23/04/2011, 01:55
Ah ! Signore Sunkmanitu, ça faisait longtemps que j'espérais lire enfin cette AVH !
Je ne suis pas déçu du voyage. Car il s'agit bien d'un voyage : l'immersion a fonctionné et j'ai englouti les paragraphes avec un appétit redoublé. Ceci malgré quelques défauts, je dois bien l'admettre. Ce fut une aventure extrêmement dense, au rythme furieux et ce n'est pas là que j'ai cherché le réalisme, ce qui n'est pas gênant, cependant une première rupture survient lorsque l'on tabasse à mort l'Elefanti. Je m'étais forgé l'image d'un gros guignol auquel j'allais administrer une correction méritée (un peu comme ce personnage dans Le Parrain dont j'ai oublié le nom, le fanfaron qui rackette les boutiques dans la jeunesse de Don Corleone et qui, après avoir été entaillé d'une oreille à l'autre, prend surtout garde à ne pas tacher son costume crème) et je me retrouve à trucider un brave paternel dans l'établissement d'une marchande protégée par la famille... Après coup j'étais aussi dérouté que le héros, mais parce que je n'avais pas compris ainsi la mission. Un autre point où j'ai momentanément dû sortir du récit, c'est quand Nicki abat subitement un collègue dans le hall. Peut-être as-tu sciemment introduit cet éclat de violence, car parfois l'on se sent à l'aise avec tonton Nicki, mais dans une aventure aussi condensée j'ai eu le sentiment que l'on basculait dans l'excès, celui qui rompt avec le ton sérieux de l'histoire. J'insiste sur ce point de détail parce que la grande réussite de cette AVH c'est l'atmosphère, aussi il ne me reste à traquer que des broutilles. Riche idée, par exemple, que de donner le titre des morceaux de musique : quoi de plus naturel pour le lecteur de les écouter en même temps ? Pour leur part, les passages en italien incitent à murmurer le reste des dialogues avec un accent caricatourrrrral. Quant aux descriptions, elles correspondent le plus souvent à des moments de répit (on fume à sa fenêtre deux ou trois fois), or ces moments sont rares tant les péripéties sont trépidantes. C'est dommage car elles sont de qualité (comme quand tu évoques le silence et, systématiquement, précise tout de même qu'il y a du bruit, au loin... ce qui peut paraître paradoxal et pourtant parvient à retranscrire de manière simple une ambiance que chacun peut apprécier).
Concernant l'aspect moral des choses, je n'y ai pas été spécialement sensible. Après le meurtre sus-mentionné de toutes façons... J'ai particulièrement apprécié ce rôle de prédateur face aux flics (à l'usine puis sur les docks, par des méthodes sanglantes mais amusantes) et en liquidant les traîtres je pensais aussi me préserver. Sur ce dernier point, c'est faux. Je regrette que la famille soit en si bons termes avec la police... car je ne me suis jamais senti vraiment dans l'illégalité. Si je n'avais pas démasqué de traîtres, cela aurait-il changé quoi que ce soit à ma trajectoire ? Il y avait là une possibilité qui n'a pas été exploitée, est-ce parce que tu voulais t'en tenir à 400 paragraphes ? Tant pis, ce sont des choses en plus, pas en moins. Belles voitures, sinon.
Au final, l'aventure est originale, bien écrite et menée à un rythme frénétique. En ce qui concerne les règles, je les ai lues et déclarées trop longues à mon goût. Qu'on m'en pardonne, je préfère esquiver les jets de dé et par conséquent je n'ai rien à déclarer à ce sujet, alors pas la peine de me faire votre cinéma, je dirai rien, 'voyez, mis à part qu'euj' suis innocent. Parfaitement !
Je ne suis pas déçu du voyage. Car il s'agit bien d'un voyage : l'immersion a fonctionné et j'ai englouti les paragraphes avec un appétit redoublé. Ceci malgré quelques défauts, je dois bien l'admettre. Ce fut une aventure extrêmement dense, au rythme furieux et ce n'est pas là que j'ai cherché le réalisme, ce qui n'est pas gênant, cependant une première rupture survient lorsque l'on tabasse à mort l'Elefanti. Je m'étais forgé l'image d'un gros guignol auquel j'allais administrer une correction méritée (un peu comme ce personnage dans Le Parrain dont j'ai oublié le nom, le fanfaron qui rackette les boutiques dans la jeunesse de Don Corleone et qui, après avoir été entaillé d'une oreille à l'autre, prend surtout garde à ne pas tacher son costume crème) et je me retrouve à trucider un brave paternel dans l'établissement d'une marchande protégée par la famille... Après coup j'étais aussi dérouté que le héros, mais parce que je n'avais pas compris ainsi la mission. Un autre point où j'ai momentanément dû sortir du récit, c'est quand Nicki abat subitement un collègue dans le hall. Peut-être as-tu sciemment introduit cet éclat de violence, car parfois l'on se sent à l'aise avec tonton Nicki, mais dans une aventure aussi condensée j'ai eu le sentiment que l'on basculait dans l'excès, celui qui rompt avec le ton sérieux de l'histoire. J'insiste sur ce point de détail parce que la grande réussite de cette AVH c'est l'atmosphère, aussi il ne me reste à traquer que des broutilles. Riche idée, par exemple, que de donner le titre des morceaux de musique : quoi de plus naturel pour le lecteur de les écouter en même temps ? Pour leur part, les passages en italien incitent à murmurer le reste des dialogues avec un accent caricatourrrrral. Quant aux descriptions, elles correspondent le plus souvent à des moments de répit (on fume à sa fenêtre deux ou trois fois), or ces moments sont rares tant les péripéties sont trépidantes. C'est dommage car elles sont de qualité (comme quand tu évoques le silence et, systématiquement, précise tout de même qu'il y a du bruit, au loin... ce qui peut paraître paradoxal et pourtant parvient à retranscrire de manière simple une ambiance que chacun peut apprécier).
Concernant l'aspect moral des choses, je n'y ai pas été spécialement sensible. Après le meurtre sus-mentionné de toutes façons... J'ai particulièrement apprécié ce rôle de prédateur face aux flics (à l'usine puis sur les docks, par des méthodes sanglantes mais amusantes) et en liquidant les traîtres je pensais aussi me préserver. Sur ce dernier point, c'est faux. Je regrette que la famille soit en si bons termes avec la police... car je ne me suis jamais senti vraiment dans l'illégalité. Si je n'avais pas démasqué de traîtres, cela aurait-il changé quoi que ce soit à ma trajectoire ? Il y avait là une possibilité qui n'a pas été exploitée, est-ce parce que tu voulais t'en tenir à 400 paragraphes ? Tant pis, ce sont des choses en plus, pas en moins. Belles voitures, sinon.
Au final, l'aventure est originale, bien écrite et menée à un rythme frénétique. En ce qui concerne les règles, je les ai lues et déclarées trop longues à mon goût. Qu'on m'en pardonne, je préfère esquiver les jets de dé et par conséquent je n'ai rien à déclarer à ce sujet, alors pas la peine de me faire votre cinéma, je dirai rien, 'voyez, mis à part qu'euj' suis innocent. Parfaitement !