L'OBJET LIVRE
Belle édition grand format. Des reliefs sur la couverture et un bord noir brillant, c'est réussi. En feuilletant, on remarque les fausses taches d'encre et fausses traces de brûlé sur le bord des pages et entre les paragraphes : ça donne un beau visuel de grimoire. Les collectionneurs regretteront de voir la maquette et le format changer tous les deux ans, semant une belle pagaille dans leurs étagères...
Dans le cadre d'une opé librairie, j'ai reçu le livre avec deux dés argentés dans une petite bourse. Je les ai donnés à Lowbac, je reste fidèle aux vieux dés blancs de Yatzé qui accompagnent tous mes livres-jeu depuis mon premier DF
LA FINE EQUIPE
Scriptarium a été associé au développement du tome : on leur doit le sympathique dossier final, et certainement le respect du canon (toponymes + noms de personnages). Peut-être aussi l'apparition d'une carte de Léo Hartas, correctement francisée.
Pour une fois ce n'est pas C. Degolf à la traduction, mais Sophie Brun. Merci Google : Sophie Brun a étudié la traductique à Paris de 1982 à 1985, et on lui doit entre autres des VF de la Bibliothèque du Voyageur, d'un ouvrage de coaching chez Dunod, et de plusieurs romances façon Harlequin un peu, heu, épicées. Elle a traduit plusieurs titres pour Gallimard : encore un livre de voyage, les textes d'un album de photos sur les femmes célèbres et les chats... Une bibliographie originale qui tient de l'inventaire poétique à la Prévert.
Aux manettes ou plutôt à la palette, Vlado Krizan, un artiste slovaque qui travaille surtout en numérique. Sa page artstation.com contient surtout des démos de SF et des militarias soviétiques. Une esthétique industrielle léchée, plusieurs de ses démos me plaisent vraiment ! Bémol : quand les scènes ne sont pas statiques (mouvements rapides), ça rend moins bien. Dans le livre, après feuilletage, et bien que dire... Il y a de bonnes illu', certes dans un style inhabituel chez DF. Ça renouvelle, c'est sûr.
S'il y avait quelque chose à améliorer, je dirais :
1) les postures, mouvements, visages, regards... tout cela fait souvent figé, emprunté.
2) les fonds, qui sont des à-plats ou des flous.
Je sais, la critique et facile, l'art est difficile !
Enfin comme auteur... Ian VifCaillou ? Je me moquais ailleurs (plus haut sur ce topic) des remarques de Dave Morris concernant la paternité du bouquin, mais après lecture, et bien, et bien... Je commence à me ranger à son avis.
CE QU'EST-CE QU'ÇA RACONTE
Un chasseur de trésor cherche un trésor et trouve une Ninja. Quoi, ça vous suffit pas ?
Bon, ajoutons qu'au final il cherche Zanbar Bones pour lui en mettre plein sa face (d'os), et qu'au passage il croise des magots lanceurs de boules de feu (amateurs de petits gâteaux mais pas fortiches en maçonnerie). Ça tourne vite à la campagne de JDR, c'est pas mal mené d'ailleurs. L'Anneau des Serpents de Feu peut soutenir, par bien des aspects, la comparaison avec La Sorcière des Neiges.
Je note un souci de rendre l'aventure et les péripéties cohérentes, et le héros comme les PNJ crédibles. Souci de décrire certains lieux (les étendues herbeuses, les plains couvertes de blés, les paysans qui récoltent...). De logique interne à l'univers, avec les flux marchands, la sempiternelle Pièce d'Or qui a enfin une subdivision (la Pièce de Cuivre) pour les petits achats. Ah, en parlant logique interne, j'aurais bien voulu savoir ce qui permet à Zanbar Bones de survivre à tout et de se réincarner. Même un petit prétexte, un truc vague !
GAMEPLAY
J'ai joué avec un héros HAB 12 / END 18 / CHAN 10 + la Potion de Bonne Fortune. J'ai un peu pataugé au début dans la ville de Calice, j'ai sans doute raté de bonnes occasions ! J'ai utilisé le logiciel DF créé par ViktoR_TroP_ForT, merci à lui ! Ça facilitait grandement les combats.
