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Version complète : Évaluation des AVH
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Les Yaz 2022 ont déjà commencé et plusieurs AVH, dont certaines volumineuses, sont en lice.

J'aimerai avoir le temps de les lire à tête reposée et de faire des retours conséquents, et si possible, utiles pour l'auteur, l'autrice. Mais les mini Yaz m'ont rappelé, si besoin était, que ces appréciations sont hautement chronophages et qu'avec la reprise du travail en septembre, il ne me sera plus loisible d'y consacrer l'énergie que cela nécessiterait.

Aussi mes retours seront-ils bien plus brefs, mais s'appuieront néanmoins sur une méthode d'évaluation, car, contrairement à ce que d'aucuns pensent parfois, j'estime qu'il est tout à fait possible, une fois le domaine, les enjeux, les attentes et les objectifs délimités, d'apprécier objectivement une œuvre. Tout comme, d'une manière générale, on peut ne pas apprécier un livre ou un auteur, mais en reconnaître les indéniables qualités littéraires.

J'use, pour ce faire, de 7 critères d’appréciation. Six d'entre-eux sont notés de 0 à 3, ce qui représente leur degré d'acquisition. Non acquis = 0 ; Insuffisamment acquis = 1 ; En cours d'acquisition = 2 ; et Acquis = 3.
Les 7 critères sont les suivants : l'écriture/le style, l'ambiance, les personnages, le scénario/l'originalité, la mécanique du jeu/le divertissement et la ludicité.
Le dernier critère, l’appréciation personnelle, est noté de 0 à 2, mais avec la possibilité de mettre des demi-points. C'est donc une appréciation sur 5. L'ensemble me permet d'avoir une note sur 20.

Cette notation de non acquis à acquis ne sort pas toute faite du chapeau. Elle provient de considérations pédagogiques dont l’objectif est de faire disparaître (ou reculer) la notation classique. C’est un système d’évaluation par compétence permettant d’indiquer si celle-ci est acquise ou non (et parfois il n’y a que trois degrés), utilisé dans le milieu scolaire. C’est, de manière un peu ironique, cette évaluation sans note qui permettra de dégager une note finale, sur 20, comme au bon vieux temps.

Il existe donc 7 critères qui seront ainsi successivement évalués. Bien que cela semble aller de soi, pour être le plus objectif possible, ces critères doivent être définis au sein d'un ensemble structurant l'évaluation.
Le domaine est évidemment celui de la littérature arborescente, mais non professionnelle. Alors déjà, ce premier point pourrait poser problème. Que veut dire professionnel ? Qu'entendons-nous par professionnel ? Je n'entrerai pas dans une approche notionnelle. Seule compte en fait l'idée que tout le monde peut participer, que tout le monde est auteur/autrice, lecteur/lectrice. Ce qui suppose, évidemment, qu'il y aura des textes (j'utilise ce vocable dans le sens d'objet littéraire, cela pourrait donc inclure des BD, ou tout type de support arborescent) plus maladroits que d'autres, les auteurs pouvant être très jeunes, pouvant s'essayer pour la première fois à la rédaction d'une histoire, ou chercher à mettre en avant le jeu et le divertissement sur la qualité littéraire. Cela veut dire qu'on (je) évalue ici entre-nous, généreusement, d'une manière un peu plus souple et indulgente que s'il s'était agi d'un texte payant publié contre rémunération par une maison d'édition dans l'espace publique.

L'enjeu est assez simple : décerner un prix. Cela suppose un classement. Je n'estime pas – mais c'est mon opinion personnelle – que nous sélectionnons la meilleure AVH, mais celle dont l'ensemble des qualités intrinsèques a réussi à séduire la majorité du moment. Ce serait donc un prix d'estime qui récompense le travail, la qualité et les attentes des lecteurs. Et c'est ainsi que j'évalue. Je ne cherche pas à dire laquelle est la meilleure, mais celle qui objectivement mérite le plus, au regard des critères, ce prix d'estime, de considération, qui est ainsi décerné, sans méjuger de la valeur des autres travaux.

Pour finir, les attentes – mes attentes, devrais-je dire – sont celles délimitées par mes 7 critères précédemment évoqués, bien que la qualité littéraire et le divertissement soient pour moi ceux qui prédominent. Il est temps d'y jeter un œil.


