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17/05/2021, 12:30
(Modification du message : 17/05/2021, 12:46 par grattepapier.)
Une bonne AVH. Ici pas d'affreux sorcier à occire ni d'univers à sauver. On nous proposer d'incarner un personnage ordinaire évoluant dans un univers réaliste, et la "quête" du personnage pourrait être celle de n'importe quel parent. L’identification au personnage n'en est que plus facile. Le style sobre rend crédibles les personnages et l'univers décrit. Le système de codes permet de mener une enquête assez fouillée et variée malgré la limite du nombre de paragraphes. Concernant les personnages, le "héros" un peu désabusé qu'on incarne est attachant. Et comme il faut un méchant dans chaque histoire, Lucas fait un très beau salaud. Mon seul bémol concerne la révélation finale. Comme MerlinPinPin et Kraken, je trouve l'idée très belle car elle illustre merveilleusement le propos de l'AVH sur l'aveuglement du personnage (bien retranscrit par le titre qui est aussi bien trouvé), mais pas très crédible (voire pas du tout) tout de même... mais cela n'enlève rien aux qualités de cette AVH.
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Merci pour ce retour grattepapier ! Sur la fin, oui, j'ai essayé de faire aussi crédible que j'ai pu. Mais je suis d'accord que c'est difficile de s'identifier au personnage dans ce contexte. C'est pour ça que je vois un peu tout ça comme une fable, même si c'est dans un univers réaliste.
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SPOILERS
Une nouvelle aventure de gynogege! Chouette car j'en suis assez fan. A part peut-être le premier volet hyper onirique des aventures de l'elfe, toutes m'ont beaucoup plu.
Alors qu'en est-il de celle-ci?
Elle est intelligente, marquante et audacieuse avec un super scénario. Ce twist m'a rappelé Au Coeur d'un Cercle de Sable et d'Eau. Dommage par contre que ma première et ma dernière impression aient été en deçà.
Le contexte est alléchant : anticipation, aventure hyper réaliste et sentimentale, des domaines plutôt rares dans le monde des AVH et, connaissant la plume fluide et immersive de l'auteur, ça ne pouvait qu'être efficace. Ceci dit, si à la première lecture j'ai apprécié ce tableau du Néo Mexique avec ses personnages convaincants, ce décor bien planté et les petits détails qui donnent de la couleur au contexte politico-futuriste, j'ai trouvé que ça manquait un peu de tension.
On marche, on cause, on entend parler d'Emilie, on rebondit de pistes en indices... Mais sans jamais ressentir d'urgence et encore moins de danger. Bien sûr, la structure astucieuse doit faire la part belle à l'enquête. On se dit qu'il va y avoir une grande surprise à la fin. Avec l'illustration, le titre (mort) et la voyante-gourou, j'ai même pensé à une histoire de vaudou, qu'Emilie était devenue une sorte de zombie...
J'ai un peu regretté que le côté SF ne soit pas plus présent. Il est surtout prétexte à une fable politique et sociétale mais j'aurais bien aimé un peu plus de références au "monde d'après".
Lors de mon deuxième essai, j'ai plus frayé avec la police et suis de fil en aiguille parvenu à LA révélation apportée par le médecin. A ce moment j'ai fait une pause (forcée) dans ma lecture. Le soir, dans mon lit, j'y repensais (preuve que l'AVH est bien immersive!)... Et la lumière fut, j'ai compris où était Emilie, la teneur du twist. Cela m'a donné envie de relire toute l'AVH depuis le début! Très amusant les petits détails à côté desquels j'étais passé, comme dans ACCSE.
Pour parvenir à la toute fin, c'est finalement compliqué pour seulement 50 sections. Obtenir les deux indices chiffrés demande de faire des choix plutôt pas évidents : on se doute qu'être en contact avec la police est dangereux ; quant à la seringue, j'avais bien obtenu "JUAN barré" lors de mon 2ème essai mais, comme j'avais le code adéquat parvenu sur la place du village, je ne suis pas resté dans les parages pour aller au 3.
D'ailleurs, comme ça m'est arrivé, on peut en tant que lecteur parvenir à la conclusion finale sans avoir eu les deux indices.
