10/01/2019, 20:19
(10/01/2019, 12:57)Skarn a écrit : J'ai été tellement traumatisé par des renvois virtuellement invisibles dans d'autres ouvrages que j'ai volontairement appliqué une politique du « mieux vaut trop visible que pas assez ».
Certains renvois auraient sans doute pu être plus discrets, mais ça vaut mieux que l’inverse, comme tu le fais remarquer.
Concernant l’intégration des choix à l’illustration, j’oubliais de mentionner l’idée rigolote du 150, où l’héroïne imagine dans deux bulles séparées les deux comportements qu’elle pourrait adopter (bluffer ou attaquer sans tarder). C’est astucieux et ça marche bien, mais ça ne pourrait bien sûr pas être utilisé à de multiples reprises sans paraître répétitif.
Il y a beaucoup de choix de direction (normal dans une BD-jeu), mais il y a aussi une bonne quantité de choix tactiques, ce qui est appréciable.
Les talismans sont une idée sympathique, qui présentent l’avantage de s’insérer facilement dans les illustrations, sans nécessiter de boîte de texte.
On peut à vrai dire assez rarement se servir des talismans de force et de vitesse, mais il aurait sans doute été lourd qu’ils soient trop souvent utiles. J’ai d’ailleurs apprécié le fait qu’on peut tout à fait réussir l’aventure sans le moindre talisman (lors de ma première partie, j’ai utilisé un talisman de force et un autre d’énergie, mais j’aurais réussi sans eux).
Les talismans d’énergie sont en revanche un peu trop utiles à mon avis. Le fait de pouvoir annuler n’importe quelle blessure est très puissant et il aurait peut-être fallu limiter le nombre de talismans d’énergie que l’on peut avoir sur soi (un seul par mission, par exemple) ou alors diminuer leur puissance (un talisman n’annulant qu’un ou deux points de dommage). En l’état, si on en achète autant que nous le permet notre argent, j’ai l’impression qu’il devient presque impossible de perdre à moins de tomber sur l’un des rares PFA.
(En parlant de PFA, et parce que j’aime bien pinailler, il est un peu injuste que le PFA du 39 ne prenne pas en compte la possibilité qu’on ait un talisman d’énergie pour annuler la blessure.)
Le scénario de l’aventure est simple, mais convient bien au concept. Je suis complètement passé à côté lors de ma première tentative, mais il y a dans les trois premières missions des références astucieuses qui présagent la mission finale.
Comme je le mentionnais, l’aventure est laconique, mais pourrait l’être plus encore. Il reste ici et là des bouts de texte qui n’étaient pas nécessaires, car l’illustration était suffisamment éloquente.
(Quelques exemples tirés de l'hôpital. Au 79, il n'est pas vraiment utile que l'héroïne dise quoi que ce soit. Au 121, le texte n'est pas utile : on saisit bien ce qui est en train de se passer. Et au 48, je pense que la scène est suffisamment expressive et hilarante pour se passer de commentaire.)
Bien sûr, je réalise qu’il n’est pas facile pour un auteur de retrancher autant de texte qu’il le pourrait. Il risque de finir par se demander s'il sert encore à quelque chose ! Mais comme disait l’autre, « la perfection, c’est lorsqu’il ne reste plus rien à retirer ».
L’atmosphère générale est très sympa : légère et dynamique, bien loin des excès ultra-sombres dans lesquels sombrent facilement les histoires de monstres. Bien que l'histoire ne soit pas globalement humoristique, il y a un certain nombre d'éléments comiques qui contribuent positivement à l'atmosphère (difficiles de citer tout ce qui m'a amusé, mais j'ai par exemple bien aimé "Le lycanthrope malin" et les réflexions mathématiques d'Amira au 50).
Les illustrations sont très bien, et collent idéalement au style de l'aventure. Les scènes d'action sont excellentes (j'ai un faible particulier pour la course-poursuite du 100). Les expressions du visage de l'héroïne ne le sont pas moins et elles se marient très bien avec le laconisme de l'aventure (j'aurais du mal à dire quelle est mon expression préférée, car il y en a des tas qui sont géniales ; peut-être celle du 6, car son caractère inattendu la rend encore plus hilarante).
L'aspect visuel de la BD me semble cependant comporter un défaut : les illustrations sont très bien mais... elles n'occupent pas une proportion suffisamment grande des pages ! Les bordures blanches qui entourent les cases sont énormes, bien plus épaisses qu'elles ne l'étaient dans des BD comme "Captive" ou "Les larmes de Nüwa". Je ne trouve pas que ce soit une bonne chose.