1• L'écriture/le style : un style est considéré comme acquis (3) lorsque non seulement la syntaxe est bonne et fluide, mais lorsqu'il parvient à nous immerger sans difficulté dans l'univers que l'auteur nous propose. Je note donc à la fois la correction du style (absence d'erreurs grossières) et son efficacité (capacité à être immersif) ; et non sa qualité intrinsèque, ce qui reviendrait à prendre Proust, Sagan, Malraux ou Nabokov pour mètre étalon, ce qui serait un peu dur pour tout le monde.

2• L'ambiance : c'est la manière dont le contexte et l'atmosphère générale du récit sont non seulement retranscrits, mais éprouvés, ce qui peut passer par la forme, comme par le fond. Il faut ressentir cet environnement – avoir peur, être dérouté, excité, etc. – mais aussi pouvoir se l'imaginer, le visualiser. Bref, être happé par l'histoire, ne plus pouvoir la lâcher, tout en en ayant des représentations claires et précises de ce que l'auteur met en scène.

3• Les personnages : ce critère prend en compte la psychologie des personnages, leur construction, leur évolution, mais aussi la manière dont l'auteur parvient à les croquer, à retranscrire leurs interactions, à les faire dialoguer, et éventuellement à étendre ce dialogue avec le lecteur. Les personnages existent-ils, nous sont-ils crédibles, évitent-ils le cliché, le stéréotype ? Ce sera bien souvent au travers de leurs motivations et de leurs agissements que nous pourrons nous représenter les figures marquantes du récit et ainsi déterminer s'ils sont correctement construits ou non.

4• Le scénario/l'originalité : c'est pour moi davantage la manière dont l'histoire est ficelée que l'originalité absolue qui importe. Rien, ou à peu près, aujourd'hui, n'est vraiment original. Ce sont surtout la contextualisation et la perspective utilisée qui donneront du relief à l'histoire. Un bon récit possède un objectif, un début, un milieu et une fin. Chaque élément est tout aussi important que les autres, et ils doivent se développer, s'agencer vers le dénouement prévu par l'auteur. L'originalité peut néanmoins provenir d'un concept, comme d'une perspective nouvelle sur une idée connue. La cohérence de l'ensemble demeure essentielle. Il faudrait ici aborder la notion d'univers, mais elle me conduirait à des développements bien trop longs. Disons simplement que j'en tiens compte principalement ici.

5• La mécanique du jeu/le divertissement : ce sont d'abord les règles, comment celles-ci sont présentées, si elles sont compréhensibles, jouables, efficaces – c'est-à-dire non seulement si elles permettent la résolution de l'action de manière satisfaisante, mais si elles sont également adaptées à l'univers qu'elles simulent. Peu importe qu'elles soient simples ou compliqués, c'est l'efficacité en cours de jeu (la jouabilité) et leur capacité à simuler le réel (ou plutôt à en rendre compte) qui prévaudront.
Cela pose évidemment un soucis pour les textes sans règles apparentes. Je tiens compte alors de la structure, de l'agencement du texte et donc de la manière dont on joue avec le texte et dont il nous divertit. C'est sa capacité à nous amuser, à nous faire passer un bon moment, à jouer sans règles en avançant à travers les sections, qui sera dans ce cas-là évalué.

6• La ludicité : ce néologisme traduit la rencontre de l'histoire vécue avec le jeu proposé. C'est bien souvent lui qui détermine la difficulté du livre-jeu. Ici, il est nécessaire de parvenir à un équilibre – pas toujours évident à réaliser – entre narration (linéarité) et jeu (choix/options du joueur). Ce qui importe, ce n'est pas la préférence de l'auteur pour tel ou tel aspect de la ludicité : hasard ou non, un seul chemin ou plusieurs, avec ou sans condition (code, énigme...), mais que la ludicité soit bien prise en compte dans le jeu proposé pour que les orientations de l'auteur ne pénalisent pas le plaisir de jouer. Une faible ludicité indique une histoire très linéaire ou un livre peu jouable (punitif) ou sans jeu (peu importe nos choix). C'est donc le critère le plus difficile à cerner puisqu'il naît de la rencontre de la mécanique et de l'écriture, ces deux aspects se nourrissant l'un l'autre pour parvenir à l'essence même de ce que nous évaluons, l'arborescence interactive.

