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Voici le thread pour les com' de l' AVH de Sukumvit.
Synopsis : Je connais la date de ta mort.
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Avertissement : lecture fortement déconseillée aux lecteurs de moins de seize ans !
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сыграем !
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J'ai bien aimé.
Toute l'aventure baigne dans une ambiance très étrange, très glauque, dans un monde proche du nôtre avec une légère couche de fantastique assez dérangeante façon Lynch/Guillermo del Toro. La folie est effectivement omniprésente, habitant chaque personnage bien que sous des formes différentes. Celle que l'on explore de l'intérieur, via le protagoniste avatar, est d'ailleurs particulièrement détaillée et fascinante.
Niveau jeu, on est effectivement dans une construction très linéaire, avec des choix qui rejoignent très vite le tronc commun, couplé à un OTP pur et dur. Autrement dit, il n'existe qu'un seul chemin pour finir l'aventure, et il passe par quelque chose comme 40 des 50 sections dans un ordre bien précis. Le potentiel de relecture est donc totalement nul, même s'il faudra plusieurs essais pour parvenir à la fin.
Si les ficelles sont grosses, l'ensemble ressemble assez à un livre-jeu classique pour donner une illusion suffisante de liberté, et je pense que tu peux sans problème relever ta note dans ce critère d'un cran.
À noter également l'idée originale de la brochure (vous comprendrez en lisant), que je trouve plutôt bien trouvée.
De façon générale, l'aventure prend aux tripes du début à la fin. Fin probablement un peu courte d'ailleurs, puisque ne s'étendant pas sur les conséquences d'un changement majeur.
En-dehors de ces pinaillages, j'ai bien aimé. C'est une expérience à vivre.
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On retrouve avec plaisir l'imagination débridée de Sukumvit, ses délires parfois difficiles à suivre mais bien plus cadrés que dans les AVH d'autrefois. J'ai bien aimé celle-ci. Je ne saurais dire si à terme je la préférerai ou non au Dome Egloïde ou au 2ème Monde. Pas sûr car les robots et celles d'épouvante avaient un aspect jeu plus satisfaisant, même si celle-ci est plus profonde.
J'étais prévenu mais en effet, l'aventure est ultra-linéaire. En deux lectures je pense avoir lu presque tous les paragraphes.
Le problème principal de ces recyclages de romans ou nouvelles en AVH ne réside pas tant dans la structure en elle-même. Après tout, si l'aventure est facile, que le scénario et le style sont plaisants, je peux apprécier un LDVELH très linéaire comme j'apprécie certains Loup Solitaire du 3ème ou 4ème cycle. Mais systématiquement, les récits transformés pour devenir interactifs subissent des problèmes de rythme. J'avais ressenti la même gêne pour les Tambours de Shamanka.
Pour Louna Vega, je l'ai éprouvé beaucoup au début. Si l'introduction est saisissante, la suite avec l'héroïne dans le lit avec le prof, puis toute la partie préparatoire avant qu'elle se décide à aller au Transfert est molle, trop longue pour bien coller avec l'esprit d'une AVH. On est censé prendre les rênes du récit et on ne dispose au contraire que de quelques choix sans conséquences au terme de longs paragraphes où les sensations et sentiments sont décrits de manière redondante.
L'écriture d'une AVH est parfois frustrante car on sait qu'on pourra difficilement avoir la place d'approfondir les personnages comme dans un roman, de décrire avec soin sur la longueur les paysages traversés. Il faut condenser pour maintenir une pression, savoir aller à l'essentiel pour ne pas se perdre dans de multiples passages alternatifs qui, si chacun est trop long, va diluer l'intensité du récit ou décourager l'auteur quand il se rendra compte qu'il va devoir écrire un pavé afin de maintenir jusqu'à la fin la patte "romanesque". Mais d'un autre côté, ce travail de synthèse est ce qui donne l'âme de la littérature interactive. Après tout, ce n'est pas pour rien si le résumé de texte est une épreuve essentielle dans bien des concours.
