22/08/2022, 14:06
Je me suis sûrement mal exprimé, car j'ai l'impression que mon premier message a été compris selon une perspective différente de celle que je souhaitais lui donner.
Je reprends donc.
J'ai pris beaucoup de plaisir à participer à l'évaluation des mini Yaz. Je souhaite donc participer à celle des Yaz 2022. Mais écrire les retours fut particulièrement chronophage. Aussi, pour simplifier ma démarche des retours, tout en structurant mes avis, j'ai décidé de mettre en ligne ma façon – personnelle – d'apprécier une œuvre. Cela doit permettre à l'auteur de mieux considérer mon retour tout en m'évitant d'avoir à écrire telle ou telle précision. Le but est donc un gain de temps, une plus grande clarté et une meilleure transparence.
Cela permettait aussi, évidemment, de discuter de ma méthode, qui est bien sûr perfectible, tout en la comparant avec les façons de faire des autres membres qui peuvent dès lors se servir de ce sujet pour présenter, s'ils en ont une, leur façon d'évaluer une AVH.
À aucun moment je n'envisageais, ni n'envisage encore aujourd'hui, de faire de ce système, particulièrement lourd d'évaluation formative, celui auquel il faudrait se référer. Jamais ! Par contre, rien n'empêche celles et ceux qu'une telle méthode séduit, de se l'approprier à leur sauce.
Pour les catégories, il faudrait déjà éviter d'avoir, par exemple, 8 catégories (je dis n'importe quoi) face à 6 AVH en ligne.
Maintenant, décider quelles catégories seraient souhaitables n'est pas si simple. Bien souvent, c'est parce qu'une AVH possède un bon scénario, une idée originale, des règles innovantes, qu'elle accède à la première place du podium. Comment éviter le télescopage des catégories, tout comme la dilution du prix ? C'est pour cela que je pense qu'il faudrait y aller lentement, avec seulement au départ une seconde catégorie (révélation, espoir, premier texte) qui n'entre que peu en concurrence avec la meilleure, et voir comment cela se passe.
Thodur a écrit : « il faut juste demander aux votants un classement, sans demander le pourquoi du comment ». Je suis tout à fait d'accord. Mon système est pour les retours, entre auteurs et lecteurs.
« Je n'ai pas la prétention de pouvoir juger quelqu'un en affirmant qu'il a acquis ou pas telle ou telle notion ». En dehors du fait que nous jugeons tous, tout et tout le temps, deux remarques. On n'évalue personne. Juger encore moins. À titre personnel, je suis contre l'évaluation et la notation des individus, surtout dans le monde du travail, surtout à l'école. Par contre, on peut évaluer un travail en fonction de critères spécifiques. Ce sont ces critères qui détermineront le degré atteint. Si je fais une histoire avec un chevalier qui doit aller délivrer une princesse d'un dragon ou d'un vil sorcier, tout le monde criera au cliché. Des elfes dans les bois, des nains dans les montagnes... pfff ! Encore ! Des règles à la DF (yeux vers le ciel)... Bref, et c'est le second point, la culture littéraire, arborescente, et les goûts de chacun en terme de narration et de ton, suffisent bien souvent à évaluer un positionnement sur 4 degrés (mais on peut aussi le faire sur trois). On sait tous assez instinctivement si on aime ou non. Il peut y avoir des frontières plus délicates entre bien aimer et aimer beaucoup. C'est d'ailleurs ici qu'intervient le plus fortement la subjectivité. Ma façon de trouver une histoire originale et intéressante, ne sera pas la même que chez d'autres et engendrera des écarts, bienvenus, de notation.
« [...] mais en aucun cas être aussi péremptoire ».
Par essence, tout classement est péremptoire en ce sens qu'il est définitif et qu'il n'a plus vocation à changer. Il faut donc prendre ce système pour ce qu'il est : une façon d'affiner son appréciation en essayant d'être le plus juste possible entre toutes les AVH. Mais encore une fois, ce n'est que ma manière d'évaluer un texte (un texte, une série, un film, c'est-à-dire fondamentalement, une œuvre de divertissement, dans le sens noble du terme).
Je ne rentre pas dans les détails, mais la docimologie est une discipline qui peut être pratique. C'est comme tout, il faut savoir pourquoi on l'utilise, dans quel but et comment. Pas seulement l'école, mais tout le système éducatif au sein de l'environnement scolaire (les attentes de la société et les orientations politiques) ont fait d'une évaluation un critère de sélection dans une infrastructure compétitive. On ne parle pas du tout ici de la même chose. Le fait de mettre des notes, cela permet de visualiser le positionnement et les écarts. Ne pas en mettre revient au même, mais dans un flou qui n'en demeure pas moins décisif pour autant.