7• L'avis personnel : ce dernier critère est purement subjectif et correspond aux petites satisfactions ou déceptions au cours du récit. Il s'attachera donc à prendre en compte certains aspects délaissés – et éminemment personnels – de ma relation avec l'aventure : agacement ou joie, illustrations, références, soins apporté à l'orthotypographie, thème abordé, effort particulier, etc.


Il va de soi que même avec ce système, je n'échapperai pas complètement à la subjectivité. J'aime certains types de règles, je préfère certaines histoires à d'autres, j'ai ma conception du cliché, etc. Mais comme c'est assez encadré et que j'en suis conscient, cela devrait me permettre de minimiser la chose pour obtenir une note finale crédible et la plus neutre possible.

Évidemment, ce système d'évaluation m'est propre. Il ne se veut ni ne se prétend meilleur ou pire que d'autres. Bien souvent, une évaluation à l'instinct en se frottant le menton aboutira au même résultat. Mais c'est ce système qui me permet de structurer mes avis et de réguler une subjectivité parfois un peu dure (toutes mes notes instinctives sont systématiquement réévaluées à la hausse avec cette méthode). C'est ainsi que dans mes futurs et probables retours pour les Yaz, je ne reviendrai pas sur ceci, me contentant de donner un avis général – un gain de temps pour moi – ce qui, je l'espère, conviendra aux auteurs et autrices.


P.S. : le sujet s'intitulant Évaluation des AVH, et comme je n'ai pas trouvé un sujet approchant sur le site, il va de soi que celles et ceux qui souhaitent présenter leur méthode sont les bienvenus.
Pour ma part, je fonctionne plus à l'instinct, au coup de coeur. En général, sans être prétentieux, je sais plus ou moins si une AVH va me plaire au bout d'une dizaine de paragraphes. Bien qu'indifférent ou allergique à certains univers ou genres, je peux quand-même aimer, je reste objectif. Je ne suis pas vraiment fan de la SF par exemple, pas du tout du Post-Apocalyptique ou du Cyberpunk mais certaines AVH dans ces genres et univers m'ont plu.

Après (et là, on atteint le coeur du problème pour moi), sur quels critères évaluer une AVH ? Le "problème" justement, c'est que nous n'avons pas tous (et heureusement) les mêmes critères, nous ne cherchons pas tous la même chose en lisant une AVH ou un LDVH, même si certain(e)s font consensus. 
C'est pourquoi je remets sur le tapis mon opinion sur les YAZ, opinion déjà exprimée par ailleurs : pour moi, il devrait y avoir plusieurs catégories et chacune devrait avoir son prix, un peu comme aux Oscars. Le YAZ du meilleur univers, le YAZ du meilleur scénario, celui du meilleur système de règles, des meilleurs PNJ... et bien sûr, le YAZ de la meilleur AVH quand-même. Bien entendu, il faudrait veiller à ne pas se retrouver avec une liste de catégories débiles du genre le YAZ du meilleur coucher de soleil décrit ou du plus bel objet trouvé...
Mais pour moi, un tel système serait plus égalitaire quelque part, il donnerait sa chance à plus de monde : un auteur faible sur un point mais talentueux sur un autre aurait ainsi une chance de voir son travail récompensé. Et cela correspondrait mieux à la question posée, à savoir évaluer une AVH, car on prendrait plusieurs paramètres en compte.

Pour les mini-YAZ, j'en ai déjà parlé aussi et je mets les pieds dans le plat : je n'aime pas du tout.
En tant qu'auteur de pavés de 450 paragraphes qui se "décarcasse" pour créer des univers, des PNJ, plusieurs itinéraires et choix, pour créer de toutes pièces une histoire conséquente, un scénario attrayant, je n'aime pas les mini-YAZ. Je ne dis pas que c'est facile, moi-même, écrire une AVH de 50 paragraphes, je peux pas. Mais ça reste pour moi quand-même la solution de facilité : étant donné ce format réduit, on doit faire au plus court, au plus simple, avec des règles simples, rapides et finalement peu de choix, une faible re-jouabilité puisqu'il y a peu de paragraphes. Et, même si encore une fois, je ne dénigre pas le travail accompli, je trouve ça moins méritoire quelque part que d'écrire une grande AVH de 450 paragraphes, plus riche, plus variée, plus recherchée et plus complexe. 

