Quand souffle la tempête

[Skarn]

Lue. J'ai bien aimé le scénario, classique mais efficace (un croisement entre The Thing pour l'ambiance générale et de Howl of the Werewolf pour la motivation principale du héros), qui mélange agréablement enquête policière et fantastique/horreur. C'est toutefois l'aspect enquête qui prédomine, et il comprend une astuce que j'ai adoré : les codes couleurs. Il m'a fallu deux-trois essais avant de découvrir à quoi ils correspondaient (il était tôt le matin), mais une fois trouvé le pot aux roses, j'ai adoré le concept.

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Le coupable déterminé aléatoirement selon le résultat d'un dé, c'est fichtrement génial. Cela empêche le lecteur de se reposer sur son parcours passé, l'obligeant à relire attentivement le texte à chaque nouvel essai pour grappiller des indices. Évidemment, cela s'évente au bout d'un moment lorsque l'on a fini de faire toutes les associations coupable/couleur, mais entre-temps la rejouabilité est tout de même multipliée par trois ou quatre, fait très rare pour une enquête.

Pour l'enquête elle-même, il me paraît quasiment impossible de la finir du premier coup. À mon premier essai, j'ai essayé une tournée des chambres pacifique avant toute action agressive, et j'ai perdu à la pendule. L'Infection monte de fait assez vite, et si l'on n'a pas les bons réflexes (« Miroir, miroir, dis-moi qui est le vilain ? ») et un peu de chance dans l'ordre des interrogatoires, on risque fort d'y passer. Cela diminue avec les relectures, mais la cause en est une astuce que je n'ai pas beaucoup apprécié :

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La plupart des indices reposent sur l'opposition entre le comportement normal de la personne et son comportement vampirique. Par exemple, l'aubergiste devient taciturne, l'elfe ne porte plus son pendentif. Cependant, comme ces personnages ne sont pas connus du lecteur avant leur vampirisation, le seul moyen de connaître leur comportement ordinaire est de les observer durant un parcours où ils ne sont pas vampirisés. Cela oblige à mon avis à avoir déjà essayé l'aventure plusieurs fois, avec des couleurs différentes, avant de comprendre la psychologie des personnages, et surtout, cela utilise plus le cerveau du joueur que de celui du personnage, qui devient pas mal devin sur le coup. Ce problème pourrait être très simplement contourné, par exemple en divisant l'aventure sur deux jours (une tempête, ça peut durer), le premier jour étant entre « gens normaux », pour poser les personnages, et la vampirisation n'intervenant qu'après.

Sur la forme, l'orthographe semble avoir quelque peu soufferte du ALBR. Les liens hypertextes sont très habilement exploitées ici, et je vois difficilement comment ce aventure pourraient être simplement imprimée sur papier sans briser une bonne partie de son charme.

En résumé, une aventure très originale, très agréable à jouer, alors qu'elle se base sur un genre généralement très classique (le whodunit), qui a, dans l'histoire des avh, souvent abouti soit à des OTP, soit à des aventures dépendantes des dés. Elle manque encore un peu de polissage (forme, disposition des indices), mais il y a clairement un concept à creuser.

Notes diverses :

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• Les dés se sont acharnés à me donner la rouquine en tant que coupable, sachant que c'est probablement le suspect le plus difficile à détecter (séparée des autres, protégée par son père, pas de test du miroir possible).
  
• J'ai vu The Thing (1982) pour la première fois hier même. La vie n'est qu'une longue suite de coïncidences rigolotes.
  
• Bug ? J'ai l'impression que les renvois après la mort de Salam ne sont pas bons (« erreur » systématique)
  
• Qui est l'occupant de la chambre 5 ? Le grand méchant ? Dans ce cas, pourquoi l'aubergiste ne s'étonne-t-il pas de son absence au repas ? Et si la chambre est vraiment vide, pourquoi nous ment-il ?
  
• Je pense qu'il est possible de supprimer l'Endurance, en rajoutant éventuellement quelques mots-codes pour mesurer notre état physique. Mais cette remarque est juste là car j'aime avoir le moins de caractéristiques possibles.