06/08/2010, 01:56
Johanatan Green est un personnage fascinant. Fan immodéré de livres dont vous êtes le héros, devenu auteur professionnel, mais avec toujours une affection particulière pour cette branche de la littérature. Ses premières œuvres, écrites peu avant l'arrêt d'une décennie de la série des Défis Fantastiques, étaient, en général (je nie l'existence de cette bouse de Curse of the Mummy) solidement écrite, bien que reprenant nombre d'idées d'autres auteurs, en particulier de Stephen Hand. Et surtout, ils s'agissaient toujours de one-true-path injouables, ce qui gâchait le plaisir. En ouvrant Howl, malgré des échos positifs, je m'attendais à un livre correct et agréable, mais sans plus. Et je dois admettre avoir pris une sacrée claque. Green a vieilli, et tout a mûri chez lui.
Commençons par l'aspect jeu.
Premier point, les règles. J'ai dansé la jigue en découvrant l'habileté calculé à partir d'un dé à six faces divisé par deux. L'influence de la marge d'Habileté réduite de moitié ? D'un seul coup, on comprend déjà que la jouabilité va être bien meilleure. Je tiens à l'annoncer dès maintenant, j'ai testé ce livre avec des caractèristiques minimales (H8, E12, C7)... et j'affirme qu'après un passage un peu chaud statistiquement au début, en n'hésitant à se gaver de repas si besoin, et à condition de bien choisir son chemin, il peut être fini à la loyale !!! Aï tout puissant, à quand remonte le dernier DF où un H7 peut vraiment l'emporter ?
Deuxième point, la linéarité. Cela n'a jamais été un point faible de Green, mais d'habitude cela est contrebalancé par le one-true-path qui nous oblige à repasser toujours par les mêmes endroits. Ici, l'aventure est très libre, et j'ai pris plaisir à essayer les différents chemins.
Dernier point, cette aventure offre plusieurs niveaux de difficulté, faisant ainsi plaisir aux amateurs de challenge et de simplicité, ceci en utilisant une astuce que j'aime beaucoup : les quêtes secondaires. Finir l'aventure est simple. Finir l'aventure par la méthode des X objets est nettement plus difficile, mais aussi plus gratifiant.
Passons donc à l'aspect livre. Là aussi, c'est du tout bon.
515 paragraphes. En général longs (environ une page). Dans un Défis Fantastisques. Green s'est fait plaisir, et c'est communicatif. Il est possible de rencontrer un nombre impressionnant d'êtres du folklore fantastico-horrifique, loup-garou, vampire, savant fou... tout en conservant une certaine cohérence, l'aspect patchwork n'étant pas du tout marqué.
Ensuite, l'histoire comporte quelques subtilités, et il y a un grand intérêt à la recommencer une deuxième fois après l'avoir fini, en utilisant les informations glanées lors de l'affrontement final pour explorer correctement le monde. C’est toujours un plaisir de découvrir ce qu’est devenu tel personnage qui a été évoqué précédemment en essayant une autre voie.
Egalement, le personnage principal est pour une fois un être humain ordinaire, ni un saint, ni un salaud. Ainsi, l'auteur ne nous impose pas de pénalité pour "ne pas avoir donné la pièce au mendiant" comme certains DF bien-pensants le font, mais il ne nous donne pas non plus la possibilité d'attaquer tout ce qui bouge. Le héros entreprend sa quête non par héroïsme de paladin, ni pour l'argent, mais pour lui-même. Et il est plus intelligent que la moyenne des aventuriers anonymes, comme on le remarque avec sa capacité à ne savoir dire que la part de vérité qui l'arrange plutôt que de mentir effrontément.
En défaut, on peut noter que bien que les clichés soient pris à rebrousse-poil assez souvent (le cirque par exemple), on trouve quelques passages qui rappellent des classiques (le Vampire de Château Noir, la Vengeance des Démons...), voire des impondérables (devinez quel est le degré de beauté de la première alliée féminine jeune ?), ainsi que quelques bugs scénaristiques (le mot arch-lycantrophe apparaît mystérieusement dans le texte passé un certain point).
