[03] L'Usurpateur d'Irsmun
#1
La série amorce vraiment un virage à partir de ce tome. Autant les deux premiers se ressemblaient beaucoup (long voyage, nombreuses péripéties...), autant celui-ci présente une structure très différente.
Les paragraphes qui se suivent sans choix sont nombreux, l'accent est plus mis sur la description que sur la succession de dangers. Il en découle moins d'action, certaines longueurs. Mais en contrepartie, si les scènes d'action sont plus rares, elles sont marquantes et détaillées. La première partie de l'aventure est un voyage vers Irsmun où l'on a le choix entre deux itinéraires assez longs et totalement différents. C'est sympa pour les tentatives multiples. L'un propose un duel fort intéressant et scénarisé, une espèce de jeu du chat et de la souris contre un moine de la Mante Ecarlate. Mais bon... ce dernier a beau être maître d'armes et nous sortir toute la panoplie (arc, naginata, nunchaku), on lui colle une sacrée trempe sans trop de difficulté. Heureusement d'ailleurs car dans la foulée, on se coltine Honoric en personne! Pas un duel à mort cette fois-ci et heureusement car on se rend vite compte que l'on a encore de sacrés progrès à faire avant de pouvoir le vaincre en combat singulier. C'est ce que j'adore dans cette série et cet univers, certains humains ont développé des capacités martiales ou magiques tellement puissantes qu'ils sont capable de vaincre des princes démons ou des demi-dieux. Honoric fait partie de cette caste-là (et nous aussi d'ailleurs, jetons-nous des fleurs). Enfin, on doit échapper à un golem assez terrifiant dans son genre puisqu'il nous poursuit pendant des jours et des nuits. Un passage très étonnant.
L'autre chemin nous fait traverser la vallée des rois Liches avec en préambule une sacrée bataille contre le démon Azazel aux côtés de Glaivas le Ranger. C'est un des points forts de ce livre, on y rencontre plein de personnages secondaires importants que l'on retrouvera par la suite (Glaivas, Honoric, Paladin, Gospiel, le Démagogue, la cheftaine des prêtresses de Dama...). Ensuite, il faut survivre aux champs d'esclaves des rois morts-vivants qui nous traquent avec leurs orcs et leurs cavaliers spectraux (plus nazgûls qu'eux tu meurs). Un moment trépidant aussi même si les choix ludiques et les combats y sont moins spectaculaires. Mention spéciale au destin des esclaves, d'une en particulier...
La seconde partie du livre se déroule à Irsmun où il faut réussir à soulever les différentes factions composant la population contre l'usurpateur. C'est très original. Ludiquement parlant pas folichon mais on use de diplomatie, de psychologie, de ruse, d'éloquence. C'est le jour et la nuit avec ce à quoi on est habitué (lancer de shurikens, coups de tatane ou autres strangulations) et hormis dans une partie du Labyrinthe du Roi Minos, peu de LDVELH proposent de tels passages.
Enfin arrive le combat final contre l'usurpateur qui surpasse en émotion et en surprises tout ce que les livres interactifs peuvent proposer dans le même genre. Rien à voir avec un nécromancien H12 E24 (au hasard). C'est difficile, on a vraiment le sentiment d'impuissance, on se demande jusqu'où ça va aller, les dieux eux-mêmes semblent penchés par-dessus leurs nuages pour observer cette lutte incroyable... Seuls quelques combats finals démentiels de certaines aventures de Oiseau atteignent un tel paroxysme d'héroïsme et de pouvoirs mis en jeu.
Ce 3ème tome est indéniablement original. Les auteurs cherchent à se renouveler. Malheureusement, l'utilisation des compétences de ninja commence à se raréfier et du point de vue ludique, j'ai le sentiment que la série décline. L'histoire par contre, le scénario et l'ambiance sont au rendez-vous.
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#2
Ravi, Fitz, que tu fasses une série de critiques de cette série exceptionnelle (l'emploi double du mot série, peut mieux faire...) !

Pourvu que ça donne à tout ceux qui ne l'auraient pas lue ou pas en entier de la lire et relire !

Rien à dire sur ton analyse : c'est limpide et tout à fait vrai.

Même qu'on peut lors des relectures se finir le moine de la Mante Écarlate sans coup férir, en toute discrétion avec un seul coup mortel. un vrai ninja, en somme, le moins possible de combat découvert, un assassinat propre et sans bavure...

