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29/04/2012, 20:17
(Modification du message : 30/04/2012, 20:23 par oorgan.)
Ave, compagnons !
L'oorganiste a encore besoin de vous ; car j'ai encore tenté l'expérimentation - dans mon nouvelle AVH, Dans les Montagnes de Sifflemort -; mais je voudrai avoir votre avis avant continuer. Si c'est pourri, autant laisser tomber...
Le trip, c'était cette fois non plus d'utiliser moult archaïsmes et torturer les phrases, mais de focaliser par moment le point de vue non plus sur le héros mais sur d'autres personnages ; quelques exemples en-dessous :
74
Soudain, le Volylois tourne le coin du virage, essoufflé. Alors qu'il tente de rependre sa respiration, il se fige brusquement : son regard vient de tomber sur les cadavres mutilés éclairés par la lueur spectrale de deux lunes. C'est la dernière vision que ses yeux agrandis de stupeur emporteront de ce monde : l'homme s'écroule subitement, sans proférer un cri, le crâne fracassé par une puissante hache ; vous venez de jaillir de derrière votre cachette, abattant votre arme sur le soldat. Ceci réglé, vous avivez les dernières braises du feu et vous vous allongez à côté pour dormir, à côté des cadavres encore chauds, complètement épuisé maintenant que la fureur de la bataille vous a quitté. Vous ne tardez à sombrer dans un profond sommeil. Rendez-vous au 75.
37
La flèche s'envole en sifflant, menaçante. Malheureusement, elle ne se fraye pas un chemin dans les chairs du Volylois comme vous l'escomptiez, mais érafle simplement sa côte droite. Toutefois, cela ne l'empêche pas de se retourner vivement et d'hurler un puissant «Qui va là ?», réveillant du même coup les autres soldats.
Cependant, avant que les échos du cri se soient entièrement dissipés, vous passez à l'action. Laissant là votre arc (rayez-le de votre feuille d'aventure), vous prenez votre hache à pleines mains, et vous vous précipitez sur le Volylois, tel un ouragan vomi par les ténèbres. Celui-ci écarquille les yeux en vous voyant arriver ainsi et n'a pas le temps de faire autre chose que de crier lorsque votre hache traverse son épaule - coupant net son bras - et s'arrête dans ses côtes. Vous extrayez rapidement votre arme de celles-ci et, submergé par les vagues purpurines de folie du combat, vous vous préparez à combattre les Volylois abassourdis par cette attaque. Ils se ressaisissent rapidement, et l'un d'eux dégaine son arme en dirigeant vers vous. Épée et hache s'entrechoquent en un grand fracas, rougeoyant dans la sanglante lueur du feu, et la lutte s'engage.
Soldat volylois : Vitesse : 7 Habileté : 8 : Endurance : 12
Si vous triomphez, rendez-vous au 39.
Quel est votre avis ?
Autre chose : les paragraphes sont tous ou presque dans ce style-là ; mais il en est un dans un style tout autre :
103
Le silence infini du sommeil. Puis un cri. Un corbeau. Vous ouvrez les yeux. Froidure. De la pierre contre laquelle vous êtes couché. Au-dessus de vous, le gris calcaire céleste. A côté de vous, les braises du feu, expirantes. Vous vous levez, votre Endurance rehaussée de 3 points.
Le jour vient de naître. Sans perdre un instant, vous fouillez les corps des volylois ; vous y trouvez dix pièces d'or, ainsi que l'équivalent de quatre repas. De tout cela, vous pouvez faire ce que vous voulez ; vous jetterez ensuite les dépouilles dans le vide et vous reprendrez votre marche au 102.
Voilà, désolé de vous embêter avec tout cela Mais bon...
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Je trouve le côté "changement de point de vue" très intéressant et je dirais même naturel. Je suis très attaché au côté descriptions cinématographiques dans un bouquin, pour le coup c'est exactement l'effet produit aux paragraphes 74 et 37. La narration oriente l'esprit du lecteur vers autre chose que lui-même, cela donne un certain recul avec la scène, donc une certaine façon de "vivre" la scène de l'extérieur. De cette façon j'ai l'impression de vivre l'aventure à vitesse réelle, puis par un subtil ralenti, je visualise la scène hors de mon corps "littéraire". C'est très bien écrit et efficace, à mon goût personnel.
