Droits d'auteur et cie
#16
Vous mélangez la créativité avec l'aspect "marché du livre". C'est juste impossible.
Actuellement ce n'est plus la création qui est rétribuée, c'est le risque.


Qui gagne le plus gros pourcentage sur un livre ?

Le libraire, donc celui qui prend le plus de risque (si ça ne se vend pas, c'est une perte - malgré parfois des possibilités de renvoi).

Ensuite c'est le distributeur, qui fait souvent une belle marge aussi (ils font aussi la pluie et le beau temps dans le marché du livre d'ailleurs).

Vient après l'éditeur, puis l'imprimeur.
L'éditeur, sur ce qu'il touche, devra payer les différents acteurs de la chaine de prod. (illus, maquett., icono, pub, etc.)

Enfin l'auteur, qui tourne autour de 5 à 10%, rétribué à hauteur de sa prise de risque, et pas de sa créativité.
Il touche des royalties pour une production "de base" qui sera ensuite transformée et vendue par l'éditeur, ce qui est le gros du travail quand même.
Alors oui il y a 1 auteur sur 1000 (10.000) qui touche beaucoup d'argent, mais là encore ce n'est pas pour sa créativité, mais juste en fonction des volumes.


Pour avoir la chance de toucher des royalties grâce à du software, je préfère nettement toucher un plus petit pourcentage, mais en ayant rien à faire - qu’œuvrer 10h par jour en donnant mes idées à d'autres et pour un maigre salaire de surcroit.

Il est normal que les auteurs soient payés, mais il est évident qu'ils le sont (et ce depuis toujours) d'un point de vue capitaliste, et non pas créatif. Au vu de l'absence de risque pour l'auteur, il va de soi qu'il ne peut pas être payé beaucoup plus que les fameux 10%.
Éditions La Saltarelle - Ldvelh & JdR - http://www.saltarelle.net
Site : http://delarmgo.jimdo.com
Le Blog : http://delarmgo.jimdo.com/le-blog/
Fanzine : http://tinyurl.com/Saltarelle
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#17
Delamrgo : Intéressant ce message.

Peut etre que, justement, on ne souhaite plus payer pour cette prise de risque mais bien uniquement pour du contenu, juste du contenu ? Cela explique aussi peut être le phénomène des plateforme type kickstarter de plus en plus nombreuses. Puisque ici, c'est finalement le public qui accepte le risque (payer d'avance et être décu de la production).

Idéalement, un auteur propose quelque chose. Soit cela suscite suffisamment d’intérêt et il est alors payé d'avance (zéro risque), soit cela n’intéresse pas assez de monde et personne ne perd rien. Ni temps, ni argent.

Bon évidement je simplifie parce que je suppose que la plateforme doit surement prendre un petit quelque chose quand même mais globalement...
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#18
Et à 99% ce sont des éditeurs qui lancent des souscriptions (malheureusement, mais le marché français l'impose).

(oui les plateformes prennent autour de 8-10% si je ne m'abuse)
Éditions La Saltarelle - Ldvelh & JdR - http://www.saltarelle.net
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#19
(30/10/2013, 17:48)Delarmgo a écrit : Le libraire, donc celui qui prend le plus de risque (si ça ne se vend pas, c'est une perte - malgré parfois des possibilités de renvoi).

Il y' a toujours possibilité de renvoi.
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#20
Merci pour ces précisions Delarmgo !
Ca confirme bien ce que je pensais, on marche vraiment sur la tête.
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#21
(30/10/2013, 17:15)Alana a écrit : J'ai la aussi des études qui montrent que le passage rapide d'une œuvre dans le domaine publique relance l’intérêt du publique pour l'auteur et pour ses œuvres (ce qui se traduit généralement par de l'argent derrière...) Bref, que la libération de l’œuvre est généralement bénéfique pour tout le monde.
Cela m'intéresse.