Toujours sans rentrer dans les détails, le problème de la note provient de sa perception, de sa représentation. D'après la plupart des études (par exemple Velsin & Veslin, 1992), il y a la « prédominance d'un vécu négatif » pour ce qui touche à la note, tant du côté de l'élève que des enseignants, alors que la demande sociétale d'évaluations et de notes n'a jamais été aussi forte. Bref, l'école (et le monde du travail) génèrent une appréciation très négative de la note, alors qu'en dehors de ce contexte, cet outil peut se révéler utile, pratique et informatif.
Gwalchmei a écrit : « Les notes, très peu pour moi, surtout avec des injonctions lapidaires, type "en cours d'acquisition" ». Pour ce qui est des notes, chacun voit midi à sa porte. Je pense qu'il s'agit d'un outil parfois utile, parfois moins, parfois contre-productif. Quand il s'agit d'œuvres de divertissement, j'apprécie de le faire, parce que cela clarifie les choses. Pour moi, c'est structurant au sein du domaine concerné. Donc je trouve cela utile et donc j'aime bien. Mais c'est une relation à la notation qui m'est personnelle. Par contre, je m'y oppose systématiquement pour les individus et notamment pour l'évaluation des compétences.
Ce que tu écris sur l'acquisition me fait sourire (en ce sens que j'ai l'impression de voir un serpent qui se mord la queue). À l'origine, ce système d'évaluation par compétence avait justement été mis en place pour contourner l'aspect lapidaire de la note sèche et brutale, avec l'idée qu'une compétence est non acquise (je ne sais pas siffler), en cours de construction (je sifflote, mais un peu faux, et pas sur la durée), acquise (je sais siffler juste, longtemps). Cela permettait à l'élève de se situer, sans être écrasé par un classement justement. [Pour être plus précis, mais on quitte un peu le champ de la réponse, on cherchait à articuler les différents types de savoirs (l'agir social) aux spécificités de l'apprenant pour l'aider à se construire au long de ses appropriations ; sauf que l'on en est venu à valider les paliers acquisitionnels et non plus le suivi formatif différencié.] Au final, le fait de dire « cela ne va pas ; c'est bien, mais... ; ou c'est bien », relève exactement du même critère, dit autrement.
Pour finir, je rejoins à peu près complètement ce que dit grattepapier. Mon idée ici est de mettre ma façon d'évaluer en clair pour une meilleure communication des retours entre moi et les auteurs. C'est tout. On peut ensuite discuter de sa pertinence ou non.
Pour les prix, assez d'accord, mais je me dis qu'une récompense « meilleure première AVH » pourrait être stimulante.
Ne voulant pas disperser la discussion, je ne commenterai plus ici la pertinence des mini Yaz ou de celle des codes ^^.
Je reprends donc.
J'ai pris beaucoup de plaisir à participer à l'évaluation des mini Yaz. Je souhaite donc participer à celle des Yaz 2022. Mais écrire les retours fut particulièrement chronophage. Aussi, pour simplifier ma démarche des retours, tout en structurant mes avis, j'ai décidé de mettre en ligne ma façon – personnelle – d'apprécier une œuvre. Cela doit permettre à l'auteur de mieux considérer mon retour tout en m'évitant d'avoir à écrire telle ou telle précision. Le but est donc un gain de temps, une plus grande clarté et une meilleure transparence.
Cela permettait aussi, évidemment, de discuter de ma méthode, qui est bien sûr perfectible, tout en la comparant avec les façons de faire des autres membres qui peuvent dès lors se servir de ce sujet pour présenter, s'ils en ont une, leur façon d'évaluer une AVH.
À aucun moment je n'envisageais, ni n'envisage encore aujourd'hui, de faire de ce système, particulièrement lourd d'évaluation formative, celui auquel il faudrait se référer. Jamais ! Par contre, rien n'empêche celles et ceux qu'une telle méthode séduit, de se l'approprier à leur sauce.
Pour les catégories, il faudrait déjà éviter d'avoir, par exemple, 8 catégories (je dis n'importe quoi) face à 6 AVH en ligne.
Maintenant, décider quelles catégories seraient souhaitables n'est pas si simple. Bien souvent, c'est parce qu'une AVH possède un bon scénario, une idée originale, des règles innovantes, qu'elle accède à la première place du podium. Comment éviter le télescopage des catégories, tout comme la dilution du prix ? C'est pour cela que je pense qu'il faudrait y aller lentement, avec seulement au départ une seconde catégorie (révélation, espoir, premier texte) qui n'entre que peu en concurrence avec la meilleure, et voir comment cela se passe.
Thodur a écrit : « il faut juste demander aux votants un classement, sans demander le pourquoi du comment ». Je suis tout à fait d'accord. Mon système est pour les retours, entre auteurs et lecteurs.
