Les PFA
#16
On peut aborder également ce que j'appellerais les PFA "queue de poisson" : on reste vivant mais on a échoué dans notre aventure.

Dans Le mercenaire de l'espace, on peut déclencher (sans le vouloir si je me souviens bien) le système d'auto-destruction du vaisseau de Cyrus. On peut alors fuir dans une navette de secours, le Vanderveken explose, Cyrus est tué dans l'explosion mais tous les virus qu'il avait concocté se répandent sur notre planète.
Dans Défis sanglants sur l'océan, si on perd la course contre Abdul, on s'en sort vivant mais on retourne à Tak la tête basse.
Et n'oublions pas le plus délicieux des PFA, dans Les mystères de Babylone où l'on envoie valser notre quête pour passer le reste de notre vie dans les bras parfumés de la belle Nina Dirat...

J'aime bien ce genre de PFA. Outre que ça change, c'est je trouve plus réaliste et même, ça peut permettre une fin ouverte, d'imaginer une suite comme dans l'exemple de Défis sanglants sur l'océan. C'est aussi un bon moyen d'offrir plusieurs fins différentes, de la plus réussie où l'on sauve le monde avec gloire et richesse à la plus basique où l'on sauve simplement sa vie.
Anywhere out of the world
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#17
Dans le deuxième tome de la voie du sabre il y a semblable pfa. Après avoir vaincu un maître d'arme cruel, les étudiants nous implorent de les prendre sous notre aile. Si on accepte, on devient le maître de l'école d'escrime, dont la réputation devient alors sans égale. Mais au moment de faire le bilan au soir de notre vie, on se rend compte qu'en fait on a échoué, parce qu'on n'a pas rempli la mission qui nous était allouée. Je n'ai plus le livre à disposition pour vérifier exactement le texte, mais dans les grandes lignes c'est ce qui se passe.

Dans Les combattant de l'ombre aussi. On peut décider de faire profil bas et on se sort de l'aventure très vite et comme la plupart des personnes pendant la guerre, c'est à dire sans être le héros! J'aime bien l'idée que l'auteur "autorise" cette possibilité.

Il y a aussi le pfa de la "meilleure" fin. Un difficile test de communication (mais on peut augmenter notre total lors de l'aventure si on fait certains bons choix). On devient alors célèbre en vendant nos livres sur la résistance. En cas d'échec, on devient aigri. J'aime beaucoup cette fin. Je soupçonne l'auteur de faire preuve de beaucoup de second degré!
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#18
Hello,

Je me permets d'ajouter mon grain de sel .

Je trouve qu'un des intérêts structurels des AVH , c'est l'ensemble de l'histoire , cad, la connaissance de tout-ce-qui-aurait-pu-se-passer.

Aussi, je trouve que le PFA (hors hasard) est avant tout une invitation à faire machine arrière et découvrir les autres trames.

Par contre, effectivement, c'est un outil puissant et inique car au fond, c'est l'auteur qui fait assumer un décision de la façon la plus extrême et souvent la plus partiale.

Au fond, et peut-être que ça existe (ma culture AVH est ridicule) , je pense qu'un PFA aurait une autre dimension s'il était accompagné d'un truc du genre "Considérez que vous avez terminé votre aventure ici, retournez au 123 pour découvrir le destin qui vous a échappé"

Autrement dit, que le retour en arrière soit intégré à la lecture. Hérésie ?

C'est juste un avis en passant Smile

https://www.quefaitesvous.com
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#19
Une AVH que j'avais beaucoup aimé propose ce système de retour en arrière. A chaque fois on revient avec l'expérience acquise précédemment avec de nouveaux codes de lecture. J'ai oublié le titre et l'auteur, mais ceux "qui suivent" retrouveront forcément de quoi il s'agit. Il était question de couleur si je me souviens bien...

Edit: ayé j'ai retrouvé, c'est Prisme de Merlinpinpin.
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#20
c'est l'auteur qui fait assumer une décision de la façon la plus extrême et souvent la plus partiale.

