28/06/2023, 18:07
J'ai obtenu la meilleure fin au bout de ma troisième lecture.
Après mon premier essai, mon sentiment était "Pas mal".
Après le deuxième, "Très sympa".
Pour finalement "Ah ouais, vraiment bien!"
La richesse et la profondeur de l'aventure ne se dévoilent qu'en explorant l'ensemble de l'aventure. Après tout, c'est bien dans le sujet qui nous occupe!
La toute première approche est la présentation, irréprochable, et les illustrations, très nombreuses. D'ordinaire, autant de dessins pour une mini-AVH aurait pu m'agacer. Même si j'apprécie les (bons) dessins dans les LDVELH, je n'aime pas quand ils se substituent parfois au texte. Pour un Ian Livingstone où les descriptions sont rares, ils sont évidemment bienvenus. Avec un texte prenant, je les préfère rares et de qualité. Ici, il y en a beaucoup, un peu trop même car certains sont en doublons et parfois deux pour un même paragraphe. Mais je trouve qu'elles sont particulièrement bien choisies. Elles ont un côté fascinant.
Le sujet qui va avec est excellent lui aussi. Utiliser ces légendes des temps anciens où les géographes et historiens avaient l'imagination fertile est une riche idée, tellement différente de ce à quoi on est habitué. Le personnage que l'on interprète est sympathique aussi : combattant, érudit, voyageur, chrétien et débrouillard, il m'a inévitablement rappelé le prêtre Jean.
Ensuite, j'ai vu les petits défauts dus à l'urgence comme les quelques coquilles et oublis. C'est un peu dommage au milieu d'un texte bien écrit, mais ce n'est pas bien méchant. Car le style est enlevé, collant au plus près du personnage et de son époque avec un langage parfois fleuri et des expressions archaïques. Beaucoup de chouettes trouvailles et de détails immersifs comme le vautour ou les références à la religion. J'aime.
Ce qui m'a finalement le plus gêné dans cette première lecture était la physionomie générale de l'AVH et son rythme. J'avais choisi le profil Savant et lu tout le Bestiaire en prologue (il aurait fallu préciser dans les règles qu'on devait le consulter seulement quand le texte nous le demandait, comme ça arrive ensuite). Mon itinéraire m'a fait rencontré une très grande partie des gens et bêtes proposées, et mes connaissances m'ont permis d'aborder ces rencontres de manière toujours pacifique ou bien prudente. J'ai écouté nombre d'histoires, collecté pas mal d'objets et jamais trop craint pour ma vie. A la fin, j'ai eu la présomption de m'imaginer seigneur de guerre et j'ai eu droit à une conclusion un peu honteuse. Mais j'étais vivant et avais réussi mon objectif : traverser la région. Mon sentiment était donc d'avoir vu et entendu de belles choses, mais sans trop de trépidations.
Ce problème de rythme vient je pense, et une fois encore, des 50 paragraphes. Ici, ils sont très longs. Trop longs même parfois. Et on voit à de nombreuses reprises que certaines situations auraient pu être découpées très facilement, auraient dû être découpées en plusieurs petites sections. Aussi bien pour certains passages paysagers un peu contemplatifs (où quelques dangers ou rencontres mineures auraient été bienvenues), que pour certains longs dialogues, que pour les quelques combats ou scènes périlleuses. D'ailleurs, de nombreux renvois sont proposés à l'intérieur même du paragraphe et non en fin. Ou alors les renvois de fin sont très détaillés pour nous emmener direct à un paragraphe convergent, là un petit paragraphe de transition aurait apporté du rythme et de l'énergie à la séquence. En plus, j'ai senti combien tu en avais sous la pédale, combien tu avais de choses à raconter! Ton style d'écriture est très généreux.
Bref, tout ça pour dire que la même aventure aurait facilement pu contenir 200 ou 300 paragraphes et que ça l'aurait rendue encore plus passionnante.
