23/05/2021, 21:35
vendredi 21 avril, soit 5 jours après la session précédente
Cette fois, nous n'avons eu le temps de ne jouer qu'une seule mission.
J'ai laissé tombé l'enregistrement audio par appli de smartphone, et j'utilise à présent OSB pour capturer une vidéo de la partie.
Je ne vous mets pas cette vidéo dans ce message parce que 1)elle est super lourde 2)j'ai aucun logiciel de montage pour l'éditer 3)l'enregistrement a été coupé avant la fin parce qu'il n'y avait plus assez de mémoire sur la participation de disque dur utilisé pour l'enregistrement. J'en utiliserai une plus grande pour les prochains enregistrements.
Tant pis, ça me facilitera au moins ce résumé.
Il faudra juste que je me souvienne comment ça a fini après la coupure de l'enregistrement (pas évident quasiment un mois après...)
Nous retournons à Tanglewood, soit toujours la même maison que le tutoriel et notre deuxième mission -celle où nous sommes restés planqués dans nos placards pendant 10 minutes.
Ressuscité pour la troisième fois, Jehan commence de bonne humeur, s'amusant à me mettre le faisceau de lumière de sa lampe torche dans les yeux.
Car c'est la nouveauté de cette session : j'ai enfin compris comment on prenait des objets. J'ai donc pris la lampe supplémentaire que j'ai achetée, de sorte que, pour une fois, nous en avons une chacun. C'est beaucoup plus pratique pour explorer ! Parce qu'à la lampe à UV, il faut avouer qu'on ne voit pas grand chose.
Contrairement à la mission précédente où Jehan avait acheté du sel, il n'a rien emporté avec lui cette fois-ci, de sorte que s'il meurt une quatrième fois, nous ne perdrons aucun équipement.
Raison de plus pour que ce soit moi qui survive si l'un de nous devait être tué.
Je prends le pistolet-thermomètre (également un objet que j'ai acheté) et Jehan le détecteur de champ électro-magnétique, et c'est reparti pour la maison de Tanglewood.
Et ça commence très fort. À peine sommes-nous entrés que le détecteur EMF sonne. Au moment où il s'arrête de sonner, une porte de placard s'ouvre - c'était sûrement cette interaction fantomatique que l'appareil a détecté.
"EMF à 5 ! annonce Jehan.
-À 5 ? Déjà ?
-Déjà à 5."
Je songe à prendre une photo de son appareil indiquant le niveau 5, mais je me rappelle que c'est la caméra vidéo que je tiens en main, et pas l'appareil photo.
J'observe qu'une des portes sur notre gauche s'est entrouverte, la deuxième étant toujours fermée.
"Ah, il a ouvert cette porte."
Jehan ne m'écoute pas, il pointe l'appareil vers une petite photo de famille dans un joli cadre en bois, monté sur un petit meuble du couloir (accessoirement, le placard entrouvert est juste derrière).
"Regarde, ça vient de là ! m'interrompt-il. Tu vois ces photos là ? Quand je pointe le détecteur sur cette photo, j'ai un niveau EMF."
-Regarde, là, il y a la porte entrouverte. Regarde la porte. Est-ce que tu détectes quelque chose sur la porte ?"
Au lieu de passer la porte au détecteur, Jehan la pousse et entre dans la pièce. Nous découvrons une petite salle de bain, avec une baignoire. Jehan passe le détecteur sur la face de la porte qui est à l'intérieur de la salle de bain.
"Tu penses que ça vient de la salle de bain ou de cette petite entrée là ?
-Non, c'est vraiment ce couloir. Dans la salle de bain je détecte rien, et quand je ressors ça resonne. J'ai vraiment l'impression... C'est peut-être la porte qui est LÀ."
Jehan, ressorti de la salle de bain, passe dans la deuxième porte sur ma gauche, celle qui était encore fermée. De mon côté, je reste dans le couloir d'entrée et j'allume le pistolet-thermomètre. Rien d'anormal : la température oscille entre 19 et 22°C.
Quand Jehan revient, nous entendons un bruit d'eau qui coule.
"Il y a de l'eau qui s'est allumée", déclaré-je, toujours prêt à dire l'évidence.
Jehan entre à nouveau dans la salle de bain et je lui emboîte le pas.
"Il y a de l'eau sale dans le lavabo.
-Il y a de l'eau sale ? OK."
Je me tourne vers le lavabo et vois en effet la couleur rouille de l'eau qui emplit le lavabo.
"T'as l'appareil photo ? me demande Jehan. Il faudrait prendre une photo de l'eau sale.
-Non, j'ai que la caméra.
-OK, garde ta caméra, je vais aller chercher l'appareil photo.
-OK."
Jehan me laisse donc tout seul.
Je mesure la température de la salle de bain. Rien de spécial : toujours autour de 20°C. Je reviens dans le couloir d'entrée. J'essaie de poser la caméra video sur le petit meuble avec les photos encadrées, mais c'est plus difficile que prévu.
Je prends l'appareil photo, qui par défaut pointe droit devant moi, je tourne mon poignet de sorte à ce que la caméra pointe vers 90°C sur ma droite et je la pose sur un vase vide, histoire qu'elle soit un peu en hauteur. Sauf que j'aimerais que la caméra pointe davantage vers le centre de la pièce que vers le mur sur ma droite. Je tente donc de reprendre la caméra pour la faire pivoter d'encore 90°, de sorte à ce que l'objectif soit face à moi.
Après plusieurs essais infructueux, je me rends compte que cette manipulation est impossible, parce qu'à chaque fois que je reprends la caméra dans ma main, elle s'oriente immédiatement droit devant moi. J'ai beau essayé de la faire tourner en plusieurs fois, elle reste désespérément dans la même direction. Sans compter les fois où elle perd l'équilibre du haut du vase et tombe sur le meuble dans une autre position.
Je finis par comprendre qu'il va falloir directement que je me place moi-même face au centre de la pièce pour que l'objectif pointe dans cette direction. Sauf que je ne peux pas non plus la poser sur le meuble si ce dernier est dans mon dos, donc il faut que je me place derrière le meuble… qui est collé au mur. La seule solution est de me mettre à moitié dans la salle de bain et de poser la caméra sur l'angle du meuble.
Jehan me fait sursauter quand je l'aperçois devant le lavabo de la salle de bain. Je ne l'ai pas vu revenir ! Il a dû passer dans mon dos quand j'avais les yeux fixés sur le petit meuble, et je ne l'ai pas entendu passer. (Même à l'enregistrement vidéo, on entend vaguement ses pas, mais il n'apparaît à aucun moment sur l'image.)
Bref, après avoir pris en photo le lavabo plein d'eau sale, Jehan me rejoint.
"On regarde rapidement les autres salles ?", proposé-je.
Bien qu'on soit déjà bien partis pour considérer que l'entrée est la "salle" du fantôme, autant s'en assurer.
Au passage, ce petit meuble dans le couloir d'entrée est vraiment pénible, parce qu'il est trop saturé d'objet. Entre le vase vide, les cadres de photo, quatre bougies, et maintenant, ma caméra vidéo, ça devient impossible de prendre l'objet qu'on veut. J'ai posé mon thermomètre devant les bougies le temps de positionner la caméra, et à présent, je n'arrive plus à le reprendre ! À chaque fois, je me retrouve avec une bougie dans la main à la place. Il faut que j'en vire deux pour enfin reprendre mon objet.
"Il fait 16, ici."
Je ne sais comment, je me suis même retrouvé avec un bouquin à ma ceinture. Je pose ma lampe torche sur le meuble pour prendre le bouquin dans ma main, et je le pose à son tour sur le meuble. Et, rebelote, j'arrive pas à reprendre ma lampe, parce qu'une bougie vient dans ma main à la place. Ça commence à m'énerver.
Pendant que je galérais avec mon thermomètre, ma lampe-torche et mes bougies, Jehan a déjà eu le temps d'inspecter la nurserie au bout du couloir. Il me rejoint à nouveau, propose qu'on "fasse une dernière salle avant de retourner au camion", et me devance dans la salle des maîtres, une triple pièce composée d'une chambre avec un grand lit, d'une petite salle de bain et d'un dressing (une salle-placard).
Je l'entends prendre une photo dans le dressing. Il a voulu actionner un élément du décor, et comme il tenait l'appareil photo à la main, a gâché une photo pour rien. Autrement, rien à signaler.