Après, ce n'est que mon ressenti personnel et j'accepte bien sûr la contradiction.
Noter avec un système aussi complet va forcément réduire le nombre de votants, parce que certains ne voudront pas se plier en plus à une contrainte du système de notation.

Il est intéressant, mais je pense qu'il faudrait alors un "jury de professionnels" pour l'appliquer. Il y aurait disons 10 membres du jury, qui s'engageraient à tout lire et à tout classer selon les critères définis (et même à faire des retours très détaillés). On éviterait pas mal de subjectivité. Mais on perdrait autant en convivialité. Pour moi c'est insoluble.

Pour les mini-Yaz à mon avis tu te fourvoies complètement mon cher VS. On devrait te donner des baffes et te demander de lire les 3 avh primées de cette année! Wink
C'est seulement après que tu aurais le droit d'avancer de tels propos. Mais pour moi tu es complètement à côté de la plaque quand tu affirmes qu'il y a peu de choix et une faible rejouabilité. Oui c'est le cas pour certaines, forcément. Mais ce n'est pas une généralité! De même, ce n'est pas parce qu'une AVH fait 450 paragraphes qu'elle sera forcément plus riche, variée, recherchée et complexe.

La qualité d'une intrigue n'a rien à voir avec le nombre de sections. Elle a à voir avec le talent de celui qui l'a rédigée.

Tu te contredis en disant d'un côté que c'est la solution de facilité et de l'autre que tu ne pourrais pas écrire une aventure en 50. Je vais te rétorquer malicieusement que si tu peux en écrire des longues et pas des courtes, c'est que la difficulté est bien du côté des AVH courtes. De là à en déduire que la "solution de facilité" est pour les AVH longues, il n'y a qu'un pas qui se franchit aisément  Tongue

Si tu n'arrives pas à écrire des AVH courtes, alors tu n'as pas vraiment le droit de dénigrer ceux qui le fond. Écris-en une d'abord, et ensuite tu sera légitime pour prendre de haut les courts récits. Mais pas avant.

Dire que c'est moins méritoire... fallait vraiment oser, bravo pour le jugement de valeur!  Eek ! 

Des baffes, moi je vous le dis...
Mon but n'était pas d'offenser ou de dénigrer qui que ce soit. Encore moins de prendre de haut. J'exprime un ressenti.

Je ne nie pas qu'écrire une mini-AVH soit difficile.
Mais je pense (et j'admets tout à fait pouvoir me tromper) que par sa nature même (son nombre de paragraphes réduit), elle reste plus "simple" à écrire sur certains points.
- Je pense qu'elle oblige à une re-jouabilité assez faible. Pour une forte re-jouabilité, il faut de nombreux itinéraires, de nombreux choix, de nombreuses rencontres, de nombreuses idées pour l'auteur et donc de nombreux paragraphes.
- Je pense qu'elle offre un univers et des PNJ limités. Si on veut des PNJ qui évoluent, qui se dévoilent au fil de l'histoire, de même un univers que l'on découvre progressivement, il faut de nombreux paragraphes (ou alors des paragraphes à rallonge et là, c'est du roman).
- Je pense que l'histoire est forcément réduite également pour les mêmes raisons.
- Pour les règles, je suis moins sûr. Néanmoins, je pense également que des règles complexes impliquent aussi de nombreux paragraphes. Prenons l'exemple de l'arc : si vous avez un arc et désirez vous en servir... Et une fois là, on peut s'attendre à un test de tir, donc deux paragraphes de plus, si on touche la cible ou si on la rate. Rien qu'avec ça, ça fait trois paragraphes.

Pour moi, c'est mathématique.
On ne peut pas proposer l'univers de Cyclades, du Magnamund ou de la Cité des Voleurs en 50 paragraphes. C'est ce que je voulais dire en disant que les auteurs de pavés de 450/500 paragraphes ont "plus de boulot". Je me souviens de l'AVH de SF de Sombrecoeur avec ses 600 paragraphes de mémoire, riche en rebondissements, en personnages, en péripéties, où on pouvait être un homme ou une femme... Désolé, mais une telle AVH pour moi implique plus de travail, de manière différente, qu'une AVH de 50 paragraphes.