Trêve de digression, ce défaut est ce qui m'a le moins plu mais pour le reste, l'aventure est mémorable. Surtout que cette histoire de rythme disparaît dès qu'on entre dans le bar de nuit. A partir de là, je me suis vraiment mis dans la peau de l'héroïne et dans cette histoire de hantise familiale.
Les dialogues sont bien sentis, les tourments intérieurs de l'héroïne, même s'ils ne sont pas toujours évidents à saisir en raison de leur complexité et décrits de manière poétique, sont émouvants. J'ai surtout aimé tout l'aspect "différente des autres", anti-sociale, en marge du courant. Ces pensées sonnent tellement justes que je les soupçonne être rattachées directement à la sensibilité profonde de l'auteur. ^^ En tout cas, j'y ai trouvé une forme de sincérité tout sauf artificielle.
L'histoire aussi est forte. Bien barrée quand même avec un luxe de détails qui pourraient parfois être supprimés afin de rester concentré sur l'essentiel, déjà bien riche. Je pense aux golems qui ne sont guère importants. Le fait qu'il y ait deux "méchants". Les gens qui bossent et vivent dans les étages avec les bureaux semi-désaffectés au-dessus de la boîte de nuit, ça aussi ça relève un peu du délire. Du Sukumvit, quoi!
J'ai apprécié aussi le ton réaliste de l'aventure dès qu'on reste en dehors de ces visions outre-mort et outre-espace. La scène des toilettes est très bonne par exemple, c'est là que j'ai commis d'ailleurs mon seul mauvais choix, sans doute à cause de la pression.
D'ailleurs, l'aventure est loin d'être difficile. Deux essais pour en voir la fin, ça va! Oui c'est un OTP mais comme la linéarité est très forte, ça compense. Surtout, les choix à faire sont intuitifs. La partie enquête est sympa d'ailleurs quand on peut visiter quand on veut (ou plutôt comme il faut) différents lieux de l'immeuble. Ce n'est pas un OTP frustrant mais plutôt valorisant.
Enfin, l'aventure est présentée sous le cadre de la folie et à ce titre, déconseillée aux moins de seize ans. Je n'ai pas retrouvé cette démence, cette déviation de l'esprit. Moins que dans le 2ème Monde en tout cas. Oui le "méchant" est fou dans un sens. Mais on suit surtout les pensées de l'héroïne qui sont finalement d'une très grande cohérence malgré les épreuves endurées, l'improbabilité de la situation et son excentricité. La limite d'âge se mérite mais seulement en raison du sexe et de la violence qui ne sont pas édulcorés.
En conclusion, l'énorme originalité de cette AVH n'est même plus surprenante venant d'un esprit aussi fécond que celui de son auteur. Mais la forte connotation émotionnelle y rajoute un fil conducteur qui permet de mieux y retrouver son chemin ; et surtout, de ressentir quelque chose en plus. Allez, peut-être qu'avec le temps je me dirai que c'est mon AVH préférée de Sukumvit, ce n'est pas impossible.
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03/07/2017, 09:42
(Modification du message : 03/07/2017, 09:54 par tholdur.)
Ce que j'ai bien apprécié:
-L'intrigue: elle est vraiment très sympa, avec un mélange d'un peu d'ancien et de beaucoup de moderne qui passe très bien.
-Le côté jeu: cela est annoncé comme linéaire, et effectivement on comprend toute l'intrigue lors de la première tentative, mais ce n'est pas préjudiciable, pour moi en tout cas, car j'ai vraiment apprécié de reconstituer les pièces du puzzle pour arriver progressivement à la victoire, d'autant plus qu'il y avait des informations supplémentaires distillées.
-Les personnages et leurs états d'âme: je rejoins ce que je disais pour Skarn, un vrai talent à exprimer des personnages profonds, leurs motivations, et surtout leurs doutes et question existentielles.
-Le respect du thème.
