27/05/2015, 14:55
(Modification du message : 27/05/2015, 15:03 par Thierry Dicule.)
Traumatisé par les AVH du Yaz 2014 et leur tendance globale à être trop ardues à mon goût, j’ai cherché du réconfort auprès de cette mini-AVH en lice pour le concours de Scriptarium (ayant pour thème « une créature de Titan »). J’ai aimé ce livre en fin de compte, même si je poursuis mon arrachage de cheveux face à autant de difficulté.
Je précise en préambule que je n’ai jamais lu le DF « Les spectres de l’angoisse » (duquel Jérôme a extrait un protagoniste).
1). LA FORME :
C’est bien écrit et presque exempt de fautes. Les descriptions, plutôt généreuses en détails, servent bien l’aspect « rêve » du récit.
J’ai apprécié qu’il y ait des liens cliquables, ils sont même presque indispensables pour tenir bon et ne pas craquer, tant on relit encore et encore certains enchaînements de paragraphes. À ce sujet, les sections où l’on revient souvent sont courtes, à l’inverse de quelques paragraphes plus développés où l’on ne vient qu’une fois ou deux, ce qui est très bien pensé.
Les petits détails :
- dans les retours en arrière vers des positions déjà visitées, souvent les paragraphes se terminent par « rendez-vous au 1 » mais parfois on a droit au 18, pourquoi ne pas avoir utilisé le 1 systématiquement ou bien juste « allez à une position » ? En fait ça m’a fait douter sur ma compréhension de la règle du jeu, du coup (quand j’ai lu la règle, j’ai eu l’impression que les positions étaient en quelque sorte des « points de sauvegarde », puis en jouant j’ai compris que c’était un peu plus compliqué que ça -on peut naviguer à notre guise-, avant de tomber sur les fameux renvois qui m’ont fait douter). Bref, je t’encourage à clarifier soit la règle soit certains renvois de fin de paragraphe.
- l’encouragement à ne pas prendre de notes dans les règles rend la toute dernière énigme impossible (avant d’accéder au §53), à moins que…
- …au §10, le don qu’on obtient n’est pas expliqué très clairement je trouve. Au début je l’ai interprété comme « je peux aller vers n’importe quelle position en feuilletant le livre (y compris celles que je n’ai pas encore visitées) », après coup j’ai constaté qu’on pouvait résoudre l’AVH sans cela (toutes les positions sont accessibles à la loyale). En fin de compte je ne comprends pas ce que tu as voulu permettre avec ce don, est-ce une autorisation à feuilleter l’AVH, utile pour la dernière énigme ? On dirait que non, vu que ce don cesse dès qu’on change d’Influence.
- même si on a une bonne mémoire, il est selon moi indispensable de noter sous quelle influence on se trouve tant on finit par se mélanger les pinceaux (surtout si on espace les lectures).
- dernier détail : je ne sais pas si c’est le thème ou si c’est une question de forme (sans doute les deux) mais l’accroche sur Littéraction m’a attiré jusqu’à l’AVH très efficacement.
2). LE FOND :
Le récit est bien mené et on se sent dans un rêve.
Par exemple, au début j’ai été agacé par des choix de type « gauche-droite » (il y a un vrai « gauche-droite » mais aussi quelques choix sans trop d’éléments pour se décider), ensuite j’ai trouvé ça pas mal finalement : ça accentue l’impuissance qu’on peut ressentir lorsqu’on rêve.
J’ai trouvé le thème alléchant et même prometteur : y aura-t-il une suite ? Je n’ai pas compris si le titre de l’AVH portait la mention « /0 » en référence au DF « Les spectres de l’angoisse » (duquel elle serait une introduction ?), à un volume 1 de « La Geste d'Eldenourin » déjà paru (rien trouvé dans Google) ou enfin à un volume 1 à paraître ?
Une fois dans le feu de l’action, j’ai un peu déchanté : les très nombreux va-et-vient qu’on doit faire pour triompher induisent des relectures de certains passages, parfois en quantité agaçante. J’ai perdu alors de l’attention par rapport au récit, pris par l’aspect ludique de ce qui s’apparente à un véritable casse-tête. Même vers la fin, il y a ce que j’appellerais une « première fin » avec un rebondissement qui relance le récit, ce que je trouve agréablement surprenant. Et puis on est repartis pour quelques nouveaux paragraphes supplémentaires mais on doit se retaper de nombreux autres passages avec d’autres crises de nerfs pour accéder au 53. Du coup ce rebondissement sur une « première fin », que j’aurais trouvé génial dans une autre AVH, m’a énervé ici !
3). LE JEU :
Je ne sais pas si le système de jeu avec les influences et les positions est issu du DF original, en tout cas il m’a plu.