Quelques minutes plus tard, nous sommes de retour au camion, en sécurité. Jehan regarde le moniteur d'activité, moi je suis sur l'ordinateur pour voir ce que donne la vision à infrarouge de la caméra que j'ai posée (avec tant de mal) sur le meuble de l'entrée. M'ayant rejoint, en cherchant à cliquer sur la souris pour passer de la vision infrarouge à la vision normale, mais toujours avec l'appareil photo en main, Jehan prend une photo de l'écran par accident... Encore une photo gâchée. Et on en a que 5 en tout !
Je remarque que le compte à rebours du temps de répit est à zéro (et pour cause, on était à 8 minutes et demie de jeu environ...)
"OK, le temps de préparation est terminée donc quand on va retourner, il pourra faire des chasses."
Nous retournons dans la maison. J'ai pris le briquet et un Smudge Stick ou bâtonnet de sauge.
(Les Smudge Sticks sont issus de la culture amérindienne. Il s'agit de petit rouleaux de feuilles de sauge que l'on torsade, ficelle et saucissonne ensemble pour les brûler à des fins de rituel et de purification. Apparemment, la traduction française du jeu les désigne comme des "bâtonnets d'encens", alors même que l'encens c'est noir et la sauge c'est blanc... et que les smudge sticks présentés dans le jeu sont clairement des rouleaux blancs…)
À gauche, un smudge stick en feuilles de sauge blanche. À droite, un bâtonnet d'encens sur son porte-encens.
Honnêtement, je ne vois pas comment on peut arriver à confondre les deux.
J'allume les bougies posées sur le meuble d'entrée qui me gênaient tellement pour prendre ma lampe-torche tout à l'heure.
Mon briquet tombe sur la moquette. Je m'agenouille pour le ramasser. Au moment où je me relève… tout est noir, à part les flammes de mes bougies.
"Les plombs ont sauté ?
-Les plombs ont sauté", confirme Jehan.
-Faut aller rallumer le...
-Oui, mais faut savoir où il est. Revenons au camion.
-Raaah, j'arrive pas à ranger ce put*** de briquet."
Le temps d'abandonner, j'ai zappé que Jehan revenait au camion. Je vais voir dans la cuisine/salle à manger sans le trouver. Je jette un oeil dans le salon télé en passant. Rien non plus. Je ressors de la maison et reste au seuil de la porte, dos au camion.
À la radio, Jehan me dit qu'il a vu sur le plan de la maison, affiché dans le camion, où était le disjoncteur et qu'il va essayer d'y aller.
Il réfléchit à l'équipement qu'il peut emporter avec lui.
"Les bâtons d'encens, ça protège ? me demande-t-il.
-C'est de la SAUGE. Euuuh... A priori, ça peut aider, ouais, pendant une chasse, à nous protéger 5 secondes.
-OK. Pas trop d'activité, j'arrive."
Il me rejoint sur le seuil de la porte et me dépasse.
"Je vais essayer d'y aller."
Il disparait dans le noir.
"Je ne t'entends plus", préviens-je.
J'entre à nouveau dans l'entrée.
"Hinhiin... Toutes les bougies se sont éteintes."
Je ramasse le briquet sur la moquette, rallume toutes les bougies.
"J'ai trouvé le disjoncteur.
-Chouette ! Il est où ?
-Dans le garage."
J'allume le salon. C'est quand même moins stressant.
Je vois Jehan dans la partie cuisine/salle à manger. Il a allumé les deux moitiés de la pièce et inspecte les meubles au détecteur EMF.
Je retourne à l'entrée. Pour l'instant, mes bougies sont toujours dans l'état où je les ai laissées.
Je pose le cahier et le crayon à côté du vase.
"Je descends dans la cave", me prévient Jehan.
"OK", réponds-je, tout en observant que deux de mes bougies sont déjà éteintes…
Je repositionne le cahier entre les bougies. Les quatre sont éteintes, à présent. Je les rallume toutes.
(Jehan baragouine)
"Tu dis ?
-Je remonte. Je suis dans la cave.
-OK."
Une seconde après, j'entends l'escalier grincer, puis, j'aperçois le halo de la lampe-torche de Jehan commencer à se balader sur les meubles du salon télé.
"Il est peut-être à l'étage, alors", propose-t-il une fois revenu dans mon champ de vision.
Jehan retourne visiter la chambre des maîtres.
"Il a l'air moins actif que... dès qu'on est rentrés il a commencé à bouger des objets, mais là, plus rien !", remarqué-je en lui emboîtant le pas.
Nous retournons dans l'entrée.
"Ha ! La lumière change !, s'excite Jehan
-(rires) c'est moi..."
Coup d'oeil au meuble à l'entrée.
"Il arrête pas d'éteindre... Est-ce que c'est les bougies qui s'éteignent toutes seules parce qu'il y a un temps limité ? - j'arrête pas de les rallumer - Ou est-ce que c'est lui qui les éteint ?"
Jehan soupire.
"Je ne saurais te dire ! Bon, je vais prendre l'appareil photo et essayer de chercher de l'activité à photographier.
-OK ! Je vais chercher la lampe à UV et regarder les portes qu'il a touchées tout à l'heure.
Je retourne donc dans le camion. Je signale à Jehan qu'il y a eu un plateau d'activité à 4 il y a une quinzaine de secondes.
Je vois qu'à nous deux, nous avons une santé mentale moyenne de 80% et lui signale donc également que "normalement on a encore trop de santé mentale pour qu'il nous attaque".
À l'écran, je vois Jehan, de dos, sortir du salon télé et avancer vers la porte d'entrée.
"Je suis à l'écran de la vidéo caméra, j'ai vu que tu l'as mise du côté de la télé ?
-Ouais. Pour l'instant, il n'y a pas d'activité EMF."
Jehan me fait sursauter en apparaissant dans le camion. Je prends la lampe à UV, comme annoncé, mais aussi la Spirit Box, et je retourne dans la maison.
À la radio, Jehan me dit qu'il va prendre le thermomètre.
Je suis en train de passer ma lampe à UV sur le petit meuble de l'entrée. Les bougies se sont ENCORE éteintes.
Je passe aussi aux UV le robinet faisant couler de l'eau sale dans la salle de bain. Rien. Les portes de placard entrouvertes par le fantôme. Rien. Je laisse tomber la lampe à UV sur le meuble, sans l'éteindre, histoire de libérer ma main gauche.
Jehan m'a rejoint avec le thermomètre. Moi, j'allume la Spirit Box dans ma main droite.
"How old are you?
-Ah ! La température est à 1,4° !
-(souffle) Ouais, je vois mon souffle.
- Ouais, on voit nos souffles.
-How old are you? *NOTHING DETECTED* Where are you? *NOTHING DETECTED* Bon, "nothing detected"."
Je laisse tomber la Spirit Box, toujours sans l'éteindre. Je reprends ma lampe-torche normale en main.
Je sors de la maison sur le seuil, Jehan y est déjà. Nous sortons chacun notre journal.
"Donc première preuve, EMF 5, tu es sûr d'avoir vu la lampe rouge ?
-Certain, affirme Jehan.
-OK. Pour l'instant, pas de Spirit Box, pas d'empreintes digitales, pas d'orbes fantomatiques, pas d'écriture fantomatique, par contre température glaciale. OK.
-Soit c'est les empreintes digitales et ce sera une Banshee, soit l'orbe et ce sera un Fantôme.
-OK."
Nous retournons dans la maison.
"Je vois une marque, là, me signale Jehan. Une marque violette.
-Tu vois une marque violette ? Ah oui mais ça c'est parce que j'ai posé la lampe à UV."
Pour lui montrer, je reprends la lampe à UV, et le halo violet sur le mur se déplace en même temps que je lève l'objet.
Plutôt que de souffler pour voir si j'ai de la buée, j'essaie de parler à la place.
"Allo ? Allo allo allo ? Allo allo ?"
Ce faisant, je me déplace : le long du couloir, dans la salle de bain...
J'ai de la buée dans le couloir, mais pas dans la salle de bain.
"C'est vraiment ce couloir là."
...soudain un souffle lugubre dans mon oreille.
"AAaaAAaaAA !", gémis-je en sursaut.
-J'ai entendu un bruit, m'annonce Captain Obvious.
-Ouais, il nous a soufflé dans l'oreille. Bon. C'est juste un jump scare."
