Débat sur la longueur des paragraphes

[Oiseau]

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C'est évidemment ma traduction en cours de LS qui m'a fait penser à ce sujet. Les longs paragraphes dans les LDVELH sont-ils une bonne ou une mauvaise chose ? Plus les paragraphes sont longs, évidemment, plus ils peuvent aller en profondeur sur les descriptions, les personnages, les scènes, les événements, etc. Mais en même temps, plus les paragraphes sont longs, moins le lecteur est amené à faire de choix. Il doit lire deux, trois, quatre pages, au cours desquelles de nombreux événements peuvent s'enchaîner séquentiellement, ensuite seulement il peut prendre une décision. Tout cela se remarque très bien dans le nouveau LS-1. Les paragraphes ajoutés, qui sont très longs en moyenne, donnent une meilleure immersion et un sentiment "d'être là" beaucoup plus prononcé. Mais dès qu'on retombe dans les paragraphes originaux du livre, on a le sentiment que l'aventure prend vraiment son envol. On n'assiste plus en spectateur aux événements. Nous prenons chaque décision à tous les croisements de sentiers, à toutes les rencontres dans la forêt. Nous ne sommes plus dirigés par une main invisible. L'aventure ne nous est plus narrée par un auteur omnipotent qui dicte chacun des événements que nous allons vivre.

Je sais que je confonds "linéarité" et "longueur des §" ci-dessus, mais j'ai remarqué que ces deux notions vont souvent de pair — pas seulement dans LS, mais dans les AVH aussi. Un auteur qui écrit des pages de texte va naturellement s'assurer qu'elles soient lues. Ainsi, lorsque la lecture (et la traduction) "d'une autre brique de trois pages" me tombe sur les nerfs dans LS-1, je songe à tous les paragraphes de trois pages que j'ai moi-même écrits dans Xhoromag et je me demande si je n'ai pas commis une grosse bourde. Je commence à croire que lire de trop longs paragraphes dans une aventure casse le rythme du jeu.

Et vous, quelle est votre opinion sur cela ? Aimez-vous les longs paragraphes descriptifs, ou trouvez-vous qu'ils nuisent au rythme d'un LVH / d'une AVH ?

(Bon, évidemment, tout le monde dira qu'il y a "un juste milieu", et je suis essentiellement d'accord, puisque d'après moi, les LS 3-4-5 réussissent à toucher ce juste milieu... mais centrons le débat sur les briques de deux-trois pages. ^_^)

[tholdur]

Tout dépend si on accroche ou pas à ce qui est raconté!
C'est pareil pour les livres "classiques". Il y a des gros pavés qu'on pourrait lire d'une seule traite si on avait le temps, et des bouquins de moins de 200 pages qui ont du mal à passer...

Après je pense qu'il faut parvenir à ménager des moments d'action où le style doit tendre à être bref et nerveux, et des moments plus "reposés" et donc détaillés, qui permettent de mieux ancrer le lecteur dans l'AVH. Du genre quand on arrive dans un bled quelconque, lui trouver un caractère particulier qui ne le rende plus quelconque (parce qu'on y fabrique telle ou telle "spécialité", parce qu'une fête locale est très connue, ou encore que c'est là que vit - ou vivait - tel personnage important...) et développer cette spécificité avec plus de quelques phrases. Cela n'a l'air de rien, mais participe grandement au réalisme et à l'immersion. Après ce n'est pas facile d'être toujours créatif et d'inventer des trucs qui n'ont rien à voir avec la trame principale et sont "juste" là pour étoffer l'univers. On peut avoir l'impression de perdre son temps inutilement avec des broutilles...

Sinon les descriptions de voyage interminable (LS pour ne pas les citer, essentiellement dans la deuxième saga), je trouve que c'est un peu pénible, surtout à cause de la passivité qui s'installe et fait qu'on à l'impression de retomber dans un roman "classique".

[dark sion]

Il faut trouver un équilibre. S'il y a trop de paragraphes trop longs, je les lirai en diagonales pour comprendre l'essentiel et me concentrer sur les décisions. Parfois un paragraphe de 2 ou 3 pages est nécessaire, notamment au début de l'aventure, cependant. Mon avis est qu'il faut beaucoup de paragraphes courts et quelques paragraphes longs.

