[36] Les Sombres Cohortes
#1
Je suis surpris qu'il n'y ait pas eu de critique du quasi unique « Sombres Cohortes », alors voila:

Une image: celle d'une armée qui s'ébranle au petit matin
Une saveur: celle d'un bon gobelet de lait de panthère
Un son: Le caacotement d'une drôle de créature polyglotte
Un parfum: celuid'une mauvaise tourte, à partager avec un obèse dans une table taillée sur mesure
Une conversation: avec le grand frère de Zérodieu, secrétaire de Razaak
Une sensation: assez frustante pour le joueur, avec la plupart des batailles avec aucune mise en scène. La bataille finale, avec la gestion de plusieurs moments clés justement, est assez bien rendu.

J'ai aimé: La continuité avec l'Epreuve des Champions. euh... Je crois que c'est le seul livre où on visite Zengis, qui je crois tiens un rôle assez capital dans l'Allansie. On en parle en tout cas dans plusieurs livres, comme la Sorcière des Neiges ou la Tour de la Destruction. Donc c'est bien.
J'ai trouvé bof: Les armées, avec les batailles de 50 peons contre 50 autres peons. Je crois que globallement, on a souvent plus d'armées que nécessaires, ce qui permet de gagner assez facilement les RARES escarmouches du livre
J'ai pas aimé: un one true path des familles, avec une flopée d'objets cachés n'importe où (même dans la niche d'un chien et dans une animalerie je crois), des indices saugrenues (sur un tableau ou l'âge d'un tel ou d'un tel), pour réussir l'Epreuve de l'Oracle (et je ne m'étonnerais pas s'il s'appelle ZéroDieu). Et ça n'a aucune logique !!!


Si vous avez aimé, vous aimerez sans doute: Son prologue, l'épreuve des champions (le héros est maudit, il doit trouver des choses improbables à chaque fois pour s'en sortir), La crypte du sorcier, Retour à la montagne de feu, Le temple de la terreur, tiens ils ont un point commun ceux là ... Et aussi les Seigneurs de la Guerre du monde d'orb (en beaucoup beaucoup moins bien cependant)
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#2
L'armée que l'on dirige est un élément intéressant, mais malheureusement sous-exploité. Il rend ce DF original, mais ne suffit pas à en faire un bon livre.

La sauce livingstonienne est en effet assez proche de celle du "Temple de la Terreur". D'entrée de jeu, il y a deux chemins possibles, dont l'un est synonyme d'échec assuré. Les objets à rassembler pour triompher sont consternants d'absurdité et leur collecte n'est pas rendue plus agréable par le fait que Livingstone a semé de nombreux pièges un peu partout (je me souviens notamment d'un coffret qui peut nous rendre aveugle si on a la mauvaise idée de l'ouvrir).
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#3
Je trouve également dommage que les batailles d'escarmouche soient aussi peu exploitées. C'aurait pu donner des moments vraiments intenses, ce qui n'est pas le cas. Car comme vous l'avez dit, la plupart du temps on se retrouve avec une plus grande armée que nos adversairse.

Concernant l'Oracle, tu as bien trouvé les mots qu'il faut: c'est effectivement le frère de Zérodieu. C'est un peu abusé les questions qu'il nouse pose. Enfin, on a l'habitude avec Livingstone maintenant.

Car hormis ça et sa difficulté dans la recherche d'objets, le livre en lui-même est plutôt plaisant à lire, et la ville de Zengis est bien rendue.
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#4
Ce LDVELH est célèbre et excitant par le rôle que l'on y tient : celui de commandant d'une armée de mercenaires résolus à vaincre la horde du démoniaque Agglax. C'est ainsi que nous débutons cette aventure avec 100 fantassins, 20 cavaliers, 50 elfes archers et 50 nains plus la somme de 700 pièces d'or pour recruter des renforts au passage. Tout de suite, on se prent à rêver d'un LDVELH type wargame. Mais de ce côté-là, mieux vaut lorgner sur le 5ème Voie du Tigre.

