Ceci est un appel à l'aide.
Je me nomme Claudius, scribe de l'équipage de la Dérive. Voilà une semaine que nous avons accosté sur l'Île du Sang, et que l'horreur a commencé.
Auparavant, nous étions un équipage uni et efficace, capable de neutraliser un couple de serpents de mer avec vitesse et précision. Mais aujourd'hui, nous ne sommes plus qu'une bande de loqueteux à couteaux tirés, prêts à nous entretuer à la moindre occasion. Certains accuseraient les fièvres d'une île tropicale, ou tout simplement le stress de situations extrêmes, mais je sais qu'il y a plus que cela. La transformation a été trop rapide, trop radicale. Cette île est maudite, et elle ne nous ne libérera pas avant d'avoir fait des monstres de chacun d'entre nous.
Les seules personnes que j'estime encore saines d'esprit sont notre ingénieur, la Cuve, probablement protégé par sa solide logique naine, Raie Mentale, le second de l'équipage, sage homme-lézard doit être naturellement immunisé, et moi-même. Dans mon cas, je ne l'explique pas. Peut-être est-ce dû à la perte récente de mon bras, les insupportables douleurs fantômes en découlant me maintenant dans la réalité. Cependant, j'ignore combien de temps je tiendrais, aussi ai-je rassemblé tout mon courage et ma volonté pour écrire de mauvaise main ce message tremblant, avant de le jeter à la mer en espérant qu'il atteigne une rive civilisée.
Mais j'ignore ce qui me fait le plus peur : les horreurs enfouies dans la forêt, ou celles que je contemple actuellement tous les jours.
Tout d'abord, notre cher capitaine Galant, autrefois dynamique, plein de vie, même parfois exubérant, passe maintenant tout son temps enfermé dans sa cabine à travailler sur d'incompréhensibles textes anciens. Son élégance passée n'est plus qu'un souvenir, et ceux qui l'ont croisé lors de ces rares sorties, rôdant autour de la cale où repose le trésor, le décrivent comme un fantôme émacié, balbutiant, tripotant nerveusement sa clé du coffre maudit, là où quelque chose a été rapidement scellé par les pouvoirs combinés de Raie Mentale et Cybèle*.
Cybèle justement. Auparavant, Cybèle la Juste, le rayon de miel, la maman du navire, prêtresse, guérisseuse, symbole d'amour et d'espoir. Maintenant, Cybèle la Sanguinaire, Cybèle l'Impitoyable, un monstre assoiffé de sang, égorgeant les blessés plutôt que les soigner, et poignardant dans le dos ses anciens alliés avec délectation. Sa plus grande frustration semble de ne pas avoir réduit en petits morceaux son ancien amant elle-même, un bellâtre elfe, pour « s'assurer qu'il ne reviendrait pas ».
À propos d'elfe... Le calme, prudent, Loren, s'efforçant de ne jamais laisser ses ennemis s'approcher à moins d'une longueur de sa lance, s'est mué en un berserk, se jetant au milieu du danger sans prêter la moindre attention à sa propre sécurité. Le plus effrayant est que malgré des blessures qui auraient tué plus d'un colosse, il s'est toujours relevé, prêt à en redemander. Faudra-t-il donc lui planter un pieu dans le cœur pour qu'il reste à terre ?
Au rang des bras cassés se comptent aussi Nolwenn. Elle a toujours eu un caractère de cochon et une dangereuse témérité, mais jusqu'à présent, elle disposait des capacités physiques pour se le permettre. Depuis qu'elle a posé le pied sur cette île, elle ne semble plus capable de toucher un éléphant dans un couloir, et si son visage refait à coup de fléau est terrifiant**, ses propres coups hagards et aléatoires inspirent surtout la pitié.
Mais je les préfère tout de même aux attaques de Tir-Ami, ex Tir-Tête, qui plante avec précision des flèches aussi bien dans la tête de ses ennemis que dans le dos de ses amis, sans éprouver la moindre once de remords. Le plus dingue est que malgré ses tentatives de meurtres répétées, les autres membres d'équipage semblent trouver normal de continuer à lui faire confiance. Là aussi, je pense qu'un sombre ensorcellement est à l'œuvre.
Quant il se rendra compte que je ne suis pas dupe, il me tuera, j'en suis sûr. À moins que Nolwenn ou Loren ne mettent à exécution leurs menaces pyromanes, et purifient par le feu tout ce qui leur semblera souillé par le nécromancie. Ou que Cybèle décide que Pangara demande un sacrifice humain.
Toujours est-il que je ne serais sûrement plus en vie quand cette missive atteindra son but. Aussi, je vous en prie, si vous trouvez cette lettre, communiquez à ma famille, et aux familles des autres membres de la dérive dont je joins la liste détaillée ci-contre, que nous sommes tous morts, ou pire, et qu'ils ne doivent pas, jamais, essayer d'en apprendre plus sur les circonstances de notre fin. Et par pitié, pour votre bien, ne mettez jamais les pieds sur l'Île du Sang !
*Du moins, j'ose espérer que c'est bien le cas, sinon ce ne sont pas trois CLEfs qui vont retenir Galant...
**Après réflexion, sachant que j'ai pris un coup d'étoile du matin « au défaut de l'armure », et que d'après l'illustration, le seul endroit où Nolwenn n'est pas armurée est la tête (sans doute à cause de ce trope), je crois que le surnom Nolwenn Gueule d'Amour est maintenant plus adapté que La Balafrée.