Ce système est ici poussé à l’extrême, avec de nombreuses relectures nécessaires pour trouver la bonne influence une fois une nouvelle position atteinte. Ces relectures ne sont pas des échecs au sens propre (je n’ai trouvé qu’un seul PFA) mais elles sont fastidieuses. Il y a des fausses pistes (à moins qu’il y ait plusieurs façons de triompher, dans ce cas je n’en ai identifié qu’une). Malgré les 53 paragraphes, on est vite perdu dans ces avalanches d’Influences qui ont chacune une ou deux utilisations maximum (sauf erreur de ma part). Le tout forme un puzzle ardu et j’ai terminé sous l’Influence de la Folie Au Secours Sortez-Moi De Là.
Ceci dit, je suis allé jusqu’au bout (en trichant à partir du moment où j’ai arraché mon dernier cheveu). J’ai aimé jouer cette AVH. J’aurais certainement lâché prise sur une aventure similaire étalée sur 400 sections.
Je félicite Jérôme pour la conception de ce casse-tête, qui a dû nécessiter une préparation importante avant l’écriture, avec des graphiques que je n’ose pas imaginer.
Maintenant, les détails :
- l’astuce pour aller au 21 est difficile à deviner. Même trouver l’indice qui nous met sur la voie n’est pas simple car noyé au milieu de pleins de relectures.
- l’énigme finale est chiante (pour trouver le paragraphe qui mène au 53). Je pense qu’on comprend ce qu’il faut faire sans problème, par contre quelqu’un comme moi trichera sans remord (et l’aura fait sans doute avant). La raison : une question est posée et la réponse implique d’avoir noté deux éléments que personne au monde ne noterait s’il n’avait pas déjà vu cette question dans une lecture précédente. Donc c’est l’échec assuré ! Soit on repart de zéro en se promettant de relever cette double donnée, soit on triche (d’autant plus qu’on a vu les réponses !). Bon, cette énigme, pas du tout fair play à mon goût, l’est peut-être selon le sens du don du §10 (voir aussi 1). LA FORME) ?
4). CONCLUSION :
C’est une bonne AVH qui ravira les amateurs de casse-tête. Le thème central est intéressant et bien traité, avec même des possibilités de développement sympathiques pour une suite, mais il est selon moi un peu plombé par les relectures induites, justement, par le puzzle très touffu qu’on est en train de démêler.
5). LES FAUTES QUE J’AI RELEVÉES :
Page 6-7 : « le franchissement des Portes du Rêves, vous le verrez, met votre conscience »
Page 8 : « Abitha est incontestablement la plus puissante. » ?
Page 9 : espace entre « jour » et « dans » (oui je suis chiant)
« la forêt »
« la défense de votre village »
§1 : « un douloureux flot d’énergie »
§5 : « vous-même »
Répétition de « sensations » 2 phrases d’affilée
§9 : « une plainte déchirante »
§26 : « et qu’il rêve à d’autres contrées »
§37 : « Reviens-moi bientôt. »
§38 : « Souviens-toi de cela. »
§39 : « Suis-moi maintenant. »
§50 (à la fin) : « Allez-vous choisir »
Je précise en préambule que je n’ai jamais lu le DF « Les spectres de l’angoisse » (duquel Jérôme a extrait un protagoniste).
1). LA FORME :
C’est bien écrit et presque exempt de fautes. Les descriptions, plutôt généreuses en détails, servent bien l’aspect « rêve » du récit.
J’ai apprécié qu’il y ait des liens cliquables, ils sont même presque indispensables pour tenir bon et ne pas craquer, tant on relit encore et encore certains enchaînements de paragraphes. À ce sujet, les sections où l’on revient souvent sont courtes, à l’inverse de quelques paragraphes plus développés où l’on ne vient qu’une fois ou deux, ce qui est très bien pensé.
Les petits détails :
- dans les retours en arrière vers des positions déjà visitées, souvent les paragraphes se terminent par « rendez-vous au 1 » mais parfois on a droit au 18, pourquoi ne pas avoir utilisé le 1 systématiquement ou bien juste « allez à une position » ? En fait ça m’a fait douter sur ma compréhension de la règle du jeu, du coup (quand j’ai lu la règle, j’ai eu l’impression que les positions étaient en quelque sorte des « points de sauvegarde », puis en jouant j’ai compris que c’était un peu plus compliqué que ça -on peut naviguer à notre guise-, avant de tomber sur les fameux renvois qui m’ont fait douter). Bref, je t’encourage à clarifier soit la règle soit certains renvois de fin de paragraphe.
- l’encouragement à ne pas prendre de notes dans les règles rend la toute dernière énigme impossible (avant d’accéder au §53), à moins que…
- …au §10, le don qu’on obtient n’est pas expliqué très clairement je trouve. Au début je l’ai interprété comme « je peux aller vers n’importe quelle position en feuilletant le livre (y compris celles que je n’ai pas encore visitées) », après coup j’ai constaté qu’on pouvait résoudre l’AVH sans cela (toutes les positions sont accessibles à la loyale). En fin de compte je ne comprends pas ce que tu as voulu permettre avec ce don, est-ce une autorisation à feuilleter l’AVH, utile pour la dernière énigme ? On dirait que non, vu que ce don cesse dès qu’on change d’Influence.
- même si on a une bonne mémoire, il est selon moi indispensable de noter sous quelle influence on se trouve tant on finit par se mélanger les pinceaux (surtout si on espace les lectures).