Pour le paragraphe 103, tu veux sûrement parler du style "pointilliste" qui m'a été reproché par certains, adoré par d'autres pour ma première avh "le Voyage Initiatique". Inconsciemment, il y a plusieurs paragraphes dans lesquels j'ai utilisé cet effet courant en peinture : des petites touches de couleurs, qui visualisées une par une ne donnent rien, mais vues dans un ensemble donne une vision globale du truc. Cet effet donne un genre de ton lent et romantique.
Décrire une scène de combat très violent (sang, gore et détails), un paysage enneigé, brûlé, desertique ou un personnage peut – à mon avis – renforcer la description. Je trouve même qu'utiliser cet effet (modérément) pour les combats les rends plus vivants, plus "proche" de nous. Des phrases brèves, parfois sans verbes, obligent le lecteur à faire des pauses dans sa lecture et l'obligent à apprécier la pleine saveur de chaque mot. J'adore ce style !
Enfin, pour faire court, je dirais que tu as toutes les chances de devenir très bon dans l'écriture (et les "vrais" auteurs du forum te confirmeront sûrement, je en suis moi-même qu'un débutant !). tu cherches constamment à t'améliorer, à chercher de nouveaux styles, de nouvelles règles ou de nouveaux scénarii. Bon courage, tu mériteras ton yaz d'or un de ces jours !
Sincèrement.
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29/04/2012, 21:44
(Modification du message : 29/04/2012, 21:44 par Outremer.)
L'utilisation d'un autre point de vue n'est pas exactement commun dans les LDVH/AVH, mais ça ne me paraît pas une mauvaise idée. Je pense qu'il faut seulement faire en sorte que l'utilisation de ce point de vue extérieur n'empêche pas le joueur d'avoir une parfaite conscience de ce que son personnage est en train de faire.
Par exemple, dans le paragraphe 74, je changerais un peu l'ordre de la phrase où notre héros attaque le Volylois :
"C'est la dernière vision que ses yeux agrandis de stupeur emporteront de ce monde : vous jaillissez de derrière votre cachette et abattez votre puissante hache sur le soldat, qui s'écroule sans proférer un cri, le crâne fracassé."
Avec l'ordre que tu utilises, on ne sait pas immédiatement que c'est le héros qui attaque le soldat (je me doute que ce doit être évident, mais je pense qu'il faudrait que ce soit tout de suite dit).
En ce qui concerne le style pointilliste, tout en phrases brèves et en impressions, il peut donner de très bons résultats, même si je pense qu'il faut bien choisir les passages où on l'emploie. Je ne sais pas si je l'utiliserais pour simplement décrire le héros en train de se réveiller (à moins que le combat qu'il a visiblement livré la veille n'ait eu sur lui un impact émotionnel important), mais c'est un point de vue subjectif.
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Outremer a écrit :C'est la dernière vision que ses yeux agrandis de stupeur emporteront de ce monde : vous jaillissez de derrière votre cachette et abattez votre puissante hache sur le soldat, qui s'écroule sans proférer un cri, le crâne fracassé.
Ta phrase est tout à fait défendable. Effectivement, avec cette tournure je vois tout de suite que c'est moi qui ai fracassé le Volylois ! Mais justement lis la suite :
Oorgan a écrit :C'est la dernière vision que ses yeux agrandis de stupeur emporteront de ce monde : l'homme s'écroule subitement, sans proférer un cri, le crâne fracassé par une puissante hache ; vous venez de jaillir de derrière votre cachette, abattant votre arme sur le soldat
dans cette tournure là, l'action est retardée. Mais je trouve l'effet de surprise plus efficace : il y a surprise dans la scène et surprise dans la lecture : on apprend plus tard (tout est relatif dans le mot "tard" !) que c'est nous qui venons de dégonder le Volylois ! Je trouve l'effet double plutôt bien emmené.