Ce que j'ai moins apprécié:
-Une certaine pesanteur dans les descriptions des conflits intérieur de l'héroïne: pour faire le pendant de la dernière remarque des points positifs, je trouve que si en lui-même le style est très bon, il s'attarde un peu trop à mon goût sur le désarroi de Maïa face aux questions existentielles. Même si c'est très intéressant, au bout d'un moment j'ai le sentiment d'avoir compris qu'elle ressasse invariablement ses sentiments de décalage, de quête de sens, et je voudrais plus vite passer à autre chose ou la suite du récit.
-Le fait d'influencer certains choix en avertissant le lecteur que ce sera irréversible. On ne devrait pas avoir cette information qui bride le lecteur artificiellement, et influence son choix.
-L'absence de liens cliquables: oui, même pour 50 sections. Je deviens exigeant^^
En conclusion: une très bonne AVH.
Remarque: je ne vois pas trop de lien avec l'exploration de la folie. Personne ne me semble fou dans ce récit, au contraire les actes de chacun me semblent très rationnels, et surtout très calculés. On a des explications sensées pour les comprendre. Même l'acte de Luna au départ semble compréhensible. Je n'ai pas trouvé de trace d'irrationnel en tout cas.
Edition: au fait j'aurai aimé savoir ce qui se passe après, dans le cas de la mauvaise fin:
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Spoilerquelle sera la réaction de Luna, vis à vis de celui qui l'a ramené à la vie en sacrifiant son enfant
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Prudence est mère de sûreté : avant d’entamer cette nouvelle aventure de Sukumvit, j’avais prévu une bouteille de whisky, un verre et des glaçons.
Parvenu à la fin de l’introduction, j’ai jeté la bouteille vide dans la poubelle « verres » et je me suis sorti de la vodka, du rhum, du porto, de la téquila et de l’alcool de cactus.
Hé hé ! Bon, j’exagère un peu. Si on résiste à l’envie de se flinguer qu’inspire l’introduction, la suite n’est pas tout à fait aussi déprimante. C’est glauque, ça ne fait pas de doute, mais le fait d’incarner une héroïne active, qui prend son destin en main plutôt que de se laisser manipuler par des éléments extérieurs, donne suffisamment d’énergie pour qu’on ne se sente pas rebuté.
J’ai réussi l’aventure du premier coup. En fait, à partir du moment où on sait que c’est l’adaptation d’une nouvelle, il n’est pas difficile de saisir quels sont les bons choix à faire.
En partie à cause de ça, l’aspect « jeu » de l’aventure ne me paraît pas tout à fait satisfaisant. Contrairement à Fitz, c’est plus pour des raisons de structure que de rythme. Le fait que l’AVH prenne son temps pour introduire l’histoire et l’état d’esprit de l’héroïne ne me pose pas vraiment de problème. Mais il y a un manque d’alternatives tentantes. Dans « Le deuxième monde », le fait qu’une option soit mauvaise ne signifiait pas qu’elle soit moins intéressante (j’avais d’ailleurs beaucoup aimé les PFA qui parsèment l’aventure, au point que je ne regrettais presque jamais de m’en prendre un dans la figure). Ici, on n’a pas le sentiment qu’il y ait grand-chose de palpitant en-dehors du bon chemin qui mène au 27. Comme ce bon chemin n’offre apparemment jamais le choix entre plusieurs branches, la linéarité est assez monolithique.
Du point de vue « livre », c’est excellent et il n’y a à peu près rien à redire. L’héroïne est très particulière, mais on n’en éprouve que plus d’intérêt à se glisser dans sa peau. Son caractère, ses motivations et son point de vue sont parfaitement dépeints.
J’ai également apprécié les autres personnages, notamment Angelescu. De manière intéressante, leur caractère souvent bizarre et parfois glauque accroît leur humanité au lieu de s’y substituer.
L’atmosphère est également très bonne. Le « Transfert » est un cadre tout à fait excellent : immense, baroque, multiple, souvent absurde. De manière générale, j’ai beaucoup apprécié la manière dont l’histoire sait employer des éléments glauques, sales ou déprimants pour en fin de compte les transcender et exprimer une plénitude qui laisse rêveur.
