Beowulf ! L'ours ! Le tueur de monstres ! Le pourfendeur de dragons ! Le poème épique vieux de plus d'un millénaire ancêtre direct des livres-jeux modernes !
Sans blague. La filiation est directe. Tolkien était un grand admirateur du poème, qu'il a d'ailleurs traduit en anglais moderne, et il y a du Beowulf dans ses œuvres. Donjons & Dragons ne cache pas exactement s'inspirer énormément de l’œuvre de Tolkien. Les Défis Fantastiques sont des enfants de D&D. Et, s'il y a eu perfectionnement de la formule, les livres-jeux publiés de nos jours gardent toujours un petit fond de DF, ne serait-ce que dans la mécanique générale (les antérieurs Choose Your Own Adventure étaient plus jouet que jeu).
Alors, qu'est-ce ça donne donc quand Jonathan Green, que l'on ne présente plus, s'attaque à une adaptation de Beowulf ?
Et bien un DF ultra-classique.
Et c'est pas une mauvaise chose.
Beowulf, c'est, très littéralement, du récit épique à l'ancienne. Qu'un classique fasse preuve de classicisme, ça n'a rien d'anormal. Et ça permet de conserver le charme de l'original, là où essayer de le caser dans des paradigmes narratifs modernes n'aurait abouti qu'à un chou et une chèvre chacun à moitié dévoré.
Prenons un exemple. Dans le poème, il y a un passage où Beowulf trouve par hasard une épée capable de blesser la mère de Grendel dans le repaire de celle-ci. Et bien, Green te le reprend tel quel, sans chercher à justifier plus avant la présence d'une telle arme ou à se défausser de la responsabilité de cette (pour notre approche moderne de la narration) facilité scénaristique par un trait d'humour faux-jeton. Au contraire, il embrasse pleinement que oui, c'est comme ça que ça marche dans la logique de ce monde.
En conséquence, il se dégage de l'ensemble une simplicité rafraîchissante. Beowulf, c'est l'histoire d'un héros trop fort qui se fritte contre des monstres. Et ce Beastslayer se veut dans la continuité de cette approche, peut-être un peu surannée mais pas désagréable.
Après, on va pas se mentir, il a les problèmes habituels de Green sur sa série d'adaptation de classiques littéraires. C'est-à-dire que c'est quand même très proche du matériau de base. Ici peut-être encore plus qu'à l'accoutumé car on suit linéairement la trame du poème d'origine.
Parmi les nouveautés, on trouve quand même :
Quant aux règles... Bon, je pourrais écrire un long laïus sur tout ce qui va pas. Mais, disons qu'à ce stade, je n'ai plus grand espoir les concernant dans un ouvrage de Green. Au moins sont-elles simples et très biaisées en faveur du lecteur.
L'un dans l'autre, j'ai passé un bon moment. Alors, oui, c'est un ouvrage dont la proposition de base est aussi sa limite, en l'empêchant de s'épanouir vers de nouveaux horizons. Mais revenir aux sources, c'est quand même bien pratique pour se ressourcer.
Sans blague. La filiation est directe. Tolkien était un grand admirateur du poème, qu'il a d'ailleurs traduit en anglais moderne, et il y a du Beowulf dans ses œuvres. Donjons & Dragons ne cache pas exactement s'inspirer énormément de l’œuvre de Tolkien. Les Défis Fantastiques sont des enfants de D&D. Et, s'il y a eu perfectionnement de la formule, les livres-jeux publiés de nos jours gardent toujours un petit fond de DF, ne serait-ce que dans la mécanique générale (les antérieurs Choose Your Own Adventure étaient plus jouet que jeu).
Alors, qu'est-ce ça donne donc quand Jonathan Green, que l'on ne présente plus, s'attaque à une adaptation de Beowulf ?
Et bien un DF ultra-classique.
Et c'est pas une mauvaise chose.
Beowulf, c'est, très littéralement, du récit épique à l'ancienne. Qu'un classique fasse preuve de classicisme, ça n'a rien d'anormal. Et ça permet de conserver le charme de l'original, là où essayer de le caser dans des paradigmes narratifs modernes n'aurait abouti qu'à un chou et une chèvre chacun à moitié dévoré.
Prenons un exemple. Dans le poème, il y a un passage où Beowulf trouve par hasard une épée capable de blesser la mère de Grendel dans le repaire de celle-ci. Et bien, Green te le reprend tel quel, sans chercher à justifier plus avant la présence d'une telle arme ou à se défausser de la responsabilité de cette (pour notre approche moderne de la narration) facilité scénaristique par un trait d'humour faux-jeton. Au contraire, il embrasse pleinement que oui, c'est comme ça que ça marche dans la logique de ce monde.
En conséquence, il se dégage de l'ensemble une simplicité rafraîchissante. Beowulf, c'est l'histoire d'un héros trop fort qui se fritte contre des monstres. Et ce Beastslayer se veut dans la continuité de cette approche, peut-être un peu surannée mais pas désagréable.
Après, on va pas se mentir, il a les problèmes habituels de Green sur sa série d'adaptation de classiques littéraires. C'est-à-dire que c'est quand même très proche du matériau de base. Ici peut-être encore plus qu'à l'accoutumé car on suit linéairement la trame du poème d'origine.
Parmi les nouveautés, on trouve quand même :
- Des histoires dans l'histoire, racontés par les différents personnages, permettant de développer d'autres éléments de la mythologie nordique. Bonne idée, à mon sens un peu sous-exploitée, car les histoires se répondent rarement entre elles ou avec le récit principal.
- Tout un tas de bénédictions divines et d'objets magiques à récupérer en fouinant à droite à gauche. La plupart ne servent malheureusement qu'une seule fois en coup de vent pour réduire une perte de points de vie, là où il y avait du potentiel pour de chouettes scènes.
- Deux pseudo-donjons. Euh, ça, on va poliment dire que j'ai pas été convaincu.
- Une fin cachée, déviant du canon, plutôt sympathique.
Quant aux règles... Bon, je pourrais écrire un long laïus sur tout ce qui va pas. Mais, disons qu'à ce stade, je n'ai plus grand espoir les concernant dans un ouvrage de Green. Au moins sont-elles simples et très biaisées en faveur du lecteur.
L'un dans l'autre, j'ai passé un bon moment. Alors, oui, c'est un ouvrage dont la proposition de base est aussi sa limite, en l'empêchant de s'épanouir vers de nouveaux horizons. Mais revenir aux sources, c'est quand même bien pratique pour se ressourcer.