Je retourne devant mon meuble surchargé d'objets. Je vois la Spirit Box allumée par terre.
"Bon, ça c'est pas la peine que je la laisse allumée, vu qu'on n'a pas de fantôme qui répond à la Spirit Box (dans les possibilités qui nous restent)."
Je ramasse la Spirit Box sur le sol, l'éteint, et l'abandonne sur le meuble. Dans le même temps, j'ai pris l'appareil photo sur conseil de Jehan.
"Bon, pour l'instant, pas de chasse, commenté-je. De toute façon aussi près de la porte..."
Sauf que c'est idiot ce que je dis. Je crois que comme il me suffit de trois pas pour passer la porte de la maison, je pourrais fuir facilement en cas d'attaque de fantôme. Sauf que si le fantôme se met à chasser, la première chose qu'il va faire c'est justement de fermer et verrouiller la seule porte de sortie !
Je m'écarte du petit meuble pour me rapprocher de la fameuse porte, en faisant un long "Aaaaaaaaah" avec ma voix, pour voir si j'ai de la buée.
Réponse positive.
"Ça doit être la même salle tout ça. Ou alors, il est vraiment très près."
(Il faut savoir que l'entrée est composée de deux couloirs parallèles qui se rejoignent en leur milieu, formant une sorte de "H". Mon expérience tend à confirmer que le bout de couloir qui va de la porte d'entrée au salon télé, et le bout de couloir qui longe la salle de bain, la nurserie et une troisième pièce, sont tous les deux considérés comme étant la même pièce.)
Pendant que Jehan me donne en détails toutes les variations de température entre les deux parties de couloir d'entrée et l'extérieur de la maison, je remarque qu'une porte de placard a été entrouverte. Je la referme, ramasse la lampe à UV, et passe le faisceau violet dessus. Toujours pas d'empreintes de doigts.
Nous en sommes à la 20ème minute, environ.
J'entends que le lavabo dans la salle de bain coule toujours. Je tente de fermer le robinet, mais sans succès.
Jehan dit qu'il va reprendre la caméra. Sur le moment, je pense qu'il veut dire l'appareil photo et je le pose sur un autre meuble de l'entrée pour lui laisser. Quand je me rends compte de ma confusion, j'essaie de le reprendre mais... l'appareil photo est coincé dans une poterie. Et un cadre photo vient dans ma main à la place à chaque fois que j'essaie de reprendre l'appareil. Je finis par jeter le cadre sur le sol pour qu'il ne me gêne plus.
"Attends, je vais aller voir dans le camion, si..."
La voix de Jehan est coupée en pleine phrase.
Toutes les lumières sont éteintes, j'ai entendu le déclic de la porte qui se verrouillait derrière moi. Et surtout, j'ai vu, sur le mur en face de moi, les ténèbres avaler le carré de lumière extérieure qui se reflétait sur la paroi. Une façon de voir le mouvement de la porte derrière moi sans me retourner...
J'entends les battements de mon cœur (en jeu. Ceux de mon perso, quoi.)
"Chasse" dis-je calmement.
(À l'enregistrement, je voix que le fantôme est apparu dans mon champ de vision, à moitié dans un placard, mais je ne l'ai pas vu pendant le jeu proprement dit !)
Conservant mon sang-froid, je me dirige vers un placard à ma droite pour me cacher.
"Ah ! Le détecteur EMF s'affole un peu !", m'annonce Jehan par radio.
Preuve que nous sommes sujets à une simple apparition du fantôme et non à une attaque. Par ailleurs, le halo de ma lampe-torche projeté sur les parois du placard, que je referme sur moi, ne tremble pas.
J'entends toujours Jehan.
"En fait, l'EMF s'affole au niveau de l'entrée. Dès que je suis devant la porte...
-On ne doit pas être en chasse puisque le talkie fonctionne, remarqué-je.
-J'ai récupéré la caméra.
-Le talkie fonctionne et les lumières ne vacillent pas."
(Ce dialogue de sourds...)
Je ressors de mon placard pour voir Jehan dans l'entrée, la porte de la maison ouverte derrière lui.
"OK, donc il a juste fermé la porte, en fait. En général, quand la chasse commence, la porte d'entrée se ferme, mais là il a dû juste fermer la porte. Chaipas."
Jehan passe brièvement dans le camion pour voir la transmission de la vidéo caméra, qu'il a déplacée, mais rien de spécial.
Moi je vois que mes bougies sont à nouveau éteintes. J'essaie d'attraper le briquet pour les rallumer, mais je galère à nouveau, les bougies et les cadres photo venant dans ma main à la place. J'arrive quand même à les rallumer toutes. Une bougie est même tombée sur le sol.
Bizarrement, la flamme ne reste pas à la verticale, mais se met à l'horizontale comme le reste de la bougie. Et elle ne met pas le feu à la moquette.
Je replace la bougie sur le meuble.
Je vois également le cahier et le crayon par terre, sans aucune écriture fantomatique. Comme notre fantôme sera identifié soit par une empreinte digitale apparaissant à l'utraviolet, soit par une orbe fantomatique apparaissant à la vision nocturne de la vidéo caméra, je retourne ranger le cahier dans le camion.
Alors que je prends un bâtonnet de sauge dans la main, j'entends à la radio les parasites audio caractéristiques d'une attaque de fantôme ! Quand je me rapproche de la maison, je vois que la porte principale est en effet fermée. Je retourne dans le camion. L'indicateur d'activité, sans surprise, est monté jusqu'au maximum de 10. Le halo de ma lampe-torche braquée sur le mur clignote. Il n'y a vraiment aucun doute. Mais bien sûr, je suis en sécurité dans le camion.
Je ne sais pas où est Jehan, mais sa santé mentale est dans les 60%, signe qu'il est encore en vie.
Quand je vois l'indicateur baisser à 8, je retourne vers la porte de la maison.
Je l'ouvre. Je suis accueilli par le rond de lumière émanant de la lampe-torche de Jehan, qui vient vers moi depuis le salon télé. La maison est plongée dans le noir.
"Tu as survécu à une chasse, apparemment ! T'as dû essayer de me parler, le talkie faisait des parasites.
-Oui, les lampes vacillaient, je me suis planqué dans un placard...
-Tu l'as entendu ?
-...j'ai posé la caméra à l'entrée. Attends-moi.
-OK."
Je trouve un cadre photo accroché à ma ceinture. Je ne sais pas comment il est arrivé là. Je le jette sur le dallage en ciment devant la maison, pour plus qu'il ne me gêne.
Jehan me parle depuis le camion.
"Oh là, oui ! C'était monté à 10 !
-Oui, c'était à 10 pendant la chasse, c'est retombé après quand la porte a pu être ouverte."
Je retourne dans la maison avec mon rouleau de sauge à la main, et toujours dans le noir complet.
Le temps de poser le smudge stick sur le meuble des bougies, j'entends à nouveau la porte qui claque et le talkie qui crépite dans mes oreilles !
J'abandonne ce que je fais, je me dirige vers le même placard où j'étais caché lors de la "simple apparition", découvrant que sa porte est d'ailleurs toujours ouverte. Je m'engouffre à l'intérieur.
Je n'ai pas eu le temps de fermer les portes sur moi que j'entends déjà les pas du fantôme qui s'approche.
C'est très juste !
Est-ce qu'il va voir les volets se fermer et venir me trouver ?
Je ferme la porte de droite. Les pas se rapprochent.
Je ferme la porte de gauche. Les pas se rapprochent encore.
Puis le bruit des pas semble moins fort. Est-il passé devant moi sans me voir ?
Non, il revient, son pas s'accélère !
Mon souffle est glacial.
Jehan doit essayer de me contacter car une deuxième émission de parasites arrive dans le talkie avant de s'arrêter.
Je n'ai que ma lampe d'épaule avec moi, impossible de voir si la lampe torche clignote ou non.
Je n'entends plus de pas.
J'hésite à sortir. J'avance ma main vers la porte de placard, mais me ravise.
J'active mon talkie.
"Allo ?"
Pas de réponse.
Puis, après un long silence... (Enfin, une douzaine de secondes, mais c'est très long quand on attend...)
"L'activité est redescendue à zéro, es-tu toujours là ?, reprend la voix calme de Jehan dans mon oreillette.
-OK, c'est bon, je sors.
-Elle vient de remonter à 4, elle vient de remonter à 5, méfie-toi !
-Eh merde, j'ai plus ma lampe."