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Une AVH des plus originales, et pas spécialement des plus joyeuses malgré son titre ("c'est radieux !". Ou pas.).
Touchant à la névrose de bout en bout, avec un ton adulte et de la psyché torturée, l'introduction donne d'entrée de jeu l'ambiance générale. Le point fort (et central) de cette AVH est bien sûr cette approche directe et assez dérangeante du malaise. Contrairement à des reproches que j'ai pu lire plus haut, je n'ai pas été gêné par les répétitions du mal-être de l'héroïne, au contraire elles m'ont aidé à avoir la sensation qu'il était permanent, posant toujours problème sans jamais s'effacer "en tâche de fond".
Situé dans un monde plus ou moins contemporain (disons 2025 environ), avec des touches mystiques devenant de plus en plus importantes au fur et mesure que se déroule l'intrigue, le monde est glauque, menaçant et étouffant. C'est dans l'ensemble une réussite niveau ambiance, jusque dans les décors que l'on peut facilement imaginer gothiques ou éclaboussés de néon, mais toujours froids et sans espoirs.
Le jeu est linéaire, c'est vrai, mais pour une mini-AVH qui n'a pas vocation a être relue dix fois, c'est un défaut que je trouve assez mineur. En revanche, il est vrai que l'aspect "jeu", s'il est correct, semble clairement ajouté après-coup.
Tout n'est pas totalement parfait cependant. Quelques couacs dans le ton et l'ensemble surgissent vers la fin (attention, spoilers) :
- Tout d'abord, si l'idée de l'intrigue est originale, elle est juste "trop" à mon goût. Une secte à la con qui fait son délire dans un coin, ça aurait été parfait. Un chaman ou un illuminé un peu toqué, ou un être étrange et malfaisant (genre le garçon sans visage) avec quelques pouvoirs, ça passe. La mainmise sur la vie et la mort, comme ça d'un coup, là c'est juste abusé et ça change trop de "niveau d'échelle" pour que ça ne fasse pas cligner des yeux.
- Dans la même lignée, la "bonne" fin fait un peu trop parachutée, et n'en dit pas assez. J'avouerais également qu'à mon goût elle n'est pas dans le ton. J'aurais attendu une fin tragique, ou douce-amère, pas une sorte de Deus Ex Machina.
- Enfin, il y a un peu trop de zones inexpliquées. C'est qui ce garçon sans visage ? Comment ça se fait qu'un truc aussi révolutionnaire reste aussi inconnu tout en étant pas vraiment camouflé ? Parfois le non-dit donne une aura de mystère, mais là c'est, encore une fois, à la fois trop et pas assez.
Néanmoins, malgré ces quelques cahots, ça reste une AVH-OVNI fascinante, bien écrite et agréablement dérangeante.
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Je précise que ce n'est pas tant les répétitions, qui effectivement contribuent à garder le sentiment de mal être permanent, que la "lourdeur" relative, pour moi, de ces répétitions. Alors oui cette "pesanteur" peut aussi servir à augmenter encore plus la sensation de mal être, mais je pense quand même qu'il n'était pas nécessaire d'insister autant. Pour mieux exprimer mon idée, en caricaturant, chaque répétition des états d'âme est comme un coup de massue, alors que ce pourrait être plus léger, quelque chose plus en toile de fond, qui reste bien présent mais plus en sous-jacent, pas autant mis en avant.
En fin de compte c'est juste une question de ressenti face au dosage, et pas un reproche. Je trouve que c'est un peu trop "prononcé" à mon goût, mais il ne s'agit que de mon ressenti. En ce qui te concerne, le dosage te convient très bien.
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Une AVH à tiroirs si j'ose dire, avec une première fin fataliste vers laquelle on est aimanté naturellement et une autre fin pour laquelle il faut travailler beaucoup. C'est un OTP et ça mériterait sans doute une petite dissertation sur le lien profond entre l'OTP et les oeuvres littéraires classiques... mais bon j'ai pas le temps.