Après je suis d'accord que ce ne sont pas des effets – en incluant le "pointilliste" – à utiliser à tous bout de champ. Trop de style tue le style
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(29/04/2012, 22:47)sunkmanitu a écrit : Mais je trouve l'effet de surprise plus efficace : il y a surprise dans la scène et surprise dans la lecture : on apprend plus tard (tout est relatif dans le mot "tard" !) que c'est nous qui venons de dégonder le Volylois !
Oui, mais ce que je voulais dire, c'est justement qu'on ne devrait pas apprendre avec retard l'action du personnage que nous incarnons. Même si l'information et le délai sont bien différents, ça me fait penser à la révélation tardive concernant le passé du héros dans "L'arpenteur de lune" : on nous révèle à posteriori des choses que sait notre personnage, ce qui introduit à mon avis une distance nuisible entre lui et nous.
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29/04/2012, 23:02
(Modification du message : 29/04/2012, 23:05 par Voyageur Solitaire.)
J'aurais tendance à adapter le style au passage concerné, à l'idée ou l'émotion que je veux traduire. Par exemple, j'utiliserais le pointillisme pour un combat, afin de rendre une succession d'attaques, parades, contre-attaques, des mouvements rapides, presque des réflexes. Du style : "Vous plongez en avant... Une attaque rapide... Un mouvement souple du poignet, le crissement de l'acier, un cri... L'arme de votre adversaire tombe au sol..."
Par contre, pour une description de paysage, je reviens à un style plus long, plus chargé : " Accoudé au bastinguage, vous regardez défiler les rives silencieuses du fleuve dans le lent mouvement de votre embarcation. Un silence étrange, propice au rêve, semble baigner le rivage, seulement rompu par l'envol d'un couple de hérons noirs se détachant sur le bleu-gris mouillé du ciel..."
Autrement, dans mes avh, j'introduis pas mal de dialogue : je trouve que ça donne du rythme à l'histoire et que surtout, ça implique plus le lecteur. Par exemple, je préfére :
- Bonsoir. Quel temps hein ? Tu es arrivé juste à temps on dirait !
- Oui, l'orage n'est pas loin semble-t-il.
- Une chambre ?
- S'il te plaît, répondez-vous en posant deux pièces d'or sur le comptoir.
à :
"L'aubergiste vous souhaite le bonsoir tandis que vous secouez les premières gouttes de pluie de votre manteau avant de vous demander si vous désirez une chambre pour la nuit. Vous acquiessez tout en déposant les deux pièces d'or convenues sur le comptoir."
Dans un paragraphe un peu long, le dialogue direct apporte un changement de rythme appréciable, je trouve. A utiliser avec modération toutefois.
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29/04/2012, 23:29
(Modification du message : 29/04/2012, 23:35 par ashimbabbar.)
Bon, c'est juste un détail, mais on jaillit de sa cachette, pas de derrière sa cachette. On peut jaillir de derrière un rocher ou tel autre obstacle qui nous dissimule; mais une cachette étant par définition l'endroit où on se cache…
Cela mis à part, je trouve ces deux paragraphes fort bien écrits… la correction proposée par Outremer est logique, mais on est pris par le mouvement du paragraphe de sorte que c'est l'impression globale qui l'emporte quelle que soit la formulation exacte, pour moi du moins…
" Ashimbabbar m'a donné une dague et une épée et m'a dit
: Transperces-en ton corps; elles furent forgées pour toi."
Poème d'Enheduanna
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(Mon ordi remarche... yepee!)
Je me permets de donner mon avis aussi, bien que je n'ai pas beaucoup d'expérience:
-j'aime bien le changement de point de vue, pour plusieurs raisons. Ca diversifie le style, ça coupe un peu pour éviter de laisser place à la monotonie. Après, c'est vrai que ça peut gâcher un peu l'immersion, mais sur ce point, n'ayant pas lu un grand nombre d'AVH, je ne m'étendrai pas. Et puis, de nous réveler dans ton 74e paragraphe seulement à la fin que nous sommes les acteurs de la scène, je trouve que ça implante en quelque sorte un "effet de surprise" très agréable.
