[m-yaz 2017] Bonnet Rouge (Tholdur)
#16
Voici un système de jeu très intéressant développé par Tholdur, des échelles d'états d'esprit évolutifs en fonction des choix que l'on peut faire. Au final ça revient un peu au même qu'un score chiffré (échelle de 1 à 4 ici) mais c'est beaucoup plus parlant que de dire : si votre score de fatigue est de 4, rendez-vous au ... A creuser donc pour une AVH un peu plus longue le système de règles est prometteur.

Le Moyen-Âge que tu décris est sans concession, on est loin des preux chevaliers s'affrontant sur des plaines ensoleillées et ça colle bien à ton histoire. Un peu dommage que tu n'aies pas eu le temps de développer un peu plus (sur 50 sections au lieu de 30) car certaines situations auraient mérité mieux comme l'attaque de la célébration par Bonnet Rouge ou le trajet vers le château qui aurait pu générer de beaux moments d'angoisse.

J'ai été un peu surpris d'être en présence d'un OTP ce qui n'est pas dérangeant pour une mini-AVH, je m'en suis donc sorti à la 4ème tentative.

La fin du 30 n'est pas très claire et j'ai fini par comprendre réellement dans ta longue explication dans un de tes commentaires sur les feedbacks. D'un point de vue personnel je n'ai pas trop accroché à l'AVH mais je pense que cela ne vient pas de toi, ce n'est simplement pas un thème et une histoire qui me parlait contrairement à d'autres AVH que tu as pu écrire et que j'ai beaucoup apprécié.
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#17
Merci pour ce retour

Pas grand chose de neuf à dire, car les points que tu soulèves ont déjà été évoqués: système de règle à tester sur une AVH plus longue, histoire qui mériterait d'être un peu plus longue, 3 ou 4 tentatives pour trouver la "bonne fin" (ce que je pensais), et aussi, je suis plus surpris mais tu n'es pas le seul à le dire, un certain flou pour interpréter la "mauvaise fin".
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#18
(04/07/2017, 20:58)Fitz a écrit : Ce qui conduit enfin à parler du truc énorme : les dernières lignes du paragraphe "happy end" qui peut rester dans les annales de Littéraction.

Je ne crois pas que j'aurais osé ce jeu de mots !  Tongue


Bref, j’ai fini l’aventure à ma troisième tentative. J’ai eu plutôt du bol :

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Ce n’est clairement pas en lisant cette aventure qu’on va rêver de vivre au Moyen-Âge ! L’atmosphère est très réussie. Elle a un caractère cru, saisissant et (avant l’apparition du Bonnet Rouge) réaliste. On s’identifie très facilement au point de vue d’un enfant de 10 ans, plongé dans un milieu étranger, inquiétant et inamical.

Je n’arrive pas à juger si l’emploi de la première personne du singulier contribue à l’immersion et à l’atmosphère, ou si le classique « vous » aurait été préférable. Ce choix ne m’a pas posé de problème, en tout cas.

Les personnages sont de bonne qualité. Corey est aussi détestable que réaliste. Frère Shelby est une figure d’autorité rassurante, mais en même temps imparfaite à cause de sa rigidité. Les villageois sonnent tout à fait juste.

Il y a une dose appréciable de choix (sauf lors de la dernière partie). On devine très vite que leur conséquence unique (en-dehors du PFA du 21) est de modifier nos trois états. Ce n’est pas exactement une mauvaise chose, mais un peu plus de diversité n’aurait pas été inutile (même si cela n’avait été qu’en rajoutant une ou deux occasions de perdre avant d’arriver à la dernière partie).

Comme cela a déjà été observé, l’aventure aurait clairement pu être plus longue. Je ne dis pas qu’elle aurait nécessairement dû faire 50 paragraphes, mais 6-8 paragraphes de plus aurait permis d’étoffer la dernière partie de l’aventure, dont le déroulement est un peu abrupt.

Pour conclure sur une anecdote inutile, j’avais commencé à numéroter les paragraphes de ma propre AVH en chiffres romains… mais j’ai très vite laissé tomber parce que c’était insupportablement chiant et que j’étais incapable de m’y retrouver. Les chiffres arabes, il n’y a que ça de vrai !
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#19
Il existe une possibilité de périr avant la dernière partie. Au départ je pensais effectivement ne pas me limiter à la seule dernière partie pour conduire à des pfa, et étoffer les chemins possibles, mais ma lenteur d'écriture a eu raison de ces bonnes intentions.

