27/11/2016, 14:27
Ca peut paraître surprenant que je déterre ce topic quelques mois après le concours pour une AVH que j'ai déjà critiquée...
Mais voilà, pour moi il y a deux sortes d'oeuvres qui me plaisent:
- celles qui font passer un bon moment (et c'est déjà beaucoup) puis qui s'effacent assez rapidement en laissant juste un arrière-goût agréable;
- celles qui reviennent vous interroger quelques mois, quelques années plus tard, comme un moustique qui vous aiguillonne;
Aujourd'hui je me rends compte que "Au nord du désert..." fait pour moi partie clairement de la deuxième catégorie. le temps passant, j'apprécie encore plus la finesse de la structure et la correspondance avec le discours.
La structure répétitive du compte qui m'a d'emblée marqué et qui est particulièrement adaptée à cet univers africain/post-acopalyptique répond très intelligemment à la structure ludique qui fonctionne un peu comme un jeu d'arcade, par niveaux successifs, où là aussi la répétition et la progression sont le moteur du plaisir. C'est cet équilibre entre la dimension littéraire et ludique que j'admire particulièrement ici, là où une avh comme "Fille de" a selon moi clairement privilégié lé littéraire (très bon) au détriment du ludique.
L'idée que l'univers post-apocalyptique soit envisagé sous l'angle d'une société "première" africain est pour moi aussi géniale. Pourquoi ? Si on considère que la branche très fragile de l'évolution sur laquelle nous nous tenons, faite d'hyper-technologie et de contrôle social intensif, est en fait un cul-de-sac de l'évolution, logiquement le fil doit être repris à partir du tronc ou de la souche. or l'Afrique étant le berceau de l'humanité c'est symboliquement très fort de reprendre l'histoire à cet endroit là. On observe que les arbres les plus vigoureux, comme le peuplier, repartent à la souche lorsque leur tronc est coupé... Là aussi le mélange entre croyances "primitives" et usage d'objets technologiques est admirablement utilisée comme un jeu, et surtout un jeu de pouvoir...
Pour finir ce jeu l'idée de tout envoyer balader avec un départ programmé et la résolution d'une histoire familiale aurait pu être un peu casse-gueule, mais là encore l'auteur tient bien sur son fil en équilibriste émérite et nous amène je pense là où il le voulait...
bref, je voudrais à nouveau remercier et féliciter Outremer pour cette AVH marquante, à laquelle ma première critique ne rendait sans doute pas assez justice (ce qui montre aussi les limites inhérentes à un concours, mais c'est inévitable et ce n'est pas grave en soi...)
Mais voilà, pour moi il y a deux sortes d'oeuvres qui me plaisent:
- celles qui font passer un bon moment (et c'est déjà beaucoup) puis qui s'effacent assez rapidement en laissant juste un arrière-goût agréable;
- celles qui reviennent vous interroger quelques mois, quelques années plus tard, comme un moustique qui vous aiguillonne;
Aujourd'hui je me rends compte que "Au nord du désert..." fait pour moi partie clairement de la deuxième catégorie. le temps passant, j'apprécie encore plus la finesse de la structure et la correspondance avec le discours.
La structure répétitive du compte qui m'a d'emblée marqué et qui est particulièrement adaptée à cet univers africain/post-acopalyptique répond très intelligemment à la structure ludique qui fonctionne un peu comme un jeu d'arcade, par niveaux successifs, où là aussi la répétition et la progression sont le moteur du plaisir. C'est cet équilibre entre la dimension littéraire et ludique que j'admire particulièrement ici, là où une avh comme "Fille de" a selon moi clairement privilégié lé littéraire (très bon) au détriment du ludique.
L'idée que l'univers post-apocalyptique soit envisagé sous l'angle d'une société "première" africain est pour moi aussi géniale. Pourquoi ? Si on considère que la branche très fragile de l'évolution sur laquelle nous nous tenons, faite d'hyper-technologie et de contrôle social intensif, est en fait un cul-de-sac de l'évolution, logiquement le fil doit être repris à partir du tronc ou de la souche. or l'Afrique étant le berceau de l'humanité c'est symboliquement très fort de reprendre l'histoire à cet endroit là. On observe que les arbres les plus vigoureux, comme le peuplier, repartent à la souche lorsque leur tronc est coupé... Là aussi le mélange entre croyances "primitives" et usage d'objets technologiques est admirablement utilisée comme un jeu, et surtout un jeu de pouvoir...
Pour finir ce jeu l'idée de tout envoyer balader avec un départ programmé et la résolution d'une histoire familiale aurait pu être un peu casse-gueule, mais là encore l'auteur tient bien sur son fil en équilibriste émérite et nous amène je pense là où il le voulait...
bref, je voudrais à nouveau remercier et féliciter Outremer pour cette AVH marquante, à laquelle ma première critique ne rendait sans doute pas assez justice (ce qui montre aussi les limites inhérentes à un concours, mais c'est inévitable et ce n'est pas grave en soi...)