-Quant au style utilisé dans ton second paragraphe... personnellement, j'aime beaucoup l'employer quand j'écris, en particulier dans mes prologues. La tension s'en voit décuplée, l'effet de suspense est aussitôt rendu.
"Vite. Courir. La seule chose qui compte, courir. Et vivre. Un hurlement. Proche. Il est proche. Je dois courir. Sortir. Sortir de cet enfer. Second hurlement. Plus proche. Trop proche. Craquement. Puis le noir. Tout noir."
(J'ai peut-être un peu exagéré... tant pis )
Par contre, il faut faire attention à pas l'utiliser à toutes les sauces, sinon ça perd de sa saveur. (raah, jeu de mot pourri, quand tu nous tiens...)
En clair, bien que ça aie des désavantages, j'aime beaucoup, bon courage dans ton écriture
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Ghostracker a écrit :Vite. Courir. La seule chose qui compte, courir. Et vivre. Un hurlement. Proche. Il est proche. Je dois courir. Sortir. Sortir de cet enfer. Second hurlement. Plus proche. Trop proche. Craquement. Puis le noir. Tout noir.
Beh pour un gars qui n'a pas beaucoup d'expérience c'est le genre de phrase, enfin de suite de phrases, qui me scotche sur mon fauteuil. Utilisé à bon escient, c'est un exercice de style qui apporte un touche dramatique et nerveuse à la scène. D'ailleurs ton passage tel quel conviendrait à l'intro du jeu Resident Evil, premier du nom. Visionne ceci :
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Coupe le son puis imagine avec tes phrases en voix off... tu verras effet garanti !
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Merci du compliment, d'autant plus que j'ai écris ça "comme ça".
Pour l'extrait, de toute façon là je peux pas me mettre de son. J'ai un peu de mal à savoir quand sortir les phrases et à quelle fréquence, mais c'est vrai que ça convient tout à fait à la situation ^^
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30/04/2012, 20:55
(Modification du message : 30/04/2012, 20:56 par oorgan.)
(29/04/2012, 20:41)sunkmanitu a écrit : Je trouve le côté "changement de point de vue" très intéressant et je dirais même naturel. Je suis très attaché au côté descriptions cinématographiques dans un bouquin, pour le coup c'est exactement l'effet produit aux paragraphes 74 et 37. La narration oriente l'esprit du lecteur vers autre chose que lui-même, cela donne un certain recul avec la scène, donc une certaine façon de "vivre" la scène de l'extérieur. De cette façon j'ai l'impression de vivre l'aventure à vitesse réelle, puis par un subtil ralenti, je visualise la scène hors de mon corps "littéraire". C'est très bien écrit et efficace, à mon goût personnel.
C'était un peu l'idée, en effet. Par "naturel", veux-tu dire que c'est naturel qu'un auteur (en admettant que je sois digne de ce nom) l'utilise, ou que cela semble assez naturel au lecteur ?
Citation :Pour le paragraphe 103, tu veux sûrement parler du style "pointilliste" qui m'a été reproché par certains, adoré par d'autres pour ma première avh "le Voyage Initiatique". Inconsciemment, il y a plusieurs paragraphes dans lesquels j'ai utilisé cet effet courant en peinture : des petites touches de couleurs, qui visualisées une par une ne donnent rien, mais vues dans un ensemble donne une vision globale du truc. Cet effet donne un genre de ton lent et romantique.
Décrire une scène de combat très violent (sang, gore et détails), un paysage enneigé, brûlé, desertique ou un personnage peut – à mon avis – renforcer la description. Je trouve même qu'utiliser cet effet (modérément) pour les combats les rends plus vivants, plus "proche" de nous. Des phrases brèves, parfois sans verbes, obligent le lecteur à faire des pauses dans sa lecture et l'obligent à apprécier la pleine saveur de chaque mot. J'adore ce style !
