[42] L'Ancienne Prophétie (Paul Mason & Steve Williams)
#1
Tout le monde connaît déjà l'admiration inconditionnelle que je voue à Paul Mason et à ses DF (dont je n'ai pourtant lu que la moitié). Je ne surprendrai donc personne en disant que j'adore inconditionnellement L'Ancienne Prophétie, quarante-deuxième tome de la série Défis Fantastiques.

L'histoire débute comme une Créature venue du Chaos : le réveil dans un souterrain, sans aucun souvenir de comment on a pu atterrir là, mais on est tout de même moins écailleux et vert que la bestiole de Jackson. À partir de là, il va nous falloir déterminer nos caractéristiques au cours de l'aventure (excellente idée) et parcourir une bonne partie des Îles du Levant pour enfin découvrir qui on est, et quel lourd héritage on doit supporter, combattre... ou accepter. La quête de l'amnésique n'a certes rien d'original, mais elle est bien menée et de nombreuses scènes et PNJ marquants la ponctuent : la ville en ruines, Crédas, la statue du Prophète Assis, Marzaï le groupe de bandits... Et bien sûr, la grande bataille et le duel fratricide contre Feyor qui s'ensuit, jusqu'au final totalement inattendu et incroyablement excellent : on se retrouve en effet propulsé dans le passé, à l'époque de notre enfance, ce qui remet en place les pièces du puzzle et permet de comprendre comment tout a pu commencer.

On retrouve ici les défauts récurrents de Paul Mason : une difficulté incroyable, et un one-true-path d'une complexité renversante. Elle se ressent en particulier au cours du duel contre Feyor, contre lequel il faut lancer ses sortilèges un peu au hasard en priant pour que ça marche. Difficile de se retenir de tricher, ici. Néanmoins, cette difficulté renversante permet de découvrir quelques PFA excellents, très originaux (je pense en particulier au centaure et à la pièce de monnaie).

Tout comme Les Mercenaires du Levant (lequel possède de nombreux liens avec L'Ancienne Prophétie, personnages et lieux se retrouvant de l'un à l'autre), ce livre s'apprécie de plus en plus au fil des relectures, car même si on a fini par atteindre le tant espéré paragraphe final, tout n'est pas forcément clair, et le refaire permet de découvrir de nouvelles choses à chaque fois - ce qui n'est pas tellement le cas de La Créature venue du Chaos, où l'auteur nous donne toutes les clés en main, si bien qu'une fois qu'on l'a terminé, le refaire ne présente plus guère d'intérêt.

Incontestablement l'un de mes DF favoris. Pour peu que l'on supporte le côté one-true-path, c'est une excellente lecture.

Note : 92%
Difficulté : 99%
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#2
Meneldur a écrit :La quête de l'amnésique n'a certes rien d'original

Dans le cadre d'un LDVELH, si, elle l'est.

Et la façon dont elle est traitée, avec le final sous forme de flash-back dont on est le héros est, il me semble, tout bonnement unique au monde. C'est une figure de style incroyable qu'a réalisé Mason, mettant là en exergue son génie.

Même s'il n'est pas parfait parfait,
même si je le trouve un chouïa moins fabuleux que Les Esclaves de l'Eternité ou Le Chasseur de Mages,
même si à l'instar des autres livres du même auteur il est moins abordable pour le public enfantin (je parle d'expérience, pour l'avoir lu à plusieurs périodes de ma vie),
L'Ancienne Prophétie demeure l'un des DF les meilleurs à mon goût.
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#3
JFM a écrit :Dans le cadre d'un LDVELH, si, elle l'est.
Hmm, et La Créature venue du Chaos alors ? ^^

Pour le côté plus adulte, je confirme. Je crois que c'est parce que ce LDVH est l'un des premiers que j'aie lu, avec Les Mercenaires du Levant (j'avais quoi... dix-douze ans ?), que j'ai tendance à considérer d'autres bouquins comme trop enfantins (ceux de Livingstone, notamment).
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#4
Meneldur a écrit :Hmm, et La Créature venue du Chaos alors ? ^^

Il n'y a en effet que deux LDVELH qui sont construits sur cette problématique, et La Créature Venue du Chaos ne nous révèle pas vraiment au début que l'on était autre chose avant d'être une créature. C'est une quête de l'amnésique sans le savoir. L'Ancienne Prophétie est le seul LDVELH qui nous dit "Vous êtes amnésique, votre but est de recouvrer la mémoire".
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#5
Pour ma part je suis en train de le relire. La dernière lecture remonte à plus de 10 ans et j'en avais un souvenir flou, à vrai dire plutôt mitigé.