Choix : hum, souvent des fausses alternatives du type « Voulez-vous pénétrer dans la maison ou non ? » Comme si un aventurier digne de ce nom allait passer à côté... Ceci dit, ça nous joue souvent des tours, surtout dans Calice. L'auteur sait jouer avec nos attentes et nos petites habitudes
Combats : les adversaires ont en général HAB 6, donc je les éliminais en deux coups de cuiller à pot, sans même transpirer. Bestiaire inhabituel.
Objets : sérieusement, faut arrêter avec ces empilements absurdes d'objets inutiles... On s'en tient au basique, au simple, à l'essentiel ! A la longue je n'étais même plus sûr d'avoir, ou non, tel item. Et on pense à disséminer quelques Repas, pas juste un bout de fromage +2 END par-ci, par-là, sacrédiou !
Equilibrage : bon, mais comme je partais avec HAB 12, ça aidait beaucoup... Dans l'ensemble, j'ai l'impression que c'est tout à fait jouable par un héros avec 10-12 en HAB et ne déméritant pas trop dans les autres scores. Je veux dire par là qu'il y a des regains ponctuels. Et question tests injustes autant que mortels, c'est pas la bonne vieille Crypte du Sorcier des familles. Je n'ai pas eu à tricher (enfin, presque pas), ça change !
MON RESSENTI
On y perd en quantité comme en qualité dans les illustrations, ne serait-ce que la Feuille d'Aventure. L'objet livre a par ailleurs des qualités dans sa prise en main, sa maquette de couverture...
Le style me surprend, j'ai l'impression de traductions littérales de certains noms. L'Epée « Unique Œil », non mais allô quoi ! Par ailleurs les dialogues sont étranges. Les PNJ parlent de manière ampoulée, peu naturelle. Le soudard de base du Seigneur Azzur qui nous vouvoie et parle avec des mots et tournures choisies... Est-ce que ça tient à l'auteur ou à la VF, aucune idée.
On va clairement vers quelque chose de plus enfantin : le phrasé, le bestiaire (qui fait un peu album petite enfance), certains choix illustratifs.
Content de relire une bonne vieille aventure DF façon campagne méd'fan, et qui ne soit pas un OTP comme les premiers J. Green. Un peu déçu de ne pas retrouver une ambiance visuelle / d'écriture qui avait fait mes beaux souvenirs et mes belles madeleines de Proust.
ERRATAS
Belle édition grand format. Des reliefs sur la couverture et un bord noir brillant, c'est réussi. En feuilletant, on remarque les fausses taches d'encre et fausses traces de brûlé sur le bord des pages et entre les paragraphes : ça donne un beau visuel de grimoire. Les collectionneurs regretteront de voir la maquette et le format changer tous les deux ans, semant une belle pagaille dans leurs étagères...
Dans le cadre d'une opé librairie, j'ai reçu le livre avec deux dés argentés dans une petite bourse. Je les ai donnés à Lowbac, je reste fidèle aux vieux dés blancs de Yatzé qui accompagnent tous mes livres-jeu depuis mon premier DF
LA FINE EQUIPE
Scriptarium a été associé au développement du tome : on leur doit le sympathique dossier final, et certainement le respect du canon (toponymes + noms de personnages). Peut-être aussi l'apparition d'une carte de Léo Hartas, correctement francisée.
Pour une fois ce n'est pas C. Degolf à la traduction, mais Sophie Brun. Merci Google : Sophie Brun a étudié la traductique à Paris de 1982 à 1985, et on lui doit entre autres des VF de la Bibliothèque du Voyageur, d'un ouvrage de coaching chez Dunod, et de plusieurs romances façon Harlequin un peu, heu, épicées. Elle a traduit plusieurs titres pour Gallimard : encore un livre de voyage, les textes d'un album de photos sur les femmes célèbres et les chats... Une bibliographie originale qui tient de l'inventaire poétique à la Prévert.
Aux manettes ou plutôt à la palette, Vlado Krizan, un artiste slovaque qui travaille surtout en numérique. Sa page artstation.com contient surtout des démos de SF et des militarias soviétiques. Une esthétique industrielle léchée, plusieurs de ses démos me plaisent vraiment ! Bémol : quand les scènes ne sont pas statiques (mouvements rapides), ça rend moins bien. Dans le livre, après feuilletage, et bien que dire... Il y a de bonnes illu', certes dans un style inhabituel chez DF. Ça renouvelle, c'est sûr.
S'il y avait quelque chose à améliorer, je dirais :
1) les postures, mouvements, visages, regards... tout cela fait souvent figé, emprunté.
