Tout de suite avant d’oublier, un petit problème à la fin du 10. Le bonus ne correspond pas à celui de la Feuille d’Aventure.
Je viens de terminer cette aventure très dépaysante, à la troisième tentative. Mes deux échecs étaient assez précoces et je n’ai jamais été à un cheveu près de mourir… Je ne suis jamais tombé à 0 cheveu, seulement dans deux PFA.
Malgré le style toujours aussi bon et recherché de Flam, j’ai eu un problème constant d’immersion. J’avais du mal à analyser pourquoi. Je pense que cette AVH est tellement déstabilisante, si originale dans son contexte et l’héroïne interprétée, si éloignée des standards qu’elle s’en retrouve déshumanisée. C’est peut-être un ensemble. Cette statuette animée que l’on joue est à peine pourvue d’une conscience et encore moins d’une âme. On n’a donc pas de sentiments qui permettent de nous y attacher. Elle est désignée comme féminine, mais j’oubliais sans cesse cet aspect, jusqu’à ce qu’un accord d’adjectif ou de participe me le rappelle. L’environnement est plus qu’étrange, j’avais beaucoup de mal à m’y repérer tant le contexte sort des sentiers battus. Quant aux créatures rencontrées, issues d’un folklore imaginaire et exotique, leur apparence et leurs réactions m’ont parfois un peu perdu. En clair, ma lecture était parfois assez laborieuse.
Ce qui ne m’a pas empêché d’apprécier beaucoup de choses. D’un point de vue littéraire, le vocabulaire utilisé, les images fantasmagoriques et des descriptions d’une poésie troublante apportent une identité marquante à cette forme d’Enfer africain. Notre mission est une catabase, une plongée dans un monde d’en dessous effrayant, glauque, malsain et perturbant, quoique imprégné d’une grâce inhumaine. La manière dont le serpent de pierre nous avale, le démon-champignon… Ces passages et d’autres m’ont marqué par la puissance mystérieuse qui s’en dégageait.
Quant au jeu proposé, il est réussi. J’ai eu un peu de mal à comprendre le système équipé / non équipé, les limites et ce qui était autorisé, ce qu’on conservait en cas de mort… Puis avec la nouvelle version et l’habitude, ça roulait. Surtout, j’ai adoré le système de combat. Encore une variante Dragon d’Or, qui n’est pas sans rappeler Ad Nauseam. Ce cheminement en étapes progressives jusqu’à la mort de l’adversaire, le tout en un tableau sur un seul paragraphe, apporte scénarisation et fluidité à chaque affrontement. Un très bon système, à reprendre.