Je tends la main vers la porte d'entrée et galère à l'ouvrir. Ma tête glitche à moitié au travers, du coup, je vois l'extérieur.
"Ta santé mentale est à 27. 25. L'activité est descendue à 1."
Je tente d'allumer la lumière du couloir d'entrée pour m'aider à ne pas perdre davantage de santé mentale. J'actionne correctement l'interrupteur, mais toujours pas de lumière. Il semblerait que le fantôme ait éteint le disjoncteur.
"Zéro maintenant", continue Jehan.
Cette fois, j'arrive à ouvrir la porte en la tirant -je devais essayer de la pousser lors de mon essai précédent.
"OK, j'ai réussi à rouvrir la porte.
-T'as réussi à rouvrir la porte, c'est ça ?
-Ouais c'est ça."
Je retourne à mon fameux meuble avec les bougies, reprenant ce que j'essayais de faire avant que l'attaque du fantôme ne m'interrompe.
Les bougies sont toutes éteintes et renversées. Je les remets debout. Je ne remarque pas que les lumières électriques se rallument autour de moi.
Je pose le bâtonnet de sauge sur le meuble. Impossible de le poser à la verticale comme une bougie, il n'arrête pas de tomber. Je tente de l'allumer comme ça avec le briquet.
"Reviens dans le camion ! Prends une pause, parce que là, ta santé mentale est très limite... Tu rallumes les bougies, c'est ça ? Je te vois avec la caméra.
-J'essaie d'allumer le Smudge Stick.
-Après, je suis pas sûr que ce soit efficace contre les Banshee. C'est pas comme les crucifix."
Je sors de la maison pour répondre à Jehan.
"Tu penses que c'est pas efficace contre les Banshee ?
-Bah, c'est pas marqué dans le journal comme une faiblesse pour les autres fantômes que les Banshee."
Je remets un pied dans la maison, mais aussitôt, toutes les lumières s'éteignent à nouveau et le fantôme me fait entendre son souffle effrayant dans l'oreille. Je sursaute et ressors d'un pas en arrière.
"Il m'a encore soufflé à l'oreille !"
Je retourne à mon meuble. Voyant que le Smudge Stick n'a toujours pas l'air allumé, j'essaie à nouveau de le poser à la verticale, mais à nouveau, il retombe à l'horizontale. Je le laisse couché et je vais ramasser le briquet tombé sur la moquette.
"C'est bizarre, ça laisse pas de trace à la caméra. C'est laquelle la lumière ultraviolette ?"
J'ai ramassé le briquet et tente de passer la flamme sur toute la longueur du Smudge Stick, sans voir de flamme apparaître sur ce dernier. Pas de signe apparent qu'il est allumé. J'essaie à nouveau de le mettre en position verticale.
"Houlà ! s'exclame Jehan, activité affolante !"
Suivant son conseil implicite, je me dirige aussitôt vers le seuil pour sortir.
La porte se referme sous mon nez.
"Eh merde !
-*bruits de parasites radio.*"
Retour dans mon placard. Cette fois, je ferme mes deux volets - qui grincent horriblement - avant d'entendre les pas du fantôme. Et j'ai ma lampe avec moi.
Je fixe des yeux le halo blanc de la torche sur l'intérieur du placard. Les pas lourds commencent à se faire entendre. Le halo clignote.
J'entends la porte d'entrée cliquer frénétiquement. Vraisemblablement, Jehan essaie d'ouvrir sans y arriver.
J'entends un bruit monter, comme la tonalité d'un téléphone. Sans doute le détecteur EMF de Jehan qui s'affole depuis derrière la porte.
On n'entend plus les pas. Puis la lumière de ma lampe-torche arrête de clignoter.
La radio dans mon oreillette s'active :
"La porte est ouverte si tu es toujours là.
-Ouais, je suis là !"
Je retourne à mon meuble. Je tente à nouveau de reprendre mon bâton de sauge pour le dresser à la verticale, mais à nouveau, les bougies me viennent dans la main à la place, m'empêchant de le saisir.
"Ta santé mentale est à 7, reviens au camion."
Je sors. Cette fois, la porte ne se ferme pas sur mon nez.
De retour au camion, je vois que ma santé mentale est tombée à 5%, tandis que celle de Jehan est à 55%.
"Tu auras peut-être plus de chance que moi, j'arrive pas à allumer ce pu*** de... tu sais, en fait il faut réussir à le dresser verticalement, et j'ai du mal. Comme ça."
Pour illustrer mon propos, je prends un autre Smudge Stick qu'on a en réserve dans le camion, je le mets à la verticale dans ma main, puis je le lâche et le laisse tomber sur l'étagère.
Et là, il reste debout du premier coup.
"(rires) et après, il faut l'allumer avec le briquet qui est sur la table avec."
Jehan ayant fait tomber le bâton de sauge en le touchant, je le reprends et j'essaie de reproduire mon précédent succès.
Cette fois, à chaque fois que je le lâche sur l'étagère, il perd l'équilibre et bascule à l'horizontale à nouveau.
Je retourne devant l'écran relayant la transmission de la vidéo caméra.
"Toujours pas d'orbe, hein ? Toujours pas d'orbe, mais on n'a pas vu d'empreintes digitales non plus.
-Non, mais t'as la lampe UV avec toi ?
-J'ai quoi ?
-La lampe UV avec toi.
-Euhm, la lampe UV..."
Je retourne voir l'étagère si elle y est.
"Je l'avais pas ramenée au camion ?"
Je vois qu'en fait c'est le cahier et le crayon que j'ai ramenés, pas la lampe à UV.
"Non bah elle doit toujours être dans la table dans le foyer, du coup."
Anglicisme de ma part. En anglais, foyer désigne le vestibule ou l'entrée.
(Ici mon enregistrement vidéo s'arrête, et je dois continuer de mémoire. Et c'est pas évident un peu plus d'un mois après. Oui, j'ai écrit ce post en plusieurs jours, d'où la différence de temps avec celle annoncé en début de message.)
Revenant sur le seuil, Jehan voit un cadre photo par terre. Interloqué, il me le signale, pensant que c'est peut-être le fantôme qui les a jetés hors de la maison.
Je lui explique que ça s'était retrouvé dans ma ceinture d'équipement, et que j'ai dû m'en débarasser.
Après tout, ça aurait été bizarre que le fantôme agisse en dehors de la maison qu'il hante.
Alors que j'étais censé rester dans le camion à cause de ma santé mentale trop basse, nous sommes finalement repartis dans la maison tous les deux.
J'ai pu ainsi indiquer à Jehan où étaient la lampe à UV et le Smudge Stick.
Malheureusement, j'ai dû précipiter sa chute...
Une attaque de fantôme a commencé pas longtemps après notre entrée, alors que Jehan s'affairait sur le meuble où étaient posées les bougies et Smudge Sticks.
J'ai vu apparaître le fantôme juste à côté de Jehan ! Il est apparu carrément sur lui ! Autant dire qu'il n'avait aucune chance.
J'ai essayé de le prévenir, lui criant de fuir, puis j'ai couru directement dans mon placard, alors que je ne voyais pas Jehan bouger.
Quand il m'a semblé que l'attaque était terminée, je suis sorti de mon placard, et j'ai trouvé son cadavre contre le meuble.
Je suis sorti de la maison et retourné au camion.
À ce stade, j'ai choisi au hasard l'un des deux types de fantôme, Banshee ou Fantôme.
J'ai vu aussi qu'on avait accompli les troisième et quatrième objectifs, à savoir, purifier la salle du fantôme avec un bâton de sauge et avoir la santé mentale moyenne de toute l'équipe tomber en-dessous des 25%.
Autant le quatrième paraissait évident, vu mon niveau à presque 1% et la mort de Jehan, autant, comme je n'ai jamais réussi à allumer ce bâton de sauge, je me demande comment on a réussi le troisième. Peut-être que le bâton ne fait pas de flamme quand il est allumé, juste un peu de fumée, mais comme la salle était dans le noir la plupart du temps, je n'ai pas vu que j'avais réussi à l'allumer ? Mystère.
Très honnêtement, je ne me souviens plus si j'ai choisi Banshee ou Fantôme, et je ne me souviens pas non plus si j'ai eu juste ou faux.
Mais Jehan était ENCORE mort.
Par contre, j'avais survécu trois fois de suite, donc c'était pas si mal.