2) les fonds, qui sont des à-plats ou des flous.
Je sais, la critique et facile, l'art est difficile !
Enfin comme auteur... Ian VifCaillou ? Je me moquais ailleurs (plus haut sur ce topic) des remarques de Dave Morris concernant la paternité du bouquin, mais après lecture, et bien, et bien... Je commence à me ranger à son avis.
CE QU'EST-CE QU'ÇA RACONTE
Un chasseur de trésor cherche un trésor et trouve une Ninja. Quoi, ça vous suffit pas ?
Bon, ajoutons qu'au final il cherche Zanbar Bones pour lui en mettre plein sa face (d'os), et qu'au passage il croise des magots lanceurs de boules de feu (amateurs de petits gâteaux mais pas fortiches en maçonnerie). Ça tourne vite à la campagne de JDR, c'est pas mal mené d'ailleurs. L'Anneau des Serpents de Feu peut soutenir, par bien des aspects, la comparaison avec La Sorcière des Neiges.
Je note un souci de rendre l'aventure et les péripéties cohérentes, et le héros comme les PNJ crédibles. Souci de décrire certains lieux (les étendues herbeuses, les plains couvertes de blés, les paysans qui récoltent...). De logique interne à l'univers, avec les flux marchands, la sempiternelle Pièce d'Or qui a enfin une subdivision (la Pièce de Cuivre) pour les petits achats. Ah, en parlant logique interne, j'aurais bien voulu savoir ce qui permet à Zanbar Bones de survivre à tout et de se réincarner. Même un petit prétexte, un truc vague !
GAMEPLAY
J'ai joué avec un héros HAB 12 / END 18 / CHAN 10 + la Potion de Bonne Fortune. J'ai un peu pataugé au début dans la ville de Calice, j'ai sans doute raté de bonnes occasions ! J'ai utilisé le logiciel DF créé par ViktoR_TroP_ForT, merci à lui ! Ça facilitait grandement les combats.
Choix : hum, souvent des fausses alternatives du type « Voulez-vous pénétrer dans la maison ou non ? » Comme si un aventurier digne de ce nom allait passer à côté... Ceci dit, ça nous joue souvent des tours, surtout dans Calice. L'auteur sait jouer avec nos attentes et nos petites habitudes
Combats : les adversaires ont en général HAB 6, donc je les éliminais en deux coups de cuiller à pot, sans même transpirer. Bestiaire inhabituel.
Objets : sérieusement, faut arrêter avec ces empilements absurdes d'objets inutiles... On s'en tient au basique, au simple, à l'essentiel ! A la longue je n'étais même plus sûr d'avoir, ou non, tel item. Et on pense à disséminer quelques Repas, pas juste un bout de fromage +2 END par-ci, par-là, sacrédiou !
Equilibrage : bon, mais comme je partais avec HAB 12, ça aidait beaucoup... Dans l'ensemble, j'ai l'impression que c'est tout à fait jouable par un héros avec 10-12 en HAB et ne déméritant pas trop dans les autres scores. Je veux dire par là qu'il y a des regains ponctuels. Et question tests injustes autant que mortels, c'est pas la bonne vieille Crypte du Sorcier des familles. Je n'ai pas eu à tricher (enfin, presque pas), ça change !
MON RESSENTI
On y perd en quantité comme en qualité dans les illustrations, ne serait-ce que la Feuille d'Aventure. L'objet livre a par ailleurs des qualités dans sa prise en main, sa maquette de couverture...
Le style me surprend, j'ai l'impression de traductions littérales de certains noms. L'Epée « Unique Œil », non mais allô quoi ! Par ailleurs les dialogues sont étranges. Les PNJ parlent de manière ampoulée, peu naturelle. Le soudard de base du Seigneur Azzur qui nous vouvoie et parle avec des mots et tournures choisies... Est-ce que ça tient à l'auteur ou à la VF, aucune idée.
On va clairement vers quelque chose de plus enfantin : le phrasé, le bestiaire (qui fait un peu album petite enfance), certains choix illustratifs.
Content de relire une bonne vieille aventure DF façon campagne méd'fan, et qui ne soit pas un OTP comme les premiers J. Green. Un peu déçu de ne pas retrouver une ambiance visuelle / d'écriture qui avait fait mes beaux souvenirs et mes belles madeleines de Proust.
ERRATAS