[YAZ 2020] Une journée à l'hosto (Fifre)
#1
Suite à un alignement foireux de planètes et de menus écarts de votre part, des éléments inconciliables de votre vie se sont donné rendez-vous dans VOTRE hôpital pour se télescoper entre eux et vous péter à la gueule. Vous devez aujourd'hui pratiquer une chirurgie de l'existence. Neuf fins différentes dont la plupart sont pourries, car les bons choix - quand il y en a - sont toujours difficiles, voire contre-intuitifs.

Une aventure réaliste et humoristique de Fifre en 50 sections.
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#2
Le type d'humour de cette AVH n'est pas forcément ma tasse de thé, mais cela ne constitue en aucun cas un jugement de valeur. C'est simplement que je ne suis pas encore suffisamment blasé pour y adhérer pleinement.

La structure de l'AVH m'a semblé être particulièrement retorse. Le système des notes est original mais pas très agréable à l'usage puisqu'il est nécessaire de se rappeler le paragraphe d'où l'on vient; c'est un peu lourd je trouve, en plus de constituer un détournement manifeste de la règle des cinquante sections, de mon point de vue. Un paragraphe en plus je veux bien, voire une astuce du type "si vous ne faites pas ce choix, continuez votre lecture", mais là c'est quand-même pousser un peu le bouchon! J'imagine qu'on pourra me trouver un peu tatillon, mais pour moi c'est cette contrainte qui fait tout l'intérêt du mini-Yaz. OK c'est difficile, il y a des choix à faire, mais si on refuse de s'y plier c'est au Yaz qu'il faut participer, pas au mini.

Bon, y'a quand-même de bonne chose: l'écriture est alerte et j'ai beaucoup aimé le PFA du 44. Je ne m'y attendais pas du tout!
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#3
Bon alors, autant le dire tout de suite cette AVH est pour moi un bijou. Personnellement j'aime beaucoup le style, le rythme imprimé, la description des personnages. L'atmosphère de l'hôpital me semble aussi bien décrite que la vie monastique de frère Edgar, même si c'est dans un style radicalement différent. Dans ce cas on se demande même s'il n'y a pas du vécu derrière. L'aspect ludique est aussi très bon même si je rejoins Kraken sur le fait que structurellement c'est tordu et qu'au final ça ressemble à un détournement de la limite des 50 paragraphes. Est-ce que ce détournement est plus sévère que celui utilisé par Merlinpinpin avec "Prisme" ? Difficile à dire, mais il va falloir en discuter...
Pour le thème par contre on est bien dedans avec toutes ces "petites compromissions" qui viennent s'entrechoquer dans un sacér feu d'artifice. J'ai atteint ce qui est décrit comme "la meilleure fin" même si ça n'y ressemble pas. Mais c'est une fin que j'aime beaucoup.
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#4
Bon ben au moins on est pas tous d'accord, c'est ça qui est cool! Big Grin 

Le cas de Prisme est quand-même très différent puisque dans cette AVH on avait réellement 50 sections, et le mécanisme était vraiment très novateur.

Sinon j'ai peut-être été un peu trop sévère. Il y a dans cette AVH la démonstration de belles qualités d'imagination. Faut juste être le bon public! En revanche contrairement à toi je ne trouve pas grand-chose de réaliste dans cette description de l’hôpital, même si je ne dis pas que certains médecins ne puissent pas tomber dans les travers du personnage, dans une certaine mesure. A mon avis la description du monde de frère Edgar est beaucoup plus vraisemblable (quoique évidemment traitée sur un ton léger). Il y a la même différence entre ces deux humours qu'entre des films comme "La cité de la peur" et "Les bronzés", par exemple. Ou entre la série "H" et "Scènes de ménages". Pardon pour les références... Rolleyes
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#5
Une très bonne AVH!
Alors bien sûr, il faut adhérer. On passe d'une phrase à l'autre d'un style très soutenu à un langage ordurier ; on interprète un sacré beau salopard ; le ton réaliste bascule d'une seconde à l'autre au grand guignol ; l'histoire foisonne de réflexions acerbes et venimeuses sur notre société ; l'humour au vitriol est sans concession ni politiquement correct...
Moi j'ai goûté à tout ça avec joie. C'était une expérience bidonnante que d'interpréter ce chirurgien détestable.

Comme c'est joliment écrit avec des trouvailles linguistiques et des formulations diablement caustiques, ça m'a souvent fait penser à du Desproges. La vision burlesque, cradingue et insensible du milieu hospitalier avec ses internes débauchés, ses "morguiers" qui jouent avec les cadavres et ses médecins cyniques m'a rappelé les BD de Tronchet sur le Sanatorium (Stars d'un jour). Dommage que la mise en forme peu aérée gâche un peu la lecture car celle-ci est sinon jouissive.
Même si l'action part souvent en vrille, le tableau est quand même dépeint de façon réaliste. Le profil psychologique des protagonistes, bien qu'exagéré, fait mouche à tous les coups. C'est ça le pire, c'est que ce personnage principal doit ressembler à pas mal de personnages réels! La preuve que je m'y suis attaché, c'est que l'option fin heureuse "rédemption" ne fait pas tâche sur l'ensemble.