Cette fois, nous n'avons eu le temps de ne jouer qu'une seule mission.
J'ai laissé tombé l'enregistrement audio par appli de smartphone, et j'utilise à présent OSB pour capturer une vidéo de la partie.
Je ne vous mets pas cette vidéo dans ce message parce que 1)elle est super lourde 2)j'ai aucun logiciel de montage pour l'éditer 3)l'enregistrement a été coupé avant la fin parce qu'il n'y avait plus assez de mémoire sur la participation de disque dur utilisé pour l'enregistrement. J'en utiliserai une plus grande pour les prochains enregistrements.
Tant pis, ça me facilitera au moins ce résumé.
Il faudra juste que je me souvienne comment ça a fini après la coupure de l'enregistrement (pas évident quasiment un mois après...)
Nous retournons à Tanglewood, soit toujours la même maison que le tutoriel et notre deuxième mission -celle où nous sommes restés planqués dans nos placards pendant 10 minutes.
Ressuscité pour la troisième fois, Jehan commence de bonne humeur, s'amusant à me mettre le faisceau de lumière de sa lampe torche dans les yeux.
Car c'est la nouveauté de cette session : j'ai enfin compris comment on prenait des objets. J'ai donc pris la lampe supplémentaire que j'ai achetée, de sorte que, pour une fois, nous en avons une chacun. C'est beaucoup plus pratique pour explorer ! Parce qu'à la lampe à UV, il faut avouer qu'on ne voit pas grand chose.
Contrairement à la mission précédente où Jehan avait acheté du sel, il n'a rien emporté avec lui cette fois-ci, de sorte que s'il meurt une quatrième fois, nous ne perdrons aucun équipement.
Raison de plus pour que ce soit moi qui survive si l'un de nous devait être tué.
Je prends le pistolet-thermomètre (également un objet que j'ai acheté) et Jehan le détecteur de champ électro-magnétique, et c'est reparti pour la maison de Tanglewood.
Et ça commence très fort. À peine sommes-nous entrés que le détecteur EMF sonne. Au moment où il s'arrête de sonner, une porte de placard s'ouvre - c'était sûrement cette interaction fantomatique que l'appareil a détecté.
"EMF à 5 ! annonce Jehan.
-À 5 ? Déjà ?
-Déjà à 5."
Je songe à prendre une photo de son appareil indiquant le niveau 5, mais je me rappelle que c'est la caméra vidéo que je tiens en main, et pas l'appareil photo.
"Ah, il a ouvert cette porte"
J'observe qu'une des portes sur notre gauche s'est entrouverte, la deuxième étant toujours fermée.
"Ah, il a ouvert cette porte."
Jehan ne m'écoute pas, il pointe l'appareil vers une petite photo de famille dans un joli cadre en bois, monté sur un petit meuble du couloir (accessoirement, le placard entrouvert est juste derrière).
"Regarde, ça vient de là ! m'interrompt-il. Tu vois ces photos là ? Quand je pointe le détecteur sur cette photo, j'ai un niveau EMF."
-Regarde, là, il y a la porte entrouverte. Regarde la porte. Est-ce que tu détectes quelque chose sur la porte ?"
Au lieu de passer la porte au détecteur, Jehan la pousse et entre dans la pièce. Nous découvrons une petite salle de bain, avec une baignoire. Jehan passe le détecteur sur la face de la porte qui est à l'intérieur de la salle de bain.
"Tu penses que ça vient de la salle de bain ou de cette petite entrée là ?
-Non, c'est vraiment ce couloir. Dans la salle de bain je détecte rien, et quand je ressors ça resonne. J'ai vraiment l'impression... C'est peut-être la porte qui est LÀ."
Jehan, ressorti de la salle de bain, passe dans la deuxième porte sur ma gauche, celle qui était encore fermée. De mon côté, je reste dans le couloir d'entrée et j'allume le pistolet-thermomètre. Rien d'anormal : la température oscille entre 19 et 22°C.
Quand Jehan revient, nous entendons un bruit d'eau qui coule.
"Il y a de l'eau qui s'est allumée", déclaré-je, toujours prêt à dire l'évidence.
Jehan entre à nouveau dans la salle de bain et je lui emboîte le pas.
"Il y a de l'eau sale dans le lavabo.
-Il y a de l'eau sale ? OK."
Je me tourne vers le lavabo et vois en effet la couleur rouille de l'eau qui emplit le lavabo.
"T'as l'appareil photo ? me demande Jehan. Il faudrait prendre une photo de l'eau sale.
-Non, j'ai que la caméra.
-OK, garde ta caméra, je vais aller chercher l'appareil photo.
-OK."
Jehan me laisse donc tout seul.
Je mesure la température de la salle de bain. Rien de spécial : toujours autour de 20°C. Je reviens dans le couloir d'entrée. J'essaie de poser la caméra video sur le petit meuble avec les photos encadrées, mais c'est plus difficile que prévu.
Je prends l'appareil photo, qui par défaut pointe droit devant moi, je tourne mon poignet de sorte à ce que la caméra pointe vers 90°C sur ma droite et je la pose sur un vase vide, histoire qu'elle soit un peu en hauteur. Sauf que j'aimerais que la caméra pointe davantage vers le centre de la pièce que vers le mur sur ma droite. Je tente donc de reprendre la caméra pour la faire pivoter d'encore 90°, de sorte à ce que l'objectif soit face à moi.
Après plusieurs essais infructueux, je me rends compte que cette manipulation est impossible, parce qu'à chaque fois que je reprends la caméra dans ma main, elle s'oriente immédiatement droit devant moi. J'ai beau essayé de la faire tourner en plusieurs fois, elle reste désespérément dans la même direction. Sans compter les fois où elle perd l'équilibre du haut du vase et tombe sur le meuble dans une autre position.
Je finis par comprendre qu'il va falloir directement que je me place moi-même face au centre de la pièce pour que l'objectif pointe dans cette direction. Sauf que je ne peux pas non plus la poser sur le meuble si ce dernier est dans mon dos, donc il faut que je me place derrière le meuble… qui est collé au mur. La seule solution est de me mettre à moitié dans la salle de bain et de poser la caméra sur l'angle du meuble.
Jehan me fait sursauter quand je l'aperçois devant le lavabo de la salle de bain. Je ne l'ai pas vu revenir ! Il a dû passer dans mon dos quand j'avais les yeux fixés sur le petit meuble, et je ne l'ai pas entendu passer. (Même à l'enregistrement vidéo, on entend vaguement ses pas, mais il n'apparaît à aucun moment sur l'image.)
Bref, après avoir pris en photo le lavabo plein d'eau sale, Jehan me rejoint.
"On regarde rapidement les autres salles ?", proposé-je.
Bien qu'on soit déjà bien partis pour considérer que l'entrée est la "salle" du fantôme, autant s'en assurer.
Au passage, ce petit meuble dans le couloir d'entrée est vraiment pénible, parce qu'il est trop saturé d'objet. Entre le vase vide, les cadres de photo, quatre bougies, et maintenant, ma caméra vidéo, ça devient impossible de prendre l'objet qu'on veut. J'ai posé mon thermomètre devant les bougies le temps de positionner la caméra, et à présent, je n'arrive plus à le reprendre ! À chaque fois, je me retrouve avec une bougie dans la main à la place. Il faut que j'en vire deux pour enfin reprendre mon objet.
"Il fait 16, ici."
Je ne sais comment, je me suis même retrouvé avec un bouquin à ma ceinture. Je pose ma lampe torche sur le meuble pour prendre le bouquin dans ma main, et je le pose à son tour sur le meuble. Et, rebelote, j'arrive pas à reprendre ma lampe, parce qu'une bougie vient dans ma main à la place. Ça commence à m'énerver.
Pendant que je galérais avec mon thermomètre, ma lampe-torche et mes bougies, Jehan a déjà eu le temps d'inspecter la nurserie au bout du couloir. Il me rejoint à nouveau, propose qu'on "fasse une dernière salle avant de retourner au camion", et me devance dans la salle des maîtres, une triple pièce composée d'une chambre avec un grand lit, d'une petite salle de bain et d'un dressing (une salle-placard).
Je l'entends prendre une photo dans le dressing. Il a voulu actionner un élément du décor, et comme il tenait l'appareil photo à la main, a gâché une photo pour rien. Autrement, rien à signaler.