Sinon les précautions liminaires sur le public auquel s'adresse l'oeuvre me paraissent un peu exagérées. Le déconseiller aux moins de 16 ans ok, mais là on a l'impression qu'on va se tirer une balle à la fin de l'AVH ! Or c'est vraiment pas du tout l'impression que ça laisse, c'est un texte magnifique et porteur d'espoir pour moi. Et puis je n'ai jamais vu en exergue de Bret Easton Ellis ou des oeuvres d'Hubert Selby Jr des avertissements de ce type, et pourtant certains de leurs écrits m'ont vraiment mis très très mal à l'aise... (je pourrais ajouter Un Tueur sur la route de James Ellroy). Bon, peut-être que par rapport au public des AVH ça se conçoit, mais vu de moi ça risque de détourner des lecteurs potentiels.
Tout ça pour dire que j'ai beaucoup aimé, l'aspect jeu qui paraît en première lecture plutôt aride, est en fait très présent et bien foutu. Et surtout c'est bien écrit, psychologiquement c'est très fouillé et prenant, le conte du garçon sans visage est remarquable. Bref, une belle découverte pour moi.
ah j'oubliais: "Va où tu veux, meurs où tu dois..." je croyais que c'était Lavilliers qui l'avait inventée dans Voleur de Feu, mais apparemment il l'a repompée... déçu !
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21/07/2017, 21:43
(Modification du message : 22/07/2017, 02:31 par Sukumvit.)
Merci beaucoup à vous ! Vos retours sont très complets et instructifs. Ils me seront très utiles. Vous êtes des gens très classes !
Bon, eh bien mission accomplie pour moi alors. Cette nouvelle était un bordel monstrueux qui partait dans tous les sens dans lequel j'étais pitoyablement empêtré.
Et la forme du ldvelh m'a permis de m'en défaire en à peine quelques jours. Là il y a un début, une fin, un enjeu, enfin c'est quelque chose de construit, ce que j'ai été incapable de faire pendant des années sur mes nouvelles fantastiques.
Ruelles frontières est donc une vraie solution pour moi afin d'avancer sur mes nouvelles.
Je pensais en mettant Sculpteur de Héros il y a trois ans en finir avec le ldvelh et passer à autre chose, mais je me rends compte maintenant que cette forme est celle (avec la poésie en prose) avec laquelle j'exprime le mieux mes idées, et me permet de bien construire mes histoires. C'est donc un puits sans fond. Je crois donc en fait que je vais écrire des avh toute ma vie, je n'ai rien trouvé de plus efficace pour moi.
Skarn : j'ai toujours été fasciné par les tracts de boite de nuit auxquels on ne comprend rien, avec tous ces noms de groupes et de DJ absurdes... Je suis assez fier d'avoir réussi à faire encore pire.
Tout le monde : Concernant le fait que les personnages soient fous ou pas, de toute façon la folie est un mot qui ne veut rien dire, on pourrait lui trouver une infinité de définitions. Un peu comme intelligence, travail, humanisme, etc. Tout dépend ce qu'on met derrière. Disons que dans cette aventure c'est surtout l'ambiance, le cadre, qui sortent de la raison.
Mais pour mon avis personnel, une femme qui ne supporte pas le contact avec le monde extérieur au point de ne se doucher que rarement car elle n'aime pas l'eau contre sa peau, là ça va assez loin quand même.
Tout le monde : Concernant les redondances, il doit effectivement y avoir une quinzaine de lignes en trop, mais j'étais très inspiré à l'époque de l'écriture de la nouvelle et je n'écris pas souvent d'aussi beaux passages poétiques, alors dans le doute comme je n'arrivais pas à savoir lesquels étaient meilleurs que les autres je les ai tous laissés. J'ai conscience de ce défaut, je m'en occuperai en temps voulu.
