De l'intérêt des feedbacks, qu'en pense l'auteur ?
#1
ART a écrit :C'est vrai que la fiction est volumineuse, mais c'est une contrepartie obligatoire pour les deux systèmes d'écriture que j'ai mis au point :
-le système Roots, qui intègre entièrement les règles au récit. Plus besoin de dés ou de table de hasard.
-le système Corporation, qui propose une méthode assez originale de gestion de l'équipement et des compétences.

Le plus : une lecture quasi-ininterrompue
L'inconvénient (si tant est qu'on le considère comme tel) : un volume beaucoup plus important.

@ART
J'ai pu constater qu'un nombre important de paragraphes est surtout un inconvénient parce qu'il fait peur aux gens. Conspiration au KGB est une aventure au final assez courte (d'autant qu'elle est très linéaire), mais plusieurs personnes m'ont dit qu'ils n'ont pas eu le courage de l'entamer parce que 1015§ c'est trop long. Sauf que ce volume est illusoire, voire artificielle, puisque j'ai voulu effectivement interrompre le moins possible le récit avec des tests et des demandes de mot de passe. L'AVH "garde en mémoire", pour ainsi dire, les choses qu'on a faites et l'ordre dans lequel on les a faites, pour éviter, par exemple, d'avoir deux fois la même description donnée au joueur, ou pour avoir un raisonnement du héros cohérent (j'ai vu ça puis ça donc ça veut dire ça). Résultat, de nombreux paragraphes sont quasi identiques avec quelques changements selon ce qui a déjà été demandé avant dans les interrogatoires, ou les objets que détient le personnage.
De plus, il y a quand même quelques "mots de passe", et le système que j'ai mis pour demander le mdp au joueur prend également beaucoup de place.

Au final, l'AVH ne doit pas être plus longue à jouer qu'une AVH de 400§ (mais avec peut-être plus d'essais, car la difficulté est proche d'un OTP), mais 1015§ fait fuir les lecteurs...
Mr. Shadow

Doux mon cœur, fermes mes intentions. -mantra Psi
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#2
1015§! Oui, je confirme que le chiffre est impressionnant. Peut-être que donner une estimation du temps de lecture (ou une fourchette) permettrait de rassurer les futurs lecteurs qui n'ont que quelques heures par semaine à consacrer à la découverte d'AVH!
AVH: Les noyés,  La chute.

Jeu: Conflux
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#3
C'est vrai que 1000 ca fait bcp mais regardez la couronne des Rois, il en faisait 800 et les joueurs l'ont quand même fait. Wink
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#4
Il en faut pour tous les goûts. Certains livres s'étalent sur plusieurs tomes. Quand on aime, on ne compte pas Wink

Je pense simplement que quand l'histoire a un sens et un but, la taille du récit pour y arriver est très secondaire. Je pense aussi que ce n'est pas à l'auteur de se plier pour faire plaisir au lecteur. Ca peut sembler très égoïste, mais ça ne l'est pas. On écrit pour se faire plaisir en premier, en espérant que ce plaisir sera partagé. Faire des concessions, c'est trahir son oeuvre.
Je lis souvent des critiques : l'histoire aurait dû être comme ceci, dommage que ça ne soit pas comme ça. En réalité, il est vrai que tout peut toujours s'améliorer, mais c'est un tort de se plier aux desiderata des autres.
Lorsque j'achète un livre à la librairie, des fois, certains passages ne me plaisent pas. Pour autant, j'accepte l'oeuvre telle qu'elle est. Un écrit, c'est un univers personnel qu'on ouvre aux autres. Tant dans son fond que dans sa forme.
Ainsi passe la gloire du monde
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#5
C'est pas faux.
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#6
C'est même bien vrai, en fait Wink
lorsque chantent les cigales, sois sûr d'avoir des glaçons au congel... Proverbe provençal amateur de pastaga
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#7
oui, mais il ne faut pas oublier un facteur, à savoir qu'un auteur d'AVH ne peut pas avoir sur sa création de perspective objective.

Objective, je ne sais pas si le mot convient…

Ce que je veux dire: si j'écris ( mettons ) un roman, je peux ensuite le lire comme je lirais celui d'un autre et me faire une opinion dessus. Mettons que je l'aime alors que les éditeurs à qui je l'ai envoyé m'expédient des prospectus d'atelier d'écriture pour grands débutants et mes amis changent hâtivement de sujet quand j'en parle Mrgreen, il n'en restera pas moins que pour moi, pour le plaisir que j'ai à le lire, c'est un bon roman; je pourrai me réfugier dans ma tour d'ivoire et mépriser les hordes des philistins.
Possible est également le cas inverse où, en relisant mon œuvre à tête reposée, je parviens à la conclusion que j'ai commis une bouse alors que les éditeurs se battent pour l'obtenir et mes connaissances les plus distantes ont toujours su que j'étais un génie; il ne m'en resterait pas moins la conscience d'avoir écrit une bouse.