Quelques minutes plus tard, nous sommes de retour au camion, en sécurité. Jehan regarde le moniteur d'activité, moi je suis sur l'ordinateur pour voir ce que donne la vision à infrarouge de la caméra que j'ai posée (avec tant de mal) sur le meuble de l'entrée. M'ayant rejoint, en cherchant à cliquer sur la souris pour passer de la vision infrarouge à la vision normale, mais toujours avec l'appareil photo en main, Jehan prend une photo de l'écran par accident... Encore une photo gâchée. Et on en a que 5 en tout !
Je remarque que le compte à rebours du temps de répit est à zéro (et pour cause, on était à 8 minutes et demie de jeu environ...)
"OK, le temps de préparation est terminée donc quand on va retourner, il pourra faire des chasses."
Nous retournons dans la maison. J'ai pris le briquet et un Smudge Stick ou bâtonnet de sauge.
(Les Smudge Sticks sont issus de la culture amérindienne. Il s'agit de petit rouleaux de feuilles de sauge que l'on torsade, ficelle et saucissonne ensemble pour les brûler à des fins de rituel et de purification. Apparemment, la traduction française du jeu les désigne comme des "bâtonnets d'encens", alors même que l'encens c'est noir et la sauge c'est blanc... et que les smudge sticks présentés dans le jeu sont clairement des rouleaux blancs…)
À gauche, un smudge stick en feuilles de sauge blanche. À droite, un bâtonnet d'encens sur son porte-encens.
Honnêtement, je ne vois pas comment on peut arriver à confondre les deux.
J'allume les bougies posées sur le meuble d'entrée qui me gênaient tellement pour prendre ma lampe-torche tout à l'heure.
Mon briquet tombe sur la moquette. Je m'agenouille pour le ramasser. Au moment où je me relève… tout est noir, à part les flammes de mes bougies.
"Les plombs ont sauté ?
-Les plombs ont sauté", confirme Jehan.
-Faut aller rallumer le...
-Oui, mais faut savoir où il est. Revenons au camion.
-Raaah, j'arrive pas à ranger ce put*** de briquet."
Le temps d'abandonner, j'ai zappé que Jehan revenait au camion. Je vais voir dans la cuisine/salle à manger sans le trouver. Je jette un oeil dans le salon télé en passant. Rien non plus. Je ressors de la maison et reste au seuil de la porte, dos au camion.
À la radio, Jehan me dit qu'il a vu sur le plan de la maison, affiché dans le camion, où était le disjoncteur et qu'il va essayer d'y aller.
Il réfléchit à l'équipement qu'il peut emporter avec lui.
"Les bâtons d'encens, ça protège ? me demande-t-il.
-C'est de la SAUGE. Euuuh... A priori, ça peut aider, ouais, pendant une chasse, à nous protéger 5 secondes.
-OK. Pas trop d'activité, j'arrive."
Il me rejoint sur le seuil de la porte et me dépasse.
"Je vais essayer d'y aller."
Il disparait dans le noir.
"Je ne t'entends plus", préviens-je.
J'entre à nouveau dans l'entrée.
"Hinhiin... Toutes les bougies se sont éteintes."
Je ramasse le briquet sur la moquette, rallume toutes les bougies.
"J'ai trouvé le disjoncteur.
-Chouette ! Il est où ?
-Dans le garage."
J'allume le salon. C'est quand même moins stressant.
Je vois Jehan dans la partie cuisine/salle à manger. Il a allumé les deux moitiés de la pièce et inspecte les meubles au détecteur EMF.
Je retourne à l'entrée. Pour l'instant, mes bougies sont toujours dans l'état où je les ai laissées.
Je pose le cahier et le crayon à côté du vase.
"Je descends dans la cave", me prévient Jehan.
"OK", réponds-je, tout en observant que deux de mes bougies sont déjà éteintes…
Je repositionne le cahier entre les bougies. Les quatre sont éteintes, à présent. Je les rallume toutes.
(Jehan baragouine)
"Tu dis ?
-Je remonte. Je suis dans la cave.
-OK."
Une seconde après, j'entends l'escalier grincer, puis, j'aperçois le halo de la lampe-torche de Jehan commencer à se balader sur les meubles du salon télé.
"Il est peut-être à l'étage, alors", propose-t-il une fois revenu dans mon champ de vision.
Jehan retourne visiter la chambre des maîtres.
"Il a l'air moins actif que... dès qu'on est rentrés il a commencé à bouger des objets, mais là, plus rien !", remarqué-je en lui emboîtant le pas.
Nous retournons dans l'entrée.
"Ha ! La lumière change !, s'excite Jehan
-(rires) c'est moi..."
Coup d'oeil au meuble à l'entrée.
"Il arrête pas d'éteindre... Est-ce que c'est les bougies qui s'éteignent toutes seules parce qu'il y a un temps limité ? - j'arrête pas de les rallumer - Ou est-ce que c'est lui qui les éteint ?"
Jehan soupire.
"Je ne saurais te dire ! Bon, je vais prendre l'appareil photo et essayer de chercher de l'activité à photographier.
-OK ! Je vais chercher la lampe à UV et regarder les portes qu'il a touchées tout à l'heure.
Je retourne donc dans le camion. Je signale à Jehan qu'il y a eu un plateau d'activité à 4 il y a une quinzaine de secondes.
Je vois qu'à nous deux, nous avons une santé mentale moyenne de 80% et lui signale donc également que "normalement on a encore trop de santé mentale pour qu'il nous attaque".
À l'écran, je vois Jehan, de dos, sortir du salon télé et avancer vers la porte d'entrée.
"Je suis à l'écran de la vidéo caméra, j'ai vu que tu l'as mise du côté de la télé ?
-Ouais. Pour l'instant, il n'y a pas d'activité EMF."
Jehan me fait sursauter en apparaissant dans le camion. Je prends la lampe à UV, comme annoncé, mais aussi la Spirit Box, et je retourne dans la maison.
À la radio, Jehan me dit qu'il va prendre le thermomètre.
Je suis en train de passer ma lampe à UV sur le petit meuble de l'entrée. Les bougies se sont ENCORE éteintes.
Je passe aussi aux UV le robinet faisant couler de l'eau sale dans la salle de bain. Rien. Les portes de placard entrouvertes par le fantôme. Rien. Je laisse tomber la lampe à UV sur le meuble, sans l'éteindre, histoire de libérer ma main gauche.
Jehan m'a rejoint avec le thermomètre. Moi, j'allume la Spirit Box dans ma main droite.
"How old are you?
-Ah ! La température est à 1,4° !
-(souffle) Ouais, je vois mon souffle.
- Ouais, on voit nos souffles.
-How old are you? *NOTHING DETECTED* Where are you? *NOTHING DETECTED* Bon, "nothing detected"."
Je laisse tomber la Spirit Box, toujours sans l'éteindre. Je reprends ma lampe-torche normale en main.
Je sors de la maison sur le seuil, Jehan y est déjà. Nous sortons chacun notre journal.
"Donc première preuve, EMF 5, tu es sûr d'avoir vu la lampe rouge ?
-Certain, affirme Jehan.
-OK. Pour l'instant, pas de Spirit Box, pas d'empreintes digitales, pas d'orbes fantomatiques, pas d'écriture fantomatique, par contre température glaciale. OK.
-Soit c'est les empreintes digitales et ce sera une Banshee, soit l'orbe et ce sera un Fantôme.
-OK."
Nous retournons dans la maison.
"Je vois une marque, là, me signale Jehan. Une marque violette.
-Tu vois une marque violette ? Ah oui mais ça c'est parce que j'ai posé la lampe à UV."
Pour lui montrer, je reprends la lampe à UV, et le halo violet sur le mur se déplace en même temps que je lève l'objet.
Plutôt que de souffler pour voir si j'ai de la buée, j'essaie de parler à la place.
"Allo ? Allo allo allo ? Allo allo ?"
Ce faisant, je me déplace : le long du couloir, dans la salle de bain...
J'ai de la buée dans le couloir, mais pas dans la salle de bain.
"C'est vraiment ce couloir là."
...soudain un souffle lugubre dans mon oreille.
"AAaaAAaaAA !", gémis-je en sursaut.
-J'ai entendu un bruit, m'annonce Captain Obvious.
-Ouais, il nous a soufflé dans l'oreille. Bon. C'est juste un jump scare."
Je retourne devant mon meuble surchargé d'objets. Je vois la Spirit Box allumée par terre.