J'ai failli revenir aux bons vieux chiffres arabes, mais pas parce que j'étais tellement gêné. Comme j'ai écrit les sections les unes à la suite des autres, ce n'était pas vraiment un problème. Mais je me suis effectivement dit que le lecteur qui voudrait feuilleter l'aventure pourrait se retrouver freiné par le temps nécessaire au déchiffrage - temps de réflexion qu'on n'a pas avec les chiffres arabes. Mais avec les liens cliquables, je me suis dit que le lecteur ne se poserait même pas la question de savoir à quel numéro "réel" il se rend. Et je voulais aussi ajouter un élément supplémentaire pour le paragraphe final, qui avec son numéro qui n'est plus en chiffres romains mais "actuels", suggère avant même de lire la première phrase qu'on a changé d'époque, qu'on est revenu au présent.

Merci pour ce retour

Edition: pour mon auto-estimation de 3 ou 4 tentatives nécessaires pour réussir l'AVH, tu rentres pile dans ce que j'imaginais quand tu expliques comment tu as "réussi en te trompant" pour la 3e. La 4e aurait été forcément la bonne si tu ne t'étais pas trompé pour réussir à la 3e! Smile
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#20
A quand une AVH SF avec les n° en Klingon ? Mrgreen
сыграем !
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#21
Les tréfonds froids de l'Écosse (d'un coup plus attirants vu la fournaise qu'on vit ici depuis trois mois...), le médiéval crade, une sombre histoire de monstre hantant un village et une grille d'états tous plus négatifs les uns que les autres. De quoi commencer dans la joie et la bonne humeur Big Grin

Tout d'abord, un coup de chapeau pour le système de jeu, très original et immersif. Il est vrai qu'on change souvent l'état des stat, mais pour une AVH courte ça ne me gène pas outre mesure, et on a bien l'impression qu'elles servent à quelque-chose ^^
L'écriture est de très haute qualité, avec en particulier des dialogues qui sonnent justes et sont richement illustrés par la description des participants dont les humeurs changent (avec juste une exception pour celui du dernier personnage, qui lui tombe plus dans le piège du "descriptif non naturel", mais vu la qualité du reste je garde la critique à un niveau bas). C'est détaillé, ça réussi à utiliser des termes d'époque sans faire forcé, bravo !
De même, les évènements et les situations transpirent la crédibilité (je ne sais pas si c'est réaliste, mais au moins il y a de la vérisimilitude, ce qui est suffisant), et on se laisse rapidement emporter par l'ambiance générale.

L'histoire est courte, mais contrairement à beaucoup je n'y vois pas une faiblesse - elle dit ce qu'elle a à dire, et montre ce qu'elle a à montrer, et elle le fait dans un format très court sans que cela semble artificiel. Rien à dire là-dessus.
Un peu moins fan de la "bonne" fin en revanche, l'évènement final me semble parachuté là sans trop de sens. Ce n'est pas un gros point noir, mais ça fait un peu "Diabolus Ex Machina" comme dirait TVTrope. L'image est particulièrement bien trouvé en revanche, et l'idée de contraste assez malsaine entre "la compassion venant d'un monstre, le manque de compassion venant des autres" est bien trouvé (même si pour le coup je rejoins quand même Fitz sur la générosité de la perception du monstre et la sévérité de celle du Père Shelby).

Non, dans l'ensemble, c'est du tout bon et je valide. Bravo, et ça serait bien d'avoir plus souvent des AVH de ta part Big Grin

Ah sinon, complètement en-dehors du retour, j'ai juste envie de rebondir sur un point de la discussion dans ces dernières pages :
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La violence n'est pas la bonne réponse !
La violence est la question. La bonne réponse est "oui".
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#22
Merci pour ce retour.