Cet aspect militaire est galvaudé dans toutes les largeurs.
Heureusement, on a tout de même la sensation de diriger une armée. A part dans Zengis et les Grottes des Météores, nous sommes en permanence accompagnés par notre troupe et le récit y fait maintes fois référence.
C'est ainsi que l'on peut perdre des hommes par l'attaque de prédateurs, par maladie ou suite à d'autres déconvenues diverses et variées. Mais pour le reste, l'intérêt ludique ressort du néant.
La nouvelle règle des combats d'escarmouche est oiseuse à souhait. Puisque les effectifs en présence sont toujours fixes et les règles simplistes, ces combats de masse ne sont que des MATs déguisés sans aspect tactique et ne dissimulant aucun suspense. Dans le même genre, la règle de combats de troupes du Voyage d'Ulysse est meilleure. C'est dire...
Quant à la gestion de l'effectif, elle est en trompe-l'oeil. On peut en effet gagner ou perdre plus ou moins d'hommes selon le parcours effectué. Mais lors de la bataille finale, les conséquences sont nulles puisque on est certain de disposer des effectifs exigés dans le texte, combien malchanceux on ait pu être pendant le voyage.

Pour le reste, il s'agit d'un Ian Livingstone classique, c'est à dire un OTP aux objets et indices disposés de manière absurde, à la structure rappelant Le Temple de la Terreur (deux itinéraires mais l'un forcément perdant) et aux PFA nombreux, arbitraires et lapidaires.
Si l'on reste objectif, le voyage en bateau change agréablement de l'ordinaire, certaines séquences sont bien sympathiques telles que le magasin aux animaux bizarres ou le concours de mangeurs de tourtes.J'ai bien aimé aussi a bataille finale avec les vagues d'ennemis variés qui s'enchaînent.
Mais au passif, des Grottes de Météores très artificielles au milieu de cette aventure, une ville de Zengis qui donne l'impression de regrouper 50 maisons à tout casser (à cause de l'impossibilité de sortir de la rue principale) et une difficulté un peu trop forte.

Quoique sur ce dernier point, l'auteur nous a habitués à pire. Les nombreux objets indispensables ne sont pas très compliqués à trouver (hormis la broche en or qui nécessite un test avec une chance sur
deux d'échouer...), les combats ne sont pas trop ardus, d'autant plus qu'il y a moyen de gagner jusqu'à 3 points d'Habileté de combat supplémentaires au cours de l'aventure. C'est tout de même à relativiser car nous n'avons pas de repas, les occasions de regagner de l'Endurance sont rares. Il me paraît bien compliqué de gagner Les Sombres Cohortes avec 7/14/7 au départ, surtout que les tests de Chance mortels sont assez fréquents.

Enfin, je n'ai pas beaucoup parlé du scénario mais il n'y a pas grand-chose à en dire, c'est très plat et conventionnel (long voyage, quête des objets...).

Dans l'ensemble, j'ai trouvé ce LDVELH un peu au-dessus de la moyenne des Livingstone ce qui en fait pour ma part un Défis Fantastiques très bof, bof.
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#5
Pour être juste, il y avait deux PNJ, Laas et Max (cette dernière étant une femme, comme son nom ne l'indique pas), que je trouvais sympathiques dans l'aventure, bien que fort peu développés.

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L'Oracle, en revanche, est un personnage insupportable qu'on aurait plus de plaisir à occire que le grand méchant de l'histoire.
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#6
Des points communs avec Le Temple de la Terreur ?
- Une couverture superbe, signée le regretté Christos Achilleos.
- Un livre franchement mauvais.

Certes, le début est prometteur : on est celui qui a vaincu Le Labyrinthe de la Mort, on est plein aux as, on se fait construire un petit palais histoire de finir ses jours peinard... Mais voilà, un redoutable emmerdeur s'est mis en tête de conquérir le monde et faut aller le buter. On peut pas avoir un moment pour soi, non ? Bon, allons-y.

