12/06/2013, 09:36
C'est amusant, mais je ne la trouve pas particulièrement manichéenne, moi, cette histoire. Son message, au fond, c'est : qu'on soit blanc ou brun, issu d'une civilisation moderne ou proche de la nature, on a toujours en soi le potentiel de se comporter comme un bon gros salopard. C'est égalitaire et réaliste.
Personnellement, ça me paraît un choix stylistique qui se justifie. Les pointes de vocabulaire familier ou cru rappellent avec vivacité l'état de panique à peine maîtrisée du héros. Si je me réveillais au beau milieu de la jungle, amnésique et dans le même état que lui, je pense que mon langage ne serait pas plus châtié que le sien. Avoir des personnages qui s'expriment de façon réaliste est rare dans une oeuvre écrite et ça n'est pas forcément souhaitable, mais dans le cas présent, je pense que ça contribue à l'immersion du lecteur.
Je suis en partie d'accord là-dessus. Le fait de démarrer l'aventure en étant amnésique est utile en lui-même, car il renforce notre sentiment de vulnérabilité et d'angoisse, qui est essentiel à l'aventure. Ensuite, cependant, il me semble qu'il n'y a pas de raison pour qu'on ne retrouve pas au moins quelques bribes de nos souvenirs (en l'état, il me semble que le seul petit flashback est celui du 49).
Avoir un héros amnésique fait automatiquement supposer au lecteur qu'il y a dans ce qu'il a oublié quelque chose d'essentiel, une "clé" qui donnera un sens nouveau à la situation et aux évènements. Il ne me paraît aucunement nécessaire que ce soit le cas, mais, dans ce cas, il faudrait laisser entendre au lecteur qu'il n'y a pas de "grand mystère" à découvrir, pour qu'il n'anticipe pas une révélation qui n'aura pas lieu d'être.
J'ai apprécié la non-linéarité de l'AVH. En revanche, il me semble que le choix amont/aval auquel on est très tôt confronté déséquilibre l'aventure. Si on va vers l'amont, on peut terminer l'aventure extrêmement vite ; si on va vers l'aval, on a des chances nettement accrues de mourir ou d'aboutir à une moins bonne fin, et si cela n'arrive pas, il est substantiellement plus long d'atteindre le 50.
Je trouve tout à fait original d'avoir une AVH qui ne commence ni ne s'achève de manière nette. Cependant, il faut que le coeur de l'aventure soit suffisamment long pour qu'on puisse bien en profiter. Le "côté aval" de l'aventure me paraît consommer bien trop de paragraphes, considérant qu'il s'agit en fin de compte d'une fausse piste tout à fait facultative. Il me semble qu'il aurait été préférable que les chemins menant au 50 soient plus entrecroisés et d'une longueur moins disparate.
(09/06/2013, 18:34)Skarn a écrit : cette aventure est brute, rugueuse, coupante. Le héros est un gros malpoli, qui déverse un torrent d'insultes digne d'un film de guerre américain, et la prose est généralement assez familière. Certains apprécieront cet aspect « réaliste », mais je n'ai personnellement pas accroché.
Personnellement, ça me paraît un choix stylistique qui se justifie. Les pointes de vocabulaire familier ou cru rappellent avec vivacité l'état de panique à peine maîtrisée du héros. Si je me réveillais au beau milieu de la jungle, amnésique et dans le même état que lui, je pense que mon langage ne serait pas plus châtié que le sien. Avoir des personnages qui s'expriment de façon réaliste est rare dans une oeuvre écrite et ça n'est pas forcément souhaitable, mais dans le cas présent, je pense que ça contribue à l'immersion du lecteur.
Citation :Mais j'ai ensuite trouvé que l'histoire stagnait un peu trop. L'intérêt de jouer un amnésique est normalement de préparer une révélation quelconque. Là, à moins que je ne sois complètement passé à côté de quelque chose, on n'est guère plus que ce que l'on suppose être. Il existe bien une information cachée, un bonus à mettre en corrélation avec l'épilogue, mais... Il n'apporte rien. Ce n'est pas un retournement de situation, quelque chose qui nous fait voir l'aventure d'une autre œil, c'est juste une information déprimante.
Je suis en partie d'accord là-dessus. Le fait de démarrer l'aventure en étant amnésique est utile en lui-même, car il renforce notre sentiment de vulnérabilité et d'angoisse, qui est essentiel à l'aventure. Ensuite, cependant, il me semble qu'il n'y a pas de raison pour qu'on ne retrouve pas au moins quelques bribes de nos souvenirs (en l'état, il me semble que le seul petit flashback est celui du 49).
Avoir un héros amnésique fait automatiquement supposer au lecteur qu'il y a dans ce qu'il a oublié quelque chose d'essentiel, une "clé" qui donnera un sens nouveau à la situation et aux évènements. Il ne me paraît aucunement nécessaire que ce soit le cas, mais, dans ce cas, il faudrait laisser entendre au lecteur qu'il n'y a pas de "grand mystère" à découvrir, pour qu'il n'anticipe pas une révélation qui n'aura pas lieu d'être.
J'ai apprécié la non-linéarité de l'AVH. En revanche, il me semble que le choix amont/aval auquel on est très tôt confronté déséquilibre l'aventure. Si on va vers l'amont, on peut terminer l'aventure extrêmement vite ; si on va vers l'aval, on a des chances nettement accrues de mourir ou d'aboutir à une moins bonne fin, et si cela n'arrive pas, il est substantiellement plus long d'atteindre le 50.
Je trouve tout à fait original d'avoir une AVH qui ne commence ni ne s'achève de manière nette. Cependant, il faut que le coeur de l'aventure soit suffisamment long pour qu'on puisse bien en profiter. Le "côté aval" de l'aventure me paraît consommer bien trop de paragraphes, considérant qu'il s'agit en fin de compte d'une fausse piste tout à fait facultative. Il me semble qu'il aurait été préférable que les chemins menant au 50 soient plus entrecroisés et d'une longueur moins disparate.