11/12/2013, 22:34
Juste un mot sur la forme et ce n'est pas très important. Dommage pour une AVH de cette qualité de constater un léger manque de finition (absence de titres et de page de garde, les règles non justifiées, mise en page parfois à revoir...). Ok, c'est vraiment pour chipoter, mais le plaisir de la lecture, surtout l'accroche initiale, passe aussi par le premier contact visuel avec l'œuvre.
Dès l'introduction, le ton est donné. On navigue dans le sillage étroit de Lovecraft et les adjectifs quasi obligatoires pour cette épreuve de style (véritable figure imposée) sont au rendez-vous. Rien que dans le premier paragraphe, la moisson est fructueuse : informe, maladif, glauque...Sans oublier l'odeur de vase qui nous monte au nez et ce ciel ombrageux exprimant une mélancolie terne qui s'imposera tout au long du périple dans la cité des Doges. Le style est fluide, toujours aussi plaisant chez Outremer. On sent beaucoup de maitrise et c'est assez impressionnant pour le signaler une nouvelle fois.
J'ai trouvé l'ambiance parfaite, les descriptions sont subtiles et n'oublient aucun de nos cinq sens. Du coup, même si la trame scénaristique peut paraître des plus classiques au départ -l'éternelle maison délabrée au passif chargé que visitent trois étudiants décidant de se séparer dès le hall d'entrée- il n'en reste pas moins que l'exploitation qui en est fait est admirable par la suite et que l'on est rapidement emporté par l'histoire.
Ce qui est particulièrement immersif c'est aussi la fraicheur et la profondeur psychologique des protagonistes (surtout les personnages féminins) qui contrastent avec l'ambiance horrifique qui se dégage des lieux (dans la première partie notamment). Forcément nous autre lecteurs désabusés rompus aux atrocités du Mythe, aurions déjà lâché l'affaire à la découverte de la première fresque où les représentations rupestres exhibent yeux globuleux et autres tentacules. L'exploration est dynamique, les étudiants sont intrigués sans témérité excessive. D'ailleurs le fait que la première partie se déroule sans rencontre du troisième type est judicieux. La pression retombe pour mieux s'intensifier un peu plus tard.
Je m'attendais à plein de choses dans la maison lugubre du début mais pas d'y ressortir si vite (non sans quelques frayeurs) pour aller déguster une pizza. Et dans la structure classique d'une aventure liée au Mythe, c'est une très bonne idée pour surprendre l'habitué du genre, bousculant un peu les canevas classiques (montée progressive de l'horreur généralement).
Le reste est bien construit. La poursuite oppressante tant nos limiers semblent être partout à la fois (mention spéciale pour les détails anatomiques et particularités physiques distillées tout au long du texte et pas juste livrées dans une unique vision cauchemardesque), la fuite dans le bâtiment désaffecté, les profonds dans la galerie noyée...
Bien vu aussi les névroses que développent les filles dans la conclusion, digne des phobies et autres maladies mentales que l'on retrouve dans l'appel de Cthulhu (le JdR bien sur). Le sentiment d'être dépassé par une entité insondable mettant à mal notre raison est par deux fois impeccablement mis en scène.
Au chapitre des quelques critiques, forcément liées au format de 100 paragraphes, l'impossibilité de mieux expliquer la trame du scénario autrement que par l'artifice d'une clairvoyance inattendue dont fait preuve Leïla. La fin peut-être un poil trop abrupte avec ce dénouement rapide et un peu moins inspiré que le reste.
Pour moi la tendance à la linéarité est presque obligatoire avec ce format court. Trop de choix disponibles et on se retrouverait à finir l'AVH prématurément, sans possibilité d'installer l'histoire.
Je me répète, mais le style joue beaucoup dans la qualité de cette AVH et la sauve de ce classicisme dont le genre souffre souvent (même si le choix du décor est très original). Les dialogues sonnent justes, il y a très peu de répétitions, le rythme est haletant et la richesse du vocabulaire donne du relief à cette Venise désenchantée. J'ai réussi à ma deuxième tentative découvrant avec plaisir certains paragraphes que je n'avais pas lu (et en abusant de mon adrénaline).
J'ai donc passé un excellent moment en cet après-midi triste et gris, la nature maussade qui s'étale de l'autre côté de ma fenêtre m'ayant offert un cadre idéal pour se délecter de cette aventure.