Pour la "bonne fin" je pense procéder comme je l'ai indiqué en répondant à Fitz, à savoir glisser un ou deux indices plus évidents - sans qu'il ne le soient trop pour éviter l'effet inverse, que le lecteur soupçonne les intentions du personnage - pour éviter le sentiment de quelque chose de parachuté à la fin. Il faut bien entendu que le lecteur reste frappé de stupeur, mais qu'aussitôt après il se dise "ah oui c'est vrai il s'est déjà passé ceci avant".

Pour le dernier perso après réflexion je crois que c'est le fait qu'il s'agisse d'un monologue, et pas d'un dialogue, qui a du mal à passer de manière fluide. On est en droit de se demander "mais pourquoi raconte-t-il tout ceci, et maintenant?". En fait il se parle à lui-même, sauf qu'il le fait à voix haute, et qu'il tient, à peine mais un peu quand même, compte de la "présence" de son interlocuteur. La solution est sans doute d'allonger la scène et d'en faire un véritable dialogue, avec au début une réticence à s'exprimer, puis finalement une parole plus libre. Cela sera sans doute plus réaliste, même si je suis convaincu qu'il se parlait déjà à lui-même à haute voix, bien avant la scène finale, de manière assez similaire à ce qu'il fait lors de cette scène finale.

Pour le spoiler
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#23
Un retour bref pour une des AVH de ces mini-Yaz que je n'ai pas forcément eu le temps d'approfondir comme elle le méritait.
D'abord le début est vraiment remarquable. Les personnages sont bien campés, l'ambiance est prenante, la "commémoration" est un petit bijou, on est vraiment pris dans les événements.
J'ai par contre plus de mal dès lors que le bonnet rouge se révèle. On a l'impression qu'à ce stade tu as été touché par la limite des 50 paragraphes et ce qui aurait dû être le climax de l'AVH paraît un peu vite expédié. J'ai préféré la fin "malheureuse" à la fin "heureuse", dans laquelle j'ai vraiment eu du mal à m'immerger.
Le système de jeu est sympa quoiqu'un peu délicat à gérer, et son lien avec le thème de l'AVH n'est pas évident (pourquoi ce système plutôt qu'un autre ? il y a une raison ?)
Bref je trouve que cette AVH gagnerait à être étendue pour étoffer la fin et l'amener au niveau du début qui est vraiment très fort !
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#24
J'ai trouvé cette avh belle et sympa.
J'ai beaucoup aimé l'idée d'incarner un enfant. C'est rafraîchissant et bien fait.
C'est le début que j'aurai aimé plus long. Incarner un enfant, l'époque... cela me suffisait.
Le style mériterait à gagner un peu en fluidité en étant moins monolithique, les phrases d'enchaînement souvent avec des constructions trop similaires. Je (…). Mais (…). Je (…). Puis (…). Je (…). Je (…), etc. Mais là comme c'est un enfant qui parle, cela passe bien (d'ailleurs, si c'est fait volontairement de ta part du coup cette remarque est inutile).

J'ai vraiment beaucoup aimé les règles. Je vais peut-être m'en inspirer pour Ruelles frontières d'ailleurs, je trouve ce système très bien trouvé, fluide et immergeant.

Le ton de cette avh, et ton envie de faire plonger dans l'atmosphère d'une époque, m'ont fait penser à la série des livres à remonter le temps (comme je suis dedans en ce moment). Si tu ne l'as pas déjà fait, je t'invite à réfléchir à l'AT de Posidonia. Peut-être que si littéraction ou le yaz n'est pas ta tasse de thé pour la motivation, ce projet différent pourrait te remotiver ?

Évidemment, ce n'est pas plus qu'une petite avh sympa, mais comme le dit Akka elle fait ce qu'elle a à faire j'ai passé un bon moment.

