Avant de me lancer dans la lecture des œuvres en compétition pour le YAZ de cette année, je voulais revenir sur cette mini-AVH. Je l’avais lue à l’époque, mais, comme bien souvent, rattrapé par mes propres démons, j’avais sombré dans une de ces trop familières périodes d’apathie, digne du grand ancien de la cité de R’lyeh.
Un des textes que j’ai préférés est, sans conteste, A Vendetta. Car, et c’est très personnel, cette AVH coche beaucoup des cases qui correspondent à mes attentes de lecteur, sur ce format.
Déjà, j’aime quand le style est au service de l’histoire et de la narration, quand une cohérence s’impose immédiatement et donne du « corps » au récit. Dans cette fuite éperdue, le style ciselé, concis mais expressif, est d’une redoutable efficacité. Phrases courtes, maîtrise du rythme, descriptions visuelles : tout résonne parfaitement avec le thème de cette vengeance insulaire (mention spéciale pour les dialogues) et l’urgence qui imprègne chaque scène.
L’ambiance oppressante s’installe dès les premiers paragraphes, avec une densité qui se niche dans les détails. Même les personnages secondaires – la mère sévère, le père taiseux – sont crédibles et participent à la profondeur du récit. Peut-être que le format restreint empêche de développer une complexité morale plus marquée, ce qui aurait permis d’échapper tout à fait aux clichés.
Après cette plongée initiale dans les traditions et les injonctions familiales, les éléments fantastiques liés à la Corse se mêlent progressivement à l’exode forcé, dans une gestion de la tension intense, qui va crescendo. Le carcan des 50 paragraphes rend toutefois délicate l’introduction du fantastique au cœur d’un réalisme jusqu’alors dominant.
J’ai pris beaucoup de plaisir à relire A Vendetta. La prose est solide, le sujet difficile, voir « casse-gueule », en raison de son universalité et du risque de tomber dans des stéréotypes. Ce risque est encore plus marqué lorsqu’on s’attaque à des régions fortement imprégnées de cultures ancestrales, souvent bien plus complexes que ce qu’elles laissent entrevoir au voyageur pressé, qui ne s’attarde, le plus souvent, que sur des poncifs ou un apparent exotisme.
Le dernier point sur lequel je voulais insister, c’est le style. L’écriture est vraiment maîtrisée, empreinte d’un classicisme très élégant. Si je devais formuler une critique mineure, je dirais qu’elle est presque « trop » maîtrisée. Mais, encore une fois, c’est extrêmement subjectif. Peut-être une piste de réflexion : l’émotion d’un texte, et de ses personnages qui le peuplent, réside aussi dans les fêlures, les hésitations, les approximations, les nébulosités si chères aux impressionnistes ! Ces zones floues, ces silences, ces respirations que le lecteur peut s’approprier pour y laisser vagabonder ses propres projections, ses propres couleurs, en dessiner les contours, insufflant à cet homoncule littéraire une étincelle de vie !
Merci, Grattepapier, pour cette AVH qui démontre tout ton talent d’auteur.
Un des textes que j’ai préférés est, sans conteste, A Vendetta. Car, et c’est très personnel, cette AVH coche beaucoup des cases qui correspondent à mes attentes de lecteur, sur ce format.
Déjà, j’aime quand le style est au service de l’histoire et de la narration, quand une cohérence s’impose immédiatement et donne du « corps » au récit. Dans cette fuite éperdue, le style ciselé, concis mais expressif, est d’une redoutable efficacité. Phrases courtes, maîtrise du rythme, descriptions visuelles : tout résonne parfaitement avec le thème de cette vengeance insulaire (mention spéciale pour les dialogues) et l’urgence qui imprègne chaque scène.
L’ambiance oppressante s’installe dès les premiers paragraphes, avec une densité qui se niche dans les détails. Même les personnages secondaires – la mère sévère, le père taiseux – sont crédibles et participent à la profondeur du récit. Peut-être que le format restreint empêche de développer une complexité morale plus marquée, ce qui aurait permis d’échapper tout à fait aux clichés.
Après cette plongée initiale dans les traditions et les injonctions familiales, les éléments fantastiques liés à la Corse se mêlent progressivement à l’exode forcé, dans une gestion de la tension intense, qui va crescendo. Le carcan des 50 paragraphes rend toutefois délicate l’introduction du fantastique au cœur d’un réalisme jusqu’alors dominant.
J’ai pris beaucoup de plaisir à relire A Vendetta. La prose est solide, le sujet difficile, voir « casse-gueule », en raison de son universalité et du risque de tomber dans des stéréotypes. Ce risque est encore plus marqué lorsqu’on s’attaque à des régions fortement imprégnées de cultures ancestrales, souvent bien plus complexes que ce qu’elles laissent entrevoir au voyageur pressé, qui ne s’attarde, le plus souvent, que sur des poncifs ou un apparent exotisme.
Le dernier point sur lequel je voulais insister, c’est le style. L’écriture est vraiment maîtrisée, empreinte d’un classicisme très élégant. Si je devais formuler une critique mineure, je dirais qu’elle est presque « trop » maîtrisée. Mais, encore une fois, c’est extrêmement subjectif. Peut-être une piste de réflexion : l’émotion d’un texte, et de ses personnages qui le peuplent, réside aussi dans les fêlures, les hésitations, les approximations, les nébulosités si chères aux impressionnistes ! Ces zones floues, ces silences, ces respirations que le lecteur peut s’approprier pour y laisser vagabonder ses propres projections, ses propres couleurs, en dessiner les contours, insufflant à cet homoncule littéraire une étincelle de vie !
Merci, Grattepapier, pour cette AVH qui démontre tout ton talent d’auteur.