Mais aucun jugement semblable n'est possible pour une AVH puisqu'on ne peut pas jouer une des siennes comme celle d'un autre; on est donc tributaire des feedbacks. Bien sûr si on estime que le feedbacker n'a pas compris il faut lui répondre sur ce point, mais il peut alors y avoir des raisons dans l'AVH qui font qu'il n'a pas compris…
" Ashimbabbar m'a donné une dague et une épée et m'a dit
: Transperces-en ton corps; elles furent forgées pour toi."
Poème d'Enheduanna
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#8
Quand j'écris pour moi-même, j'ai déjà la richesse de ce que je veux dire en moi, la prise de note suffit à me l'évoquer. Pour moi, le défi est de transmettre, et pour cela, il faut reconnaître les besoins, les difficultés et les différences des réceptacles que sont les lecteurs. J'essaie de construire un pont entre ma vision intérieure et celle des autres, et le travail d'écriture consiste à faire au moins 50% de l'effort pour cette rencontre (plus si je vise un public qui ne fera pas autant d'efforts que moi pour venir).
De ce point de vue, les feedback sont précieux puisqu'ils permettent d'intégrer la vision des autres, de s'en enrichir, de s'en nourrir.
AVH: Les noyés,  La chute.

Jeu: Conflux
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#9
C'en deviendrait presque un topic à part intitulé "De l'intérêt des feedbacks, qu'en pense l'auteur ?" !
Enfin j'écris ça au cas ou un admin passe par là quoi ... Wink
lorsque chantent les cigales, sois sûr d'avoir des glaçons au congel... Proverbe provençal amateur de pastaga
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#10
On a tous envie d'avoir un feedback. Le mari a envie de savoir comment le considère sa femme, le parent a envie de savoir comment le considère son ou ses enfants, le salarié a envie de savoir comment le considèrent ses collègues et son supérieur... le feedback est un phénomène naturel de communication, et l'être humain est un communiquant par nature, il en va de sa santé mentale.

Il serait stupide de dire que les avis de lecteurs ne valent rien ou qu'on peut s'en passer... Tout comme il serait stupide de prostituer son oeuvre en la modifiant selon les caprices des lecteurs.
Je dis simplement que tout est question d'équilibre : on écrit d'abord pour soi, on espère que les lecteurs apprécient. Après, trois schémas possibles :
1)Ils apprécient quasi-unanimement, c'est l'extase... il ne faut pas perdre cette alchimie qui a fait un tabac
2)Les avis sont mitigés... on ne peut pas plaire à tout le monde; il faut se satisfaire d'avoir trouvé un public, et c'est une occasion de chercher les points que l'on pourrait améliorer
3)C'est un bide... mais un bide pour qui ? combien de personnes l'ont lue ? Il faut que ce soit un large panel unanime. Si ça l'est, ça veut dire qu'on est pas en phase avec le monde qui nous entoure, et qu'il faut faire un travail d'amélioration. Les feedbacks objectifs ont ici aussi tout leur intérêt.

Mais encore une fois, le plus important, le point vital : aucun de nous (je pense !) n'écrit pour payer son loyer et ses factures. Dans tous les cas, donc, l'écriture doit rester un plaisir et une détente ! Et le plaisir, lui, n'a pas besoin de feedback.
Ainsi passe la gloire du monde
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#11
Art a écrit :Et le plaisir, lui, n'a pas besoin de feedback.
Dieu que c'est beau !

Tu parles de bide et de succès, c'est drôle car je pensais justement à l'avh "traque dans les montagnes" que j'avais pondue en 2010.
Effectivement pou un bide ce fut un bide. Mais après plusieurs discussions (suivant les feedbacks) je me suis rendu compte que je rentrais pour cette aventure dans ton troisième schéma. Écrire une avh où l'on incarne un chasseur n'est pas forcément une bonne idée. J'avais pourtant l'intime conviction que je pourrais donner (du moins essayer) la sensation de montée d'adrénaline que doit avoir un chasseur lorsqu'il traque sa proie. Le fond est discutable je n'y reviens pas, la forme n'était peut être pas la bonne, pas en phase avec le lectorat de Rv1, et plus généralement le lectorat de LDVELH. Mais en tout cas malgré les retours "j'aime pas", j'ai quand même pris du plaisir à écrire cette avh.

Plus généralement, lorsqu'on écrit, il est vrai que l'on ne doit pas forcément "prostituer" son aventure pour plaire à tout le monde (à moins de clins d'oeil bien précis), je pense que de nombreux auteurs qui fréquentent Rv1 et la Taverne agissent comme cela : écrire avant tout par pur plaisir, par pure passion. L'important au final est d'avoir pris son pied durant la création, après si le bébé n'est pas du goût de tout le monde, ça reste quand même notre bébé et on l'aime.