« Je n'ai pas la prétention de pouvoir juger quelqu'un en affirmant qu'il a acquis ou pas telle ou telle notion ». En dehors du fait que nous jugeons tous, tout et tout le temps, deux remarques. On n'évalue personne. Juger encore moins. À titre personnel, je suis contre l'évaluation et la notation des individus, surtout dans le monde du travail, surtout à l'école. Par contre, on peut évaluer un travail en fonction de critères spécifiques. Ce sont ces critères qui détermineront le degré atteint. Si je fais une histoire avec un chevalier qui doit aller délivrer une princesse d'un dragon ou d'un vil sorcier, tout le monde criera au cliché. Des elfes dans les bois, des nains dans les montagnes... pfff ! Encore ! Des règles à la DF (yeux vers le ciel)... Bref, et c'est le second point, la culture littéraire, arborescente, et les goûts de chacun en terme de narration et de ton, suffisent bien souvent à évaluer un positionnement sur 4 degrés (mais on peut aussi le faire sur trois). On sait tous assez instinctivement si on aime ou non. Il peut y avoir des frontières plus délicates entre bien aimer et aimer beaucoup. C'est d'ailleurs ici qu'intervient le plus fortement la subjectivité. Ma façon de trouver une histoire originale et intéressante, ne sera pas la même que chez d'autres et engendrera des écarts, bienvenus, de notation.
« [...] mais en aucun cas être aussi péremptoire ».
Par essence, tout classement est péremptoire en ce sens qu'il est définitif et qu'il n'a plus vocation à changer. Il faut donc prendre ce système pour ce qu'il est : une façon d'affiner son appréciation en essayant d'être le plus juste possible entre toutes les AVH. Mais encore une fois, ce n'est que ma manière d'évaluer un texte (un texte, une série, un film, c'est-à-dire fondamentalement, une œuvre de divertissement, dans le sens noble du terme).
Je ne rentre pas dans les détails, mais la docimologie est une discipline qui peut être pratique. C'est comme tout, il faut savoir pourquoi on l'utilise, dans quel but et comment. Pas seulement l'école, mais tout le système éducatif au sein de l'environnement scolaire (les attentes de la société et les orientations politiques) ont fait d'une évaluation un critère de sélection dans une infrastructure compétitive. On ne parle pas du tout ici de la même chose. Le fait de mettre des notes, cela permet de visualiser le positionnement et les écarts. Ne pas en mettre revient au même, mais dans un flou qui n'en demeure pas moins décisif pour autant.
Toujours sans rentrer dans les détails, le problème de la note provient de sa perception, de sa représentation. D'après la plupart des études (par exemple Velsin & Veslin, 1992), il y a la « prédominance d'un vécu négatif » pour ce qui touche à la note, tant du côté de l'élève que des enseignants, alors que la demande sociétale d'évaluations et de notes n'a jamais été aussi forte. Bref, l'école (et le monde du travail) génèrent une appréciation très négative de la note, alors qu'en dehors de ce contexte, cet outil peut se révéler utile, pratique et informatif.
Gwalchmei a écrit : « Les notes, très peu pour moi, surtout avec des injonctions lapidaires, type "en cours d'acquisition" ». Pour ce qui est des notes, chacun voit midi à sa porte. Je pense qu'il s'agit d'un outil parfois utile, parfois moins, parfois contre-productif. Quand il s'agit d'œuvres de divertissement, j'apprécie de le faire, parce que cela clarifie les choses. Pour moi, c'est structurant au sein du domaine concerné. Donc je trouve cela utile et donc j'aime bien. Mais c'est une relation à la notation qui m'est personnelle. Par contre, je m'y oppose systématiquement pour les individus et notamment pour l'évaluation des compétences.
Ce que tu écris sur l'acquisition me fait sourire (en ce sens que j'ai l'impression de voir un serpent qui se mord la queue). À l'origine, ce système d'évaluation par compétence avait justement été mis en place pour contourner l'aspect lapidaire de la note sèche et brutale, avec l'idée qu'une compétence est non acquise (je ne sais pas siffler), en cours de construction (je sifflote, mais un peu faux, et pas sur la durée), acquise (je sais siffler juste, longtemps). Cela permettait à l'élève de se situer, sans être écrasé par un classement justement. [Pour être plus précis, mais on quitte un peu le champ de la réponse, on cherchait à articuler les différents types de savoirs (l'agir social) aux spécificités de l'apprenant pour l'aider à se construire au long de ses appropriations ; sauf que l'on en est venu à valider les paliers acquisitionnels et non plus le suivi formatif différencié.] Au final, le fait de dire « cela ne va pas ; c'est bien, mais... ; ou c'est bien », relève exactement du même critère, dit autrement.
Pour finir, je rejoins à peu près complètement ce que dit grattepapier. Mon idée ici est de mettre ma façon d'évaluer en clair pour une meilleure communication des retours entre moi et les auteurs. C'est tout. On peut ensuite discuter de sa pertinence ou non.
Pour les prix, assez d'accord, mais je me dis qu'une récompense « meilleure première AVH » pourrait être stimulante.
Ne voulant pas disperser la discussion, je ne commenterai plus ici la pertinence des mini Yaz ou de celle des codes ^^.
Goburlicheur de chrastymèles