Enfin, côté lecteur, le prétexte : " Oh putain, 500 paragraphes... C'est trop long, je laisse tomber " et " Ah, 50 paragraphes, ça va, c'est court, je vais la lire ", ben oui, c'est la solution de facilité.
Au lieu de penser que c'est peut-être ceci ou peut-être cela, tu devrais simplement en lire quelques unes! Ainsi tu sauras complètement de quoi tu parles.

"Implique plus de travail/de boulot": je peux dire que de manière générale (cf. OULIPO) se mettre une contrainte de rédaction s'est se mettre un obstacle volontairement, et cela nécessite de réfléchir à comment le surmonter. Ça fait réfléchir différemment, pas moins réfléchir! Moins de place, c'est trouver quelles manières de rédiger sont les plus percutantes, c'est trouver la mécanique qui ne va pas le faire ronronner dans sa lecture/son jeu (comme réduire le truc de l'arc en une seule section, peut-être avec un code ou autre, que sais-je...) et je l'avais déjà dit il me semble c'est un exercice très utile pour revenir ensuite à une grosse AVH. Car en ayant travaillé à affuter notre propre style, on va à l'essentiel et du coup on évite le risque "d'avoir des longueurs" dans une AVH qui offre plus de texte à lire.

Si c'est plus de quantité texte à écrire oui, il y en a plus. Mais si ce texte est plus simple à écrire car on n'a pas de contrainte de longueur, alors on va écrire plus rapidement que si on devait réfléchir à comment condenser. Donc au final, je ne sais pas s'il y a vraiment moins de boulot! D'un côté tu as beaucoup de texte, mais ce texte se couche plus vite et plus facilement sur le papier. De l'autre, tu sais que tu as moins à écrire, mais tu vas prendre plus de temps de réflexion pour savoir quoi garder et quoi supprimer, donc un rythme d'écriture bien plus lent. Avec plein de reprises aussi car tu ne pourras pas raccrocher deux passages en faisant une transition avec un ou deux paragraphes en plus. Non, il faudra revoir la fin du premier passage et le début du second, et faire en sorte que cela fonctionne sans rien rajouter. Pas simple, c'est donc du boulot!

Pour le lecteur je suis d'accord, la taille d'une avh est un critère. Mais ce n'est pas le seul. Il y a aussi le thème. Si le thème parle à quelqu'un il lira l'AVH sans même regarder sa taille.
Qui te dit que je n'en ai pas lues ?
Ne serait-ce que Iria la cimmérienne, La nuit des maraudeurs ou encore De l'orge académique... 
J'ai même posté des feedbacks à propos de celles-là.
pour voter, je fais comme toi, Astre*, je donne une note sur 20, somme des sous-notes allouées à différents critères
comme nous votons pour des livres-jeu, ces notes concernent le livre (donc le style, l'orthographe/grammaire/conjugaison, le corps du texte, etc) et le jeu (donc la jouabilité, les règles, l'histoire, l'immersion, etc)
ça m'est nécessaire pour bien jauger chaque œuvre, bien que, comme tu le soulignes justement, Voyageur, ce système fait une moyenne, les points forts d'une aventure sont effacés par ses points faibles
écrire une mini- me semble beaucoup plus dur qu'écrire une AVH de 400 sections, à cause, justement, du format court contraint (très dur pour moi) et, dans le même sens, il m'a semblé plus dur de "noter" des mini- par rapport à de plus grosses AVH avec ce système
qui n'est donc pas le meilleur, tout au plus le moins subjectif
@ Voyageur Solitaire : je suis entièrement d'accord sur la volatilité des critères. J'ai passé beaucoup de temps ici et sur la Taverne à lire et à regarder les critères de chacun afin de petit à petit, par décantation, laisser émerger les grandes catégories qui ratissent le plus large possible, tout en s'accordant à mes propres orientations. Mais évidemment, cela ne pourra jamais s'accorder à tout le monde.

Pour ce qui est des catégories de prix, il faudrait bien plus de AVH en compétition. Les Oscars, c'est plus de 50 films. Par tranche de 10, on pourrait éventuellement remettre un autre prix (donc à partir de 11 AVH, 21 AVH...). Celui qui me parait le plus intéressant, ce serait le prix Découverte/Espoir. Mais diluer les prix dans une sarabande d'intitulés me semble contre-productif, surtout si on a 6 prix pour 12 AVH. Essayons déjà de consolider ce qui existe, tout en tentant une ou deux petites innovations.