Même au niveau du jeu c'est très bien conçu. Beaucoup d'idées nouvelles et qui marchent bien dans l'ensemble : les actions facultatives au milieu des sections et les objets numérotés en premier lieu, les points de Déontologie ou de Fatigue semblant par contre là juste pour le fun ou presque. Le challenge est intéressant car ce n'est pas facile de parvenir à la seule fin vraiment heureuse. Mais le déroulement des actions est logique et à chaque échec, j'ai réfléchi pour savoir où j'avais merdé.

Une jolie surprise, merci pour le bon moment.
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#6
J'aime bien le style de Fifre. Je l'avais apprécié dans la Maison aux Esprits. Ici, l'aspect humoristique est encore plus présent. Cet esprit de dérision permanente, ces jeux de mots que je ne comprends d'ailleurs pas toujours, ce sentiment qu'à chaque phrase est prétexte à sortir une connerie, tout ça me met de bonne humeur.

Je pense que ce côté décalé permanent est indispensable pour nous faire un minimum accepter d'incarner, à défaut d'apprécier, l'énergumène qu'on incarne ici. Je ne connais pas grand chose du monde hospitalier vu de l'intérieur, limite j'ai juste été surpris au début qu'on arrive à 8h30 précise, et pas 10h13. Il faut dire que la journée est spéciale, on a vraiment beaucoup de choses à faire. Je n'ai fait qu'une tentative qui s'est terminée
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. Le système de notes, bien que conçu comme détournement de la règle des 50 paragraphes est finalement plutôt pertinent, ça retranscrit toutes ces petites interruptions qui interviennent ou qu'on s'autorisent lors d'une journée de travail.

Un bon moment de détente, je retenterais probablement l'aventure à l'approche des Yaz.
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#7
Pfiou. Je ne sais pas si c'est volontaire ou pas, pour nous faire partager le rush constant du protagoniste, mais lire cette aventure est mentalement épuisante. Principalement pour des questions de forme :

Premier coupable évident, les paragraphes sont de gros pavés avares en sauts de ligne.
Second coupable, le maquillage en 50 sections, qui engendre de fausses notes de bas de pages le plus souvent sans lien retour, ce qui oblige à noter d'où l'on vient, cliquer, lire, remonter manuellement à la bonne section, puis retrouver où exactement dans le fameux pavé on s'était arrêté.
Troisième coupable, malgré un aspect gag au premier abord, les codes, objets et points de fatigue ont une réelle importance. Et ils sont distribués au milieu des pavés, histoire de bien interrompre la lecture et nous faire perdre le rythme.

Tout ceci serait facilement corrigeable avec une v2 en 100 véritables sections, avec des sauts de ligne et des modificateurs bien lisibles dans leur propre sous-paragraphe. Du moins, si telle est l'intention de l'auteur.

Sinon, c'est du 50/50 pour moi. Certains gags et jeux de mots ont frappé juste, d'autres m'ont laissé indifférent. Et si le jeu en général tourne correctement, même en la présence de choses bizarres (comme la fin du 4 qui ne gère pas si on ne possède aucun des codes en question), ça se conclue avec ce qui s'approche un peu trop de l'OTP confus (dû à des sections soudainement bien brèves ; approche de la deadline ?).

Mon impression générale, c'est que c'est une aventure qui a du potentiel dans son sous-genre propre (sans forcément que j'adhère moi-même totalement à tout), mais qui souffre de sérieux problèmes de finitions.

J'ai un doute d'ailleurs : L'auteur sait-il qu'elle participe au « grand » Yaz' après sa disqualification du mini ? J'ai l'impression que les choses sont dans le même état qu'il y a six mois.
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#8
Fifre le sait puisque je le lui avais dit en MP lors de sa disqualification pour les Mini-Yaz et qu'il m'avait répondu. Mais il n'a malheureusement pas revisité son AVH.
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#9
J'ai tenté cette AVH à l'époque où son auteur cherchait à la refourguer pour les Mini-Yaz. J'ai enduré vingt minutes d'épreuve avant de lâcher l'affaire, en me jurant de m'abstenir d'un commentaire qui serait par trop lapidaire, personnel, peut-être même perçu comme offensif. Mais sur ce dernier point encore, j'échoue.