Chose intéressante, on recrute une armée qui va nous accompagner au long du chemin et qu'il faudra gérer. Bon, ne vous rêvez pas en nouvel Alexandre le Grand ou Jules César, on parle de 50 nains, 50 elfes et deux cents/trois cents guerriers, on est plus dans le recrutement de figurants pour un mauvais film historique que dans la grande épopée guerrière. Question gestion (matériel, logistique, solde, équipement), que dalle, à croire que nos braves soldats vivent d'amour et d'eau fraîche. Les batailles ? C'est comme Waterloo : morne plaine, y a pas grand-chose, deux/trois escarmouches avant la grande bataille finale, la seule qui tienne à peu près la route.
Et pour combler le tout, un One True Path de toute beauté (dès le premier paragraphe, si vous faites le mauvais choix, c'est foutu), des objets à récolter à foison (de quoi monter une brocante), des indices à la con planqués n'importe où et n'importe comment et des situations débiles, genre le plus gros mangeur de tourte du coin, Tolkien lui-même n'aurait pas osé.
(Message personnel : arrêtez avec les noms à la con, genre Bois-Joli, Pont de Pierre ou Jarnac le Guet, les situations débiles comme le concours de mangeur de tourte, les indices débiles comme le nombre d'oreilles de farfadets bouffées par les orques, les gentils nains bourrus et barbus qui boivent de la bière, les elfes gracieux qui jouent de la harpe et les vieux magiciens à barbe blanche et robe étoilée, que ce soit Yaztromo, Nicodème ou Gandalf ! Arrêtez avec l'héritage Tolkien et les gentils Hobbits qui gambadent dans les champs en revenant de traire les vaches, on n'en peut plus bordel !)

Donc au final, c'est franchement pas terrible, c'est du moyen DF classique, basique, auquel il faut rajouter quasiment tous les ingrédients qui font un mauvais Livingstone. A lire d'une fesse distraite (Hou, c'est pas gentil ça...)
Anywhere out of the world
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#7
(21/12/2013, 19:05)Outremer a écrit : Max (cette dernière étant une femme, comme son nom ne l'indique pas)

En anglais, le surnom "Max" est unisexe, puisqu'il peut être le diminutif de "Maxime" ou "Maximilian" pour les hommes ou celui de "Maxine" pour les femmes.
Dans le jeu vidéo "Covert Action" de Sid Meier, le personnage du joueur s'appelle ainsi "Max Remington", qu'on choisisse d'incarner un homme ou une femme.


(06/03/2024, 15:22)Voyageur Solitaire a écrit : (Message personnel : arrêtez avec [...] les gentils nains bourrus et barbus qui boivent de la bière, les elfes gracieux qui jouent de la harpe et les vieux magiciens à barbe blanche et robe étoilée, que ce soit Yaztromo, Nicodème ou Gandalf ! Arrêtez avec l'héritage Tolkien et les gentils Hobbits qui gambadent dans les champs en revenant de traire les vaches, on n'en peut plus bordel !)

Je ne suis pas d'accord !
Dans les jeux et univers méd fan d'aujourd'hui, à force de tous vouloir faire original, on n'arrête pas d'avoir des personnages principaux où l'un est un homme-plante, l'un est un homme-pierre, l'autre est demi-démon et un autre est un savant-fou homme-rat ou encore un tieffelin, un homme-aigle ou un homme-chat, moi, par nostalgie, ça me manque un peu de revoir des elfes, des nains et des hobbits à l'ancienne, et de revenir un peu aux classiques, justement parce que plus personne ne le fait.
À force de devenir rares, c'est eux qui deviennent originaux…
Mr. Shadow

Doux mon cœur, fermes mes intentions -mantra psi
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#8
Alors je précise ma pensée :
Je ne suis pas pour éradiquer tout ce que Tolkien a légué à la Fantasy. Je trouve dommage qu'on en fasse, encore aujourd'hui, le maître-étalon, le canon, le modèle de la Fantasy. Patrice Louinet, grand spécialiste de Robert Howard l'a très bien dit : "Tolkien, c'est devenu l'arbre qui cache la forêt de la Fantasy". On peut sortir des éternels forêts, prairies, montagnes et vallées, châteaux, dragons, chastes princesses et preux chevaliers, le tout assorti d'un manichéisme effarant. Howard, Clark Ashton Smith, Abraham Merritt, Tanith Lee, Karl E. Wagner, Catherine Moore et tant d'autres nous ont offert d'autres mondes, d'autres héros. Conan le barbare (le vrai, pas celui du cinéma ou de la BD), Jirel de Joiry et Agnès la Noire, Kane le guerrier-philosophe, Elric de Ménilboné, Uasti la sorcière blanche... On peut imaginer un univers Fantasy inspiré de l'Afrique, des civilisations précolombiennes, indienne, japonaise, égyptienne... Il y a l'afrofuturisme, le Steampunk, la SF mystique et théologique version Dune... Il y a des œuvres comme Yohance (space opera inspiré de l'Afrique), la BD The Pack qui raconte les aventures de deux frères nubiens assassins dans l'Egypte antique... Il y a Le labyrinthe de Pharaon de Serge Brussolo, La Nef d'Ishtar d'Abraham Merrit...