Ce que j'aime bien, c'est que ce style permet une plus grande "orientation" sur les sensations ; j'ai d'ailleurs édité mon paragraphe dans ce sens.
Ca peut donner aussi un côté musical, ternaire presque, avec les phrases un peu heurtées. Vous savez, le swing...
Citation :Enfin, pour faire court, je dirais que tu as toutes les chances de devenir très bon dans l'écriture (et les "vrais" auteurs du forum te confirmeront sûrement, je en suis moi-même qu'un débutant !). tu cherches constamment à t'améliorer, à chercher de nouveaux styles, de nouvelles règles ou de nouveaux scénarii. Bon courage, tu mériteras ton yaz d'or un de ces jours !
Sincèrement.
C'est vrai que des fantaisies imparfaitdusubjonctifisantes au pointillisme, il y a un grand pas ! Je ne vous montrerai pas ce que j'ai écris hors-AVH ces derniers, parce qu'on s'en fout un peu ici, mais ça change ! Merci, shaman Ami-des-Loups !
(29/04/2012, 22:47)sunkmanitu a écrit : Outremer a écrit :C'est la dernière vision que ses yeux agrandis de stupeur emporteront de ce monde : vous jaillissez de derrière votre cachette et abattez votre puissante hache sur le soldat, qui s'écroule sans proférer un cri, le crâne fracassé.
Ta phrase est tout à fait défendable. Effectivement, avec cette tournure je vois tout de suite que c'est moi qui ai fracassé le Volylois ! Mais justement lis la suite :
Oorgan a écrit :C'est la dernière vision que ses yeux agrandis de stupeur emporteront de ce monde : l'homme s'écroule subitement, sans proférer un cri, le crâne fracassé par une puissante hache ; vous venez de jaillir de derrière votre cachette, abattant votre arme sur le soldat
dans cette tournure là, l'action est retardée. Mais je trouve l'effet de surprise plus efficace : il y a surprise dans la scène et surprise dans la lecture : on apprend plus tard (tout est relatif dans le mot "tard" !) que c'est nous qui venons de dégonder le Volylois ! Je trouve l'effet double plutôt bien emmené.
Après je suis d'accord que ce ne sont pas des effets – en incluant le "pointilliste" – à utiliser à tous bout de champ. Trop de style tue le style
Sunk et, plus bas, le traqueur de fantômes résument parfaitement ma pensée : je voulais donner un effet de surprise. Je pensais aussi à un effet cinématographique, puisqu'il semble que c'est de cela qu'il s'agit : on voit d'abord l'homme ; soudain la hache apparaît, lui brise le crâne ; la caméra se déplace, et on voit que c'est nous qui venons de casser du Volylois !
(29/04/2012, 23:29)ashimbabbar a écrit : Bon, c'est juste un détail, mais on jaillit de sa cachette, pas de derrière sa cachette. On peut jaillir de derrière un rocher ou tel autre obstacle qui nous dissimule; mais une cachette étant par définition l'endroit où on se cache…
Bien vu, Ashim ! Je modifie sur mon fichier AVH
Citation :Cela mis à part, je trouve ces deux paragraphes fort bien écrits… la correction proposée par Outremer est logique, mais on est pris par le mouvement du paragraphe de sorte que c'est l'impression globale qui l'emporte quelle que soit la formulation exacte, pour moi du moins…
Merci du compliment !
(30/04/2012, 16:14)Ghostracker a écrit : Je me permets de donner mon avis aussi, bien que je n'ai pas beaucoup d'expérience:
Raison de plus ; tu es vierge de tout exemple !
Citation :-j'aime bien le changement de point de vue, pour plusieurs raisons. Ca diversifie le style, ça coupe un peu pour éviter de laisser place à la monotonie. Après, c'est vrai que ça peut gâcher un peu l'immersion, mais sur ce point, n'ayant pas lu un grand nombre d'AVH, je ne m'étendrai pas. Et puis, de nous réveler dans ton 74e paragraphe seulement à la fin que nous sommes les acteurs de la scène, je trouve que ça implante en quelque sorte un "effet de surprise" très agréable.
