23/09/2024, 20:40
C'est du très bon, j'ai beaucoup apprécié lire et jouer cette aventure.
Ma toute première impression n'était pourtant pas la meilleure. Je suis nul en dessin, j'admire ceux qui ont du talent et je serais incapable de réaliser une fraction d'une illustration de Sacrifice. Mais le style naïf, presque enfantin, ne colle pas avec la maturité du style littéraire ni avec sa qualité pro. C'est vrai que les illustrations sont inhérentes au genre LDVELH, mais j'ai trouvé que ça desservait ici la thématique horrifique.
Puis l'intro "dans le vif" sans explication met tout de suite dans l'ambiance, avec des dialogues réussis, équilibrés, décidés à camper l'histoire dans notre réalité contemporaine. Par rapport à la suite, j'ai quand même trouvé cette intro avec quelques maladresses (description des filles : grosso modo une brune, une blonde, une rousse)... Comme une certaine hésitation au démarrage, une période de rodage très courte... et après c'est parti, une fois que les encagoulés arrivent, c'est l'immersion totale. Avec par la suite des métaphores bien senties, du vocabulaire varié, pratiquement aucune coquille ou faute de français.
L'aventure se décrit elle-même comme "survie" et "horreur". C'est exactement ça, survie pour le jeu, horreur pour l'ambiance que j'ai trouvé très réussie. L'auteur fait parfois monter la pression, plus souvent il balance en pleine tronche la surprise glaçante. Un gore assumé, à la frontière entre le burlesque et le répugnant, un peu comme un Brain Dead. Mais comme on est ici le héros, c'est encore plus effrayant! Cependant, ce n'est pas que ça, c'est aussi de l'épouvante, de l'onirisme, de l'humour et de la folie, avec un mélange réussi entre le classique et l'originalité. Quand c'est trop classique, on s'ennuie. Quand c'est trop original, on peut décrocher faute de repère. Ici, on est baladé entre situations connues qu'on croit maitriser et surprises effarantes qui remettent tout en cause. La scène du début avec le visionnage par la petite fenêtre de la mort dans la rue de la copine blonde est édifiante.
Cette première partie dans les immeubles m'a cramponné. Je vivais un cauchemar dont j'étais le héros. Immersion totale.
Puis la découverte du village de Sacrifice. Ce concept de monde parallèle où les massacres d'innocents et le sadisme sont la norme est d'une originalité géniale. On pourrait penser à un énième Colline a des Yeux où Massacre à la tronçonneuse, mais ça va plus loin. C'est nous les intrus. Pour les gens de Sacrifice, ce n'est pas le "mal" de se réjouir de la mort barbare des visiteurs puis de les boulotter. C'est juste comme ça, c'est la vie, c'est notre mort, et en plus c'est marrant (pour eux). Cela m'a presque mis mal à l'aise dans un sens car les visiteurs comme moi sont vraiment des étrangers, qui n'ont finalement aucun moyen - et même pire, de légitimité - à remettre en cause cette façon de voir les choses. C'est vraiment une expérience marquante, rendue encore plus forte par le fait que les citoyens "normaux" ne nous attaquent presque jamais (à deux ou trois exceptions).
Après, la partie tournant de plus en plus à l'exploration et à la recherche d'objets, la pression est retombée. C'était moins accrocheur, plus dans l'aventure classique. Aussi, quand j'ai compris qu'il n'y aurait pas de PFA, ça a rendu mes choix beaucoup moins stressants (quoique j'ai flippé quand même à l'école!). Je sais que nombreux sont ceux qui n'aiment pas les PFA qui interrompent brutalement la lecture. Pourtant, quand ils sont maniés avec précaution, je trouve qu'ils apportent une dose d'angoisse supplémentaire qui n'aurait pas été inutile ici. Mais ce commentaire est à prendre avec des pincettes, l'aventure étant déjà tellement longue, ce serait épuisant de la recommencer trop souvent.
Le danger vient ici des combats et du manque d'armement. C'est un vrai survival, il faut bien gérer son équipement, ses munitions, ses soins, même son éclairage. Sinon, on meurt à petits feux avant un trépas sanguinolent. Un gameplay qui rappelle furieusement certains jeux vidéos. On pourrait penser ici à Resident Evil. Et le jeu est à la hauteur de l'écriture. Les règles sont claires, fluides, bien pensées et les combats plutôt rapides, plus aléatoires que tactiques, mais la gestion de l'usure des armes est quand même là pour faire cogiter un minimum. D'ailleurs, c'est bien la première fois que j'apprécie dans une AVH ou un LDVELH une règle d'usure d'arme, ce n'est pas du tout lourdingue ici.