Outre le fait que la régularité du va-et-vient imposé entre les sections "traditionnelles" et les notes de fin texte me paraît assez contre-intuitive, c'est surtout l'humour, à base de longues humiliations infligées par le Destin, ses divers émissaires et l'auteur (dans les péripéties et dans le ton) à un personnage de loser, qui m'est antipathique au plus haut point. Avec tout mon respect à ceux et celles pour qui il ne l'est pas.

Jetons un voile pudique sur mon verdict, encore une fois très personnel.
Souris ! Tu ne peux pas tous les tuer...
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#10
Je m'excuse de rebondir sur ce commentaire mais j'aimerais pouvoir dissiper un malentendu j'espère.
Chacun a le droit de ne pas aimer une AVH, de la détester même, et de l'écrire. Avec des arguments qui peuvent être assez personnels. C'est vrai que je ne rejoins pas forcément ces arguments. Après tout, dans toute AVH il y a un côté vicieux où on fait vivre des situations parfois dégradantes au héros. Ian Livingstone lui-même ne cache pas son plaisir sadique dans les différentes morts qu'il imagine pour les joueurs...
Ici on est sans doute dans un cas extrême et c'est vrai qu'on incanre un anti-héros, ce qui peut être dérangeant, voire détestable. Mais franchement dans la manière dont tu formules ton avis sans le formuler, on ne sait plus très bien si le jugement que tu portes concerne l'AVH ou l'auteur de l'AVH lui-même. Et je trouve ça dommage. A la limite ce serait préférable de descendre l'AVH en règle avec tout ce que tu en penses que d'avoir un commentaire trop lapidaire qui laisse traîner cette ambiguïté.
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#11
Je n'ai aucun grief contre l'auteur, et je ne vois pas pourquoi j'en aurais . Je ne parlais que de l'œuvre (même s'il m'arrivait d'impliquer celui qui l'a conçue), en résumant à peu près tout mon ressenti la concernant, et j'avoue avoir un peu de mal à voir en quoi mon commentaire est ambigu sur l'objet de mon aversion.

Sur le sadisme, j'avoue être le premier à jouir des raffinements de cruauté que nous font subir les PFA. Avec cette AVH, les PFA ne sont même pas le problème (je n'ai dû en atteindre qu'un seul). Il s'agit de la façon dont elle nous fait sentir à quel point on est de la frange la plus misérable de l'humanité et qu'on mérite tout ce qui va nous tomber sur la gueule. Là-dessus, j'ai vraiment du mal à passer outre.
Souris ! Tu ne peux pas tous les tuer...
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#12
Disons que la notion d'"antipathie" s'applique généralement à une personne et même si on comprend bien qu'elle s'applique ici à l'oeuvre (ou plutôt à l'humour si j'ai bien compris), j'ai trouvé que ce terme (en plus de la structure un peu décousue de la phrase) pouvait susciter l'ambiguïté.
Sur le fond je comprends ce que tu veux dire, et je trouve justement que c'est le fond de ta critique qui est intéressant. D'ailleurs une critique négative est souvent plus riche qu'un compliment, d'où l'intérêt de développer un minimum. Après, sachant que le thème était les péchés capitaux, le fait de proposer un personnage hautement dégradé et corrompu, qui mérite ce qui lui arrive, n'était pas une perspective absurde.
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#13
Intéressante, ta nuance sur l'antipathie. Je devrais sans doute utiliser ce terme à meilleur escient. Merci.
Souris ! Tu ne peux pas tous les tuer...
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#14
J'ai bien aimé l'aventure ! Elle a de la verve, de l'atmosphère et du mordant. Je conçois que l'humour ne soit pas du goût de tout le monde, mais il m'a bien plu personnellement.

Il est vrai qu'on ne joue pas le personnage le plus admirable qui soit, mais je ne l'ai pas trouvé détestable pour autant. Il y a des passages où je n'ai pas pu m'empêcher d'éprouver même de la compassion pour ce gars qui a tellement perdu le contrôle de sa propre vie (l'aboutissement de ce phénomène se trouvant à la fin du 44). Mais, la plupart du temps, son point de vue cynique et égoïste est avant tout distrayant (ce qui atténue d'ailleurs l'impact des défauts du personnage).

J'ai bien aimé l'idée des notes auxquelles on se rend avant de revenir au paragraphe d'origine. Ces va-et-vient ne conviendraient pas à tous les types d'aventure, mais je trouve qu'elles fonctionnent pas mal du tout ici. Elles collent avec le ton sarcastique de l'œuvre et, en même temps, renforcent l'atmosphère générale d'agitation et le sentiment que le héros se trouve constamment sous pression, tiraillé comme il l'est entre de multiples obligations qu'il va devoir gérer au cours d'une unique journée.

L'aventure offre une dose correcte de liberté. Certains des aiguillages en rapport avec des codes ne m'ont pas semblé très clairs, mais c'est peut-être juste dû à des détails qui m'ont échappé.
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