Sinon, pour revenir à cette histoire que les oeuvres de l'esprit devraient être gratuites ou en tout cas rapidement gratuites... en tant que consommateur culturel extrêmement pauvre, je ne puis qu'être d'accord. Pour moi, c'est un crime que de freiner ou priver un être humain d'évolution culturelle, spirituelle, sentimentale, intellectuelle. Seulement, on parle là d'un monde idéal où tout serait juste.
Dans ce monde de rêve, un écrivain qui passe un an, 7 heures par jour, à écrire un livre, recevrait une rétribution au minimum équivalente à un salarié. En sachant que le salarié, on lui demande surtout d'etre une machine (exécuter une routine sans s'en écarter) et qu'il a une garantie et des protections. Tandis que l'écrivain n'a pas de garantie, il doit se décarcasser pour inventer quelque chose de nouveau et d'intéressant, et il serre la ceinture pendant un an. Donc ça ne me choquerait pas non plus qu'il gagne plus du smic dans son ratio heures travaillées / gain.

Seulement voilà, dans la réalité, l'artiste est maudit - si ce n'est un 0,01% qui rencontre la gloire. La société ne récompense pas l'écrivain. La société, ce n'est pas juste les intermédiaires ou "le système", ce aussi sont les consommateurs qui préfèrent donner de l'argent pour de la commodité matérielle ou des biens de positionnement social plutôt que pour des nourritures spirituelles. J'observe aussi qu'une partie de la population ne donnera jamais son argent en échange du fruit du travail d'autrui si elle peut obtenir la même chose en gratuit. C'est à dire qu'elle récompense par son vote monétaire les systèmes verrouillés qui la prennent en otage.

Tout ça pour dire que la situation me semble bien complexe, et que je n'adhère pas aux visions manichéennes, qui malgré leurs mérites théoriques, ne font pas avancer les choses en pratique.
AVH: Les noyés,  La chute.

Jeu: Conflux
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#22
(31/10/2013, 02:02)Zyx a écrit : Cela m'intéresse.

Ici par exemple :
http://www.numerama.com/magazine/26557-le-domaine-public-est-bien-une-chance-pour-l-oeuvre.html

Et je suis comme toi, je ne comprend pas non plus le système de rémunération. Pourquoi quelqu'un qui travail dehors par tous les temps à faire un truc super pénible (réfection des routes etc) gagne une misère par rapport à un gars qui s'amuse à longueur de journée ?

Mais bon, la on s'éloigne beaucoup du sujet. Pour en revenir aux écrivains, je pense que la meilleur approche à l'heure actuelle est :
J’écris à coté d'un "vrai" travail. Je me fais connaitre grâce au net.
Et si ce que j'écris plait suffisamment, alors je peut tenter de vivre de l'écriture, au moins pendant quelques années, en utilisant des plateforme de financement collaboratives pour me lancer.
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#23
A lire absolument :
http://actualitte.com/blog/projetbradbury/dans-piratage-il-y-a-partage/
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#24
(31/10/2013, 11:44)Alana a écrit : Et je suis comme toi, je ne comprend pas non plus le système de rémunération. Pourquoi quelqu'un qui travail dehors par tous les temps à faire un truc super pénible (réfection des routes etc) gagne une misère par rapport à un gars qui s'amuse à longueur de journée ?
Parce que le pouvoir monétaire que l'on obtient sur les autres n'est pas basé sur l'utilité sociale mais sur le parasitisme social.

Bon, j'ai lu les articles, dans l'espoir de trouver une avancée (j'avais fait des recherches il y a huit ans sur ce sujet).
L'argument principal pour s'attaquer au droit d'auteur et sa durée est grosso modo que les éditeurs publient plus et que les consommateurs lisent plus quand le droit à la rémunération de l'écrivain est ejecté de l'équation. Avec en filigrane l'idée qu'un artiste devrait se sacrifier dans l'intérêt de son oeuvre et de la collectivité.

Je ne suis pas impressionné. D'une part, je ne vois pas pourquoi limiter le raisonnement aux artistes seulement. Que quiconque offre de travailler gratuitement, il trouvera plus d'embauche et de clients.
D'autre part, ce système, au lieu de récompenser l'auteur du travail qu'il nous plairait de consommer, le punit. (Nous vivons dans des sociétés où la vie possède un coût. Si on a pas d'argent, on souffre et on crève.)

Je trouverai géniale l'idée de biens culturels gratuits quand on trouvera comment ne pas sacrifier les artisans culturels dans l'opération. Pour l'instant, pour faire prospérer les gens dont on apprécie les services, il faut les payer.