Je dirais que cette décision doit aussi et surtout être logique. Le PFA gratuit, sans explication, du genre "vous ouvrez la porte de gauche et vous prenez un carreau d'arbalète dans la tronche, votre aventure s'achève ici", ça peut passer dans une AVH genre Le labyrinthe de la Mort et encore, une fois, pas deux. C'est pour ça que je pense que le PFA ne doit pas être trop souvent utilisé, trop brutal ou mal amené surtout. Il doit être logique, compréhensible, pour être accepté par le lecteur et éviter de le dégoûter.
La seule exception pour moi, c'est Le Manoir de l'Enfer, tellement vicelard et machiavélique que même au bout de 10 PFA, tu te dis qu'il faut que tu trouves ce putain de bon chemin...
Anywhere out of the world
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#21
Oui ça doit être lié à la notion du sentiment de progression: ok je me plante, mais à chaque fois j'ai l'impression que j'ai effectué un pas dans la bonne direction, donc je suis motivé pour recommencer jusqu'à enfin réussir.
A opposer au cas où tu as le sentiment d'être "étouffé" et de toujours te planter quoi que tu fasses, et donc de ne pas progresser du tout, et donc tu abandonnes. Ou même pire tu as le sentiment de progresser mais qu'on te met des bâtons dans les roues pour empêcher de valider ta progression.
Le subtil équilibrage entre les deux (donner suffisamment de challenge, mais ne pas décourager le lecteur) n'est évidemment pas évident.
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#22
tu as le sentiment d'être "étouffé" et de toujours te planter quoi que tu fasses

C'est ça que j'ai ressenti avec Le Manoir de l'Enfer. J'ai même cru à un moment que mon exemplaire avait un problème de traduction... Que ce soit par la cuisine, le cellier ou toute autre pièce, tu te plantais. Non seulement c'est un OTP de première mais en plus, ce fameux OTP, fallait le trouver !
Et effectivement, il y a eu un long moment où ça m'a dégoûté du bouquin.
Anywhere out of the world
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#23
(08/03/2022, 11:50)Voyageur Solitaire a écrit : Je dirais que cette décision doit aussi et surtout être logique.

Tout à fait d'accord. Sauf que cette logique est celle du paradigme de l'auteur, de comment il inscrit la logique du contexte.

Et puis, je pense, il y a aussi à prendre en compte le comportement du lecteur qui souvent présuppose qu'un choix, même stupide, donne lieu à une surprise et une continuité.

Et on en revient au pouvoir fort d'un PFA: il est ultime.

Du coup, je pense qu'il est à considérer sur plusieurs axes :
- La logique rationnelle du contexte => T'as cru qu'on était chez les Bisounours. T'as fait un choix de merde , assume, merci au revoir.
- La volonté inique de l'auteur => Ce choix est inacceptable selon l'auteur.

Enfin, il faut aussi se placer du coté de l'auteur: Écrire AVH est avant tout un exercice de l'imagination du libre-arbitre ! Nous proposons au lecteur un éventail de choix "scénaristiques" en lui donnant l'illusion de la liberté et de la responsabilité . Un PFA c'est ça : le lecteur est libre d'être idiot selon l'auteur.

Big Grin Big Grin Big Grin

https://www.quefaitesvous.com
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#24
Le jeu est subtil!
La proposition peut ressembler très fortement à un pfa tellement ça pue l'embrouille. Mais en même temps, tu peux te dire aussi que plus ça parait tordu et plus ça pourrait être une manière pour l'auteur de camoufler la bonne voie. Donc après soit tu te retrouves avec "mais t'es idiot ou quoi d'avoir choisi cette option?" ou "bravo, tu es malin, tu as suivi la voie que la plupart n'auraient pas tenté". Mais a priori impossible de savoir à l'avance quelle sera parmi les deux celle qu'aura choisi l'auteur...
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#25
(08/03/2022, 14:14)Voyageur Solitaire a écrit : C'est ça que j'ai ressenti avec Le Manoir de l'Enfer. J'ai même cru à un moment que mon exemplaire avait un problème de traduction...

Il y a un ajustement très maladroit selon moi entre ce que nous dit Shekou et le vrai mot de passe du passage secret menant au Kriss. En VO l'anagramme de "Drumer" c'est nettement plus facile à trouver, et en VF c'est ce qui m'a toujours empêché de gagner à l'époque...
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