La "section victorieuse" a refroidi un peu mon enthousiasme. Le dialogue explicatif final avec le semblant de justification philosophique, la confrontation père/fille finalement sans accroc, le manque de chute véritable... Après, je sais que c'est compliqué d'achever de manière très satisfaisante ce genre de récit.
Globalement, c'est néanmoins réussi, je ne fais pas la fine bouche. Agréable à lire, stimulant, marquant. C'est bien là l'essentiel.
Un constat quand même, après Le Manuel de la ligue Communale, l'AVH d'horreur Macronesque et celle-ci, on voit bien gynogege que tu n'es qu'un sale gauchiste qui veut empêcher tous ces nantis ayant eu l'immense mérite de naître dans une famille aisée et bien éduquée de profiter avec insouciance du système capitaliste apportant confort et plaisir tout en dévorant le tissu social, en exploitant les âmes simples et en détruisant peu à peu notre terre nourricière. J'aurais honte à ta place.
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Merci de ce retour toujours super fouillé, Fitz.
D'abord: "D'ailleurs, comme ça m'est arrivé, on peut en tant que lecteur parvenir à la conclusion finale sans avoir eu les deux indices." Il va falloir que tu m'expliques ça, tu as juste laissé ton regard traîner ou il y a un truc que j'ai foiré ?
Sinon, c'est dommage que la fin t'ait refroidi. Je n'avais effectivement pas envie de finir sur une confrontation, même si avec quelques paragraphes de plus c'est sûr que j'aurais enrichi la scène finale de différentes options (j'avais prévu plus de fins au départ). En tous cas je reconnais que j'ai pas mal détourné le thème , qui laisse présager des courses-poursuite et des fracas de bagnoles ! En fait, la seule scène d'action de l'AVH c'est une scène à laquelle on n'assiste pas. Sinon, j'aurais bien aimé développer plus la relation père/fille, pour que justement la fin s'insère mieux, mais j'avais un peu peur de donner trop d'indices en le faisant.
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SpoilerSur les références au "monde d'après", bon je dois dire que cette AVH est en fait un "spin-off" d'une AVH que je suis en train d'écrire (et sur laquelle j'avance au rythme de l'escargot), donc il y a des trucs comme le Califat d'Amman, les femenazies ou autres qui paraissent sortir de nulle part... mais le lecteur attentif de Disruption se souviendra que la République Socialiste du Mexique y était déjà évoquée
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(21/05/2021, 21:26)gynogege a écrit : Merci de ce retour toujours super fouillé, Fitz.
D'abord: "D'ailleurs, comme ça m'est arrivé, on peut en tant que lecteur parvenir à la conclusion finale sans avoir eu les deux indices." Il va falloir que tu m'expliques ça, tu as juste laissé ton regard traîner ou il y a un truc que j'ai foiré ?
Sinon, c'est dommage que la fin t'ait refroidi. Je n'avais effectivement pas envie de finir sur une confrontation, même si avec quelques paragraphes de plus c'est sûr que j'aurais enrichi la scène finale de différentes options (j'avais prévu plus de fins au départ). En tous cas je reconnais que j'ai pas mal détourné le thème , qui laisse présager des courses-poursuite et des fracas de bagnoles ! En fait, la seule scène d'action de l'AVH c'est une scène à laquelle on n'assiste pas. Sinon, j'aurais bien aimé développer plus la relation père/fille, pour que justement la fin s'insère mieux, mais j'avais un peu peur de donner trop d'indices en le faisant.
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SpoilerSur les références au "monde d'après", bon je dois dire que cette AVH est en fait un "spin-off" d'une AVH que je suis en train d'écrire (et sur laquelle j'avance au rythme de l'escargot), donc il y a des trucs comme le Califat d'Amman, les femenazies ou autres qui paraissent sortir de nulle part... mais le lecteur attentif de Disruption se souviendra que la République Socialiste du Mexique y était déjà évoquée
Non, je ne voulais pas dire que j'avais atteint la fin avec un seul indice mais que j'avais déduit la révélation finale sans obtenir la seringue, juste avec l'indice 30.
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ok, oui ça je m'en doutais. C'est le fameux "point Nils Jacket" que Skarn a théorisé
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23/05/2021, 17:16
(Modification du message : 23/05/2021, 17:20 par grattepapier.)