Pour les avh très gourmandes en paragraphes, il est vrai que cela peut rebuter. Mais je pense avant tout à un manque de temps de lecture plus qu'à la peur de la longueur. On peut très bein s'accrocher une semaine sur un roman de 600 pages, pourquoi ne le fait-on pas pour une avh de +700§ ?
Je pense, mais ça reste un avis personnel, que lire une avh est un état d'esprit, lorsque je lis, je joue et je vis en même temps mon rôle. Pas forcément facile le soir devant le Pc lorsque la vie de famille bouillonne juste à côté !...
Je pense que pour un auteur écrivant des avh's longues, l'attente de retour est normalement plus restreinte car elles ne captent pas forcément autant de monde. C'est un handicap de plus au même titre qu'une avh versant dans l'hyper violence gratuite ou dans un thème moins choyé par le plus grand nombre. Après si l'auteur aime ce qu'il fait, qu'il le fasse et qu'il le fasse à fond. L'essentiel étant encore une fois le plaisir Wink
lorsque chantent les cigales, sois sûr d'avoir des glaçons au congel... Proverbe provençal amateur de pastaga
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#12
Je pense que la plupart de mes projets sont en effet plus faits pour le plaisir. Je fais souvent des adaptations de jeux vidéo et... soyons honnêtes, si quelqu'un veut jouer à ces jeux, quel intérêt a-t-il à jouer à la version livre-jeu s'il peut directement jouer à l'original ? En fait, c'est surtout que la transposition d'un type de média à un autre est un exercice de style qui m'intéresse, moi.
Après, je pense que des joueurs qui connaissent les jeux peuvent apprécier aussi ce côté "pour la beauté de l'exercice", justement parce qu'ils connaissent le jeu d'origine et voient les différences, les choix...
Un joueur qui voit mon AVH et ne connait pas du tout le jeu, est dans un cas différent. Il ne connait pas du tout l'histoire, donc peut découvrir, être mis en supsens par l'intrigue et la façon dont je l'ai écrite. C'est une autre façon d'apprécier... Mais c'est un peu comme si je lui racontais le jeu dans un café. Est-ce qu'il n'y gagnerait pas à télécharger directement le jeu sur un site d'abandonware et se faire sa propre idée, sa propre expérience, sa propre interprétation ?
L'intérêt en tant que jeu et en tant qu'oeuvre "originale" de mes AVH est très discutable...
Mais c'est quand même ce que j'ai envie d'écrire, c'est un exercice de style qu'il me plait à faire, je prends donc mon plaisir ainsi.

Après, je n'ai pas "rien à fiche" des feedbacks... Clairement, j'ai été content que malgré quelques reproches sensés, et quelques différences de goùt, des feedbackeurs soient venus me féliciter pour mon style, la façon dont j'avais dépeint l'ambiance et l'univers. Je suis ravi qu'on me lise.
Mais si j'avais voulu écrire quelque chose juste pour que ça plaise à un maximum de lecteurs, je n'aurais pas fait des choix aussi particuliers (transposition d'une oeuvre existante, maintien de mécanismes pas géniaux (l'histoire des allumettes) parce que ça faisait partie de l'hommage, écrire des émotions et une personnalité précise au personnage du joueur...).
Mes choix reflètent clairement ce qui me fait plaisir à écrire, moi.
Mr. Shadow

Doux mon cœur, fermes mes intentions. -mantra Psi
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#13
Belle séance d'introspection. C'est beau de voir qu'il y a autant de motivations et de challenges personnels qu'il y a d'auteurs.
Ainsi passe la gloire du monde
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#14
Pour "Traque dans les montagnes", je suis certain qu'une transposition dans un univers HF donnerait un excellent résultat.
On aurait le choix entre arc court (faible portée mais maniable en forêt) ou long (longue portée mais pas maniable en forêt).
Des compétences diverses en pistages, piégeage, détection des pièges, survie, etc.
Et selon nos prises on gagnerait plus ou moins bien notre vie, on pourrait mieux s'équiper...

Pour les feeds l'intérêt est surtout de noter ce qui revient de manière fréquente, que ce soit en + ou en -. Pour les prochaines AVH, ou des versions améliorées de l'actuelle, il faut tenter de conserver le + et de remédier au -.

Après on peut tout à fait décider de prendre un parti pris, par exemple l'absence de règles, du moment qu'on annonce la couleur. Inutile ensuite pour le lecteur de venir "se plaindre" qu'il aurait voulu une feuille de perso et des caractéristiques. Il doit faire le feedback sans tenir compte de ce ressenti négatif puisque c'est un postulat de base de l'AVH, et pas un "oubli" de l'auteur. Il peut certes dire qu'il aurait préféré des règles détaillées, mais il ne doit pas en faire un point négatif.

Après si vraiment beaucoup de lecteurs font la même demande, l'auteur doit aussi pouvoir sortir de ses schémas, en tout cas au moins essayer de le faire. Il pourra peut-être même y trouver un plaisir qu'il ne soupçonnait pas!
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#15
Il faut tout de même avouer que même si le plaisir le plus fort revient à écrire, l'auteur est très dépendant des feed-back. Dès que la relecture de l'AVH est fini, il s'empresse de la mettre sur Litteraction et attend en se rongeant les ongles. Quand on pointe du doigt des points négatifs, il ressent un goût amer dans la bouche. Et quand ils sont positifs, il va se coucher le coeur allégé.
Nous ne sommes pas des robots et nous sommes sensible de ce que pense les autres.
Qu'en pensez-vous ?
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