Fitz : c'est plutôt que j'ai toujours considéré qu'une tare de la plupart des ldvelh est justement de trop négliger la profondeur des personnages. Cela a peut-être dans un premier temps l'air d'être trop long, mais quand après l'action arrive je trouve que cela lui donne bien plus d'intensité. Pour les redondances, voir au-dessus. après, tout dépend du but que l'on se fixe, dans héros par exemple vu la longueur moyenne des § on ne peut pas dire que cela souffrait d'un trop de développement lol.
Sinon, pour la fin je comprends que ce soit frustrant. Mais que dire de plus sans être mièvre ? Si vous avez des suggestions...
Tholdur : Je n'ai pas trop creusé l'après du pfa. Parce que c'est vrai que les motivations d'Angelescu sont folles. S'il fait revivre Louna, elle va s'enfuir, se rebeller ou se resuicider et puis voilà. Disons qu'il a confiance en lui, comme beaucoup de méchants de beaucoup d'oeuvres si on réfléchit deux secondes à ce qui se passerait si leur motivation venait à se concrétiser, et qui en fait ne sont pas crédibles. C'est une convention pratique disons.
Outremer : je trouve que l'unique pfa, le § de la boite de nuit et celui où Maïa passe dans l'autre monde depuis la mezzanine valent quand même le coup. Je pense que deux essais sont l'idéal pour terminer cette aventure. Raison pour laquelle j'ai laissé un choix hasardeux et conte-intuitif dans l'aventure : celui des toilettes, mais si tu as réussi à déjouer ce piège en l'anticipant, alors tu es un grand.
Du coup, vu vos retours je vais mettre la difficulté en moyen et la linéarité en forte.
Mes félicitations à ceux qui l'ont fini en un ou deux essais.
Akka : Tu as bien sûr le droit d'analyser comme tu veux, mais dans mes intentions c'est purement de la fantasy actuelle. Concernant les incohérences, Ruelles Frontières est une série sur le thème de la folie. Faut pas la lire avec des lunettes trop cartésiennes. Je dis cela parce que celle-ci est la première avh de la série, et la plus soft de ce point de vue, les aventures qui suivent vont aller bien plus loin.
Gynogege C'est cela dit par ce biais que j'ai découvert ce beau proverbe. Mais concernant le chanteur que tu cites, il y a bien pire. J'hésite à en parler, mais si tu n'es pas au courant je t'incite à faire des recherches. Malheureusement la plupart des pages qui recensaient certaines constatations concernant les textes ont disparues, mais si tu veux un petit aperçu de l'ensemble va donc lire la section 3 de la section genèse de la page wikipiedia de la chanson on the road again. Et écoute donc le refrain de la chanson de Thiéfaine Errer humanum est qui est parue trois ans plus tôt... Et fais-toi ton avis.
Gynogege « là on a l'impression qu'on va se tirer une balle à la fin de l'AVH »
Oui, c'est une histoire au final pleine d'espoir. Mais à quel endroit est-ce que tu as vu que j'annonçais l'avh comme déprimante ? Qu'est-ce qui t'a donné cette impression ? Ça m'intéresse de savoir.
Pour les précautions au début de l'aventure, je n'ai pas le choix. Le gamin de 11 ans qui a lu le sorcier de la montagne de feu à son CDI, qui fait des recherches sur internet et tombe sur Litteraction, il faut qu'il soit prévenu quand même. Dans une librairie les choses sont claires : il y a une section jeunesse et une adulte ; sur internet ce n'est pas le cas alors il faut se protéger.
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21/07/2017, 22:05
(Modification du message : 21/07/2017, 22:05 par Akka.)
(21/07/2017, 21:43)Sukumvit a écrit : Sinon, pour la fin je comprends que ce soit frustrant. Mais que dire de plus sans être mièvre ? Si vous avez des suggestions...
Comme je l'ai dit dans mon retour, je trouve la fin tout simplement en gros décalage avec tout le reste du ton de l'oeuvre.
Ensuite si c'est parce que tu veux passer un message d'espoir, c'est certainement un choix acceptable, mais ça "sonne" bizarre à ma perception.
J'aurais plutôt vu des trucs du genre :
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Spoiler
- La mère ne peut être ressuscitée, échanger des bougies permet juste de prolonger la vie.