(17/05/2021, 19:37)gynogege a écrit : Merci pour ce retour grattepapier ! Sur la fin, oui, j'ai essayé de faire aussi crédible que j'ai pu. Mais je suis d'accord que c'est difficile de s'identifier au personnage dans ce contexte. C'est pour ça que je vois un peu tout ça comme une fable, même si c'est dans un univers réaliste.
Après réflexion, je reviens sur ce que j’ai dit concernant la fin. J’ai repensé à toutes ces femmes qui font des dénis de grossesse. Ne pas réaliser qu’on est enceinte pendant 9 mois est quelque chose qui peut semblait inconcevable et pourtant cela existe. C’est pour cela que l’aveuglement paternel que tu y imagines n’est peut-être pas aussi improbable que cela. Il doit exister des précédents de ce genre. Et dans ton histoire, cela cadre bien avec la relation passée du personnage avec sa fille. Donc ne change rien à l’histoire et bravo pour cette idée audacieuse, magnifiée par ce très bon titre qui en donne la clef !
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Merci. Je ne changerai pas, parce que c'est quand même un peu l'essence de cette AVH, l'aveuglement ! Je suis effectivement parti du principe d'une sorte de déni, comme tu le dis. Mais ce qui est compliqué, c'est que dans le cadre d'une AVH ça donne un profil psychologique très marqué au héros, profil qui se dévoile dans le paragraphe final (même si j'ai essayé d'en donner des indices par ailleurs). Et je pense que ça crée une rupture dans l'identification, parce que jusque là le héros est somme toute assez passe-partout et c'est facile de le suivre dans son cheminement.
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Pour information, j'ai posté une version "corrigée" de l'AVH. Pas de quoi s'affoler, il s'agit juste de l'erreur de renvoi qui m'a été signalée, et j'ai rajouté une petite illustration à la fin...
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Bon...
Raclement de gorge...
euh... comment dire ?
Ton avh je l'ai aimée. Mais est-ce moi qui ai perdu l'habitude de noter et surtout "trouver" des codes ??
J'ai galéré comme un "puerco perdido el en desierto" !!
J'ai tourné en rond, et en rond, pour trouver les codes qui m'ont conduit au 50. Ensuite j'ai trouvé d'autres codes, en empruntant d'autres voies pour terminer au 7.
L'idée de base me plaisait d'emblée, rechercher son enfant disparu au Mexique pouvait être stressant. Le fait qu'il n'y ait pas d'action ne m'a pas dérangé (je dis action pour gunfights), l'histoire est très étoffée, le fond de l'histoire fouillée et complet. On sent presque l'odeur de la téquila
Mais de nombreux choix me sont paru très difficiles à faire dans la mesure où il me manquait certaines infos comme rejoindre un contact immédiatement ou pas, sachant qu'il serait sur place à 21h mais que je n'avais aucune idée de l'heure qu'il était actuellement.
J'y vais avant au risque d'être repéré ? J'y vais à l'heure et si ça trouve le gars s'est fait dessoudé avant que j'arrive...
Bref tu as tordu mon cerveau. Pour le coup c'est toi qui as traqué mon esprit !
À force d'allers-retours, je finis par m'énerver et tricher pour trouver la fin.
Je la trouve et je remonte la piste pour
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Spoiler trouver la seringue qui me conduirait au 41. Je trouve également le § 33 où l'on peut abandonner Juan seul espoir de pouvoir le suivre dans la ruelle et donc de trouver la seringue.
PAr contre comment on atteint le 38, car sur la seringue, on me griffonne juste le nombre 8 ??
et du coup trahir la confiance de notre guide/fille permet d'atteindre la bonne fin ?
Je crois que n'importe quel père reconnaitrait son enfant même avec des piquouses d'hormones dans le sang, finalement je préfère rester sur mon échec au 50, (pas celui du 7 car il est hard et j'ai qu'une envie : descendre avec un .44 et arroser), cette fin au 38, ne me plaît pas... Ce n'est que mon goût bien sûr ^^
L'histoire m'a beaucoup intéressé mais devant une trop grande difficulté, ça a gâché quelque peu le plaisir et l'immersion du coup...
Le coté OTP, si je ne me trompes pas, est bel et bien présent non ?