C'estoit l'idée, ainsi que je le dis plus haut !
Citation :-Quant au style utilisé dans ton second paragraphe... personnellement, j'aime beaucoup l'employer quand j'écris, en particulier dans mes prologues. La tension s'en voit décuplée, l'effet de suspense est aussitôt rendu.
C'est vrai que ça donne un ton particulier. Après, on peut l'utiliser autrement que dans cette idée. Mais je ne m'étendrai pas là-dessus, craignant de sortir du sujet ^_^
Citation :Par contre, il faut faire attention à pas l'utiliser à toutes les sauces, sinon ça perd de sa saveur. (raah, jeu de mot pourri, quand tu nous tiens...)
C'est pas un jeu de mots, c'est une métaphore filée et ça pète, parfois !
Citation :En clair, bien que ça aie des désavantages, j'aime beaucoup, bon courage dans ton écriture
Merci
(30/04/2012, 19:23)Ghostracker a écrit : Merci du compliment, d'autant plus que j'ai écris ça "comme ça".
Pour l'extrait, de toute façon là je peux pas me mettre de son. J'ai un peu de mal à savoir quand sortir les phrases et à quelle fréquence, mais c'est vrai que ça convient tout à fait à la situation ^^
Sunk a tout à fait raison : c'est vraiment très bien, sincèrement !
VS : +1 pour les dialogues. Après, ça dépend si l'on est à l'aise ou pas pour les utiliser. Moi j'hésite, de peur que cela sonne faux. Rien pour ça, j'ai des doutes, par exemple :
27
Le lendemain, vous êtes réveillé par la voix pressante de l'un des Guérisseurs :
- Debout, soldat ! Le capitaine vous fait mander dans son bureau ! Car vous êtes en état de marcher, maintenant.
Malgré votre esprit encore embrumé par le sommeil, vous comprenez ce que l'homme vous ordonne. Vous vous levez, et, après vous être habitué à la puissante lumière qui règne dans la Salle de Guérison, vous enfilez votre pourpoint de cuir, votre cotte de maille et votre pantalon, et vous mettez vos bottes. Après cela, vous bouclez votre ceinture, avant de chercher votre épée du regard. Vous vous souvenez alors qu'elle s'est brisée durant la bataille et que vous l'avez remplacée par une hache. Vous trouvez celle-ci au pied de votre lit et la passez dans votre ceinture, puis vous sortez de la Salle de Guérison pour répondre à la convocation du capitaine.
Quelques instants après, vous vous tenez devant la porte du bureau du capitaine. Après avoir hâtivement vérifié votre mise, vous frappez. Une voix sombre et sinistre, comme venue d'un autre âge, vous ordonne d'entrer. Vous ouvrez la porte, et, après être entré, vous vous inclinez respectueusement devant le capitaine. Une balafre qui n'était pas présente hier matin traverse son front, passant juste au-dessus de son oeil droit. Une blessure similaire, et tout aussi récente, s'étale sur sa joue, arrêtée au niveau de son nez fraîchement fracassé. Sans prendre la peine de se lever, le capitaine brandit, un sourire cynique aux lèvres, un pigeon semblable à ceux habituellement utilisés pour porter des messages - il est mort. Votre officier dit :
- On l'a retrouvé ce matin. Vous savez ce que cela signifie.
Vous acquiescez tacitement.
- Bien. Nous allons donc discuter des détails de votre voyage. Nous devons faire vite - il faut que vous partiez le plus rapidement possible.
«Pour commencer, sachez qu'il existe deux chemins qui vous permettront d'atteindre Ysul. Le premier consiste à prendre les escarpements qui s'élèvent au Nord-Est d'ici. Le second vous oblige à descendre dans les défilés du Nord. Un croisement situé à quelques deux heures d'ici permet de se diriger vers l'un ou l'autre. Quel que soit celui que vous choisissez, vous aurez simplement à continuer autant qu'il vous est possible vers le Nord - vers Ysul.