Que conclure ? Clairement, Howl of the Werewolf est une excellente surprise pour moi, et annonce une remontée impressionnante du niveau des Défis Fantastiques, à la fois dans la continuité de ses prédécesseurs, tout en apportant des changements indispensables (équilibre de jeu, disparition de la limite du nombre de paragraphes…). Cette critique est probablement un rien dithyrambique, probablement à cause du gouffre entre mes attentes et la qualité réelle du livre, mais je dois avouer regarder avec espoir la nouvelle production de Green.
Bon, je n’ai plus qu’à continuer de rattraper mon retard et lire Stormslayer.
Commençons par l'aspect jeu.
Premier point, les règles. J'ai dansé la jigue en découvrant l'habileté calculé à partir d'un dé à six faces divisé par deux. L'influence de la marge d'Habileté réduite de moitié ? D'un seul coup, on comprend déjà que la jouabilité va être bien meilleure. Je tiens à l'annoncer dès maintenant, j'ai testé ce livre avec des caractèristiques minimales (H8, E12, C7)... et j'affirme qu'après un passage un peu chaud statistiquement au début, en n'hésitant à se gaver de repas si besoin, et à condition de bien choisir son chemin, il peut être fini à la loyale !!! Aï tout puissant, à quand remonte le dernier DF où un H7 peut vraiment l'emporter ?
Deuxième point, la linéarité. Cela n'a jamais été un point faible de Green, mais d'habitude cela est contrebalancé par le one-true-path qui nous oblige à repasser toujours par les mêmes endroits. Ici, l'aventure est très libre, et j'ai pris plaisir à essayer les différents chemins.
Dernier point, cette aventure offre plusieurs niveaux de difficulté, faisant ainsi plaisir aux amateurs de challenge et de simplicité, ceci en utilisant une astuce que j'aime beaucoup : les quêtes secondaires. Finir l'aventure est simple. Finir l'aventure par la méthode des X objets est nettement plus difficile, mais aussi plus gratifiant.
Passons donc à l'aspect livre. Là aussi, c'est du tout bon.
515 paragraphes. En général longs (environ une page). Dans un Défis Fantastisques. Green s'est fait plaisir, et c'est communicatif. Il est possible de rencontrer un nombre impressionnant d'êtres du folklore fantastico-horrifique, loup-garou, vampire, savant fou... tout en conservant une certaine cohérence, l'aspect patchwork n'étant pas du tout marqué.
Ensuite, l'histoire comporte quelques subtilités, et il y a un grand intérêt à la recommencer une deuxième fois après l'avoir fini, en utilisant les informations glanées lors de l'affrontement final pour explorer correctement le monde. C’est toujours un plaisir de découvrir ce qu’est devenu tel personnage qui a été évoqué précédemment en essayant une autre voie.
Egalement, le personnage principal est pour une fois un être humain ordinaire, ni un saint, ni un salaud. Ainsi, l'auteur ne nous impose pas de pénalité pour "ne pas avoir donné la pièce au mendiant" comme certains DF bien-pensants le font, mais il ne nous donne pas non plus la possibilité d'attaquer tout ce qui bouge. Le héros entreprend sa quête non par héroïsme de paladin, ni pour l'argent, mais pour lui-même. Et il est plus intelligent que la moyenne des aventuriers anonymes, comme on le remarque avec sa capacité à ne savoir dire que la part de vérité qui l'arrange plutôt que de mentir effrontément.
En défaut, on peut noter que bien que les clichés soient pris à rebrousse-poil assez souvent (le cirque par exemple), on trouve quelques passages qui rappellent des classiques (le Vampire de Château Noir, la Vengeance des Démons...), voire des impondérables (devinez quel est le degré de beauté de la première alliée féminine jeune ?), ainsi que quelques bugs scénaristiques (le mot arch-lycantrophe apparaît mystérieusement dans le texte passé un certain point).
Que conclure ? Clairement, Howl of the Werewolf est une excellente surprise pour moi, et annonce une remontée impressionnante du niveau des Défis Fantastiques, à la fois dans la continuité de ses prédécesseurs, tout en apportant des changements indispensables (équilibre de jeu, disparition de la limite du nombre de paragraphes…). Cette critique est probablement un rien dithyrambique, probablement à cause du gouffre entre mes attentes et la qualité réelle du livre, mais je dois avouer regarder avec espoir la nouvelle production de Green.
Bon, je n’ai plus qu’à continuer de rattraper mon retard et lire Stormslayer.