[03] Pan et le Monde Perdu

[Dagonides]

J'ai commencé à lire Pan et le monde perdu. Hasard amusant, j'ai entamé cette histoire d'île imaginaire durant une journée dans un parc aquatique à thématique... d'île imaginaire. Avec les toboggans sur la fausse épave de galion et tout, comme l'épave qu'on trouve dès le début du livre-jeu.

Quatre points de vue jouables, j'ai choisi celui de WENDY DARLING, patronyme qui m'est bizarrement familier pour des raisons que je vous laisse soupeser.

Pour le moment je suis le popotin entre deux chaises avec ce jeu. D'une part la mécanique qui semble se dessiner, entrecroisant les points de vue des trois héros positifs, Wendy, Peter et Lily, a l'air habile. Pour éviter la redite en rejouant avec un autre personnage, la mission de départ est triple, c'est bien pensé !

De plus, comme le disait l'un des traducteurs de chez Alkonost, la construction de l'univers est solide. Jon Green reprend des classiques littéraire (Peter Pan et d'autres histoires situées sur des îles extraordinaires) et la tragédie du Titanic, pour entretisser le tout et obtenir un arrière-fond à la fois réfléchi, cohérent et utile pour nourrir l'intrigue.

Oui... mais non.

Mais... a contrario, l'écriture est blanche : le point de vue de Wendy est à peine marqué dans ce que j'ai lu pour le moment, à part quelques courts passages (s'étonnant de la violence de Lily, so shocking). Jetée dans un univers étonnant, notre jeune victorienne s'étonne à peine, et économise ses points d'exclamation quand un danger mortel surgit. Ça me perturbe, à la lecture. Autant que les échanges importants résumés dans le récit, sans effets marqués, au lieu de nous donner les répliques essentielles, avec des mots qui nous frapperaient.

Ensuite, l'exposé de l'intrigue : la raison de chercher les pierres météoritiques est expédiée en si peu de mots que j'avoue l'avoir déjà oubliée. Le récit ne rappelle pas vraiment ce qu'il y a d'urgent ni pourquoi Wendy se lance dans cette quête minéralogique.
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Image Wikipedia Common.

Après Wendy, j'ai fini le jeu comme PETER PAN. Quelques remarques :

Les +
le ton assez neutre de Peter m'étonne moins que dans la partie Wendy, car lui est familier de l'environnement.
MDR, le jeu de mots au 150 : « les falaises ou airent les terreurs ailées... » (une aire / errer). J'adore, bravo la traductrice !
je saisis à présent la mécanique des 3 lieux abritant les 3 pierres magiques : chacun est gardé par un monstre issu d'un classique littéraire. Les Morlocks sous terre, King Kong en montagne et les adorateurs de Dagon sous les mers. On peut même invoquer ce dernier par la suite, ce que j'ai trouvé supercool !
la fin fait apparaître une guest star, le personnage du Pr Challenger, héros du Monde perdu, le roman de Conan Doyle, commandant le navire d'exploration Venture, du... Monde perdu aussi, le film à dinos de Spielberg ! (qui rendait là hommage au King Kong des années 30).

Les -
les PFA ont l'air d'avoir été écrits par Andrew Chapman tellement ils sont vite expédiés (perso, j'adore trousser des game over sadiques).
d'une manière générale, c'est la foire aux hommages ! (ce qui est un +). Mais je n'en ai repéré ni à Jules Verne, ni au Lagon bleu, dommage. Pour ce dernier, Green attribue « 18 ou 19 ans » à Wendy et fait disparaître du tableau les Enfants Perdus, sans doute par prudence élémentaire et éviter une mauvaise réception.
s'il se confirme que si le gameplay est soigné, l'intrigue semble avoir des trous. La chaman de la tribu des Accalas nous annonce que les pierres magiques sont liées à la fin prochaine de l'île, et on part à leurs recherches pour les réunir... sans savoir si elles sont supposées éviter la catastrophe, ou la provoquer ! On dirait d'ailleurs que c'est le cas, car aussitôt que les 3 pierres se trouvent au fort indien, une éruption détruit l'île. Peter et Wendy survivront ; pour le moment je n'ai rien lu sur ce que deviennent les Accalas (en tout cas Peter et Wendy ne s'en soucient guère). Je suppose que le fin mot sera donné dans la partie jouable avec Lily.

Bref, j'ai joué en incarnant LILY LA TIGRESSE. L'auteur commence à sortir du bois, on voit où il veut en venir : les trous dans l'intrigue signalés ci-dessus, sont en réalité comblés à mesure de lecture en lecture. Wendy en sait peu, Peter peut-être un peu plus, Lily voit, sait et entend des choses auxquelles ces deux-là n'ont pas accès.
Par ailleurs on sait, cette fois, ce que deviennent les Accalas et pourquoi il fallait réunir ces fameux aérolithes. Je pense toutefois (mon humble opinion) que l'écriture aurait pu passer un coup de stabilo sur ce qu'ignorent Peter et Wendy : que ceux-ci verbalisent qu'ils ne pigent pas bien pourquoi il faut trouver les pierres, et se demandent à la fin ce que Lily en a fait, ou ce qu'est devenu son peuple.

Question difficulté, cette partie-ci m'a paru nécessiter de davantage éviter les combats et d'optimiser au max l'usage des Compétences, notamment Hiéroglyphes, qui étend le lore et fait résonner les actions de Lily avec celle de son ancêtre, la fondatrice du clan.

Bon, il me reste le PDV du Capitaine Crochet, dont pour le moment je ne saisis pas bien en quoi les pierres l'intéresseraient... Encore une pièce de puzzle qui sera fournie à la lecture pour combler un trou dans le schéma d'ensemble ! C'est pas mal en fait.