Je commençais à regretter la partie exploratoire avec ses aller-retours sans risques dont je ne suis pas trop friand, même si émaillée de lieux, de personnages et de scénettes marquante (j'ai aussi flippé lors de la cabane du big boss). Puis arrive la partie Camping. Et alors là, c'est reparti pour la claque. Quel sens de la mise en scène! Ce tableau bucolique qui sombre sans prévenir dans le rouge total. C'est tellement simple et efficace à la fois! Avec des monstres charismatiques. Et mine de rien, bien décrire l'horreur, c'est comme écrire de l'humour ou du sexe, ce n'est pas évident du tout. Donc quand le scénario reprend avec ses longues sections, c'est du bonheur. Là j'ai fini par mourir, après avoir survécu longtemps et par miracle avec 1 malheureux point de Vitalité (merci le pendentif de chance), tout simplement... d'épuisement. C'en était presque inouï de ne pas finir sur une des nombreuses morts horribles auxquelles j'étais promis. C'était presque aussi incroyable que je n'ai jamais trouvé d'arme à feu, n'explorant pas systématiquement au début de l'aventure, mais avec précaution. C'est ce manque d'arme à feu qui a eu raison de moi.
Mais j'avais envie de recommencer tout de suite. C'est bon signe!
La deuxième partie fut la bonne. Même si chaque rencontre est intéressante et impressionnante, j'ai moins apprécié le labyrinthe que je n'avais pas visité la première fois. En fait, si ça m'impressionnait quand j'étais jeune, les labys en LDVELH ont maintenant tendance à m'ennuyer. Surtout, le jeu est devenu trop facile par rapport à ma première expérience. Déjà fort de ce que j'avais appris à ma première tentative, j'ai surtout mis la main rapidement sur des flingues. Là, ce ne fut plus la même! J'ai terminé l'aventure facilement, bien aidé en plus par le gilet pare-balles et des médicaments à foison. Je ne me plains pas de n'être mort qu'une seule fois. J'avais visité déjà tellement de cet univers que je ne ressentais plus le besoin d'y retourner. J'étais content d'atteindre le 500. Mais un petit peu moins de médocs, d'éclairage et de munitions équilibrerait mieux le jeu à mon sens.
Le final ne m'a pas déçu. J'espère qu'on aura droit plus tard à une autre aventure de la part d'Anthony. Dans un autre registre, pourquoi pas.
Ma toute première impression n'était pourtant pas la meilleure. Je suis nul en dessin, j'admire ceux qui ont du talent et je serais incapable de réaliser une fraction d'une illustration de Sacrifice. Mais le style naïf, presque enfantin, ne colle pas avec la maturité du style littéraire ni avec sa qualité pro. C'est vrai que les illustrations sont inhérentes au genre LDVELH, mais j'ai trouvé que ça desservait ici la thématique horrifique.
Puis l'intro "dans le vif" sans explication met tout de suite dans l'ambiance, avec des dialogues réussis, équilibrés, décidés à camper l'histoire dans notre réalité contemporaine. Par rapport à la suite, j'ai quand même trouvé cette intro avec quelques maladresses (description des filles : grosso modo une brune, une blonde, une rousse)... Comme une certaine hésitation au démarrage, une période de rodage très courte... et après c'est parti, une fois que les encagoulés arrivent, c'est l'immersion totale. Avec par la suite des métaphores bien senties, du vocabulaire varié, pratiquement aucune coquille ou faute de français.
L'aventure se décrit elle-même comme "survie" et "horreur". C'est exactement ça, survie pour le jeu, horreur pour l'ambiance que j'ai trouvé très réussie. L'auteur fait parfois monter la pression, plus souvent il balance en pleine tronche la surprise glaçante. Un gore assumé, à la frontière entre le burlesque et le répugnant, un peu comme un Brain Dead. Mais comme on est ici le héros, c'est encore plus effrayant! Cependant, ce n'est pas que ça, c'est aussi de l'épouvante, de l'onirisme, de l'humour et de la folie, avec un mélange réussi entre le classique et l'originalité. Quand c'est trop classique, on s'ennuie. Quand c'est trop original, on peut décrocher faute de repère. Ici, on est baladé entre situations connues qu'on croit maitriser et surprises effarantes qui remettent tout en cause. La scène du début avec le visionnage par la petite fenêtre de la mort dans la rue de la copine blonde est édifiante.
Cette première partie dans les immeubles m'a cramponné. Je vivais un cauchemar dont j'étais le héros. Immersion totale.