Autre aspect qui me fait rêver d'un tel format : le jeu. Il est bien! La dichotomie entre les trois profils est réussie. C'est simple, mais le fait de faire dépendre la réussite ou les conséquences d'une action en fonction de notre perso de départ marche très bien. Idem pour les objets et cette manière minimaliste de résoudre les combats est à la fois réaliste et fluide. Bravo!
Juste un bémol pour les points de blessure où je n'ai jamais senti qu'on pouvait perdre à cause de ça, vu qu'on en regagne très facilement. Mais encore une fois, les règles sont bien ficelées et auraient encore gagné à être utilisées plus souvent, dans un plus gros format évidemment.
J'ai choisi le rusé à mon deuxième essai. Je commence à réaliser que la structure est plus étoffée que je ne l'avais pensé. C'est très sympa de pouvoir varier d'itinéraire et de voir que nos choix ont plus d'impact que je ne me l'étais imaginé. La relecture est très agréable. Il n'y a pas vraiment de bonne ou mauvaise approche à une rencontre, contrairement à ce que je croyais. Les personnages rencontrés sont plus complexes qu'au premier abord. Et rebelote, j'ai droit à une fin où je survis, mais pas satisfaisante.
Je commence à comprendre où Gil veut en venir et je choisis le chevalier, bien déterminé à atteindre le 50 qui m'avait échappé de peu à ma première lecture (où j'avais 3 codes majeurs sur 4). Encore de nouvelles choses pendant le voyage, encore une perception différente du conflit final. Comme j'ai pris avec insistance des options encore inconnues, j'ai fait volontairement des choix malheureux, et réussi après maintes souffrances à atteindre le bon épilogue. Et là, je ne pouvais qu'applaudir le message passé, cette allégorie à la tolérance qui n'hésite pas à plonger des deux mains dans les sujets aussi actuels et périlleux que les guerres de religion et la morale chrétienne dans sa nature première.
On a besoin de spiritualité dans ce monde consacré au plaisir. Merci!
Et félicitations surtout pour cette belle AVH.
Après mon premier essai, mon sentiment était "Pas mal".
Après le deuxième, "Très sympa".
Pour finalement "Ah ouais, vraiment bien!"
La richesse et la profondeur de l'aventure ne se dévoilent qu'en explorant l'ensemble de l'aventure. Après tout, c'est bien dans le sujet qui nous occupe!
La toute première approche est la présentation, irréprochable, et les illustrations, très nombreuses. D'ordinaire, autant de dessins pour une mini-AVH aurait pu m'agacer. Même si j'apprécie les (bons) dessins dans les LDVELH, je n'aime pas quand ils se substituent parfois au texte. Pour un Ian Livingstone où les descriptions sont rares, ils sont évidemment bienvenus. Avec un texte prenant, je les préfère rares et de qualité. Ici, il y en a beaucoup, un peu trop même car certains sont en doublons et parfois deux pour un même paragraphe. Mais je trouve qu'elles sont particulièrement bien choisies. Elles ont un côté fascinant.
Le sujet qui va avec est excellent lui aussi. Utiliser ces légendes des temps anciens où les géographes et historiens avaient l'imagination fertile est une riche idée, tellement différente de ce à quoi on est habitué. Le personnage que l'on interprète est sympathique aussi : combattant, érudit, voyageur, chrétien et débrouillard, il m'a inévitablement rappelé le prêtre Jean.
Ensuite, j'ai vu les petits défauts dus à l'urgence comme les quelques coquilles et oublis. C'est un peu dommage au milieu d'un texte bien écrit, mais ce n'est pas bien méchant. Car le style est enlevé, collant au plus près du personnage et de son époque avec un langage parfois fleuri et des expressions archaïques. Beaucoup de chouettes trouvailles et de détails immersifs comme le vautour ou les références à la religion. J'aime.