Soyons clair dès le début, c'est un excellent bouquin. L'un des meilleurs DF. Le style est excellent, l'histoire passionante et l'on accroche tout de suite. Néanmoins la perfection n'étant pas de ce monde je note quelques petites négligences, voire des invraisemblances. Enfin il me semble car je ne l'ai pas encore tout à fait terminé.
Je trouve que certains aspects de la quête de l'amnésique sont baclés. Meyor est enfant lorsqu'il est placé dans le sarcophage. Il en ressort donc adulte après un certains nombre d'années. Mais est-on psychologiquement adulte lorsque l'on sort d'un sommeil dans lequel on est entré enfant ?
Je le trouve bien trop à l'aise, pas assez fébrile.


Meyor est totalement amnésique, il ne sait pas qui il est, ce qui lui est arrivé ni même à quoi il ressemble après des années de "non vie". Et pourtant lorsqu' il tombe sur son double, à peine sorti depuis quelques minutes de son sarcophage (découverte de l'objet en forme de citrouille lors de l'exploration de la ville en ruine), il reconnaît immédiatement et sans peine ses propres traits. Mouais, bof.
Je pense que l'auteur aurait pu approfondir au niveau de la psychologie du personnage, un tel scénario ne mérite pas moins. Mais peut-être était-il limité par le nombre de paragraphes et n'a pas pu développer tout ce qu'il souhaitait ?

De plus bien qu'il soit passé du statut d'enfant à celui d'adulte, ses vêtements sont les mêmes apparemment... Bon d'accord, là je cherche la petite bête LOL

Tout ceci peut paraître dérisoire, mais c'est le genre de petits détails qui me chiffonent lorsque je lis une histoire aussi prenante. En revanche le passage où l'on se réveille enfant est une excellente idée et est très bien exploité, très bien décrit. Il s'agit de l'un des moments forts du livre.

il y a aussi l'utilisation de la catapulte pour quitter la ville qui me semble bien irréaliste, même pour un ldvelh...
Personne ne peut survivre à cela, même en finissant dans l'eau. Où alors avec des blessures ne pouvant mener qu'à une mort inéluctable. Je trouve ce passage d'une grande naïveté.
D'autant plus que son poids est probablement plus élevé que celui du boulet noir qu'il utilise lors de son essai (à la recherche de la petite bête, deuxième ! LOL )

En ce qui concerne la difficulté, cela reste un OTP très difficile mais je n'ai pas eu le sentiment qu'il est insurmontable (il est facile de ne pas se faire prendre au piège du centaure par exemple, c'est un peu gros). Ou bien l'histoire est suffisamment passionnante pour que l'on ne ressente pas trop la frustration de l'échec, à chaud je ne saurai dire. Si c'est bien de cela dont il s'agit Je tire mon chapeau à Mason qui a réussi un coup de maître. Je ne le trouve pas rebutant, je pourrai le recommencer plusieurs fois d'affilées sans problèmes, ce qui est un point très positif pour ma part.

Cependant je rappelle que je n'ai pas encore tout à fait terminé l'aventure (2ème essai actuellement) mais que je le trouve déjà excellent. Mais à peine à la deuxième tentative et n'en ayant pas encore vu le bout je manque peut-être de recul.
En fait, pour le moment je le classe dans le top 5 de mes DF préférés (mon top 3 est définitif et inébranlable Mrgreen )
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#6
Je pense un peu la même chose que toi, mais ce message sert surtout à signaler que tu devrais mettre des "Spoilers", parce que tu révèles un peu trop de choses sur la fin du livre... Wink