Beaucoup aimé le passage chez la vieille chamane ainsi les différentes rencontres avec tous les jeunes à Casa libertad.
Merci à toi pour cette escapade au pays des cactus, pour info, le coté politico-réactionnaire de certains persos ne me choque pas du tout, ça renforce l'immersion du lecteur je trouve. Mais trop dure pour moi cette avh, oulàlà !!
lorsque chantent les cigales, sois sûr d'avoir des glaçons au congel... Proverbe provençal amateur de pastaga
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Merci de ce retour ! Oui c'est un méchant OTP, c'était pas complètement volontaire à la base (même si la difficulté était un peu inévitable). C'était un équilibre entre donner trop d'indices et gâcher la fin, renoncer à certains passages auxquels je tenais pour des raisons personnelles, et tenir le tout en 50 paragraphes... plus un peu de paresse à la fin
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Spoiler pour trouver le 30 qui manque, il faut téléphoner au médecin avec le bon code qui explique que Juan/Emilie a 30 ans sur l'état civil... tordu
Les choix ne sont pas intuitifs non plus, on est littéralement obligé de se tromper et de naviguer à vue, je reconnais que ce n'est pas forcément agréable.
Content que le côté politico-réactionnaire ne t'ait pas rebuté, même si je ne peux pas dire que j'aime le personnage de Lucas sa présence me paraît presque indispensable pour rendre le tout crédible. La loi de l'action et de la réaction... il y a un côté Rorschach chez lui pour ceux qui connaissent les Watchmen (en plus léger quand même).
Et puis je ne sais pas pourquoi je me doutais que tu aimerais le passage chez la sorcière indienne
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07/06/2021, 14:27
(Modification du message : 07/06/2021, 14:39 par Loi-Kymar.)
Que guapa es esa AVH. Ce fut un bon moment pour moi d'errer dans ses méandres si bien écrits et tracés comme sur les chemins d'une société futuriste paranoïaque, où il faut savoir frayer avec les rebelles comme avec les traîtres. Il m'a fallu une dizaine de tentatives pour obtenir la meilleure fin.
Quelques notes :
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Spoiler- Une pas très originale : c'est bel et bien un OTP retors, où ce qui n'est pas toujours intuitif, ce ne sont pas tant les choix que l'ordre dans lesquels il faut les faire (le terrible paragraphe 11).
- Pas totalement évident non plus : comprendre que barrer un code ne signifie pas l'effacer, mais le conserver avec un trait dessus (je parle évidemment de Juan).
- À quoi servent les codes Cassandra, OK et OK2 ?
Quoi qu'il en soit, bravo !
Souris ! Tu ne peux pas tous les tuer...
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Merci Loi-Kymar, et d'abord bravo pour ton opiniâtreté. Une dizaine de tentatives, à mon avis, c'est le signe que l'AVH est trop difficile. D'un autre côté, c'est vrai que mon objectif c'était que les lecteurs balaient les trois fins dans un ordre presque imposé (mais où est l'interactivité alors ? ).
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Spoiler Le Code Cassandra, je pensais qu'il serait utile, mais finalement non. C'était un peu méchant de le laisser. Les codes OK, OK2 et OK3 constituent une fausse piste. Initialement, elle devait déboucher sur une fin alternative, mais je n'avais plus la place. Cela étant, vu de moi cette fausse piste est importante dans la compréhension de l'AVH, de la psychologie du héros, et même du titre... c'est pour ça que je regrette de ne pas avoir pu lui donner la place que je voulais
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Peut-être suis-je vieux jeu ou maso, mais pour ma part, une dizaine de tentatives sur un LDVELH ou une AVH (mini ou non), cela me paraît tout à fait acceptable si c'est bien fait
Surtout que l'un des facteurs de difficulté me paraît très intéressant sur le plan narratif :
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SpoilerLe personnage-joueur se découvre pris entre deux feux, et pour découvrir la vérité, il doit copiner à la fois avec les rebelles et avec le salaud. Là où je trouve un point d'amélioration, en revanche, c'est le caractère intuitif ou non de l'ordre dans lequel, à partir du paragraphe 11, on va trouver les uns, puis les autres pour débloquer les indices, afin d'éviter la fin sinistre et d'atteindre la bonne.
