10/05/2023, 13:21
(Modification du message : 10/05/2023, 13:38 par grattepapier.)
Les deux précédentes productions de Flam (Anoki et Texaco Bang Bang) ne manquaient pas d'arguments pour séduire le lecteur, en leur proposant un univers original, un PJ qui l'était tout autant, un style littéraire de très haut niveau, des règles originales et bien pensées, une mise en page soignée d'un niveau professionnel. Orisha ne déroge pas à la règle. On est une fois de plus face à une AVH de haute volée, remarquablement bien conçue et écrite. Outre les qualités évoquées précédemment, il y a un autre point que j'ai trouvé extrêmement malin dans cette AVH : le fait de pouvoir récolter plus d'une dizaine d'artefacts magiques en 50 paragraphes est extrêmement gratifiant : le lecteur est constamment récompensé dans sa progression. Tous les 3 paragraphes, hop un nouvel objet dans sa besace ! Et en cas d'échec, la possibilité d'utiliser ces objets dans la tentative suivante permet au lecteur de progresser plus rapidement en se prémunissant contre certaines pertes de vitalité et d'éviter la lassitude de passer tout le temps par les mêmes séquences avec les résultats. J'ai également apprécié la galerie de rencontres montreuses que nous proposent l'auteur (un pangolin fourbe, un hippopotame carnivore, des fantômes de guerriers...) et l'idée de la communication entre le monde du dessus et le monde du dessous (via les racines des arbres, les puits...). La façon d'expliquer les règles dans le prologue est très habile. Et pour ma part, j'ai beaucoup apprécié les images générées par l'IA. Je trouve qu'elles sont belles, troublantes et cohérentes visuellement.
Pour autant, il y a peut-être quelques axes d'amélioration (souvent déjà soulevés dans les commentaires de Skarn et Fitz) :
- Une "mission" un peu "basique" (comme Flam l'a lui même relevé) : tuer le grand méchant.
- Univers un peu trop dense, comme l'a relevé Skarn. Comme dans Ying-Yang, les lieux et situations s'enchainent vite, alors certaines rencontres auraient méritées d'être développées. C'est sans doute le format qui veut cela. Mais l'AVH se seraient peut-être mieux épanouie sur le double de paragraphes.
- Des règles un chouia sophistiquées pour une AVH de cette taille (sur une AVH de 400 paragraphes elles auraient été davantage justifiées), avec pas mal de données à gérer. De ce point de vue là, c'est une bonne idée d'avoir simplifié dans la V2 la règle de l'Inventaire. A titre personnel, je ne suis pas hyper fan du système de combat en 4 séquences, mais on peut pas retirer à Flam le mérite d'essayer d'innover, de sortir des règles vues et revues un millier de fois.
- Et surtout, et c'est le point que je trouve le plus dommageable, un personnage principal original certes, mais auquel il est difficile de s'identifier (d'accord avec Fitz là dessus), ce qui est logique : franchement qui voudrait incarner le golem (ou la marionnette) d'une sorcière ? En conséquence, malgré un prologue bien foutu et un très bel épilogue doux-amer (qui réinjecte un peu de drama) qui détaillent la relation qui lie la créature et sa créatrice, cela manque un peu d'émotion, de ce petit supplément d'âme, d'une morale ou d'une progression morale (Dans Anoki par exemple, la quête du PJ lui ouvre de nouvelles perspectives, lui donne envie de découvrir le monde). Ici on n'incarne qu'une "machine" programmée pour tuer puis s'autodétruire. Je trouve que cette conception un peu trop mécanique et utilitariste du personnage. On aurait aimé par exemple qu'à la fin la créature se rebelle contre sa destinée, à l'instar du mythe de Frankenstein, pour encore plus de tension morale et de drama.
Bon, je pinaille un peu, car malgré ces petits "défauts", cette AVH reste vraiment de très bonne facture... ce qui en fait un sérieux concurrent pour le podium de cette édition du mini-Yaz !
Pour autant, il y a peut-être quelques axes d'amélioration (souvent déjà soulevés dans les commentaires de Skarn et Fitz) :
- Une "mission" un peu "basique" (comme Flam l'a lui même relevé) : tuer le grand méchant.
- Univers un peu trop dense, comme l'a relevé Skarn. Comme dans Ying-Yang, les lieux et situations s'enchainent vite, alors certaines rencontres auraient méritées d'être développées. C'est sans doute le format qui veut cela. Mais l'AVH se seraient peut-être mieux épanouie sur le double de paragraphes.
- Des règles un chouia sophistiquées pour une AVH de cette taille (sur une AVH de 400 paragraphes elles auraient été davantage justifiées), avec pas mal de données à gérer. De ce point de vue là, c'est une bonne idée d'avoir simplifié dans la V2 la règle de l'Inventaire. A titre personnel, je ne suis pas hyper fan du système de combat en 4 séquences, mais on peut pas retirer à Flam le mérite d'essayer d'innover, de sortir des règles vues et revues un millier de fois.
- Et surtout, et c'est le point que je trouve le plus dommageable, un personnage principal original certes, mais auquel il est difficile de s'identifier (d'accord avec Fitz là dessus), ce qui est logique : franchement qui voudrait incarner le golem (ou la marionnette) d'une sorcière ? En conséquence, malgré un prologue bien foutu et un très bel épilogue doux-amer (qui réinjecte un peu de drama) qui détaillent la relation qui lie la créature et sa créatrice, cela manque un peu d'émotion, de ce petit supplément d'âme, d'une morale ou d'une progression morale (Dans Anoki par exemple, la quête du PJ lui ouvre de nouvelles perspectives, lui donne envie de découvrir le monde). Ici on n'incarne qu'une "machine" programmée pour tuer puis s'autodétruire. Je trouve que cette conception un peu trop mécanique et utilitariste du personnage. On aurait aimé par exemple qu'à la fin la créature se rebelle contre sa destinée, à l'instar du mythe de Frankenstein, pour encore plus de tension morale et de drama.
Bon, je pinaille un peu, car malgré ces petits "défauts", cette AVH reste vraiment de très bonne facture... ce qui en fait un sérieux concurrent pour le podium de cette édition du mini-Yaz !