Tu trouves les nouvelles nulles ? Les courts-métrages pour les feignasses ? Faire court est bien souvent plus difficile et plus astreignant que faire long. Faire long, c'est facile. On a toute la place que l'on veut, on développe en fonction de ses envies, de ses idées... Il y a une triple exigence dans le mini Yaz, de section, de thème et de durée pour la réaliser. Écrire avec ces limites est probablement plus difficile que de faire une longue AVH, sauf sur un point, gérer le temps, plus ardu sur une longue AVH où la démotivation peut venir mettre son grain de sel. Lorsque tu regardes Carac, tu verras que ces règles sont plus difficiles que les DF. Bref, ce n'est pas le même exercice et c'est donc méritoire autrement.
De fait, la différence réside, me semble-t-il, dans l'aura. L'aura d'un Goncourt résonne davantage que celui de La nouvelle littéraire, la Palme d'or du meilleur film, bien plus que celle du court-métrage. Et il devrait en aller de même pour les Yaz.


@ Tholdur : hop, hop, hop, il n'est évidemment pas question de faire de mon système, un système, ou le système. J'expliquais juste comment j'évaluais. Il n'a jamais été envisagé – cela ne m'était même pas venu à l'esprit – de proposer cette méthode pour tout le monde. C'est non souhaitable et de tout façon impossible. Chacun évalue comme il veut et c'est très bien ainsi.
J'avais évoqué le système de jury, mais manifestement, on n'en est pas là, si tant est que l'on y vienne un jour. C'est donc ma manière à moi de voter. Libre à qui le souhaite de la reprendre. Mais en aucun cas, au grand jamais, je n'aurai le début d'une velléité de ne serait-ce que suggérer de recommander.

La notion de facilité est à mon avis une erreur : on parle ici de confort. Ensuite, rappelons que les mini AVH sont avant tout une porte d'entrée pour les nouveaux lecteurs. Je m'y suis remis vers 2016 et c'est bien vers les AVH courtes, avec une ou deux exceptions, que je me suis d'abord tourné. Cela m'a remis le pied à l'étrier.

@ Steflip : tiens, Astre*, on ne me l'avait jamais faite, celle-là. J'aime bien ^^. Pour la moyenne, c'est pour cela qu'il y a l'avis personnel, pouvant modérer la note de 10 %. Je ne pense pas qu'il y ait de bon système. Si on passe du temps à réfléchir dessus, au mieux pourrons-nous trouver un système : le moins mauvais ou le moins bancal.
Je vais prendre ton argument par l'autre sens.

Faire long, c'est difficile :
- Il faut trouver des idées, imaginer des lieux, des personnages, des itinéraires et, pour chaque, les péripéties qui vont avec.
- Il faut équilibrer tous ces passages, éviter que certains soient trop faciles et d'autres trop compliqués.
- Il faut de même équilibrer les combats, les pertes et les gains d'endurance/points de vie, les recours à certaines capacités, compétences ou objets.
- Il faut maintenir l'intérêt du lecteur tout au long de l'histoire.
- Il faut lui donner envie de rejouer, de découvrir ce qu'il n'a pas trouvé, rencontré, découvert.
- Si tu crées ton univers, il faut qu'il soit crédible, cohérent, attrayant et pareil pour les personnages.
- Si tu utilises un univers déjà existant, il faut lui rester fidèle tout en apportant ta vision, ta signature.
- Il ne faut pas t'emmêler les pinceaux dans ton arborescence, avec les chemins et péripéties qui se croisent, se retrouvent...
Pour les mini-AVH je n'ai rien lu d'aussi récent. Mais je me souviens d'anciennes comme Prisme qui, si on aime le thème, est des plus captivante. Et elle a demandé un boulot de dingue.