- La mère revient, mais elle est cinglée après tout, et la dernière section est sa fille qui lui rend visite dans la section psychiatrique.
- La mère se réincarne en sa fille, et les deux finissent (encore plus) dingues avec une perception de la réalité complètement fragmentée du fait de partager le même corps avec deux esprit séparées.
- La mère disparaît après un dernier échange avec sa fille, lui donnant l'envie de vivre qui lui permet de s'attaquer à sa névrose.
Déprimants ou positifs, mais moins "fin magique qui solutionne tout" quoi.
Sukumvit a écrit :Akka : Tu as bien sûr le droit d'analyser comme tu veux, mais dans mes intentions c'est purement de la fantasy actuelle. Concernant les incohérences, Ruelles Frontières est une série sur le thème de la folie. Faut pas la lire avec des lunettes trop cartésiennes. Je dis cela parce que celle-ci est la première avh de la série, et la plus soft de ce point de vue, les aventures qui suivent vont aller bien plus loin. En fait, si j'ai évalué 2025 à la louche, c'est simplement que Luna se fait payer en euros (donc post-2002) et que Maïa a 19 ans au début de l'aventure. Donc un minimum de 2021 niveau date.
Tu peux noter à ce genre de raisonnement qu'il m'est à peu près impossible de poser mes lunettes cartésiennes, c'est un trait de caractère très ancré en moi
Sukumvit a écrit :Gynogege « là on a l'impression qu'on va se tirer une balle à la fin de l'AVH »
Oui, c'est une histoire au final pleine d'espoir. Mais à quel endroit est-ce que tu as vu que j'annonçais l'avh comme déprimante ? Qu'est-ce qui t'a donné cette impression ? Ça m'intéresse de savoir. Sans vouloir parler à sa place, je dirais que voir en gros "avertissement : thème de la folie, 16 ans minimum recommandé", ça doit donner une première impression inquiétante ^^
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(21/07/2017, 21:43)Sukumvit a écrit : Raison pour laquelle j'ai laissé un choix hasardeux et conte-intuitif dans l'aventure : celui des toilettes
Il m'a fait hésiter un instant, mais pas tant que ça. De manière générale, l'aventure récompense le fait de faire des détours, de prendre des risques, et de faire des choix originaux (voire bizarres) plutôt qu'ordinaires.
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Au 14, le choix de rester sans bouger est trop timoré, ordinaire et passif. Si l'histoire était sous la forme d'une nouvelle, il serait peu satisfaisant de voir l'héroïne se comporter ainsi dans des circonstances pareilles. J'en ai conclu que le bon choix était de prendre le risque de sortir.
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@Sukumvit: en fait quand tu annonces que tu ne t'identifie pas aux pensées et opinions de l'héroïne, c'est là où je me suis dit: "hou là, il va envoyer du très lourd, du genre American Psycho, on va incarner une psychopathe..."
Or l'héroïne est en fait plutôt attachante, même si elle est perturbée, et bien sûr on ne va pas s'identifier à elle (mais ça c'est le propre de la littérature). Après je suis d'accord qu'un avertissement était nécessaire pour les enfants.
Sinon je connais la chanson de Thiéfaine mais je n'avais pas fait le rapprochement avec "On the road again". Vu de moi de toutes façons l'album IF est le premier du déclin de Lavilliers, a minima il commence à faire de l'autoplagiat (Voleur de Feu n'était pas innovant mais il était encore bien foutu).
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Dans cette aventure, nous incarnons une jeune femme souffrant intérieurement d'un traumatisme lié à une événement s'étant produit dans sa petite enfance, souffrance qu'elle essaye de dépassé et d'exprimé à travers son art. Elle devra se rendre au Transfert, lieu de cet événement pour réussir son projet étudiant évalué.