Ce qui m'a finalement le plus gêné dans cette première lecture était la physionomie générale de l'AVH et son rythme. J'avais choisi le profil Savant et lu tout le Bestiaire en prologue (il aurait fallu préciser dans les règles qu'on devait le consulter seulement quand le texte nous le demandait, comme ça arrive ensuite). Mon itinéraire m'a fait rencontré une très grande partie des gens et bêtes proposées, et mes connaissances m'ont permis d'aborder ces rencontres de manière toujours pacifique ou bien prudente. J'ai écouté nombre d'histoires, collecté pas mal d'objets et jamais trop craint pour ma vie. A la fin, j'ai eu la présomption de m'imaginer seigneur de guerre et j'ai eu droit à une conclusion un peu honteuse. Mais j'étais vivant et avais réussi mon objectif : traverser la région. Mon sentiment était donc d'avoir vu et entendu de belles choses, mais sans trop de trépidations.
Ce problème de rythme vient je pense, et une fois encore, des 50 paragraphes. Ici, ils sont très longs. Trop longs même parfois. Et on voit à de nombreuses reprises que certaines situations auraient pu être découpées très facilement, auraient dû être découpées en plusieurs petites sections. Aussi bien pour certains passages paysagers un peu contemplatifs (où quelques dangers ou rencontres mineures auraient été bienvenues), que pour certains longs dialogues, que pour les quelques combats ou scènes périlleuses. D'ailleurs, de nombreux renvois sont proposés à l'intérieur même du paragraphe et non en fin. Ou alors les renvois de fin sont très détaillés pour nous emmener direct à un paragraphe convergent, là un petit paragraphe de transition aurait apporté du rythme et de l'énergie à la séquence. En plus, j'ai senti combien tu en avais sous la pédale, combien tu avais de choses à raconter! Ton style d'écriture est très généreux.
Bref, tout ça pour dire que la même aventure aurait facilement pu contenir 200 ou 300 paragraphes et que ça l'aurait rendue encore plus passionnante.
Autre aspect qui me fait rêver d'un tel format : le jeu. Il est bien! La dichotomie entre les trois profils est réussie. C'est simple, mais le fait de faire dépendre la réussite ou les conséquences d'une action en fonction de notre perso de départ marche très bien. Idem pour les objets et cette manière minimaliste de résoudre les combats est à la fois réaliste et fluide. Bravo!
Juste un bémol pour les points de blessure où je n'ai jamais senti qu'on pouvait perdre à cause de ça, vu qu'on en regagne très facilement. Mais encore une fois, les règles sont bien ficelées et auraient encore gagné à être utilisées plus souvent, dans un plus gros format évidemment.
J'ai choisi le rusé à mon deuxième essai. Je commence à réaliser que la structure est plus étoffée que je ne l'avais pensé. C'est très sympa de pouvoir varier d'itinéraire et de voir que nos choix ont plus d'impact que je ne me l'étais imaginé. La relecture est très agréable. Il n'y a pas vraiment de bonne ou mauvaise approche à une rencontre, contrairement à ce que je croyais. Les personnages rencontrés sont plus complexes qu'au premier abord. Et rebelote, j'ai droit à une fin où je survis, mais pas satisfaisante.
Je commence à comprendre où Gil veut en venir et je choisis le chevalier, bien déterminé à atteindre le 50 qui m'avait échappé de peu à ma première lecture (où j'avais 3 codes majeurs sur 4). Encore de nouvelles choses pendant le voyage, encore une perception différente du conflit final. Comme j'ai pris avec insistance des options encore inconnues, j'ai fait volontairement des choix malheureux, et réussi après maintes souffrances à atteindre le bon épilogue. Et là, je ne pouvais qu'applaudir le message passé, cette allégorie à la tolérance qui n'hésite pas à plonger des deux mains dans les sujets aussi actuels et périlleux que les guerres de religion et la morale chrétienne dans sa nature première.
On a besoin de spiritualité dans ce monde consacré au plaisir. Merci!
Et félicitations surtout pour cette belle AVH.