(Peut-être juste le 30 qui fait un peu gros sabots venus de nulle part).
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#25
@gynogege
C'est la limite des 30 et pas de 50^^. J'avais prévu 50, donc c'est normal qu'on trouve la fin plus expédié, malheureusement, même si j'ai tout fait pour que cela ne laisse pas le sentiment d'être bâclé. Disons que c'est plus condensé qu'initialement prévu.
Le système de jeu n'a pas de lien avec le thème, c'est juste pour contribuer à créer une ambiance oppressante, en tout cas à minima pour éviter tout aspect "joyeux". Je voulais que le pauvre Guilhem ne trouve pas de vrai réconfort, que s'il en trouve ce soit toujours à double-tranchant, comme au début quand il se réchauffe mais que ce n'est pas agréable pour lui. Le thème, je le laisse au récit:
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@Sukumvit
Pour le style j'étais un peu "prisonnier" de la première personne et surtout je voulais tout baser sur le ressenti "immédiat" de Guilhem, que l'entièreté du récit passe par ses sensations. J'ai donc essayé d'éviter toute description façon "narrateur omniscient", de ne rien décrire du décor tant que Guilhem n'a pas posé les yeux dessus par exemple. Et d'éviter des réflexions trop matures, même si c'est parfois inévitable pour garder la cohérence en expliquant les postures de frère Shelby notamment.
Écrire des récits historiques implique un travail de documentation et de rigueur que je me vois mal effectuer. J'ai volontairement été sommaire sur les descriptions, par exemple en quel matériau est construit l'auberge, est-ce que les gens mangent sur des tranches de pain, ont-ils des cuillers à l'époque? Bref j'ai essayé d'éviter tout aspect qui m'aurait conduit a des erreurs. La seule entorse volontaire est le château en lui-même, que j'imagine tel que sur l'illustration, alors qu'à l'époque il ne devait pas encore être aussi élaboré. A la base d'ailleurs, il est en bois si je me souviens de ce que j'ai lu sur le château de l'Hermitage en phase de préparation de l'AVH. Donc hors de question de me lancer dans une AVH historique.
Pour le 30, on retrouve le fait que j'ai dû condenser pour tenir les délais...
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#26
Première réaction après avoir lu cette AVH: l'auteur est-il vraiment le même que celui de cette charmante petite aventure qui mettait en scène des chaussettes parlantes ???

Plaisanterie mise à part, j'ai bien aimé cette AVH. Le style m'est apparu très bon (je n'ai pas du tout été gêné par la 1ère personne, au contraire), et je me suis trouvé rapidement embarqué dans cette aventure au ton très sombre. Ce n'est pas un défaut, au contraire, c'est une de ses originalités: il y a aussi le fait d'incarner un jeune orphelin, et le système de règles que j'ai trouvé très bien pensé (de mémoire, y'a pas un système un peu semblable dans les Chroniques Crétoises?). J'ai beaucoup aimé le personnage du père Shelby que j'ai trouvé très réaliste et crédible; en effet tous les autres PNJ sont tellement méchants que ça en devient peut-être un chouïa caricatural... mais à bien y regarder c'est assez naturel, puisque la méchanceté est justement l'un des ressorts principaux de l'histoire, conduisant aux intéressantes réflexions du paragraphe XV.

L'aventure est quand-même assez difficile, et j'avoue que j'ai commencé à tricher après ma troisième tentative - encore que je me suis rendu compte après coup qu'une ou deux tentatives supplémentaires m'auraient probablement permis de l'emporter à la loyale. En tout cas, le récit se lit avec grand plaisir. Seul bémol, le final est peut-être un peu rapide?

A propos des fins, j'ai préféré celle du 30, là encore très originale, et puissamment émouvante; la révélation finale du XV est en effet un peu trop "hard" pour moi. A mon sens, elle justifie à elle seule l'avertissement - c'est à dire que l'avertissement n'aurait peut-être pas été nécessaire s'il n'y avait pas eu, justement, cette fin là.

Eh oui, Kraken a une sensibilité de fillette...

Une AVH prenante et originale, à la réalisation ciselée, bref, un très bon moment de lecture.
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#27
Ah! mais avant LCP j'ai tout de même pondu La Créature venue de Gizmo ou encore Le Labyrinthe du Maure (dans le recueil Formule 24). Et puis il y a une dimension tragique dans LCP, même si j'ai voulu l'estomper alors qu'ici j'ai voulu l'accentuer.

Pour les points négatifs que tu cites, ils ont déjà été soulignés dans d'autres retours, et j'ai déjà évoqué les pistes pour tenter d'y remédier. Je ne vais donc pas revenir dessus.

Merci pour ce retour post mini-Yaz!
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#28
[Le retour qui suit contient beaucoup de révélations sur l’aventure.]