"Bon, ça c'est pas la peine que je la laisse allumée, vu qu'on n'a pas de fantôme qui répond à la Spirit Box (dans les possibilités qui nous restent)."
Je ramasse la Spirit Box sur le sol, l'éteint, et l'abandonne sur le meuble. Dans le même temps, j'ai pris l'appareil photo sur conseil de Jehan.
"Bon, pour l'instant, pas de chasse, commenté-je. De toute façon aussi près de la porte..."
Sauf que c'est idiot ce que je dis. Je crois que comme il me suffit de trois pas pour passer la porte de la maison, je pourrais fuir facilement en cas d'attaque de fantôme. Sauf que si le fantôme se met à chasser, la première chose qu'il va faire c'est justement de fermer et verrouiller la seule porte de sortie !
Je m'écarte du petit meuble pour me rapprocher de la fameuse porte, en faisant un long "Aaaaaaaaah" avec ma voix, pour voir si j'ai de la buée.
Réponse positive.
"Ça doit être la même salle tout ça. Ou alors, il est vraiment très près."
(Il faut savoir que l'entrée est composée de deux couloirs parallèles qui se rejoignent en leur milieu, formant une sorte de "H". Mon expérience tend à confirmer que le bout de couloir qui va de la porte d'entrée au salon télé, et le bout de couloir qui longe la salle de bain, la nurserie et une troisième pièce, sont tous les deux considérés comme étant la même pièce.)
Pendant que Jehan me donne en détails toutes les variations de température entre les deux parties de couloir d'entrée et l'extérieur de la maison, je remarque qu'une porte de placard a été entrouverte. Je la referme, ramasse la lampe à UV, et passe le faisceau violet dessus. Toujours pas d'empreintes de doigts.
Nous en sommes à la 20ème minute, environ.
J'entends que le lavabo dans la salle de bain coule toujours. Je tente de fermer le robinet, mais sans succès.
Jehan dit qu'il va reprendre la caméra. Sur le moment, je pense qu'il veut dire l'appareil photo et je le pose sur un autre meuble de l'entrée pour lui laisser. Quand je me rends compte de ma confusion, j'essaie de le reprendre mais... l'appareil photo est coincé dans une poterie. Et un cadre photo vient dans ma main à la place à chaque fois que j'essaie de reprendre l'appareil. Je finis par jeter le cadre sur le sol pour qu'il ne me gêne plus.
"Attends, je vais aller voir dans le camion, si..."
La voix de Jehan est coupée en pleine phrase.
Toutes les lumières sont éteintes, j'ai entendu le déclic de la porte qui se verrouillait derrière moi. Et surtout, j'ai vu, sur le mur en face de moi, les ténèbres avaler le carré de lumière extérieure qui se reflétait sur la paroi. Une façon de voir le mouvement de la porte derrière moi sans me retourner...
J'entends les battements de mon cœur (en jeu. Ceux de mon perso, quoi.)
"Chasse" dis-je calmement.
(À l'enregistrement, je voix que le fantôme est apparu dans mon champ de vision, à moitié dans un placard, mais je ne l'ai pas vu pendant le jeu proprement dit !)
Conservant mon sang-froid, je me dirige vers un placard à ma droite pour me cacher.
"Ah ! Le détecteur EMF s'affole un peu !", m'annonce Jehan par radio.
Preuve que nous sommes sujets à une simple apparition du fantôme et non à une attaque. Par ailleurs, le halo de ma lampe-torche projeté sur les parois du placard, que je referme sur moi, ne tremble pas.
J'entends toujours Jehan.
"En fait, l'EMF s'affole au niveau de l'entrée. Dès que je suis devant la porte...
-On ne doit pas être en chasse puisque le talkie fonctionne, remarqué-je.
-J'ai récupéré la caméra.
-Le talkie fonctionne et les lumières ne vacillent pas."
(Ce dialogue de sourds...)
Je ressors de mon placard pour voir Jehan dans l'entrée, la porte de la maison ouverte derrière lui.
"OK, donc il a juste fermé la porte, en fait. En général, quand la chasse commence, la porte d'entrée se ferme, mais là il a dû juste fermer la porte. Chaipas."
Jehan passe brièvement dans le camion pour voir la transmission de la vidéo caméra, qu'il a déplacée, mais rien de spécial.
Moi je vois que mes bougies sont à nouveau éteintes. J'essaie d'attraper le briquet pour les rallumer, mais je galère à nouveau, les bougies et les cadres photo venant dans ma main à la place. J'arrive quand même à les rallumer toutes. Une bougie est même tombée sur le sol.
Bizarrement, la flamme ne reste pas à la verticale, mais se met à l'horizontale comme le reste de la bougie. Et elle ne met pas le feu à la moquette.
Je replace la bougie sur le meuble.
Je vois également le cahier et le crayon par terre, sans aucune écriture fantomatique. Comme notre fantôme sera identifié soit par une empreinte digitale apparaissant à l'utraviolet, soit par une orbe fantomatique apparaissant à la vision nocturne de la vidéo caméra, je retourne ranger le cahier dans le camion.
Alors que je prends un bâtonnet de sauge dans la main, j'entends à la radio les parasites audio caractéristiques d'une attaque de fantôme ! Quand je me rapproche de la maison, je vois que la porte principale est en effet fermée. Je retourne dans le camion. L'indicateur d'activité, sans surprise, est monté jusqu'au maximum de 10. Le halo de ma lampe-torche braquée sur le mur clignote. Il n'y a vraiment aucun doute. Mais bien sûr, je suis en sécurité dans le camion.
Je ne sais pas où est Jehan, mais sa santé mentale est dans les 60%, signe qu'il est encore en vie.
Quand je vois l'indicateur baisser à 8, je retourne vers la porte de la maison.
Je l'ouvre. Je suis accueilli par le rond de lumière émanant de la lampe-torche de Jehan, qui vient vers moi depuis le salon télé. La maison est plongée dans le noir.
"Tu as survécu à une chasse, apparemment ! T'as dû essayer de me parler, le talkie faisait des parasites.
-Oui, les lampes vacillaient, je me suis planqué dans un placard...
-Tu l'as entendu ?
-...j'ai posé la caméra à l'entrée. Attends-moi.
-OK."
Je trouve un cadre photo accroché à ma ceinture. Je ne sais pas comment il est arrivé là. Je le jette sur le dallage en ciment devant la maison, pour plus qu'il ne me gêne.
Jehan me parle depuis le camion.
"Oh là, oui ! C'était monté à 10 !
-Oui, c'était à 10 pendant la chasse, c'est retombé après quand la porte a pu être ouverte."
Je retourne dans la maison avec mon rouleau de sauge à la main, et toujours dans le noir complet.
Le temps de poser le smudge stick sur le meuble des bougies, j'entends à nouveau la porte qui claque et le talkie qui crépite dans mes oreilles !
J'abandonne ce que je fais, je me dirige vers le même placard où j'étais caché lors de la "simple apparition", découvrant que sa porte est d'ailleurs toujours ouverte. Je m'engouffre à l'intérieur.
Je n'ai pas eu le temps de fermer les portes sur moi que j'entends déjà les pas du fantôme qui s'approche.
C'est très juste !
Est-ce qu'il va voir les volets se fermer et venir me trouver ?
Je ferme la porte de droite. Les pas se rapprochent.
Je ferme la porte de gauche. Les pas se rapprochent encore.
Puis le bruit des pas semble moins fort. Est-il passé devant moi sans me voir ?
Non, il revient, son pas s'accélère !
Mon souffle est glacial.
Jehan doit essayer de me contacter car une deuxième émission de parasites arrive dans le talkie avant de s'arrêter.
Je n'ai que ma lampe d'épaule avec moi, impossible de voir si la lampe torche clignote ou non.
Je n'entends plus de pas.
J'hésite à sortir. J'avance ma main vers la porte de placard, mais me ravise.
J'active mon talkie.
"Allo ?"
Pas de réponse.
Puis, après un long silence... (Enfin, une douzaine de secondes, mais c'est très long quand on attend...)
"L'activité est redescendue à zéro, es-tu toujours là ?, reprend la voix calme de Jehan dans mon oreillette.
-OK, c'est bon, je sors.
-Elle vient de remonter à 4, elle vient de remonter à 5, méfie-toi !
-Eh merde, j'ai plus ma lampe."