Puis la découverte du village de Sacrifice. Ce concept de monde parallèle où les massacres d'innocents et le sadisme sont la norme est d'une originalité géniale. On pourrait penser à un énième Colline a des Yeux où Massacre à la tronçonneuse, mais ça va plus loin. C'est nous les intrus. Pour les gens de Sacrifice, ce n'est pas le "mal" de se réjouir de la mort barbare des visiteurs puis de les boulotter. C'est juste comme ça, c'est la vie, c'est notre mort, et en plus c'est marrant (pour eux). Cela m'a presque mis mal à l'aise dans un sens car les visiteurs comme moi sont vraiment des étrangers, qui n'ont finalement aucun moyen - et même pire, de légitimité - à remettre en cause cette façon de voir les choses. C'est vraiment une expérience marquante, rendue encore plus forte par le fait que les citoyens "normaux" ne nous attaquent presque jamais (à deux ou trois exceptions).
Après, la partie tournant de plus en plus à l'exploration et à la recherche d'objets, la pression est retombée. C'était moins accrocheur, plus dans l'aventure classique. Aussi, quand j'ai compris qu'il n'y aurait pas de PFA, ça a rendu mes choix beaucoup moins stressants (quoique j'ai flippé quand même à l'école!). Je sais que nombreux sont ceux qui n'aiment pas les PFA qui interrompent brutalement la lecture. Pourtant, quand ils sont maniés avec précaution, je trouve qu'ils apportent une dose d'angoisse supplémentaire qui n'aurait pas été inutile ici. Mais ce commentaire est à prendre avec des pincettes, l'aventure étant déjà tellement longue, ce serait épuisant de la recommencer trop souvent.
Le danger vient ici des combats et du manque d'armement. C'est un vrai survival, il faut bien gérer son équipement, ses munitions, ses soins, même son éclairage. Sinon, on meurt à petits feux avant un trépas sanguinolent. Un gameplay qui rappelle furieusement certains jeux vidéos. On pourrait penser ici à Resident Evil. Et le jeu est à la hauteur de l'écriture. Les règles sont claires, fluides, bien pensées et les combats plutôt rapides, plus aléatoires que tactiques, mais la gestion de l'usure des armes est quand même là pour faire cogiter un minimum. D'ailleurs, c'est bien la première fois que j'apprécie dans une AVH ou un LDVELH une règle d'usure d'arme, ce n'est pas du tout lourdingue ici.
Je commençais à regretter la partie exploratoire avec ses aller-retours sans risques dont je ne suis pas trop friand, même si émaillée de lieux, de personnages et de scénettes marquante (j'ai aussi flippé lors de la cabane du big boss). Puis arrive la partie Camping. Et alors là, c'est reparti pour la claque. Quel sens de la mise en scène! Ce tableau bucolique qui sombre sans prévenir dans le rouge total. C'est tellement simple et efficace à la fois! Avec des monstres charismatiques. Et mine de rien, bien décrire l'horreur, c'est comme écrire de l'humour ou du sexe, ce n'est pas évident du tout. Donc quand le scénario reprend avec ses longues sections, c'est du bonheur. Là j'ai fini par mourir, après avoir survécu longtemps et par miracle avec 1 malheureux point de Vitalité (merci le pendentif de chance), tout simplement... d'épuisement. C'en était presque inouï de ne pas finir sur une des nombreuses morts horribles auxquelles j'étais promis. C'était presque aussi incroyable que je n'ai jamais trouvé d'arme à feu, n'explorant pas systématiquement au début de l'aventure, mais avec précaution. C'est ce manque d'arme à feu qui a eu raison de moi.
Mais j'avais envie de recommencer tout de suite. C'est bon signe!
La deuxième partie fut la bonne. Même si chaque rencontre est intéressante et impressionnante, j'ai moins apprécié le labyrinthe que je n'avais pas visité la première fois. En fait, si ça m'impressionnait quand j'étais jeune, les labys en LDVELH ont maintenant tendance à m'ennuyer. Surtout, le jeu est devenu trop facile par rapport à ma première expérience. Déjà fort de ce que j'avais appris à ma première tentative, j'ai surtout mis la main rapidement sur des flingues. Là, ce ne fut plus la même! J'ai terminé l'aventure facilement, bien aidé en plus par le gilet pare-balles et des médicaments à foison. Je ne me plains pas de n'être mort qu'une seule fois. J'avais visité déjà tellement de cet univers que je ne ressentais plus le besoin d'y retourner. J'étais content d'atteindre le 500. Mais un petit peu moins de médocs, d'éclairage et de munitions équilibrerait mieux le jeu à mon sens.
Le final ne m'a pas déçu. J'espère qu'on aura droit plus tard à une autre aventure de la part d'Anthony. Dans un autre registre, pourquoi pas.