Trois tentatives pour découvrir la signification de ce bonnet rouge… À ma première, je commence prudemment en ne faisant pas de vagues à l’auberge. Lors de la procession, je m’enhardis et vais discuter avec un cavalier… qui me fait peur et me maltraite. L’attaque du Bonnet rouge me panique ; je fuis, me perds et ai la mauvaise idée d’appeler à l’aide…

À ma deuxième, je laisse tomber la prudence et j’ose un peu plus de choses. La tenancière me menace et mon cousin me martyrise pour un morceau de pain… Je vais, cette fois-ci, voir ce qui se passe à l’arrière de la procession, et n’en mène pas large… De nouveau paniqué et perdu, je garde le silence, cette fois, ce qui me sauve provisoirement la vie. Au château de l’Hermitage vient alors l’heure du bilan. Je ne suis ni paniqué, ni épuisé, ni révolté… mais mon intuition me susurre depuis un moment qu’il faut justement finir révolté pour pouvoir voir une fin différente de celle du paragraphe 30. Bingo !

À ma troisième, je m’efforce donc de laisser monter la rage… Je suis le même parcours à l’auberge mais reste auprès de frère Shelby après coup, cette fois. J’assiste à son début de lynchage par les villageois, et la révolte monte alors en moi… Yes!

L’aventure est courte, mais pas évidente. Jouer avec les trois états de Guilhem est un vrai défi, un peu atténué par le fait qu’on a du mal à vraiment les maîtriser. Ce qui est tout à fait normal, toutefois : on joue un garçonnet de 10 ans, il est logique qu’on soit la victime des événements plutôt que l’instigateur. Cependant, avec un peu de réflexion, on peut arriver à deviner à peu près quel sera l’impact de nos choix sur le stress, l’état de forme et l’état d’esprit de notre personnage. On ne maîtrise pas vraiment, mais on influence.

J’aime beaucoup ce système de jeu, très original, très simple et qui permet en même temps, pour peu qu’il soit bien manié, de créer un labyrinthe de possibilités des plus intéressants. J’aimerais vraiment le voir employé dans une A.V.H. beaucoup plus longue.

Malgré sa brièveté, l’histoire réussit à être intrigante et à donner envie de lever le voile sur le mystère du Bonnet rouge et des événements qui lui sont liés. Les personnages sont plutôt réussis. Bien sûr, il est compliqué de les développer longuement étant donné le format, mais, à mes yeux, il ne faut pas forcément grand-chose pour rendre un personnage intéressant, il suffit souvent de trouver le truc qui le caractérise, et j’ai eu le sentiment que c’était le cas dans Bonnet rouge. Le personnage de frère Shelby et celui du Bonnet rouge sont sans doute les deux plus marquants. On prend plaisir à lire leurs scènes, notamment celle où le moine flanche, et celle où le démon révèle son identité, très bien écrite. Mais d’autres sont également marquantes, je pense notamment à la scène du guide qui joue le prisonnier dans le simulacre d’exécution. Vue par les yeux de Guilhem, elle est glaçante !

Faire incarner au joueur un enfant de 10 ans n’est pas un exercice évident, mais l’A.V.H. s’en sort, je trouve, très bien. Les sentiments et les émotions de notre personnage sont crédibles, le vocabulaire employé, dans ses paroles comme dans ses pensées, l’est tout autant. Et, comme je l’ai dit plus haut, ce sentiment d’être ainsi balloté par le monde cruel des adultes, en ayant toutes les peines du monde à tracer sa propre voie, est très bien retranscrit et profite à l’immersion du lecteur, même si cela handicape un peu la jouabilité.

Jouabilité intéressante, bon style (quelques fautes repérées, mais peu)… La seule chose qui m’a (légèrement) rebuté, en fait, c’est les fins.

Celle du paragraphe 30 est jolie, mais je la trouve un peu trop déconnectée du récit, surtout à cause de ce personnage sorti de nulle part. Un parallèle est bien fait entre son enfant perdu et Guilhem, mais je le trouve artificiel.

