui entretient une relation d'amour-haine avec son adversaire, s'interroge sur le bien et le mal, et se montre conscient de ses faiblesses. Sa fragilité et ses doutes, qui s'expriment notamment dans les dialogues avec Ophidée ou dans la salle des miroirs (où j'ai un moment songé aux miroirs de Tuzun Thune), le rendent singulièrement humain et créent un vrai lien d'empathie entre le magicien et le lecteur. Comme, en outre, les descriptions sont longues et soignées, bien écrites avec un style à la fois fluide et précis, le plaisir de jeu se double d'un authentique plaisir de lecture. Il est juste dommage que l'introduction soit un peu trop succincte : la mythologie et les systèmes de magie ne sont pour moi pas assez décrits (on a l'impression d'une suite, comme si tu supposais que le lecteur maîtrise déjà ton univers), ce qui fait qu'on choisit un peu au hasard les artefacts et qu'aucune stratégie ne préside au choix des systèmes de magie utilisés ; par ailleurs, même si elle est très bien amenée, la révélation finale ressemble un peu à un artifice de narration pour dramatiser l'issue de l'affrontement... Il n'y aucune raison pour que le lecteur soit mis dans l'ignorance du lien réel entre Fuliginus et Ophidée...
Au-delà de ces quelques défauts, j'ai également beaucoup aimé les péripéties de l'AVH, qui ne se limite pas à un combat de magiciens dans une arène. Comme le dit plus haut Sunkmanitu, on n'a pas le sentiment d'une AVH de seulement 50 paragraphes. Enfin, j'ai bien aimé le système des lettres, qui permet de créer un effet aléatoire sans jet de dés.
Au-delà de ces quelques défauts, j'ai également beaucoup aimé les péripéties de l'AVH, qui ne se limite pas à un combat de magiciens dans une arène. Comme le dit plus haut Sunkmanitu, on n'a pas le sentiment d'une AVH de seulement 50 paragraphes. Enfin, j'ai bien aimé le système des lettres, qui permet de créer un effet aléatoire sans jet de dés.