On peut explorer d'autres univers, d'autres styles que le sempiternel Donjons et Dragons.
Sans pour autant proposer d'incarner un guerrier-magicien-acrobate doué pour faire les cheesecake, autrefois cantatrice avant de perdre sa voix et de devenir homme par le sortilège d'un amant magicien jaloux et qui aujourd'hui cherche la Pierre Philosophale en compagnie d'un homme-lézard mutant et d'une compagnie de mercenaires elfiques chassés de leurs terres par un promoteur allansien sans scrupules...
Anywhere out of the world
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#9
Effectivement on peut partir sur des univers et races personnages différents. Mais surtout il y a le manichéisme que tu cites. Que je comprends car Tolkien a subi directement la guerre, et avec toutes les actualités en ce moment on nous vend encore partout le même modèle de super méchants contre super gentils, qu'on accepte en général sans se poser plus de questions que ça. La réalité étant sans aucun doute moins tranchée, et finalement plus dure à vivre et révoltante. Ce serait tellement plus simple s'il y avait simplement des méchants qui sont toujours méchants et des gentils toujours gentils dans le monde...

Mais je signe tout de suite pour une HF avec les standards elfes, nain, etc sans manichéisme. Alors que si on change juste les acteurs pour garder le même schéma bons/méchants, ce n'est pas la peine.

A la décharge de Tolkien, il y a quand même quelques hobbits "mauvais". Et la querelle entre les chefs orques, tant pour la fuite avec Merry et Pippin que dans la tour à la frontière du Mordor, c'est quand même montrer qu'il y a des conflits d'intérêt et une unité globale très fragile, que ce n'est pas une armée marchant ensemble comme un seul homme (ou orque^^). Du coup sans la poigne de fer de Sauron tout se disloque de manière quasi-instantanée.

Par contre désolé pour lui mais je ne vois pas grand-chose à sauver dans la manière dont est construit cet opus de Sir Ian Livingstone (c'est ainsi qu'on doit l'appeler d'après ce que j'ai vu sur le blog de Dave Morris).
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#10
Orques, gobelins, nains et elfes ne me dérangent pas fondamentalement non plus mais pourquoi tous les nains à la suite de Tolkien seraient-ils forcément barbus avec les cheveux longs, pourquoi tous les elfes seraient-ils blonds et ceci et cela ?

Tolkien n'y est pour rien, mais non seulement on a pris son œuvre comme référence mais on a semble-t-il jugé sacrilège d'en avoir une autre vision. Un modèle intouchable, figé. Que l'on conserve les caractéristiques des races qu'il a créé, le fond en fait, normal. Mais pour la forme, on peut faire différent. Pourquoi pas des nains imberbes, pourquoi pas des elfes aux cheveux courts, avec des tatouages rituels, des bijoux, pourquoi pas un magicien en tunique et pantalon (sûrement mieux adapté à un éventuel voyage que ces foutues robes), avec des runes magiques tatouées sur le dos de ses mains, le cou cerclé d'amulettes et de talismans et pas forcément vieux ? Pourquoi des sorcières forcément vieilles, moches, volant sur des balais ? Howard mettait en scène des sorcières superbes qui chevauchaient, nues, les courants aériens, les nuits de Sabbat, dans le roulement des tambours...

Et puis, ce manque de sensualité, de désir, de plaisir... Ces héros asexués, ces princesses vertueuses et chastes, ces elfes éthérés et comme tu l'as dit, ces gentils vraiment gentils, ces mignons Hobbits animés des intentions les plus pures... C'est plus la Comté, c'est la petite maison dans la prairie ! Dégoulinante de bons sentiments et de vertu et où les gentils gagnent toujours à la fin. Chiant ! Je préfère des personnages plus païens, de chair et de sang, qui ont un sexe, des désirs, des amours passionnés et des haines brûlantes (ou l'inverse), qui vivent quoi !