Bon, rien que l'exercice du résumé est compliqué tant le contexte de l'aventure est original. D'un côté nous sommes dans un univers proche du notre monde moderne : une étudiante veut réussir son projet évalué, le Transfert est un squat d'artiste financé par la Municipalité, on parle de monnaie virtuelle … Mais les éléments fantastiques s'y intègrent de façon naturelles, acceptés de tous. Et ça fonctionne. Les longs paragraphes nous informent progressivement sur cet univers, mais aussi sur la quête de l'héroïne que nous incarnons, sur ses émotions. Si l'immersion est un peu difficile au début, l'aventure m'a captivé passé les premiers éléments fantastiques mis en œuvre
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Spoiler(la découverte de la caverne aux bougies)
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Revelation sur les personnagesD'un point de vue adversité, le professeur Angelescu est probablement un des pires 'méchants' qu'il soit, instrumentalisant les espoirs et souffrances d’autrui à ses propres fins. Les révélations quant à son identité m'ont presque donné la nausées. Les autres personnages ne sont pas en reste, à commencer par le mystérieux garçon sans visage, mais aussi Delphine, qui est finalement assez éloignée de l'image qu'en a l’héroïne.
D'un point de vue construction, nous sommes prévenus depuis le début, cette aventure était initialement une nouvelle qui a été convertie en AVH. Et effectivement ça se ressent sur la construction, très 1TP, 'un seul bon chemin', qui ne nous prive pas pour autant de passages ludiques intéressants, comme trouver toutes les personnes intéressantes au Transfert. Autre chose, positive cette fois, qui nous est dit en préambule de l'aventure : il y en aura d'autres. J'ai hâte, car cet univers semble avoir encore beaucoup à révéler.
Pour résumer, un univers prometteur, une intrigue riche et profonde, du tout bon à ce niveau là, malgré une construction ludique un peu trop archaïque, même si on est prévenu.
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Voilà, ça m'a donné des frissons...
Je ne saurais mieux dire : c'est profond, empreint de soif d'absolu, de poésie... j'ai adoré.
Pourtant il n'y a pas vraiment de jeu, et puis l'univers, le ton du début... ce n'est pas trop mon trip en général, mais tu as su m'emmener.
J'ai même (re)découvert Philip Glass que j'ai écouté pendant mes lectures.
Je n'ai pas envie d'analyser plus, cela a été fait plus tôt. Juste merci pour cette lecture !
PS : ah si, la folie, quand même, on la sent partout. Les personnages en sont tous marqués je trouve.
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31/07/2017, 22:03
(Modification du message : 31/07/2017, 22:05 par Sukumvit.)
Akka : Ah oui les idées de fin que tu donnes sont très inspirantes. Je n'avais pas du tout vu cela ainsi, merci. En fait, j'ai peut-être été trop obsédé par le fait de terminer l'avh sur une boucle satisfaisante, en revenant sur la validation du cours évoqué au début. Cela m'est utile, merci.
En fait, reste tel que tu es, c'est utile ce genre de retours.
Gynogege : c'est vrai qu'en y repensant, après voleur de feu en fait il n'y en a que deux que j'aime bien (champs des possibles et carnets de voyage), mais c'est sûr que c'est pas Pouvoirs. Voilà ce qui se passe quand on fait des tubes. En même temps, même si maintenant il fait de la soupe cela se vend toujours bien apparemment. Je ne sais pas trop quoi en penser.
Salla : excellent résumé !
C'est vrai que l'un des facteurs qui m'a vraiment motivé à le finir, c'est le personnage d'Angelescu. Il paraît que quand on a un bon méchant on a fait le plus dur, et comme c'est rare d'avoir une intrigue qui permette d'elle-même l'existence d'un méchant aussi détestable et cohérent, c'est une des raisons qui m'a poussé à aller au bout.
Merlinpinpin : Ah Philip Glass pour moi c'est le meilleur du 20e (dans ce que j'ai pu écouter). Il m'est arrivé à deux reprises de faire écouter Monsters of grace (mon préféré https://www.youtube.com/watch?v=9atZDzmw_ss) à des gens qui me disent ne pas aimer le classique, et ils voulaient me payer pour que je leur grave le cd !
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