Je me nomme Claudius, scribe de l'équipage de la Dérive. Voilà une semaine que nous avons accosté sur l'Île du Sang, et que l'horreur a commencé.
Auparavant, nous étions un équipage uni et efficace, capable de neutraliser un couple de serpents de mer avec vitesse et précision. Mais aujourd'hui, nous ne sommes plus qu'une bande de loqueteux à couteaux tirés, prêts à nous entretuer à la moindre occasion. Certains accuseraient les fièvres d'une île tropicale, ou tout simplement le stress de situations extrêmes, mais je sais qu'il y a plus que cela. La transformation a été trop rapide, trop radicale. Cette île est maudite, et elle ne nous ne libérera pas avant d'avoir fait des monstres de chacun d'entre nous.
Les seules personnes que j'estime encore saines d'esprit sont notre ingénieur, la Cuve, probablement protégé par sa solide logique naine, Raie Mentale, le second de l'équipage, sage homme-lézard doit être naturellement immunisé, et moi-même. Dans mon cas, je ne l'explique pas. Peut-être est-ce dû à la perte récente de mon bras, les insupportables douleurs fantômes en découlant me maintenant dans la réalité. Cependant, j'ignore combien de temps je tiendrais, aussi ai-je rassemblé tout mon courage et ma volonté pour écrire de mauvaise main ce message tremblant, avant de le jeter à la mer en espérant qu'il atteigne une rive civilisée.
Mais j'ignore ce qui me fait le plus peur : les horreurs enfouies dans la forêt, ou celles que je contemple actuellement tous les jours.
Tout d'abord, notre cher capitaine Galant, autrefois dynamique, plein de vie, même parfois exubérant, passe maintenant tout son temps enfermé dans sa cabine à travailler sur d'incompréhensibles textes anciens. Son élégance passée n'est plus qu'un souvenir, et ceux qui l'ont croisé lors de ces rares sorties, rôdant autour de la cale où repose le trésor, le décrivent comme un fantôme émacié, balbutiant, tripotant nerveusement sa clé du coffre maudit, là où quelque chose a été rapidement scellé par les pouvoirs combinés de Raie Mentale et Cybèle*.
Cybèle justement. Auparavant, Cybèle la Juste, le rayon de miel, la maman du navire, prêtresse, guérisseuse, symbole d'amour et d'espoir. Maintenant, Cybèle la Sanguinaire, Cybèle l'Impitoyable, un monstre assoiffé de sang, égorgeant les blessés plutôt que les soigner, et poignardant dans le dos ses anciens alliés avec délectation. Sa plus grande frustration semble de ne pas avoir réduit en petits morceaux son ancien amant elle-même, un bellâtre elfe, pour « s'assurer qu'il ne reviendrait pas ».
À propos d'elfe... Le calme, prudent, Loren, s'efforçant de ne jamais laisser ses ennemis s'approcher à moins d'une longueur de sa lance, s'est mué en un berserk, se jetant au milieu du danger sans prêter la moindre attention à sa propre sécurité. Le plus effrayant est que malgré des blessures qui auraient tué plus d'un colosse, il s'est toujours relevé, prêt à en redemander. Faudra-t-il donc lui planter un pieu dans le cœur pour qu'il reste à terre ?
Au rang des bras cassés se comptent aussi Nolwenn. Elle a toujours eu un caractère de cochon et une dangereuse témérité, mais jusqu'à présent, elle disposait des capacités physiques pour se le permettre. Depuis qu'elle a posé le pied sur cette île, elle ne semble plus capable de toucher un éléphant dans un couloir, et si son visage refait à coup de fléau est terrifiant**, ses propres coups hagards et aléatoires inspirent surtout la pitié.
Mais je les préfère tout de même aux attaques de Tir-Ami, ex Tir-Tête, qui plante avec précision des flèches aussi bien dans la tête de ses ennemis que dans le dos de ses amis, sans éprouver la moindre once de remords. Le plus dingue est que malgré ses tentatives de meurtres répétées, les autres membres d'équipage semblent trouver normal de continuer à lui faire confiance. Là aussi, je pense qu'un sombre ensorcellement est à l'œuvre.
Quant il se rendra compte que je ne suis pas dupe, il me tuera, j'en suis sûr. À moins que Nolwenn ou Loren ne mettent à exécution leurs menaces pyromanes, et purifient par le feu tout ce qui leur semblera souillé par le nécromancie. Ou que Cybèle décide que Pangara demande un sacrifice humain.
Toujours est-il que je ne serais sûrement plus en vie quand cette missive atteindra son but. Aussi, je vous en prie, si vous trouvez cette lettre, communiquez à ma famille, et aux familles des autres membres de la dérive dont je joins la liste détaillée ci-contre, que nous sommes tous morts, ou pire, et qu'ils ne doivent pas, jamais, essayer d'en apprendre plus sur les circonstances de notre fin. Et par pitié, pour votre bien, ne mettez jamais les pieds sur l'Île du Sang !
*Du moins, j'ose espérer que c'est bien le cas, sinon ce ne sont pas trois CLEfs qui vont retenir Galant...
**Après réflexion, sachant que j'ai pris un coup d'étoile du matin « au défaut de l'armure », et que d'après l'illustration, le seul endroit où Nolwenn n'est pas armurée est la tête (sans doute à cause de ce trope), je crois que le surnom Nolwenn Gueule d'Amour est maintenant plus adapté que La Balafrée.