Désolé pour ce hors-sujet...
Anywhere out of the world
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#11
(07/03/2024, 08:10)Voyageur Solitaire a écrit : incarner un guerrier-magicien-acrobate doué pour faire les cheesecake, autrefois cantatrice avant de perdre sa voix et de devenir homme par le sortilège d'un amant magicien jaloux et qui aujourd'hui cherche la Pierre Philosophale en compagnie d'un homme-lézard mutant et d'une compagnie de mercenaires elfiques chassés de leurs terres par un promoteur allansien sans scrupules...

Faut arrêter de me filer des pitchs comme çà, hein. Je vais avoir envie de les écrire.......

Avec plein de nains partout. PLEIN !
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#12
Chiche...  Mrgreen
Anywhere out of the world
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#13
(07/03/2024, 14:19)Voyageur Solitaire a écrit : Orques, gobelins, nains et elfes ne me dérangent pas fondamentalement non plus mais pourquoi tous les nains à la suite de Tolkien seraient-ils forcément barbus avec les cheveux longs, pourquoi tous les elfes seraient-ils blonds et ceci et cela ?
"Pourquoi", eh bien, parce qu'on a envie justement de jouer dans ces univers qu'on a découverts comme ça dans les films et les livres, et qui nous ont fait rêver à l'époque.
Bien sûr, le problème c'est le "forcément".

(07/03/2024, 14:19)Voyageur Solitaire a écrit : Tolkien n'y est pour rien, mais non seulement on a pris son œuvre comme référence mais on a semble-t-il jugé sacrilège d'en avoir une autre vision. Un modèle intouchable, figé. Que l'on conserve les caractéristiques des races qu'il a créé, le fond en fait, normal. Mais pour la forme, on peut faire différent. Pourquoi pas des nains imberbes, pourquoi pas des elfes aux cheveux courts, avec des tatouages rituels, des bijoux, pourquoi pas un magicien en tunique et pantalon (sûrement mieux adapté à un éventuel voyage que ces foutues robes), avec des runes magiques tatouées sur le dos de ses mains, le cou cerclé d'amulettes et de talismans et pas forcément vieux ? Pourquoi des sorcières forcément vieilles, moches, volant sur des balais ? Howard mettait en scène des sorcières superbes qui chevauchaient, nues, les courants aériens, les nuits de Sabbat, dans le roulement des tambours...

C'est marrant, tu balayais de la main l'autre jour "le sempiternel Donjons & Dragons", mais à peu près tout ce que tu cites là existe déjà dans D&D.
Dans D&D, les Elfes ne sont pas les surhommes blonds hyper athlétiques à la Orlando Bloom (ce qui d'ailleurs, concerne surtout les Hauts Elfes de Rivendell/Fondcombe et de l'aristocratie de Mirkwood/Mirquebois, mais pas les Elfes sylvains ordinaires de Mirkwood), ils sont bruns, frêles, un peu plus petits que les humains, et ont généralement plutôt les yeux verts - même si ça dépend de si on est dans le setting de Greyhawk/Faucongris/Oerth/Taerre ou de Forgotten Realms/Royaumes Oubliés/Faerun ou un autre, et si on parle de hauts elfes, d'elfes sauvages ou d'elfes des bois.
Les nains sont généralement barbus (c'est vraiment important dans leur culture), mais il me semble avoir un souvenir lointain d'une illustration de Casus Belli ou de Dragon Magazine sur les "nains d'égoût" où ils étaient imberbes.
Déjà dans la 3e édition de 2001, sur l'illustration des personnages d'exemples pour l'Ensorceleur (Sorcerer), le Magicien (Wizard) et le Magicien spécialisé Illusionniste (Wizard - Illusionist), aucun n'est représenté avec une robe. On peut très bien acheter des "robes de mage" dans l'équipement de départ si on veut (et que comme moi on aime bien le classicisme), mais ce n'est absolument pas obligatoire. Ah, et aucun n'est vieux, également. D'ailleurs, dans les règles de création de base, un aventurier niveau 1 est forcément jeune, même si le joueur a la possibilité de prendre quelqu'un de plus âgé pour des bonus en Intelligence/Sagesse/Charisme contre des malus en Force/Dextérité/Constitution. Je t'accorde que l'illustration du Magicien d'exemple de la 5e edition est effectivement un vieillard à barbe blanche - mais il est typé africain donc ils ont fait des efforts lol.
Des musiciens tatoués de partout, il y en a aussi : les mages rouges de Thay.
Et les sorcières sont pas forcément vieilles et moches non plus, enfin ça dépend. Les aventurières Ensorceleuses sont de base jeunes, comme dit plus haut, mais c'est vrai qu'il y a un monstre appelé "Hag", qui est une mauvaise fée qui a toujours l'apparence d'une vieille femme.