Il n'est pas question d'opposer les mini AVH et AVH. Tu penses que les mini-AVH (à cause de terme mini et son coté péjoratif?) son un ton en dessous des autres. Mais non. Et je défendrai tout autant les AVH longues face à quelqu'un qui ne jurerai que par les mini-AVH, pour lui démonter qu'il a tord de ne pas aller vers les AVH longues. Chaque genre a ses côté difficiles et ses côtés faciles. Tu ne regardes que du côté difficile des AVH, en montrant que pour les mini-AVH c'est bien plus simple en comparaison. Mais tu oublies de regarder le côté difficile des mini-AVH.

- Il faut trouver des idées, imaginer des lieux, des personnages, des itinéraires et, pour chaque, les péripéties qui vont avec.
C'est aussi vrai dans une mini-AVH, et le côté difficile c'est qu'il faudra rejeter beaucoup d'idées par la contrainte du manque de place alors que pour une AV normale tu auras toujours la place nécessaire. Tu pourras même développer au lieu de réduire. La vie est belle pour les rédacteurs d'AVH Wink
- Il faut équilibrer tous ces passages, éviter que certains soient trop faciles et d'autres trop compliqués.
Idem mini-AVH. Cela me semble encore plus délicat car il y aura moins de passages, et donc un déséquilibre sera encore plus flagrant que s'il y a plus de possibilités offertes au lecteur.
- Il faut de même équilibrer les combats, les pertes et les gains d'endurance/points de vie, les recours à certaines capacités, compétences ou objets.
Oui c'est un des intérêts des AVH, les compétences. Les mini-AVH ne peuvent pas aller aussi loin! Pour l'équilibrage c'est un peu plus compliqué, mais un des moyens simples c'est de proposer des nœuds où les personnages récupèrent leur santé ou quasiment. En gros ça revient à mettre à zéro, et faire comme si on avait plusieurs morceaux de 50 sections qu'il faut traverser "en vie".
- Il faut maintenir l'intérêt du lecteur tout au long de l'histoire.
Je pense que si ton style est bon, tu ne perdra pas l'attention même avec 1000 sections. Et si ton style est mauvais, tu ne pourras pas te réfugier sous les 50 sections pour que "ça passe". Tu perdra ton lecteur dès les premiers paragraphes, que ton récit fasse 50 ou 500 sections.
- Il faut lui donner envie de rejouer, de découvrir ce qu'il n'a pas trouvé, rencontré, découvert.
Il a plusieurs fins (et quand je dis plusieurs ce n'est pas simplement 2 ou 3) dans de nombreuses mini-AVH. On ne va pas rejouer 15 fois une mini-AVH, mais en même temps personne ne rejoue 15 fois une AVH.
- Si tu crées ton univers, il faut qu'il soit crédible, cohérent, attrayant et pareil pour les personnages.
Ca vaut pour tout récit: avh, mini-AVH, roman, nouvelle...
- Si tu utilises un univers déjà existant, il faut lui rester fidèle tout en apportant ta vision, ta signature.
Gwalchmei a récemment repris un projet de mini-AVJ un JDR. Si il n'a pas sa signature propre, aucun auteur n'a de signature. Ca me fait penser que sa mini-AVH dans créatures de Titans peut se jouer à deux. A peine plus longue que les 50 sections il me semble.
- Il ne faut pas t'emmêler les pinceaux dans ton arborescence, avec les chemins et péripéties qui se croisent, se retrouvent...
Cela fait partie des éléments où c'est plus compliqué... en général! Parce que pour "prisme", je n'aurai pas aimé faire la relecture pour vérifier que tout s'emboîtait correctement.
Tu perdras ton lecteur dès les premiers paragraphes, que ton récit fasse 50 ou 500 sections.

Là, je dirais oui et non : pour une AVH longue, tu peux écrire quelque chose de captivant au début et perdre le souffle, l'inspiration, en cours de route (ce qui peut arriver, c'est pas évident de maintenir l'intérêt du lecteur sur 450/500 paragraphes). Alors qu'avec 50 paragraphes, maintenir l'intérêt du lecteur me paraît plus facile. Si tu t'essouffles à la moitié, si le lecteur se lasse à la moitié, ça se ressent bien sûr mais moins à 25 paragraphes qu'à 250... 
Sur une mini-AVH, le lecteur se dira que bon, c'est pas grave, c'est bientôt fini. Alors que sur une AVH longue, il se dira que si c'est pour se faire encore chier sur 250 paragraphes, il préfèrera laisser tomber.
Plus l'AVH a écrire est longue et plus il y a de chance d'avoir des pannes d'inspiration. C'est un désavantage tant qu'il y a une notion de délai à respecter derrière. Sinon peu importe.