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#7
Voilà, c'est fait. Je pense pas en avoir oublié (?)
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#8
Premières impressions après 4 tentatives (et je crois que je suis loin d'être au bout).
Excellent début : le côté amnésique est vraiment nouveau car je n'ai pas lu "La créature venue du Chaos". Un monde très étrange, des bestioles vraiment bizarres, j'aime beaucoup !
Illustrations du même acabit : bizarres mais elles collent parfaitement au contexte.
J'ai noté pas mal d'incohérences/erreurs et ça gache vraiment le plaisir : inversion des 2 numéros dans le paragraphe 240 (relou mais pas grave), manque de clarté en ce qui concerne les évocations de Marzaï et de son armée de paysans dont je "serais à la tête" ce qui m'a fait arriver à un PFA... ou bien encore lorsque je me retrouve dans la bataille où l'on me demande si j'ai confié mon pouvoir à Credas, je dis "oui" et par la suite, on considère que j'ai récupéré la statue du Prophète !. Hors, pour le moment, je n'ai pas trouvé le bocal pour la récupérer !.
A suivre, donc.
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#9
L'une des rares aventures que je n'ai jamais réussi à finir. J'ai toutefois apprécié son originalité.
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#10
linflas a écrit :Hors, pour le moment, je n'ai pas trouvé le bocal pour la récupérer !.
A suivre, donc.

Le bocal= le flacon que nous donne, je crois, Crédas. (erreur de traduction)
Debout, debout cavaliers de Théoden!
Les lances seront secouées, les boucliers voleront en éclat,
Une journée de l'épée, une journée rouge avant que le soleil ne se lève !
Au galop ! au galop ! courez ! Courez à la ruine et à la fin du monde !
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#11
Super.. j'ai recommencé à chaque fois à cause de ce truc que j'ai toujours eu ! Grr
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#12
Aragorn a écrit :
linflas a écrit :Hors, pour le moment, je n'ai pas trouvé le bocal pour la récupérer !.
A suivre, donc.

le bocal= le flacon que nous donne, je crois, Crédas. (erreur de traduction)

Gogorn, c'est pas un Spoiler, ça ! C'est même plutôt quelque chose qu'il faut lire quand on joue à l'Ancienne Prophétie. Heureusement que c'est à la seule erreur de ce type...


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#13
hmm… je viens de le commencer mais dans la VO du 'cadeau de Noël' il manque une page, donc je n'ai que les trois premières lignes du 28 et les 7 dernières du 31, le 29 et le 30 manquant complètement…

Une bonne âme pour me donner le texte ?
" Ashimbabbar m'a donné une dague et une épée et m'a dit
: Transperces-en ton corps; elles furent forgées pour toi."
Poème d'Enheduanna
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#14
OK, réglé sur la Taverne
" Ashimbabbar m'a donné une dague et une épée et m'a dit
: Transperces-en ton corps; elles furent forgées pour toi."
Poème d'Enheduanna
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#15
Comme les autres livres de Paul Mason, l'Ancienne Prophétie aurait pu me laisser un excellent souvenir s'il n'était gâché par sa difficulté abusive. En la matière, celui-ci bat des records. Son scénario touche au génial, sans doute le plus fantastique de tous les LDVELH réunis, encore mieux que la Créature. En parallèle, le challenge qu'il propose est un est des plus relevés qu'il soit, pire que le Chasseur de Mages qui était pourtant déjà bien coton ; cette difficulté absurde tend à affaiblir la portée incroyable du scénario.

L'histoire est basée sur le principe de l'amnésique qui doit tout découvrir par lui-même, comme dans XIII... et comme dans la Créature venue du Chaos! Une recette à coup sûre gagnante, on dirait.
Mais l'ambiance est de surcroît parfaitement mise en place. Très inquiétante avec ce réveil au sein d'un tombeau mystérieux, puis l'émergence dans une cité dévastée. Des lieux nous semblent familiers, des objets enchantés nous reconnaissent, des paroles ésotériques nous sont destinées. La conception même du tombeau est intrigante et on se doute que toute cette mise en scène témoigne d'un drame passé important mais que nous avons totalement oublié. Les rencontres et les dangers qui s'ensuivent ne font qu'ajouter à cette atmosphère surnaturelle et incompréhensible comme par exemple le centaure.

Peu à peu, on peut cependant glaner des indices quant à notre identité réelle et au contexte dans lequel on évolue. Ces informations sont très subtilement distillées et la sagacité du lecteur est sollicitée pour comprendre les enjeux de l'histoire. Ce que l'on soupçonnait au début devient peu à peu certitude. On commence à comprendre pourquoi le héros semble maîtriser, quoique de manière chaotique, de fabuleux pouvoirs. Puis un allié vient enfin faire la lumière sur le voile d'ombre qui étouffait notre passé.
On se doit alors d'agir pour reprendre en main notre destin. Une bataille à grande échelle comme dans les Seigneurs de la Guerre, un duel magique acharné contre notre ennemi juré. Puis un basculement incroyable de l'aventure vers une séquence finale ô combien émouvante, fascinante et onirique, qui laisse le joueur enfin victorieux dans une songerie contemplative.