Une chose aussi à éviter absolument (et qu'on retrouve notamment au début des LS): le paragraphe long qui n'aboutit à aucun choix mais vous envoie obligatoirement à un paragraphe donné, paragraphe auquel on ne peut accéder que par un chemin. Un exemple-type est une description/présentation de 3 pages de la mission suivi d'un rendez-vous au paragraphe x, où l'on va encore avoir un paragraphe long où un personnage nous souhaite bonne chance ou nous donne des objets et des repas.

[Arzarach]

Comme Tholdur, je pense qu'une aventure doit être un savant mélange entre passages rythmés et pauses : trop rythmé, on s'essoufle à la lecture, trop descriptif on s'ennuie.

Dans cet esprit, les passages rythmés doivent être plus courts pour traduire l'enchaînement rapide des événements et le fait que le héros ne s'attarde pas sur des détails ("...tandis que vous poursuivez le voleur à travers les ruelles, vous remarquez que la marchande d'olives vertes a les yeux en amande et cache quelque chose derrière son dos...").

Mais une fois l'action terminée, il est agréable de s'asseoir un peu et de découvrir les événements qui se déroulent autour de nous. Après tout, nous avons beau être "le" héros, nous n'en sommes pas pour autant le centre du monde dans lequel nous évoluons, certaines choses ne sont pas sous notre contrôle.

Pour conclure, des paragraphes de trois, quatre pages voire plus ne me gênent pas outre mesure lorsque c'est justifié, et que l'on n'a pas le sentiment que l'auteur bouche les trous. Lorsque c'est bien fait, cela contribue à une véritable immersion dans l'histoire et un plaisir de la jouer.

[Fitz]

Pas grand chose à ajouter sur les avis précédents, avec lesquels je suis globalement d'accord. Quand une histoire me plaît, j'aimerais qu'elle ne s'arrête jamais donc les longs paragraphes ne me gêneront pas du tout. Mais c'est clair que dans un livre-jeu, l'alternance de paragraphes courts et rythmés avec d'autres plus descriptifs est indispensable et doit être bien dosée.
Concernant Loup Solitaire que j'apprécie beaucoup, les paragraphes longs ne m'ont jamais gêné. Ainsi La Porte d'Ombre est un chouette bouquin et pourtant truffé de descriptions et de "longueurs" qui peuvent paraître au prime abord inutiles (la noble avec ses gardes du corps par exemple).
Ce qui est plus gênant, c'est quand les choix sont trop limités à la fin de ces longs paragraphes. Les longs paragraphes ne me déçoivent pas, la trop forte linéarité si.

[Thierry Dicule]

Pour ma part, ma tolérance aux longs paragraphes est inversement proportionnelle à la difficulté du LVH : lire ces paragraphes une fois, c’est plaisant, ensuite c’est superflu. Ce sentiment est valable aussi pour la linéarité d’un LVH.

Pour cette raison, j’aime bien les ouvrages qui mettent en évidence les éléments ludiques (par exemple, Fitz met en italique ces derniers dans GP). Cela permet de « zapper » des paragraphes, lors des relectures, sans passer à côté du jeu. C’est un « petit plus » rare mais appréciable !

[Milk]

Il y a aussi les Loup Ardent dans lesquels les paragraphes sont generalement long et les descriptions bonnes mais qui sont TRES lineaire. Loup Solitaire reussi mieux mais c'est vrai qu'aucun des livres n'offre la meme liberte qu'on peut trouver dans certain Defis Fantastiques. Par contre plus de liberte generalement veut dire moins d'immersion. En effet beaucoup de DF donnent plusieurs choix mais sont TRES faible cote immersion. On a plus l'impression d'etre dans un jeu que dans un livre... Le cote ludique c'est bien, mais le cote litteraire aussi. Avoir les deux? Chef-d'oeuvre assure. . J'ai moi-meme commencer a ecrire un LDEVLH et c'est quelque chose que j'essai d'appliquer, l'immersion oui, mais jamais au detriment des choix. Si je pouvais trouver la patience, j'aimerais bien ecrire un LDVELH d'au moins 1000 paragraphes!

P.S: Desole pour le manque d'accent, mon clavier est anglophone

[Elterin]

En tant que lecteur passionné et rêveur confirmé, j'ai tendance à aimer les longs paragraphes qui m'aident à m'imprégner de l'ambiance du monde que je découvre : descriptions, histoire... toutefois, si le livre n'est constitué que de longs paragraphes, l'aspect ludique a tendance à disparaître, et c'est dommage.