Tu n'as pas mentionné les deux nouvelles disciplines proposées en début de livre, l'une pour le combat (Yopo-Jutsu, le Brise-nerfs) et l'autre pour la psychologie (Shin-Ren , l'entraînement de l'âme), qui influent énormément sur ce tome et sur le suivant (me souviens plus de leur utilité dans le 5 et je n'ai pas encore lu le 6...)
Au petit matin, le dernier des deux fois nés était deux fois mort...
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#3
Je viens justement de finir ce bouquin la nuit dernière et j'ai attaqué la suite ce matin. C'est vrai qu'il y a moins d'action que dans les deux volumes précédents mais il reste bien fun quand même et l'action pas mal diversifiée avec pas mal de choix.

(21/09/2010, 19:36)Satanas a écrit : (Yopo-Jutsu, le Brise-nerfs)

C'est le Yubi-Jutsu en fait. Une vraie technique de sauvage Twisted
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#4
(21/09/2010, 20:48)Ikar a écrit : C'est le Yubi-Jutsu en fait. Une vraie technique de sauvage Twisted

C'est ça, je me suis gouré. L'autre technique, que les moines de Kwon ne nous apprennent pas, c'est le Brise-Os (Kopo-Jutsu ?)

J'avais toujours secrètement espéré qu'on puisse s'en servir dans un tome ultérieur, mais ce jour n'est jamais venu.... snif...
Au petit matin, le dernier des deux fois nés était deux fois mort...
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#5
J'étais assez fier d'abattre dès le premier essai le moine de la mante écarlate de cette manière dont tu parles : passage par le souterrain pour le surprendre par derrière, une fléchette empoisonnée et on en parle plus
C'est vrai que ce réalisme dans les scènes d'action est vraiment prenant.

En effet, j'ai oublié de mentionner les 2 nouvelles techniques. Autant le Yubi-Jutsu est efficace, autant le Shin-Ren n'est ici pas très utile. Il me semble qu'il le devient bien plus dans les tomes suivants de (lointaine) mémoire.

Moi aussi j'aurais bien aimé apprendre le brise-os! Twisted
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#6
Je viens de le terminer après quatre infructueuses tentatives.

Je n'ai hélàs pas choisi le chemin le plus intéressant au niveau de l'action, puisque j'ai préféré passer par Tor et la Vallée des Rois Lichs. Dommage pour moi même si le combat contre la Créature Spirituelle engendrée pas Némésis himself est quand même très sympa (il m'a quand même buté deux fois cet enfoiré d'Azazel!), surtout quand on arrive dans le plan éthéré, qui n'est clairement pas le terrain de jeu privilégié du héros. Mais il est aussi le chemin qui permet, si vous faites les bons choix, d'acquérir un objet saint qui se révèlera très utile lors du combat final.

Chemin très intéressant quand même parce qu'on y retrouve des créatures du Talisman de la Mort. Ainsi, en faisant les rapprochements adéquats (et en écartant les divergences dues à une mauvaise traduction autant de la Voie du Tigre que du Talisman), on comprend que le souverain de la cîté des Runes de la Damnation et ses serviteurs spectraux que l'on combat aux côtés de Glaivas (qui effectivement sont des copies presque conformes des Nazguls) constituent en fait les Grands Méchants du Talisman de la Mort, des serviteurs du Dieu Mort qui tentent par tous les moyens de récupérer cet artefact qu'ils ont eux même créé.

Il n'y a donc pas que Tyutchev, Cassandra et Thaum qui soient communs à ces deux séries.

Je vais me jouer plus tard l'autre chemin, le plus épique, menant à Aiguchi, Honoric et le Golem de Chair.

Sinon, la seconde partie du bouquin, à savoir l'organisation et le déroulement du soulèvement et de l'assassinat de l'Usurpateur (qui n'a d'ailleurs pas de nom à lui, étrange comme idée) est tout bonnement géniale, avec toutes sortes de scénarios envisageables.

Et ce qui est génial aussi, c'est que certains choix opérés dans ce volume pourront avoir une incidence décisive sur le suivant.
On sent que les auteurs ont réfléchi sur du moyen ou long terme, pas comme pour certains tomes de Loup Solitaire par exemple.
Baaauuuuume Damohl, plus fort que la douleeeuuuur!
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#7
J'ai noté quelque chose de marrant concernant la ville d'Irsmun.

Si son régime est à la base une sorte de monarchie plus ou moins élective (paragraphe 1), en revanche, dès que Szeged accède au pouvoir, il semble qu'il en fasse une monarche héréditaire (marque de "naissance" du héros, armoiries de la dynastie, le héros est perçu comme l'héritier légitime du trône) ce qui en dit long sur le caractère démocratique du Grand Maître du Savoir! Mrgreen

Et ce que je pense est corroboré par un passage où un "Vieux", c'est à dire un dirigeant du Rift, se moque du Héros en mettant en doute le côté légitime de sa succession. Savoureux.
Baaauuuuume Damohl, plus fort que la douleeeuuuur!
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