C'est cette question de fond que j'aimerais voir aborder par les anti-droit d'auteurs. Malgré mes sympathies pour leur rêve, je dois dire qu'ils l'esquivent avec un peu trop de nonchalance.
AVH: Les noyés,  La chute.

Jeu: Conflux
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#25
C'est encore plus délirant pour les musiciens, regardez l'exemple parfait de Patrick Hernandez et "Born to be alive" 1 seul et unique succès qui de nos jours encore lui rapporte de la thune.
Est-ce justifié ? Moi je ne trouve pas. J'ai réparé des milliers de TPV, j'ai été payé une fois. Je ne suis pas payé a chaque fois que Carrefour ou Auchan impriment leurs tickets de caisse depuis.
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#26
Ben non justement, Patrick Hernandez illustre la réalité de 0,01% des artistes. Si tu veux raisonner sur le bien-fondé actuel du droit d'auteur, il faut tout de même prendre ne compte la réalité des 99,99%.
Bon, et sinon, rappelez-vous aussi qu'une carrière d'artiste, c'est un gros investissement initial et une prise de risques. C'est pourquoi la plupart d'entre nous qui avons rêvé d'être chanteur à succès ou écrivain célèbre, devant la réalité, avons préféré un emploi stable avec une paie garantie en fin de mois.
AVH: Les noyés,  La chute.

Jeu: Conflux
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#27
(01/11/2013, 11:57)Zyx a écrit : C'est pourquoi la plupart d'entre nous qui avons rêvé d'être chanteur à succès ou écrivain célèbre, devant la réalité, avons préféré un emploi stable avec une paie garantie en fin de mois.

C'est juste que 99% d'entre nous ont des voix épouvantables juste bonnes a effrayer le bétail. Mrgreen
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#28
La plupart des tubes me semblent épouvantables Smile

Mais bon, la voix, c'est comme tout, ça se travaille pendant des années avant d'être maîtrisée.
AVH: Les noyés,  La chute.

Jeu: Conflux
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#29
Est-ce que quelqu'un a mentionné "Culture Libre" de Lawrence Lessig ?
Un livre sur le sujet à télécharger gratuitement (en français ou en anglais) et à diffuser librement (licence Creative Commons).
Mr. Shadow

Doux mon cœur, fermes mes intentions -mantra psi
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#30
(01/11/2013, 04:54)Zyx a écrit : Je trouverai géniale l'idée de biens culturels gratuits quand on trouvera comment ne pas sacrifier les artisans culturels dans l'opération. Pour l'instant, pour faire prospérer les gens dont on apprécie les services, il faut les payer.

C'est cette question de fond que j'aimerais voir aborder par les anti-droit d'auteurs. Malgré mes sympathies pour leur rêve, je dois dire qu'ils l'esquivent avec un peu trop de nonchalance.

J'ai déjà répondu à cette question peut être que la réponse ne te convient pas. Je recommence. Boulanger, pompier, médecin, vendeur (pour le moment mais ça ne va sûrement pas durer), ce sont des métiers. Des activités pour lesquelles la communauté est prête à payer. Mais as tu déjà vu une seule annonce du genre "Recherche écrivain pour la rédaction d'un roman, deux ans d’expérience..." ?

Créer une œuvre cela doit être une envie, un besoin, une passion. Si c'est simplement le résultat d'une commande c'est autre chose, et ce sera probablement beaucoup moins original ou artistique que si l'argent n'est pas la motivation première. Écrire, dessiner... Ce sont d'avantage des passe temps que des métiers. Et ne me dit pas qu'il est impossible d'écrire en plus d'avoir un métier "normal". C'est pour ça que ce blog existe. Regarde aussi ce qui se passe du coté du logiciel libre etc.

Personnellement je préférerai qu'il y ai beaucoup moins de livres qui sortent chaque année, mais qu'ils soient tous différents, tous originaux, tous vraiment écris comme l'auteur avait envi de les écrire, et pas comme la boite d'édition à voulu les sortir. (nombre de page divisé par deux, fin modifiée etc).

Ne plus dépendre de ses écrits pour manger, ce serait certainement une bonne nouvelle pour tout le monde.
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