07/09/2013, 13:32
(31/08/2013, 22:20)ashimbabbar a écrit : Quelle est exactement la différence entre un pdf d'avh avec liens cliquables et un jeu ordi ?
Un ordinateur est capable de mémoriser le parcours du joueur, ainsi que d'effectuer des tests à son insu. Avec un support qui ne fait que présenter du texte, le joueur doit noter lui-même les éléments essentiels du parcours, et procéder lui-même aux vérifications nécessaires, ce qui lui donne une vision bien précise des conséquences de ses actes. Quand la condition "Si Poséidon vous est défavorable" fait surgir un gros monstre de la mer, on fait vite le lien avec le moment où on a dû noter que Poséidon est maintenant défavorable. Avec un ordinateur qui gère cela de manière transparente, le joueur doit faire l'effort d'identifier que le monstre est l'incarnation de la colère de Poséidon, et il doit se demander comment il a pu l'offenser.
L'ordinateur peut également mieux gérer la possibilité de mener une action qui n'est pas offerte dans les options. Oh, les auteurs de LDVELH ont exploré différentes possibilités comme l'Oracle dans les Chroniques Crétoises ou le procédé "Si le texte précise ceci, retranchez X au numéro du paragraphe auquel vous êtes". Mais les limites du support textuel font qu'on ne peut consulter l'Oracle à chaque paragraphe, et que la deuxième méthode ne peut être utilisée trop fréquemment.
(02/11/2006, 15:07)JFM a écrit : Pas d'accord avec Paul Mason ni Outremer : un ordi ne pourra jamais faire aussi bien qu'un livre. Pour les raisons que Mason indique, mais aussi parce qu'un ordinateur c'est éphémère (remplacé par un autre modèle) alors qu'un livre c'est éternel. Les Grecs anciens auraient pu jouer à des LDVELH. Un livre s'emmène partout, n'a pas besoin d'électricité ou de BIOS. Et surtout un livre fait appel à l'imaginaire. Ce qui est nettement moins limité qu'un jeu ordi. Un livre comme Le Chasseur de Mages (voir + bas) est impossible à adapter en jeu vidéo, à cause des limites imposées aux jeux vidéos.
Les livres sont éternels ? Pas les miens, si j'en juge par l'état de délabrement de ceux que j'utilise souvent, au bout de quelques années à peine. L'ordinateur est éphémère ? La machine physique, oui. Pas le système d'exploitation qui peut-être émulé, ni le code source qui peut être dupliqué à l'infini. Et puis, alors qu'un livre est figé, un programme peut être amélioré... Parmi ceux qui se plaignent des habiletés monstrueuses de certains adversaires de Loup Solitaire tandis que le reste des combattants fait pâle figure contre le Glaive de Sommer, je crois qu'un certain nombre ne refuseraient pas un patch qui équilibrerait un peu tout ça...
Un livre peut s'emporter partout ? Avec certaines restrictions : à moins de le transporter avec moult précautions, il est susceptible de s'abîmer; le poids et l'encombrement limitent leur nombre. L'électronique permet d'emporter toute une bibliothèque avec soi.
Un ordinateur est limité par son besoin en électricité ? Ce n'est pas un problème insurmontable si l'on a pas un grand besoin de puissance : une liseuse est par exemple très sobre en électricité, et la capacité de recharger une batterie grâce à l'énergie solaire ou en actionnant une manivelle ne date pas d'hier. Je concède cependant que dans les pays développés où l'on vit en se basant sur le postulat que l'électricité sera toujours disponible à profusion, ces techniques ne sont pas utilisées autant qu'elles le mériteraient, mais on les néglige pas dans les pays en développement (et d'ailleurs, les Nations Unies, pour résoudre le problème de diffusion des livres dans les pays les plus pauvres, soutiennent justement le développement d'une liseuse résistant à l'eau et au sable et rechargée à la manivelle).
Je conclurais sur l'argument de l'appel à l'imaginaire. C'est la lecture, et non le livre en lui-même qui fait appel à l'imaginaire. Et comme l'a rappelé ashimbabbar, un jeu sur ordinateur peut parfaitement prendre la forme d'un simple texte avec des options. Si l'on complète ce texte avec les possibilités offertes par l'ordinateur dont j'ai donné quelques exemples, alors on apportera une véritable valeur ajoutée à l'aventure. La seule contrainte, c'est de se souvenir que le texte est l'élément principal, et qu'il ne faut pas privilégier le jeu à son détriment. Il faut que l'ordinateur soit au service du livre, et non qu'il remplace le livre.