«Ces deux itinéraires offrent des dangers à peu près comparables. Le manque d'eau et de nourriture. Les bêtes sauvages. Les pierres instables. Cependant, outre cela, vous aurez à craindre les Volylois - j'ai toutes les raisons de penser que certains d'entre eux ont dépassé le fort pour surveiller la région ; en témoignent les oiseaux morts ; mais également les paroles que nous avons arrachées sous la torture à un prisonnier, peu avant qu'il ne meure. Dans ses ultimes convulsions, il nous a dit que certains des siens patrouillaient autour du fort, pour nous couper d'Ysul. Probablement s'attendent-ils à ce qu'un homme soit envoyé ; et ils n'ont pas tort. Mais cela ne m'empêchera pas d'envoyer un homme.
«Je vous ai donc fait préparer un sac contenant de quoi assurer votre subsistance pendant trois jours - je ne puis vous donner plus -, en nourriture comme en eau, ainsi qu'une carte de la région et un message scellé à remettre au Roi d'Ysul en personne. À cela, j'ai ajouté un arc avec quelques flèches. Vous pouvez, je crois, conserver votre hache - nous n'avons pas le temps de vous forger une autre épée. De même pour votre haubert, qui me semble de toute façon en bon état. Oui, je pense que vous n'avez besoin de rien de plus - sauf peut-être de chance.
Sur ces mots, il vous tend une besace de cuir, semblable à celles couramment usitées par les militaires ; jetant un coup d'oeil à l'intérieur, vous constatez que s'y trouvent des repas pour trois jours, une cylindre contenant probablement la carte susmentionnée et le message destiné au roi. Vous passez la courroie de cuir autour de votre épaule, avant d'attacher la gourde que vous tend le capitaine à votre épaule, de mettre l'arc en travers de votre épaule et de fixer le carquois dans votre dos (il contient dix flèches). Lorsque vous avez fini, le capitaine dit :
- Orn y'atal dr orn ! - ce qui signifie, en langue ancienne, «Réaliser ce haut fait puisses-tu !»
Vous répondez dans la même langue :
- Ry'al ood halle ah ! Gy rodala heleo zerbel aya sototh îog ! - «J'accomplirai ou mourrai en essayant ! Point ne sera mienne la honte de revenir devant toi avec l'échec !»
Ces paroles deviendront plus tard célèbres. Mais pour l'heure, vous l'ignorez, et vous serrez simplement la main du capitaine, avant de quitter son bureau et de vous engager de nouveau dans les couloirs sinueux du fort. Peu après, vous vous trouvez dans les portes, qui baillent face au Nord. Les regardant, vous vous demandez si vous retrouverez les murs du fort encore debout. Mais vous ne vous attardez pas sur cette pensée, et vous sortez. Une fois dehors, vous continuez tout droit, gravissant un escarpement. Au sommet de celui-ci, vous vous retournez, pour regarder une dernière fois le fort. Sur ses remparts sont massés tous les défenseurs. Voyant que vous les regardez, ils crient :
- Bahal driia kol draa Irn ytourag Uyro skelos, ytourage gniesse arumph ! - «Plût aux Dieux que Fortune et Courage ne te fissent point défaut, et qu'ici tu revinsses triomphant !»
Sans répondre, votre hache pour les saluer. Simultanément, le soleil perce la chappe de plomb qui le recouvre et sa lumière d'or vous tombe dessus. Sous cet éclat, vous semblez être l'un de ces héros nobles et altiers dont les exploits sont contés par des épopées oloïdoises telles que la Geste de Luor ou l'épopée de Hyulo ; du moins est-ce la pensée des soldats qui vous observent depuis les créneaux. Une longue ovation s'élève à ce moment-là, et ne s'arrête que lorsque les nuages avalent de nouveau le soleil, apparu seulement un bref instant, dissipant la vision ; la voûte grise du ciel où se confondent la cime grise des des montagnes se reforme, sinistre et inquiétante. Lorsque les derniers échos cessent de résonner, vous vous retournez vers le Nord. Ainsi commence le voyage de Mîh du Fort Nord - votre voyage. Rendez-vous au 28.
