Le prince des Voleurs sourit à pleines dents.
« Je serais donc mon pire ennemi selon beaucoup d’entre vous. L’hypothèse ne manque pas de poésie. Je confesse même qu’elle n’est pas non plus départie de crédibilité… »
Valefor va pour boire un verre avant de réaliser en fronçant un sourcil ennuyé qu’il n’en a pas.
« Bon, commençons par être transparent. »
Sur ces mots, il vide ses poches. Elles ne contiennent pas grand-chose : seulement un mouchoir en tissu brodé plutôt chic. Toutefois, le démon ne s’arrête pas là et décroche de son cou une cordelette que le col de sa chemise dissimulait jusque-là. Une petite bourse en cuir y est attachée. Il l’ouvre avec précaution et dépose délicatement son contenu sur la table : trois grandes épingles à cheveux, visiblement très anciennes, en forme de fleur.
« Un souvenir auquel je tiens beaucoup… » se contente-t-il de répondre aux quelques regards interloqués.
Après avoir de nouveau rangé ses affaires, le prince démon se redresse.
« Bien. Quant à cette histoire de clef, comme je l’ai révélé à certains d’entre vous, j’ai effectivement intrigué pour arriver en sa possession. Je l’ai fait sur ordre de Lucifer. Du moins le croyais-je. D’abord, je n’en ai pas récupéré une, mais deux. La deuxième, je l’ai remise à Malphas en échange d’une faveur. Ensuite, après avoir remis la première clef au messager de Lucifer venu la réceptionner, je me suis aperçu que l’ordre que j’avais reçu était un faux. Quelqu’un avait imité la signature du big boss. Cela m’a affligé quelques jours, je ne vous le cache pas. Je viens maintenant d’apprendre qu’elle avait terminé son tumultueux périple entre les mains de Baal, quelques minutes avant que le prince de la Guerre ne nous la révèle. Voilà qui est intéressant… »
Valefor pose son regard sur l’assemblée.
« Je viens de recevoir un rapport d’investigation au sujet d’un prince démon qui a été vu rôder près de la manette du laboratoire de Dieu le jour de Sa disparition. Je vous le livre verbatim — sachez que la qualité de ces informations est excellente :
Monseigneur,
Vous nous aviez demandé d’enquêter sur la présence possible d’un prince démon dans le couloir près du laboratoire de Dieu (et de la fameuse manette) le jour, justement, de la mort de Dieu.
Nous pouvons vous confirmer cette présence. Il s’agit, d’après les témoignages, d’un être rougeoyant, cornu, armé d’une hache. L’être avait l'air furieux.
Autre chose — un détail qui a, ou non, son importance : plusieurs témoins ont affirmé avoir découvert, après la mort de Dieu, des taches de sang devant le laboratoire, sous la fameuse manette. »
« Je serais donc mon pire ennemi selon beaucoup d’entre vous. L’hypothèse ne manque pas de poésie. Je confesse même qu’elle n’est pas non plus départie de crédibilité… »
Valefor va pour boire un verre avant de réaliser en fronçant un sourcil ennuyé qu’il n’en a pas.
« Bon, commençons par être transparent. »
Sur ces mots, il vide ses poches. Elles ne contiennent pas grand-chose : seulement un mouchoir en tissu brodé plutôt chic. Toutefois, le démon ne s’arrête pas là et décroche de son cou une cordelette que le col de sa chemise dissimulait jusque-là. Une petite bourse en cuir y est attachée. Il l’ouvre avec précaution et dépose délicatement son contenu sur la table : trois grandes épingles à cheveux, visiblement très anciennes, en forme de fleur.
« Un souvenir auquel je tiens beaucoup… » se contente-t-il de répondre aux quelques regards interloqués.
Après avoir de nouveau rangé ses affaires, le prince démon se redresse.
« Bien. Quant à cette histoire de clef, comme je l’ai révélé à certains d’entre vous, j’ai effectivement intrigué pour arriver en sa possession. Je l’ai fait sur ordre de Lucifer. Du moins le croyais-je. D’abord, je n’en ai pas récupéré une, mais deux. La deuxième, je l’ai remise à Malphas en échange d’une faveur. Ensuite, après avoir remis la première clef au messager de Lucifer venu la réceptionner, je me suis aperçu que l’ordre que j’avais reçu était un faux. Quelqu’un avait imité la signature du big boss. Cela m’a affligé quelques jours, je ne vous le cache pas. Je viens maintenant d’apprendre qu’elle avait terminé son tumultueux périple entre les mains de Baal, quelques minutes avant que le prince de la Guerre ne nous la révèle. Voilà qui est intéressant… »
Valefor pose son regard sur l’assemblée.
« Je viens de recevoir un rapport d’investigation au sujet d’un prince démon qui a été vu rôder près de la manette du laboratoire de Dieu le jour de Sa disparition. Je vous le livre verbatim — sachez que la qualité de ces informations est excellente :
Monseigneur,
Vous nous aviez demandé d’enquêter sur la présence possible d’un prince démon dans le couloir près du laboratoire de Dieu (et de la fameuse manette) le jour, justement, de la mort de Dieu.
Nous pouvons vous confirmer cette présence. Il s’agit, d’après les témoignages, d’un être rougeoyant, cornu, armé d’une hache. L’être avait l'air furieux.
Autre chose — un détail qui a, ou non, son importance : plusieurs témoins ont affirmé avoir découvert, après la mort de Dieu, des taches de sang devant le laboratoire, sous la fameuse manette. »