- dernier détail : je ne sais pas si c’est le thème ou si c’est une question de forme (sans doute les deux) mais l’accroche sur Littéraction m’a attiré jusqu’à l’AVH très efficacement.
2). LE FOND :
Le récit est bien mené et on se sent dans un rêve.
Par exemple, au début j’ai été agacé par des choix de type « gauche-droite » (il y a un vrai « gauche-droite » mais aussi quelques choix sans trop d’éléments pour se décider), ensuite j’ai trouvé ça pas mal finalement : ça accentue l’impuissance qu’on peut ressentir lorsqu’on rêve.
J’ai trouvé le thème alléchant et même prometteur : y aura-t-il une suite ? Je n’ai pas compris si le titre de l’AVH portait la mention « /0 » en référence au DF « Les spectres de l’angoisse » (duquel elle serait une introduction ?), à un volume 1 de « La Geste d'Eldenourin » déjà paru (rien trouvé dans Google) ou enfin à un volume 1 à paraître ?
Une fois dans le feu de l’action, j’ai un peu déchanté : les très nombreux va-et-vient qu’on doit faire pour triompher induisent des relectures de certains passages, parfois en quantité agaçante. J’ai perdu alors de l’attention par rapport au récit, pris par l’aspect ludique de ce qui s’apparente à un véritable casse-tête. Même vers la fin, il y a ce que j’appellerais une « première fin » avec un rebondissement qui relance le récit, ce que je trouve agréablement surprenant. Et puis on est repartis pour quelques nouveaux paragraphes supplémentaires mais on doit se retaper de nombreux autres passages avec d’autres crises de nerfs pour accéder au 53. Du coup ce rebondissement sur une « première fin », que j’aurais trouvé génial dans une autre AVH, m’a énervé ici !
3). LE JEU :
Je ne sais pas si le système de jeu avec les influences et les positions est issu du DF original, en tout cas il m’a plu.
Ce système est ici poussé à l’extrême, avec de nombreuses relectures nécessaires pour trouver la bonne influence une fois une nouvelle position atteinte. Ces relectures ne sont pas des échecs au sens propre (je n’ai trouvé qu’un seul PFA) mais elles sont fastidieuses. Il y a des fausses pistes (à moins qu’il y ait plusieurs façons de triompher, dans ce cas je n’en ai identifié qu’une). Malgré les 53 paragraphes, on est vite perdu dans ces avalanches d’Influences qui ont chacune une ou deux utilisations maximum (sauf erreur de ma part). Le tout forme un puzzle ardu et j’ai terminé sous l’Influence de la Folie Au Secours Sortez-Moi De Là.
Ceci dit, je suis allé jusqu’au bout (en trichant à partir du moment où j’ai arraché mon dernier cheveu). J’ai aimé jouer cette AVH. J’aurais certainement lâché prise sur une aventure similaire étalée sur 400 sections.
Je félicite Jérôme pour la conception de ce casse-tête, qui a dû nécessiter une préparation importante avant l’écriture, avec des graphiques que je n’ose pas imaginer.
Maintenant, les détails :
- l’astuce pour aller au 21 est difficile à deviner. Même trouver l’indice qui nous met sur la voie n’est pas simple car noyé au milieu de pleins de relectures.
- l’énigme finale est chiante (pour trouver le paragraphe qui mène au 53). Je pense qu’on comprend ce qu’il faut faire sans problème, par contre quelqu’un comme moi trichera sans remord (et l’aura fait sans doute avant). La raison : une question est posée et la réponse implique d’avoir noté deux éléments que personne au monde ne noterait s’il n’avait pas déjà vu cette question dans une lecture précédente. Donc c’est l’échec assuré ! Soit on repart de zéro en se promettant de relever cette double donnée, soit on triche (d’autant plus qu’on a vu les réponses !). Bon, cette énigme, pas du tout fair play à mon goût, l’est peut-être selon le sens du don du §10 (voir aussi 1). LA FORME) ?
4). CONCLUSION :
C’est une bonne AVH qui ravira les amateurs de casse-tête. Le thème central est intéressant et bien traité, avec même des possibilités de développement sympathiques pour une suite, mais il est selon moi un peu plombé par les relectures induites, justement, par le puzzle très touffu qu’on est en train de démêler.
5). LES FAUTES QUE J’AI RELEVÉES :
Page 6-7 : « le franchissement des Portes du Rêves, vous le verrez, met votre conscience »
Page 8 : « Abitha est incontestablement la plus puissante. » ?
Page 9 : espace entre « jour » et « dans » (oui je suis chiant)
« la forêt »
« la défense de votre village »
§1 : « un douloureux flot d’énergie »
§5 : « vous-même »
Répétition de « sensations » 2 phrases d’affilée
§9 : « une plainte déchirante »
§26 : « et qu’il rêve à d’autres contrées »
§37 : « Reviens-moi bientôt. »
§38 : « Souviens-toi de cela. »
§39 : « Suis-moi maintenant. »
§50 (à la fin) : « Allez-vous choisir »