Ah, monsieur Gynogege. Félicitations. J'ai fait lire à mes assistants l'autobiographie ludique que vous avez écrite à mon sujet, et vous avez atteint un taux de satisfaction de 91%, soit un point de plus que le minimum requis pour ne pas être remplacé par un générateur automatique de texte.
Mais revenons ensemble sur ces 9% manquants voulez-vous ? L'élite de la nation ne mérite pas moins que la perfection après tout.
Mes assistants ont remarqué des tournures de phrases malheureuses ici et là, aux entournures, qui pourraient passer pour des pointes d'ironie, voire parfois pour une critique acerbe du système. Je compte sur vous pour corriger ces maladresses. Tout comme le gouvernement, votre texte ne doit pas faire de la communication, mais s'imposer de n'exprimer que la vérité pure, franche et directe.
Si le circenses est certain de plaire à la plèbe, mes assistants notent la forte variance entre ceux qui tomberont du premier coup sur l'explication du génie du marché et ceux qui erreront à répétition dans les limbes de la fin Noire. Un écueil qui semble à première vue inévitable en conséquence du format choisi, mais ce ne serait pas très start-up nation de ne pas chercher à repousser les limites de l'impossible, n'est-ce pas ?
Votre ode au capitalisme libéré de toute entrave est particulièrement entraînante, notamment le passage où chaque produit permet de corriger les problèmes apportés par le précédent tout en en provoquant lui-même de nouveaux, pour que jamais le cycle ne s'arrête. De même, vous soulignez parfaitement combien il est naturel pour les productifs, les winners, de s'élever au-delà de la masse des médiocres, sans être contraints par tous ces concepts désuets d'humanité.
Je note toutefois un reste, à éliminer, de pudeur mal placée. Diantre, le projet C n'est pas quelque chose dont nous devons avoir honte, bien au contraire. Si je comprends votre volonté de vous placer dans la lignée d'un Soylent Green – le film visionnaire, pas la marque de substituts alimentaires qu'il a inspiré – c'est un rien désuet de penser qu'il faut cacher l'origine de nos produits. Au contraire, cela devrait être un argument marketing !
De même, si j'applaudis votre façon de décrire la réaffectation des improductifs à des tâches où ils seront utiles à la société, l'épiphénomène sur lequel vous avez décidé de vous concentrer n'est pas des plus pragmatiques. Il y avait sans doute moyen d'insister sur un rôle efficace et non contraint par cette vieille moralité absurde sans flirter pour autant avec le grand guignol. Pensez cuves Axlotl mon ami.
L'un de mes conseillers les plus chafouins souligne quelques moments étranges qui rompent le charme, comme la présence inexpliquée d'une courtisane non surveillée, un certaine facilité scénaristique dans le final Rouge… Ou le fait que j'envisage, moi, de prendre le métro de mon plein gré, sans opération médiatique à la clé.
Ces paramètres restent cependant sous contrôle. De façon générale, les impuretés du produit sont avalées par son éclat.
J'espère que vous conserverez longtemps un tel niveau de talent monsieur Gynogege. Pour que nous puissions vous conserver longtemps.
Mais revenons ensemble sur ces 9% manquants voulez-vous ? L'élite de la nation ne mérite pas moins que la perfection après tout.
Mes assistants ont remarqué des tournures de phrases malheureuses ici et là, aux entournures, qui pourraient passer pour des pointes d'ironie, voire parfois pour une critique acerbe du système. Je compte sur vous pour corriger ces maladresses. Tout comme le gouvernement, votre texte ne doit pas faire de la communication, mais s'imposer de n'exprimer que la vérité pure, franche et directe.
Si le circenses est certain de plaire à la plèbe, mes assistants notent la forte variance entre ceux qui tomberont du premier coup sur l'explication du génie du marché et ceux qui erreront à répétition dans les limbes de la fin Noire. Un écueil qui semble à première vue inévitable en conséquence du format choisi, mais ce ne serait pas très start-up nation de ne pas chercher à repousser les limites de l'impossible, n'est-ce pas ?
Votre ode au capitalisme libéré de toute entrave est particulièrement entraînante, notamment le passage où chaque produit permet de corriger les problèmes apportés par le précédent tout en en provoquant lui-même de nouveaux, pour que jamais le cycle ne s'arrête. De même, vous soulignez parfaitement combien il est naturel pour les productifs, les winners, de s'élever au-delà de la masse des médiocres, sans être contraints par tous ces concepts désuets d'humanité.
Je note toutefois un reste, à éliminer, de pudeur mal placée. Diantre, le projet C n'est pas quelque chose dont nous devons avoir honte, bien au contraire. Si je comprends votre volonté de vous placer dans la lignée d'un Soylent Green – le film visionnaire, pas la marque de substituts alimentaires qu'il a inspiré – c'est un rien désuet de penser qu'il faut cacher l'origine de nos produits. Au contraire, cela devrait être un argument marketing !
De même, si j'applaudis votre façon de décrire la réaffectation des improductifs à des tâches où ils seront utiles à la société, l'épiphénomène sur lequel vous avez décidé de vous concentrer n'est pas des plus pragmatiques. Il y avait sans doute moyen d'insister sur un rôle efficace et non contraint par cette vieille moralité absurde sans flirter pour autant avec le grand guignol. Pensez cuves Axlotl mon ami.
L'un de mes conseillers les plus chafouins souligne quelques moments étranges qui rompent le charme, comme la présence inexpliquée d'une courtisane non surveillée, un certaine facilité scénaristique dans le final Rouge… Ou le fait que j'envisage, moi, de prendre le métro de mon plein gré, sans opération médiatique à la clé.
Ces paramètres restent cependant sous contrôle. De façon générale, les impuretés du produit sont avalées par son éclat.
J'espère que vous conserverez longtemps un tel niveau de talent monsieur Gynogege. Pour que nous puissions vous conserver longtemps.