Celle du XV, en revanche, je l’ai trouvée très bonne… jusqu’au tout dernier paragraphe. Avant cela, les observations d’un Guilhem adulte sur la cruauté des hommes, le fait que la compassion se niche parfois là où on l’attend le moins, la remise en question de sa foi… C’est (très) intéressant, agréable à lire, cela pousse à la réflexion… mais la conclusion provoque un décalage trop brutal pour s’intégrer harmonieusement au reste. Je ne suis pas contre le traitement de sujets aussi sensibles que la pédophilie, mais c’est un exercice périlleux, et là… c’est bâclé, je trouve, ça ne passe pas. La symbolique du bonnet rouge aurait pu être intéressante, poignante, même, mais cela aurait nécessité beaucoup plus de justesse dans l’écriture, et sans doute un peu plus que quelques phrases.

À part ce bémol un peu dérangeant, j’ai passé un bon moment à lire l’aventure. L’aspect très adulte du récit, la narration par les yeux d’un enfant et tout ce qui en découle, ainsi qu’un système de jeu simple mais original et bien pensé font qu’elle vaut clairement le détour.

Mon parcours : I, XII, XIX, XXV, XXII, XVI, VI, III, XXVII, VII, XX, II, XVII, XXVI, XV. Nombre de tentatives : 3.
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#29
Tu es le premier à apprécier le "monologue" du Bonnet Rouge, que tous jusqu'à présent ont trouvé moins naturel que pour les autres personnages. Je la retravaillerai tout de même, ainsi que les fins, ou plutôt la manière d'amener la fin du XV de manière qu'elle semble moins parachutée.

Merci pour ce retour très complet.
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#30
Cette aventure m'a tenté par son thème "historique", qu'a posteriori je qualifierais peut-être plus justement de "médiéval réaliste", loin en tout cas des sempiternels recours à la fantasy. Tholdur, tu as très justement mentionné les difficultés supplémentaires qu'impose un tel choix.

L'écriture m'a semblé bonne, en dépit de quelques erreurs éparses. La ponctuation en revanche n'était pas très fluide et la typographie discutable ^^ Mais en ce qui concerne l'enchaînement des paragraphes et des événements, ça roulait.
Les premières lignes du récit indiquent clairement que le niveau de langage ne sera pas celui d'un garçon de dix ans, et c'est heureux. Dans le cas de la fin du paragraphe XV, l'usage de la première personne du singulier est expliqué, mais à vrai dire le style n'est pas non plus celui d'un copiste du XIVe siècle. Normal, pas de problème. En revanche, l'effet de l'emploi systématique du présent de l'indicatif est décidément très moderne et cela contrevient un peu à l'ambiance. Pourquoi, à la rigueur, ne pas mélanger allégrement les temps ?

Les règles, simplissimes, sont parfaites. Toutefois, quand au début de l'aventure on doit déjà réviser un des paramètres sans que cela ne résulte d'un choix... bah, je ne sais pas, ça m'a chagriné.

L'histoire en elle-même m'a bien plu. L'ambiance était bonne. Les paragraphes pas trop longs. La mécanique a bien fonctionné. Je précise que par chance j'ai réussi du premier coup, je n'ai donc pas lu certains passages mentionnés par d'autres, et il est vrai que les scènes ont défilé à un rythme élevé. Mais justement,
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Donc la petite entourloupette fonctionne Wink
Les caractères aussi sont bien campés. De ce fait, les choix du joueur peuvent se fonder sur un minimum de réflexion et leurs conséquences ne heurtent pas la logique : jusque là, tout est très bon.

Du coup... d'où sortent ces fins absurdes ? Quelle douche ! Après tout un récit très sombre, certes, mais de façon maîtrisée, il est vraiment dommage de conclure de la sorte.
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 J'ai un peu l'impression que l'auteur tenait absolument à introduire des ouvertures en conclusion de son œuvre et que cela a donné ce résultat, forcé. Un vrai dérapage de l'épilogue, de mon point de vue en tout cas, qui ternit légèrement une AVH par ailleurs de qualité.

Comme il y avait peu d'erreurs, j'ai pris la peine de noter celles qui me sont apparues :
§ XV : le recopiage ou la copie
§ XVI : formes humaines mouvantes
§ XVII : parvienne à m'attraper
§ XX : dans laquelle puis par-dessus tout
§ 30 : presque matérialisé

P. S. : sur la digression de Tholdur dans la réponse numéro 13. 
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