29/07/2018, 17:09
La menace éventuelle posée par le développement des nouvelles technologies en général, et des IA en particulier est un thème souvent abordé en littérature, d’où la difficulté d’en faire quelques choses d’original. Avec cette aventure pourtant, Gynogege s’en sort très bien pour nous proposer une dystopie bien grinçante assez unique dans le genre.
Je pense que ce qui contribue beaucoup à l’originalité de cette aventure est l’association de grands thèmes de science-fiction - constamment réinventés par de nombreux auteurs - avec des thèmes politiques très contemporains. Nous incarnons en effet un président français dont le prénom pourrait être Emanuel, tout juste réveillé après un sommeil cryogénique de près de soixante ans, qui retrouve une France bien différente de celle qu’il a laissée. Dans cet État dominé par des machines, il va vite se rendre compte que son pouvoir n’est pas grand chose de plus qu’une façade... À nous de voir si nous allons accepter de nous soumettre aux robots, ou essayer de lutter contre cette technocratie à laquelle nous avons permis de voir le jour!
En terme de jeu, ces décisions sont mesurées par notre score de volonté : à chaque fois que nous plions devant les machines, à chaque fois que nous utilisons les technologies des années 2080, il devient plus difficile de s’en passer par la suite. Un autre score nous tient lieu de jauge de santé, mais comme d’autre avant moi l’ont fait remarquer, je le trouve un peu superflu (je ne sais même pas s’il est possible de tomber à 0, mais peut-être que c’est juste moi).
La conséquence logique de ces mécanismes est la possibilité d’atteindre deux fins victorieuses différentes selon notre parcours : la fin bleue, traduisant une soumission totale au système, ou la fin rouge, signifiant son rejet. Un choix moins tranché nous amène à la fin Noire, seul véritable PFA de cette aventure. Ces fins sont intéressantes, même si elles ne sont pas véritablement satisfaisante (ce qui n’est pas ici réellement une mauvaise chose, je vais y revenir).
L’aspect qui m’a probablement le plus plu dans cette AVH est peut-être son caractère « meta », si je peux dire. Je m’explique : l’une des raisons pour lesquelles nous apprécions les LVDEH, c’est la possibilité de faire des choix, d’influencer par nos actions le déroulement d’une histoire. Or, ici, les robots qui entourent notre personnages travaillent activement à l’empêcher de véritablement choisir, et à emprunter gentiment le petit chemin tout tracé par le système. On en arrive à devoir pratiquement se battre pour faire des choix, sans que la volonté de notre personnage ne soit émoussée par cet équipage de robot qui l’entourent. Peut-être que c’est juste moi qui regarde trop loin, mais j’ai trouvé particulièrement intéressant que les mécanismes de l’aventure permettent de servir le propos de cette façon.
Le propos, d’ailleurs, est bien présenté par un univers particulièrement sinistre pour les humains (ou ce qu’il en reste), que l’on peut un peudécouvrir avec quelques recherches. Notre personnages est peut-être un peu trop perdu au début, mais d’un autre côté, il a été congelé pendant soixante ans. Comme pour les choix, découvrir les secrets de ce futur possible n’est pas facile, et demandera d’explorer en résistant à la pression de nos conseillers mécaniques. Le tout nous est présenté avec un style sobre, mais maîtrisé, sur lequel je n’ai pas grand chose à redire.
Dans le format, en revanche, je ne sais pas vraiment quoi penser de l’ « activation » de certains paragraphes par des codes. Ça fonctionne, mais le contrecoup est de nous donner un certain nombre de paragraphes courts, à mon sens légèrement superflu. Peut-être aurait-il été possible de les intégrer à d’autres paragraphes, ce qui aurait permis d’ajouter d’autres actions/décisions? Mais je chipote un peu...
Terminons par les fins :
En somme, une dystopie grinçante, des idées créatives, un sous-texte politique intéressant, malgré quelques petits bémols pas vraiment gênants. Une aventure qui m’a bien plue donc!
Je pense que ce qui contribue beaucoup à l’originalité de cette aventure est l’association de grands thèmes de science-fiction - constamment réinventés par de nombreux auteurs - avec des thèmes politiques très contemporains. Nous incarnons en effet un président français dont le prénom pourrait être Emanuel, tout juste réveillé après un sommeil cryogénique de près de soixante ans, qui retrouve une France bien différente de celle qu’il a laissée. Dans cet État dominé par des machines, il va vite se rendre compte que son pouvoir n’est pas grand chose de plus qu’une façade... À nous de voir si nous allons accepter de nous soumettre aux robots, ou essayer de lutter contre cette technocratie à laquelle nous avons permis de voir le jour!
En terme de jeu, ces décisions sont mesurées par notre score de volonté : à chaque fois que nous plions devant les machines, à chaque fois que nous utilisons les technologies des années 2080, il devient plus difficile de s’en passer par la suite. Un autre score nous tient lieu de jauge de santé, mais comme d’autre avant moi l’ont fait remarquer, je le trouve un peu superflu (je ne sais même pas s’il est possible de tomber à 0, mais peut-être que c’est juste moi).
La conséquence logique de ces mécanismes est la possibilité d’atteindre deux fins victorieuses différentes selon notre parcours : la fin bleue, traduisant une soumission totale au système, ou la fin rouge, signifiant son rejet. Un choix moins tranché nous amène à la fin Noire, seul véritable PFA de cette aventure. Ces fins sont intéressantes, même si elles ne sont pas véritablement satisfaisante (ce qui n’est pas ici réellement une mauvaise chose, je vais y revenir).
L’aspect qui m’a probablement le plus plu dans cette AVH est peut-être son caractère « meta », si je peux dire. Je m’explique : l’une des raisons pour lesquelles nous apprécions les LVDEH, c’est la possibilité de faire des choix, d’influencer par nos actions le déroulement d’une histoire. Or, ici, les robots qui entourent notre personnages travaillent activement à l’empêcher de véritablement choisir, et à emprunter gentiment le petit chemin tout tracé par le système. On en arrive à devoir pratiquement se battre pour faire des choix, sans que la volonté de notre personnage ne soit émoussée par cet équipage de robot qui l’entourent. Peut-être que c’est juste moi qui regarde trop loin, mais j’ai trouvé particulièrement intéressant que les mécanismes de l’aventure permettent de servir le propos de cette façon.
Le propos, d’ailleurs, est bien présenté par un univers particulièrement sinistre pour les humains (ou ce qu’il en reste), que l’on peut un peudécouvrir avec quelques recherches. Notre personnages est peut-être un peu trop perdu au début, mais d’un autre côté, il a été congelé pendant soixante ans. Comme pour les choix, découvrir les secrets de ce futur possible n’est pas facile, et demandera d’explorer en résistant à la pression de nos conseillers mécaniques. Le tout nous est présenté avec un style sobre, mais maîtrisé, sur lequel je n’ai pas grand chose à redire.
Dans le format, en revanche, je ne sais pas vraiment quoi penser de l’ « activation » de certains paragraphes par des codes. Ça fonctionne, mais le contrecoup est de nous donner un certain nombre de paragraphes courts, à mon sens légèrement superflu. Peut-être aurait-il été possible de les intégrer à d’autres paragraphes, ce qui aurait permis d’ajouter d’autres actions/décisions? Mais je chipote un peu...
Terminons par les fins :
En somme, une dystopie grinçante, des idées créatives, un sous-texte politique intéressant, malgré quelques petits bémols pas vraiment gênants. Une aventure qui m’a bien plue donc!