Je tends la main vers la porte d'entrée et galère à l'ouvrir. Ma tête glitche à moitié au travers, du coup, je vois l'extérieur.
"Ta santé mentale est à 27. 25. L'activité est descendue à 1."
Je tente d'allumer la lumière du couloir d'entrée pour m'aider à ne pas perdre davantage de santé mentale. J'actionne correctement l'interrupteur, mais toujours pas de lumière. Il semblerait que le fantôme ait éteint le disjoncteur.
"Zéro maintenant", continue Jehan.
Cette fois, j'arrive à ouvrir la porte en la tirant -je devais essayer de la pousser lors de mon essai précédent.
"OK, j'ai réussi à rouvrir la porte.
-T'as réussi à rouvrir la porte, c'est ça ?
-Ouais c'est ça."
Je retourne à mon fameux meuble avec les bougies, reprenant ce que j'essayais de faire avant que l'attaque du fantôme ne m'interrompe.
Les bougies sont toutes éteintes et renversées. Je les remets debout. Je ne remarque pas que les lumières électriques se rallument autour de moi.
Je pose le bâtonnet de sauge sur le meuble. Impossible de le poser à la verticale comme une bougie, il n'arrête pas de tomber. Je tente de l'allumer comme ça avec le briquet.
"Reviens dans le camion ! Prends une pause, parce que là, ta santé mentale est très limite... Tu rallumes les bougies, c'est ça ? Je te vois avec la caméra.
-J'essaie d'allumer le Smudge Stick.
-Après, je suis pas sûr que ce soit efficace contre les Banshee. C'est pas comme les crucifix."
Je sors de la maison pour répondre à Jehan.
"Tu penses que c'est pas efficace contre les Banshee ?
-Bah, c'est pas marqué dans le journal comme une faiblesse pour les autres fantômes que les Banshee."
Je remets un pied dans la maison, mais aussitôt, toutes les lumières s'éteignent à nouveau et le fantôme me fait entendre son souffle effrayant dans l'oreille. Je sursaute et ressors d'un pas en arrière.
"Il m'a encore soufflé à l'oreille !"
Je retourne à mon meuble. Voyant que le Smudge Stick n'a toujours pas l'air allumé, j'essaie à nouveau de le poser à la verticale, mais à nouveau, il retombe à l'horizontale. Je le laisse couché et je vais ramasser le briquet tombé sur la moquette.
"C'est bizarre, ça laisse pas de trace à la caméra. C'est laquelle la lumière ultraviolette ?"
J'ai ramassé le briquet et tente de passer la flamme sur toute la longueur du Smudge Stick, sans voir de flamme apparaître sur ce dernier. Pas de signe apparent qu'il est allumé. J'essaie à nouveau de le mettre en position verticale.
"Houlà ! s'exclame Jehan, activité affolante !"
Suivant son conseil implicite, je me dirige aussitôt vers le seuil pour sortir.
La porte se referme sous mon nez.
"Eh merde !
-*bruits de parasites radio.*"
Retour dans mon placard. Cette fois, je ferme mes deux volets - qui grincent horriblement - avant d'entendre les pas du fantôme. Et j'ai ma lampe avec moi.
Je fixe des yeux le halo blanc de la torche sur l'intérieur du placard. Les pas lourds commencent à se faire entendre. Le halo clignote.
J'entends la porte d'entrée cliquer frénétiquement. Vraisemblablement, Jehan essaie d'ouvrir sans y arriver.
J'entends un bruit monter, comme la tonalité d'un téléphone. Sans doute le détecteur EMF de Jehan qui s'affole depuis derrière la porte.
On n'entend plus les pas. Puis la lumière de ma lampe-torche arrête de clignoter.
La radio dans mon oreillette s'active :
"La porte est ouverte si tu es toujours là.
-Ouais, je suis là !"
Je retourne à mon meuble. Je tente à nouveau de reprendre mon bâton de sauge pour le dresser à la verticale, mais à nouveau, les bougies me viennent dans la main à la place, m'empêchant de le saisir.
"Ta santé mentale est à 7, reviens au camion."
Je sors. Cette fois, la porte ne se ferme pas sur mon nez.
De retour au camion, je vois que ma santé mentale est tombée à 5%, tandis que celle de Jehan est à 55%.
"Tu auras peut-être plus de chance que moi, j'arrive pas à allumer ce pu*** de... tu sais, en fait il faut réussir à le dresser verticalement, et j'ai du mal. Comme ça."
Pour illustrer mon propos, je prends un autre Smudge Stick qu'on a en réserve dans le camion, je le mets à la verticale dans ma main, puis je le lâche et le laisse tomber sur l'étagère.
Et là, il reste debout du premier coup.
"(rires) et après, il faut l'allumer avec le briquet qui est sur la table avec."
Jehan ayant fait tomber le bâton de sauge en le touchant, je le reprends et j'essaie de reproduire mon précédent succès.
Cette fois, à chaque fois que je le lâche sur l'étagère, il perd l'équilibre et bascule à l'horizontale à nouveau.
Je retourne devant l'écran relayant la transmission de la vidéo caméra.
"Toujours pas d'orbe, hein ? Toujours pas d'orbe, mais on n'a pas vu d'empreintes digitales non plus.
-Non, mais t'as la lampe UV avec toi ?
-J'ai quoi ?
-La lampe UV avec toi.
-Euhm, la lampe UV..."
Je retourne voir l'étagère si elle y est.
"Je l'avais pas ramenée au camion ?"
Je vois qu'en fait c'est le cahier et le crayon que j'ai ramenés, pas la lampe à UV.
"Non bah elle doit toujours être dans la table dans le foyer, du coup."
Anglicisme de ma part. En anglais, foyer désigne le vestibule ou l'entrée.
(Ici mon enregistrement vidéo s'arrête, et je dois continuer de mémoire. Et c'est pas évident un peu plus d'un mois après. Oui, j'ai écrit ce post en plusieurs jours, d'où la différence de temps avec celle annoncé en début de message.)
Revenant sur le seuil, Jehan voit un cadre photo par terre. Interloqué, il me le signale, pensant que c'est peut-être le fantôme qui les a jetés hors de la maison.
Je lui explique que ça s'était retrouvé dans ma ceinture d'équipement, et que j'ai dû m'en débarasser.
Après tout, ça aurait été bizarre que le fantôme agisse en dehors de la maison qu'il hante.
Alors que j'étais censé rester dans le camion à cause de ma santé mentale trop basse, nous sommes finalement repartis dans la maison tous les deux.
J'ai pu ainsi indiquer à Jehan où étaient la lampe à UV et le Smudge Stick.
Malheureusement, j'ai dû précipiter sa chute...
Une attaque de fantôme a commencé pas longtemps après notre entrée, alors que Jehan s'affairait sur le meuble où étaient posées les bougies et Smudge Sticks.
J'ai vu apparaître le fantôme juste à côté de Jehan ! Il est apparu carrément sur lui ! Autant dire qu'il n'avait aucune chance.
J'ai essayé de le prévenir, lui criant de fuir, puis j'ai couru directement dans mon placard, alors que je ne voyais pas Jehan bouger.
Quand il m'a semblé que l'attaque était terminée, je suis sorti de mon placard, et j'ai trouvé son cadavre contre le meuble.
Je suis sorti de la maison et retourné au camion.
À ce stade, j'ai choisi au hasard l'un des deux types de fantôme, Banshee ou Fantôme.
J'ai vu aussi qu'on avait accompli les troisième et quatrième objectifs, à savoir, purifier la salle du fantôme avec un bâton de sauge et avoir la santé mentale moyenne de toute l'équipe tomber en-dessous des 25%.
Autant le quatrième paraissait évident, vu mon niveau à presque 1% et la mort de Jehan, autant, comme je n'ai jamais réussi à allumer ce bâton de sauge, je me demande comment on a réussi le troisième. Peut-être que le bâton ne fait pas de flamme quand il est allumé, juste un peu de fumée, mais comme la salle était dans le noir la plupart du temps, je n'ai pas vu que j'avais réussi à l'allumer ? Mystère.
Très honnêtement, je ne me souviens plus si j'ai choisi Banshee ou Fantôme, et je ne me souviens pas non plus si j'ai eu juste ou faux.
Mais Jehan était ENCORE mort.
Par contre, j'avais survécu trois fois de suite, donc c'était pas si mal.
Mr. Shadow
Doux mon cœur, fermes mes intentions -mantra psi