[11] Le Chevalier errant
#1
Ce livre-jeu propose d'incarner un apprenti artisan de 13 ans dans la France du XIIème siècle. L'histoire dure sur le long terme et raconte comment ce héros va devenir chevalier en l'espace de seulement quelques années. Comme dans Les Mercenaires du Levant, ce passage des années se traduit par une augmentation progressive des caractéristiques du personnage qui reflète son aguerrissement au métier des armes.
Un point fort de ce LDVELH réside dans la personnification du héros. Ses sentiments sont plutôt bien décrits et l'on entre dans sa peau en partageant ses craintes, ses rêves puis ses ambitions lorsqu'il emprunte par hasard le chemin qui le mène jusqu'à l'adoubement. Un aspect original que l'on ne retrouve pas dans les autres tomes de la série. Ce schéma donne lieu à de longs paragraphes sans trop de choix mais qui se lisent agréablement. Puis l'aventure dans sa deuxième partie devient plus classique avec plus de péripéties. On doit alors trouver des alliés afin de remporter la bataille militaire qui se déroule à la toute fin, une séquence intéressante car la pression monte crescendo à la perspective de cette bataille jusqu'à ce qu'elle survienne. On doit alors gérer les troupes et remporter la victoire contre l'ennemi, une partie tactique plutôt fun qui, si elle n'atteint pas la dimension de la bataille de Cetza ou celle contre Honoric, n'en demeure pas moins tendue et plaisante à vivre. A noter que la fin en tant que vaincu est bien écrite, avec une description émouvante de la détresse des perdants.
La jouabilité est légèrement meilleure. Au départ, les caractéristiques sont prédéterminées, ce qui n'est pas un mal quand on voit la part d'aléatoire trop importante dans les combats de cette série. Ensuite, on choisit où sont réparties les augmentations de caractéristiques. Malheureusement, seules deux sont véritablement utiles et la nouvelle compétence appelée "perception" n'est même jamais utilisée! Les combats sont plutôt équilibrés, mais difficiles si l'on n'a pas scrupuleusement augmenté la capacité physique. Une aventure relativement compliquée à gagner à la régulière si les dés ne sont pas avec nous dans certains moments cruciaux, en particulier au tout début puis à la toute fin.
Pour l'instant, il s'agit de mon LDVELH préféré écrit par les deux fondateurs de la série. Le thème du moyen-âge classique est d'ailleurs celui le mieux exploité à mon avis vu que Perceval le Gallois et le Manuscrit mystérieux sortent également du lot (mais avec des auteurs différents).
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#2
C'est vrai qu'il est bien sympa celui-ci, même si l'utilisation du "double" au début me paraît une ficelle un peu grosse.
Il a le mérite de rendre parfaitement crédible le statut de chevalier errant et de le faire descendre de son piédestal: notre personnage est bien loin des figures héroïques de la trempe d'un Ivanhoe ou d'un Perceval, même s'il accomplit de véritables exploits, et rien que pour cet effort de "réalisme" le bouquin mérite qu'on s'y attarde.

Mon préféré reste quand même les combattants de l'ombre pour la profondeur du scénario.
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