Dans l'ensemble je pense qu'un auteur n'aura pas trop de trous d'air dans sa rédaction puisqu'il a son style propre. On pourra dire que ses dialogues sont "faibles" par exemple, mais cela vaudra pour tous les dialogues de l'AVH. On pourra déplorer le côté trop linéaire du début par rapport à une fin ouverte (question de rejouabilité), mais si en même temps on reconnait que les péripéties de ce passage linéaire sont intéressantes, ce sera uniquement le fait d'un choix de structure - qui pourra être assumé à 100% par l'auteur - et pas le fait d'une qualité moindre de sa plume.

Si un auteur propose des passages inégaux, je pense que ce sera surtout le cas d'un débutant, qui aura par exemple fait l'erreur de mettre un bon vieux labyrinthe avec des choix droite gauche sans indice en plein cœur de son AVH. Des auteurs plus chevronnés ne devraient pas faire ce genre d'erreur.
Une AVH de 50 paragraphes pour les Yaz, c'est comme faire un JV pour la Game Jam. Tu auras jamais le temps de faire un triple A, mais malgré la contrainte et les limitations, il y a toujours des petites pépites. Et puis ça arrive même si c'est rare (je n'ai qu'un exemple en tête.) que sorte une version "jeu complet" après un succès à la Game Jam.

J'imagine très bien un auteur qui gagne au Yaz, faire d'autres aventures ou développer son univers. Être reconnu pour son talent, ça motive à continuer. Avec plus de paragraphe, il n'aurait peut-être pas participé au Yaz, donc pas de motivation et pas de nouvelles créations pour cet auteur.
Ayant à la fois écrit des mini-AVH et des très longues, je ne peux qu'abonder dans le sens de VS. C'est pour moi plus difficile d'écrire une AVH longue, surtout que j'aime bien les AVH non linéaires. Ecrire un OTP à la Ian Livingstone sur 400 paragraphes, ce n'est pas si compliqué vu que finalement il y a très peu de chemins qui se recoupent et que tu scies toutes les branches qui ne mènent pas à LA victoire.
Quand j'écris une AVH plus longue, je n'entrevois pas vraiment la fin quand je me lance dedans. Du coup je fais souvent 200 paragraphes de plus que prévu... sur une AVH courte j'ai déjà une structure à peu près complète dans la tête au moment de démarrer. C'est aussi plus facile de gérer une unité de style sur une courte période pour moi.
Maintenant, c'est vrai que la mini-AVH a ses contraintes propres qui sont tout à fait excitantes. je suis en train de finaliser l'épisode 2 de la Vierge des Vents et je me prends bien la tête pour faire tenir tout ce que je veux en moins de 70 paragraphes. A force à imaginer des choses et à prendre des sentiers qu'on n'avait pas vus, du point de vue créatif je trouve ça très riche. Mais dire que c'est autant de boulot ou moins facile qu'une AVH de 600 paragraphes, non, certainement pas.
Pour l'équilibrage oui c'est effectivement la structure qui prévaut. Équilibrer une AVH longue non linéaire c'est un boulot de dingue car cela prend forcément plus de temps pour tout bien prendre en compte. Pour la difficulté supérieure je reste circonspect. Oui c'est plus compliqué, un peu comme jongler avec 5 massues est plus compliqué que jongler avec 3. Mais le processus reste malgré tout identique. Une fois qu'on sait faire (équilibrer), c'est surtout l'ampleur de le tâche qui prédomine pour donner au final plus de boulot, que la difficulté en tant que telle de la tâche.

Donc oui c'est plus difficile (mais pas énormément plus difficile). Mais c'est surtout beaucoup plus long que ce n'est plus difficile.

Faire en sorte que tous les chemins se recoupent bien, que "toutes les pièces du puzzle s'assemblent parfaitement", c'est la même chose. On va passer plus de temps car il y aura plus de paramètres à prendre en compte. Avoir ou non rencontré untel, être passé ou non par la forêt, avoir récupéré ou non l'objet magique... Là aussi ce sera surtout plus long que difficile. Car la méthode "d'assemblage" restera la même.
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