Evidemment, je ne parle pas des phrases en langue ancienne, qui sont absolument... Gonflées à l'hélium !
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Il aura suffit de quelques LDVELH à succès pour développer le genre. Et comme dans tout genre, le succès des premières oeuvres a fortement influencé le style d'écriture et de narration, ainsi que de construction (résolution des combats, création du personnage, gestion de l'équipement).
On pourrait bien croire que ce style de fonction répond à des codes précis gravés dans le marbre. Pourtant, il n'en est rien ! Comme toute fiction, tout ne dépend que de l'auteur, son imagination et son audace. Autrement dit, comme le scande une publicité : "n'imitez pas, innovez".
Rien n'est figé, tout peut évoluer. Il faut pour cela oser s'affranchir des règles.
C'est ce que tu fais en personnalisant ton récit, et c'est très appréciable. Bravo.
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(30/04/2012, 20:55)oorgan a écrit : Evidemment, je ne parle pas des phrases en langue ancienne, qui sont absolument... Gonflées à l'hélium !
Oui, elles me font un peu penser au "Me font vos yeux beaux mourir, belle marquise, d'amour" du Bourgeois Gentilhomme.
En ce qui concerne le reste, je ne trouve pas ça mal dans l'ensemble. Je pense cependant que le capitaine devrait s'exprimer de façon un peu plus directe : il devrait tutoyer le héros (qui est simple soldat, à ce que je comprends) et ne pas utiliser de formules un peu recherchées telles que "Sachez qu'il existe...". Il me semble également inapproprié qu'il parle des "dernières convulsions" du prisonnier capturé : cela a un côté mélodramatique qui ne correspond pas au point de vue d'un officier qui a eu recours à la torture pour extorquer des informations à un ennemi. Le capitaine pourrait simplement mentionner que le prisonnier est mort après avoir révélé ces informations, le lecteur devinera bien par lui-même que cette mort n'a pas été des plus agréables.
En-dehors de cela, je ne vois rien de significatif à reprendre.
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Merci ! Je note les convulsions
Par contre, pour les tournures et le tutoiement, je ne sais pas ; moi, je pense le capitaine -le plus haut grade du fort - comme un noble - ce qui était, je crois, souvent le cas dans notre moyen-âge européen ; et bien qu'Orhinitya ne soit pas l'Europe, il semblerait que ce soit le même cas. De plus, et c'est dit dans l'intro, le capitaine communique souvent avec le roi, lui envoyant des rapports et autres demandes... Donc n'est-il pas logique qu'il ait un langage un peu plus fleuri que les hommes à qui il commande ? Qu'en penses-tu ?
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"C'est la dernière vision que ses yeux agrandis de stupeur emporteront de ce monde : l'homme s'écroule subitement, sans proférer un cri, le crâne fracassé par une puissante hache ; vous venez de jaillir de derrière votre cachette, abattant votre arme sur le soldat."
Je comprend l'effet recherché, mais je trouve qu'il n'est pas bien amené, car il y a deux fois la même scène (fracassage du crâne) qui avec le côté répétition casse la dynamique de l'action.
Pour schématiser ton paragraphe, on a - avec entre ( ) l'ordre chronologique - la mention des faits suivants:
-hache qui s'abat (2)
-crâne qui se fracasse (3)
-héros qui jaillit (1)
-hâche qui s'abat (2)
Donc deux fois l'épisode de la hache
Je proposerai plutôt ceci:
"C'est la dernière vision que ses yeux agrandis de stupeur emporteront de ce monde : l'homme s'écroule subitement, sans proférer un cri, le crâne fracassé par une puissante hache. Vous dégagez votre arme sans prêter attention aux morceaux de cervelle qui en souillent le tranchant. Vous avez jailli de votre cachette si promptement que l'homme n'a même pas pu esquisser le moindre geste de défense. Ceci réglé..."
soit:
-hache qui s'abat (2)
-crâne qui se fracasse (3)
-héros qui "passe à la suite"(4)
-héros qui jaillit (1)
Il me semble que "l'effet dynamique" est mieux conservé.
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