(07/03/2024, 14:19)Voyageur Solitaire a écrit : Et puis, ce manque de sensualité, de désir, de plaisir... Ces héros asexués, ces princesses vertueuses et chastes, ces elfes éthérés et comme tu l'as dit, ces gentils vraiment gentils, ces mignons Hobbits animés des intentions les plus pures... C'est plus la Comté, c'est la petite maison dans la prairie ! Dégoulinante de bons sentiments et de vertu et où les gentils gagnent toujours à la fin. Chiant ! Je préfère des personnages plus païens, de chair et de sang, qui ont un sexe, des désirs, des amours passionnés et des haines brûlantes (ou l'inverse), qui vivent quoi !

Bon, pour le coup, ça c'est bien UN PEU la faute de Tolkien. Tolkien était très très catholique, donc le sexe juste pour le plaisir, c'était pas vraiment un truc positif pour lui.
La faute c'est aussi à la pudibonderie américaine et au fait que les livres-jeux, jeux de plateau, jeux vidéos d'Heroic Fantasy à la Tolkien étaient destinés au marché des enfants et des jeunes adolescents. Donc pas de sexe, absolument pas de sexe.

Mais pour le coup, D&D est très sexualisé depuis longtemps. Les éditions d'avant la deuxième d'AD&D n'étaient pas farouches en illustrations de personnages féminins seins nus, et c'est aussi D&D qui est à l'origine du cliché des aventurières en "Chainmail Bikini" (enfin en partie, il y a aussi les BD de Sonja la Rousse qui ont énormément contribué). Il y a aussi le monstre "Nymphe", dont la beauté est telle qu'elle rend aveugle. Dans la 1e édition d'AD&D, elle pouvait même se déshabiller pour que sa beauté tue ceux qui la regardent !
Ça a changé à partir de la 2e édition d'AD&D, "l'édition de la censure", où pour combattre la mauvaise image de D&D après que les mouvements féministes et religieux conservateurs américains s'y sont attaqués, on a retiré tout ce qui pouvait avoir un lien avec le sexe, donc adieu les seins nus, les nymphes qui peuvent se déshabiller, et même les demi-orques (vu qu'ils étaient issus d'un viol). Bon, les demi-orques sont revenus pour la 3e édition, quand même.
Mais il y a qu'à regarder des sessions de "Critical Role" et le nombre de blagues de cul qu'ils font par saison pour avoir une idée à quel point une table de rôlistes de D&D peut avoir l'esprit mal placé.
Et je ne leur jette pas la pierre, un des premiers trucs que j'ai faits, adolescent, en tant que MJ, c'est d'envoyer mes joueurs dans une maison close.

Pareil pour le manichéisme : le setting des Royaumes Oubliés l'est peut-être un peu plus (il y a plein d'organisations clairement maléfiques, mais il y a aussi des organisations très bienveillantes, comme les Harpers ou le Order of The Gauntlet), mais le setting d'origine, Greyhawk, était bien plus "gris et noir" que "blanc et noir". Il y avait une montagne de factions franchement maléfiques, mais la seule faction de PNJ un peu héroïque, c'était les Huit, et alors, déjà, même s'ils combattent les forces du mal et autres menaces pour leur cité, c'était un peu une assemblée de gens hétéroclites à la moralité variable (il y a bien un paladin, mais aussi des mages assoiffés de pouvoir) qui s'inquiétaient avant tout de leur propre intérêt, et en plus, dans le canon, ils sont censés disparaître en cours de campagne, de sorte que les personnages des joueurs sont censés prendre leur place - et se retrouvent donc seuls face aux prochaines menaces, sans alliés puissants pour les sortir du pétrin.