Souris ! Tu ne peux pas tous les tuer...
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21/06/2021, 19:39
(Modification du message : 11/07/2021, 07:54 par Dagonides.)
Bloqué au 50 (pas de lien ramenant en arrière ou menant vers une suite), j'ai lu paragraphe par paragraphe jusqu'à comprendre à peu près de quoi il retourne.
L'intrigue est sympa, le jeu est "un peu beaucoup" labyrinthique - l'exploration de la ville dans Le Trône d'Arion m'avait laissé une impression proche. C'est sans doute pour sublimer la forme courte de la mini-AVH, tendance lourde chez beaucoup d'auteurs (à l'excès parfois : à tordre et retordre l'aventure sur elle-même en l'entre-cousant de subtilités et de liens malins, on risque de perdre de vue le but : proposer un divertissement sympatoche).
L'univers posé est intéressant... hum, non, c'est nul de dire ça, on dit « c'est intéressant » pour ne rien dire ! Disons que l'univers posé est bien pensé, bien posé. En tant que lecteur on y croit volontiers, on suspend notre incrédulité et on imagine assez bien cette société où se mêlent des volontaires comme ceux qui sont allés combattre en Espagne, une société ouverte et portée à la gentille bidouille, au "profite du jour présent" et au tutoiement de tous par chacun comme, mettons, une certaine vision de l'Allemagne de l'Est ou de Cuba. Avec cette différence de taille que le Mexique communiste de cette AVH est certes paperassier mais ne semble pas être une dictature.
Facile de se projeter dans le héros, sa vie est la nôtre : occidental sans souci majeur d'argent, avec forcément un chef pressé sur le dos, des souvenirs d'une jeunesse sympa mais maintenant des responsabilités. La quête renverse la trame classique de la recherche d'un père ou d'une mère par son enfant (cf. les dessins animés de Jean Chalopin). On sent d'ailleurs un certain conflit de générations un peu caché entre les lignes ou inconscient. Notre héros fait aussi bien qu'un jeune à l'atelier de réparation, mais le seul fait de le lui rappeler souligne bien qu'il ne l'est plus... Quand une jeune fille lui tombe gentiment dans les bras à l'auberge (de... jeunesse), là c'est notre héros qui se rappelle à lui-même son âge et se sermonne ! Avant de céder, on est humain, et pourquoi refuser le bonheur à cette fille ?
Les remarques discrètes au fil du récit quant à des questions très pratiques, très quotidiennes sur les appareils connectés, les habitudes d'un occidental quant au système de santé ou autre, participent tout autant de ce naturalisme efficace.
Une incohérence apparente : le jeu se situe vers 2040, pourtant le héros fait du chantage à un certain Riwan, une info extorquée « sous la menace de révéler son homosexualité ». En 2021 c'est une menace qui tomberait parfois à plat (sérieusement, on sent depuis quelques années qu'une page a été tournée sur le sujet, je pourrais multiplier les exemples vus ou vécus). Alors en 2040, faire peur à un mec qu'on suppose jeune, engagé, de gauche, en menaçant de révéler... un truc très banal, comment le chantage pourrait-il prendre ?
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SpoilerSauf si cela fait partie du plan concerté avec Emilie mais là ça devient tordu, l'évocation de la somme versée suffisait.
Même chose, à l'auberge de jeunesse, pour illustrer le côté très ouvert de la soirée d'accueil, on apprend que « à l’écart, deux garçons s’embrassent » comme si c'était un truc incroyablement fou-fou. Soit c'est un élément de l'univers du jeu qui m'a échappé (dans cette fiction l'occident serait revenu en arrière) soit ça participe de la caractérisation du héros (il serait un peu gêné avec les gays, d'ailleurs le mot n'apparaît pas une seule fois), soit l'écriture elle-même est restée... « dans l'angle mort »
Pour résumer, j'aime l'univers, j'aime l'astuce du twist final, je trouve que le parcours gagnerait à être un peu plus guidé.
EDIT : je viens de lire les réactions ci-dessus, je note que l'aspect OTP plaît souvent (j'assume être à contre-courant), les mots « socialiste, camarade » rebutent parfois (moi je trouvais que c'était fort naturel dans le récit).
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