23/09/2018, 18:33
J'ai envie de citer (de mémoire) la réponse de Benoît Sokal (Syberia, Kraa) quand on lui a demandé ce qu'il pensait des expériences les plus poussées en BD numériques :
La bande dessinée numérique, hautement interactive, avec une narration non-linéaire et des contenus vidéos et audios, ça existe depuis plus de trente ans. Ça s'appelle le jeu vidéo.
Ce qui, je crois, résume assez bien ma pensée. Ces « livres numériques extraordinaires » dont on déplore l'absence, ils sont déjà là, c'est juste qu'ils sont sur Steam et non sur iBooks.
Toutefois, je ne dis pas qu'il n'est pas possible d'imaginer des formats littéraires qui ne soient ni du jeu vidéo, ni (facilement) transposables en physique. Certains existent déjà d'ailleurs.
Je pense ainsi aux webtoons, ces BDs avec des pages-chapitres extrêmement longues, qui se lisent de haut en bas en faisant défiler son écran. Ça, c'est génial, ça ouvre plein de possibilités de narration, c'est un vrai changement apporté par le numérique.
De même, il existe déjà sur le web des articles journalistiques et scientifiques, de la taille de petits romans, où la simple présence de liens hypertextes, pour bondir vers des sources ou d'autres articles détaillant certains points, rend la lecture infiniment plus agréable que sur papier. C'est pas grand chose en apparence, mais ça change la vie.
Juste, je n'ai pas vraiment l'impression que, si blocage il y a, ils soient vraiment au niveau des compétences techniques.
Et puis, franchement, un monde où il faut être un informaticien pour être un créatif, c'est une de mes (nombreuses) visions de l'enfer.
Mon impression est que WALRUS n'est qu'une victime de plus des errements du marché du livre numérique dans le monde (même aux US, ça marche moins bien depuis qu'Amazon ne casse plus les prix en vendant à perte).
Errements que je n'imputerais non pas au manque d'imaginations des auteurs, mais surtout au fait que le livre numérique tel qu'il existe actuellement tient d'avantage du cauchemar orwellien que l'accès universel au savoir promis. Dépendance à un terminal précis, lui-même lié à une multinationale donnée, elle-même en affaires avec des géants de l'édition aussi peu scrupuleux. Rappelons cette affaire géniale où Amazon a supprimé en un clic tous les exemplaires numériques de 1984 de ses clients.
La bande dessinée numérique, hautement interactive, avec une narration non-linéaire et des contenus vidéos et audios, ça existe depuis plus de trente ans. Ça s'appelle le jeu vidéo.
Ce qui, je crois, résume assez bien ma pensée. Ces « livres numériques extraordinaires » dont on déplore l'absence, ils sont déjà là, c'est juste qu'ils sont sur Steam et non sur iBooks.
Toutefois, je ne dis pas qu'il n'est pas possible d'imaginer des formats littéraires qui ne soient ni du jeu vidéo, ni (facilement) transposables en physique. Certains existent déjà d'ailleurs.
Je pense ainsi aux webtoons, ces BDs avec des pages-chapitres extrêmement longues, qui se lisent de haut en bas en faisant défiler son écran. Ça, c'est génial, ça ouvre plein de possibilités de narration, c'est un vrai changement apporté par le numérique.
De même, il existe déjà sur le web des articles journalistiques et scientifiques, de la taille de petits romans, où la simple présence de liens hypertextes, pour bondir vers des sources ou d'autres articles détaillant certains points, rend la lecture infiniment plus agréable que sur papier. C'est pas grand chose en apparence, mais ça change la vie.
Juste, je n'ai pas vraiment l'impression que, si blocage il y a, ils soient vraiment au niveau des compétences techniques.
Et puis, franchement, un monde où il faut être un informaticien pour être un créatif, c'est une de mes (nombreuses) visions de l'enfer.
Mon impression est que WALRUS n'est qu'une victime de plus des errements du marché du livre numérique dans le monde (même aux US, ça marche moins bien depuis qu'Amazon ne casse plus les prix en vendant à perte).
Errements que je n'imputerais non pas au manque d'imaginations des auteurs, mais surtout au fait que le livre numérique tel qu'il existe actuellement tient d'avantage du cauchemar orwellien que l'accès universel au savoir promis. Dépendance à un terminal précis, lui-même lié à une multinationale donnée, elle-même en affaires avec des géants de l'édition aussi peu scrupuleux. Rappelons cette affaire géniale où Amazon a supprimé en un clic tous les exemplaires numériques de 1984 de ses clients.