Bref, D&D, c'est un peu un couteau suisse : on y trouve de tout, du bon et du moins bon, du classicisme (Greyhawk, Mystara), de la high fantasy (Forgotten Realms, Dragonlance), du gothique (Ravenloft), du sombre (Dark Sun) et du complètement original (Eberron, Planescape, Spelljammer), des grandes guerres épiques entre dieux ou des aventures individuelles pour chercheurs de trésor sans trop de scrupules, du cul et du dark ou du tout public pour les chtites nenfants...
Après on y pioche ce qu'on veut, voire on fait son propre univers de campagne. Big Grin

Bref, je fais encore plus un immense hors-sujet que VS.
Je sens que Salla ou un autre admin va me rappeler à l'ordre avant de couper le sujet pour déplacer le débat ailleurs lol.
Mr. Shadow

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#14
Merci pour cet éclairage qui me rappelle que je devrais sortir un peu de ma bulle "Howard-Smith-Merritt-Lee et autres". Ces derniers m'ont tellement enthousiasmé que j'ai rejeté le reste et n'y ai plus jeté un œil depuis. Je note quand-même que les exceptions dont tu parles, nains imberbes, magiciens tatoués, elfes bruns... sont quasiment toujours des "races" à part, particulières. Dans les LDVH (tentative désespérée pour se rapprocher du sujet), on peut noter Balthus, le sorcier de La Citadelle du Chaos, qui n'a pas grand-chose à voir avec Gandalf, Nicodème, Yaztromo et consorts.

Pour les nanas seins nus ou à poil, là, c'est le vieux cliché éculé (non c'est pas un gros mot) de la Fantasy où la plupart des personnages féminins sont divisés en deux/trois catégories : la potiche vertueuse et sans défense à sauver, la même mais moins farouche qui accepte de coucher avec son sauveur pour le remercier ou enfin la guerrière intrépide qui remet les mecs à leur place (mais en restant un canon quand-même, affublée de son improbable bikini de mailles ou d'une armure avec une ficelle entre les fesses et deux timbres reliés par un fil en guise de corsage...). C'était l'époque et les auteurs/illustrateurs étaient majoritairement des mecs. On notera qu'Howard avait un petit faible dans Conan pour les scènes de fouet entre femmes, avec la pauvre captive nue fouettée par la méchante. Goût personnel ou manière d'allécher le lecteur ? 

Les temps changent, il y a même aujourd'hui une Fantasy gay (par des auteurs africains de surcroît) comme les nouvelles de Kai Ashante Wilson, The sorcerer of the wildeeps et A taste of honey. Pas des bouquins érotiques ou des parodies, mais de vrais histoires de Fantasy, plutôt bonnes d'ailleurs.
Le premier est l'histoire d'un guerrier et d'un magicien engagés par une caravane de marchands pour protéger leur passage à travers une forêt enchantée où la piste est bordée d'autres dimensions et espaces-temps qui engloutissent le voyageur imprudent qui quitterait la route principale. Les deux compagnons s'en éloignent pourtant afin de traquer les deux fauves redoutables qui harcèlent la caravane.
Le second est un mélange étonnant d'empire romain et d'Afrique, avec l'histoire entre un ambassadeur et le maître des bêtes, chef de la ménagerie royale, accompagné de sa panthère apprivoisée et qui parle aux animaux.

Dépaysant et original.
Par contre, le style est assez soutenu, voire littéraire par moments et il faut lire l'anglais...
Anywhere out of the world
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#15
(09/03/2024, 02:11)Lyzi Shadow a écrit : Je sens que Salla ou un autre admin va me rappeler à l'ordre avant de couper le sujet pour déplacer le débat ailleurs lol.
On va faire ça en effet Mrgreen
Pour continuer sur ce sujet : https://rdv1.dnsalias.net/forum/thread-4360.html
Ici, on peut continuer à parler des Sombres Cohortes
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