Oui l'Ancienne Prophétie propose tout ça. Mais je serais curieux de savoir combien de jeunes lecteurs ont vite abandonné ce LDVELH, dégoûtés à la fois par la difficulté et le sentiment de ne rien comprendre à cette fable absconse qui a tendance à tourner court à chaque tentative jouée à la loyale. Ce fut en tout cas mon sentiment quand je l'ai découvert adolescent. De toute manière, les tricheurs ne capteront pas vraiment tout puisqu'il faut suivre un chemin bien précis et très étroit pour saisir les subtilités du scénario.
Il s'agit d'un One-True-Path abominable, injuste, vicieux et finalement, très nuisible à la qualité générale de l'ouvrage.

D'aucuns parleront d'OTP intelligent. Il est vrai qu'il ne dépend pas des lancers de dés si l'on excepte le test initial farfelu de Chance qui doit obligatoirement être échoué (!). Seul Jonathan Green a fait pire dans le genre mât à retardement. En effet, si l'on fait abstraction de cette incongruité, on peut terminer l'aventure en vainqueur, même avec une faible Habileté et de la poisse aux dés. Quoique un combat obligatoire lors de la grande bataille et un test d'Endurance juste après peuvent également s'avérer mortels.
Il faut surtout faire les bons choix pour s'en sortir. Par moments, et même assez fréquemment, la perspicacité du lecteur est sollicitée. Il faut faire de la psychologie avec nos interlocuteurs ce qui est assez rare pour être souligné. Par ailleurs, les choix gauche-droite purs et simples n'existent pas, toutes nos actions et nos décisions ont une conséquence logique et directe sur les évènements futurs. C'est effectivement la marque d'un LDVELH intelligent.
Mais quand ces choix se font légion et que la moindre erreur s'avère fatale, aussi malin que l'on soit, on se voit contraint et forcé de retenter l'aventure à d'innombrables reprises si l'on s'interdit les retour arrière faciles en cas de PFA. Avec prise de notes fortement conseillée puisque les mots de passe/objets/sortilèges indispensables sont souvent placés derrière des choix guère intuitifs.
Attention énorme spoiler : Qui ira affronter à l'épée une créature magique lançant des éclairs de feu plutôt que de fuir ou de lui lancer un sort?

Le pire étant le duel magique. Nous avons à notre disposition cinq sortilèges et pendant quatre assauts consécutifs, il faut choisir l'unique efficace selon la circonstance ou c'est la défaite assurée. Mais l'auteur a choisi le bon sortilège d'une manière assez aléatoire : il n'y a pas de véritable logique ou d'indice pour trouver le sort adéquat. Perdre à ce moment-là vers la fin de l'aventure alors qu'on a déjà dû recommencer 10-15 fois pour en arriver là, c'est soûlant.

Enfin la structure même est tortueuse à souhait. Une grande liberté d'action en trompe-l'oeil car certaines rencontres très développées et intéressantes (les bandits par exemple) nous font passer à côté d'objets indispensables. Paul Mason semble lui-même s'être mélangé les pinceaux dans la conception de son labyrinthe.
Spoiler à nouveau : le sifflet de Tchang est un objet indispensable pour accéder à la jungle (passage obligatoire). Pour l'obtenir, il ne faut pas intégrer le groupe des bandits. Mais une fois dans la jungle, on nous demande si on a une pâte verte que l'on ne peut obtenir qu'en étant passé par les bandits. Heureusement encore que cette pâte verte n'est pas indispensable...

Tout ça pour dire que cette aventure réclame trop de ténacité et l'effort exigé pour la réussir est tel qu'il fait perdre beaucoup de saveur au plat savamment concocté par l'auteur.

A côté de ça, c'est vraiment un LDVELH plaisant à lire. Le style est encore meilleur que dans les précédents de Mason avec un accent mis sur les descriptions originales. Celles du sortilèges de transformation, avec ces troubles gastriques suivis d'éructations mortifères valent particulièrement le détour. Blague à part, l'ensemble est très bien écrit et les personnages rencontrés sont tous intéressants avec une mention spéciale pour la femme (oui, il n'y en a qu'une).
L'histoire est hallucinante, ambitieuse et mérite largement que l'on fasse abstraction du côté ludique particulièrement frustrant. Par contre, les illustrations sont de bien faible qualité.
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