Dès l'introduction, le ton est donné. On navigue dans le sillage étroit de Lovecraft et les adjectifs quasi obligatoires pour cette épreuve de style (véritable figure imposée) sont au rendez-vous. Rien que dans le premier paragraphe, la moisson est fructueuse : informe, maladif, glauque...Sans oublier l'odeur de vase qui nous monte au nez et ce ciel ombrageux exprimant une mélancolie terne qui s'imposera tout au long du périple dans la cité des Doges. Le style est fluide, toujours aussi plaisant chez Outremer. On sent beaucoup de maitrise et c'est assez impressionnant pour le signaler une nouvelle fois.
J'ai trouvé l'ambiance parfaite, les descriptions sont subtiles et n'oublient aucun de nos cinq sens. Du coup, même si la trame scénaristique peut paraître des plus classiques au départ -l'éternelle maison délabrée au passif chargé que visitent trois étudiants décidant de se séparer dès le hall d'entrée- il n'en reste pas moins que l'exploitation qui en est fait est admirable par la suite et que l'on est rapidement emporté par l'histoire.
Ce qui est particulièrement immersif c'est aussi la fraicheur et la profondeur psychologique des protagonistes (surtout les personnages féminins) qui contrastent avec l'ambiance horrifique qui se dégage des lieux (dans la première partie notamment). Forcément nous autre lecteurs désabusés rompus aux atrocités du Mythe, aurions déjà lâché l'affaire à la découverte de la première fresque où les représentations rupestres exhibent yeux globuleux et autres tentacules. L'exploration est dynamique, les étudiants sont intrigués sans témérité excessive. D'ailleurs le fait que la première partie se déroule sans rencontre du troisième type est judicieux. La pression retombe pour mieux s'intensifier un peu plus tard.
Je m'attendais à plein de choses dans la maison lugubre du début mais pas d'y ressortir si vite (non sans quelques frayeurs) pour aller déguster une pizza. Et dans la structure classique d'une aventure liée au Mythe, c'est une très bonne idée pour surprendre l'habitué du genre, bousculant un peu les canevas classiques (montée progressive de l'horreur généralement).
Le reste est bien construit. La poursuite oppressante tant nos limiers semblent être partout à la fois (mention spéciale pour les détails anatomiques et particularités physiques distillées tout au long du texte et pas juste livrées dans une unique vision cauchemardesque), la fuite dans le bâtiment désaffecté, les profonds dans la galerie noyée...
Bien vu aussi les névroses que développent les filles dans la conclusion, digne des phobies et autres maladies mentales que l'on retrouve dans l'appel de Cthulhu (le JdR bien sur). Le sentiment d'être dépassé par une entité insondable mettant à mal notre raison est par deux fois impeccablement mis en scène.
Au chapitre des quelques critiques, forcément liées au format de 100 paragraphes, l'impossibilité de mieux expliquer la trame du scénario autrement que par l'artifice d'une clairvoyance inattendue dont fait preuve Leïla. La fin peut-être un poil trop abrupte avec ce dénouement rapide et un peu moins inspiré que le reste.
Pour moi la tendance à la linéarité est presque obligatoire avec ce format court. Trop de choix disponibles et on se retrouverait à finir l'AVH prématurément, sans possibilité d'installer l'histoire.
Je me répète, mais le style joue beaucoup dans la qualité de cette AVH et la sauve de ce classicisme dont le genre souffre souvent (même si le choix du décor est très original). Les dialogues sonnent justes, il y a très peu de répétitions, le rythme est haletant et la richesse du vocabulaire donne du relief à cette Venise désenchantée. J'ai réussi à ma deuxième tentative découvrant avec plaisir certains paragraphes que je n'avais pas lu (et en abusant de mon adrénaline).
J'ai donc passé un excellent moment en cet après-midi triste et gris, la nature maussade qui s'étale de l'autre côté de ma fenêtre m'ayant offert un cadre idéal pour se délecter de cette aventure.
PS 1 : Je sais que ce n'est pas l'endroit mais si Tholdur pouvait me donner son mail, ça me permettrait de le remercier pour son message qui date déjà et que je n'avais pas vu.
PS 2 : Ah Oui ! Cette aventure m'a aussi rappelé un vieux jeu sur Amstrad CPC et qui se déroulait à Venise : Masque.