[m-yaz 2019] L'horizon est gommé (Outremer)
#31
Bon un feed de 45 minutes détruit par une fausse manip'... J'enrage. Et j'y retourne.

Histoire : l’Assemblée Communale vous a dépêché pour une mission d’exploration d’une île. L’exploration risque cependant de se révéler plus intérieure… C’est une AVH plutôt psychologique, il faut aimer le genre…

Règles : Sans… L’exploration se fait par liens cliquables pour se rendre jusqu’au 36.

Jouabilité : Comment dire ? Certaines décisions peuvent faire penser à un droite-gauche livingstonien, avec des mats qui peuvent paraitre injustes. Il faut vraiment comprendre les intentions de l’auteur pour ne pas être désarçonné (et j’avoue que je l’ai été pas mal…).

Illustrations : sans.

Difficulté : Elevée, comme l’auteur le revendique dans la page Littéraction de l’AVH. Les 13 deviennent des 31, les 14 des 41… En fait on est très vite tenté de tricher
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Ambiance : Très bonne, savamment distillée. J’ai adoré le début en mer ; avec un peu d’imagination, en fermant les yeux, on sent le vent caresser notre joue et le doux tangage de la goélette… J’ai été un peu moins emballé par l’exploration de l’île qui est beaucoup moins en rapport avec la thématique du concours ; ceci étant on sent bien l’angoisse. EDIT : après avoir lu les explications sur les motivations d’Outremer, j’avoue ne pas partager son appréciation sur le fait que l’AVH perdrait beaucoup à ne pas se situer en mer. Remplaçons la mer par l’espace ou le désert ; l’île par une station spatiale ou une oasis et, ma foi, ça passe aussi ! Juste un bémol, mais qui risque de n’être que très personnel : ma conception d’un monde post-apocalyptique se rapprochant beaucoup de Mad Max, j’ai trouvé que la facilité à trouver du matériel, des médicaments, de la nourriture était un peu décalé du coup… Mais bon, il est vrai que l’on est sur une île que l’on peut imaginer isolée donc ça passe…

Style : Excellentissime. Du Outremer au top niveau, des trésors d’invention, l’art de dire beaucoup en un minimum de mots. J’ai adoré « Elle possède des compétences médicales, le goût de l'exploration, ce bateau et assez fréquemment sa compagne » (j’avoue, j’ai ri !).

Personnages :
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Faits marquants :
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Bilan : Outremer, ton AVH m’embête… d’abord parce que c’est plus une A qu’une AVH : un récit, une histoire formidablement servie par une plume au mieux de sa forme. Ensuite, pour ce qui est de l’interactivité, on ne peut qu’être circonspect. EDIT : je viens de lire les explications d’Outremer sur la construction de son œuvre. Je me souviens d’un feed concernant Quête du Graal 1,5, je ne sais plus quel forumer me disait que j’en demandais trop au lecteur. C’est un peu le sentiment que j’ai avec L’horizon est gommé… Et c’est un peu le sentiment que j’ai à la lecture des autres feed : soit on adore, soit on est circonspect… Mais au final, et n’est-ce pas là l’essentiel, cette AVH ne laisse personne indifférent.

EDIT : j’ai supprimé pas mal d’infos qui faisaient inutilement redite avec les précédents feeds.
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#32
J’ai adoré.

Le style d’Outremer est toujours aussi beau, probablement supérieur à bien des auteurs confirmés. J’aime énormément son écriture toute en sous-entendus (les cerises et le safran…), sa faculté à donner vie à un univers en quelques lignes, la richesse de son vocabulaire, la fluidité de ses phrases… C’est toujours un tel régal à lire !

J’ai éclaté de rire sur la première phrase, « La mer pue », tant c’était inattendu. Je me suis demandé s’il n’y avait pas un message caché quant au sentiment de l’auteur vis-à-vis du thème de ces mini-Yaz, mais je surinterprète certainement. ; )

Le système de jeu m’a fait penser à Ora Est Labora, mais là où j’avais galéré il y a deux ans, ici, j’ai trouvé que les clés de compréhension étaient plus facilement accessibles, sans doute en grande partie parce que le récit ne nécessite pas de savoir que Néron était roux.

On est sur une double lecture permanente, et à plusieurs niveaux. Double lecture du protagoniste principal lui-même, mais aussi double lecture entre ses réflexions et les « métaréflexions » du lecteur, car tout le sel du jeu consiste à déterminer ce qui relève de la réalité et de l’illusion, en se basant sur les expériences directement vécues par le personnage, mais aussi sur des indices littéraires semés çà et là, et qui, eux, s’adressent au joueur. Je pense aux changements de couleur et de police de caractères du texte, bien sûr, mais pas que. On touche là à une forme de quintessence de la ludolittérature : le jeu est le récit lui-même, le texte est un labyrinthe dans les méandres duquel on erre en s’efforçant d’en deviner la forme pour aller dans la bonne direction.

Ça nécessite un effort de lecture plus conséquent que pour des A.V.H. plus ludiques — disons plutôt aux systèmes de jeu plus classiques, à base de règles, de codes, d’aléatoire… —, mais la limpidité de l’écriture rend cet effort presque naturel. Vous l’aurez compris, j’ai pris énormément de plaisir à lire L’Horizon est gommé.

Attention, à partir d’ici, je divulgâche.

J’ai atteint le paragraphe 50 à ma deuxième lecture. L’A.V.H. étant classée « très difficile » sur Littéraction, je suis plutôt content de moi.

Ma première tentative s’est pourtant achevée très vite. Devant les molosses, partant du principe qu’il s’agissait de robots délabrés, je me suis approché en pensant qu’ils n’étaient pas dangereux, et mal m’en a pris. Il est vrai que si on y fait attention, c’est leur apparence qui est décrite comme esquintée, il n’est pas précisément marqué qu’ils sont hors d’usage…

Du reste, maintenant, je ne suis plus sûr de savoir si ce passage décrivait plus fidèlement la réalité que celui d’avant, dans lequel ils sont présentés comme des animaux de chair et de sang… mais j’y reviendrai.

Pour ma seconde tentative, j’ai commencé par prendre le même chemin (tout simplement parce que le détour me paraissait plus discret qu’entrer directement dans la ville). Dès le commencement, on est confronté à la double vision qu’a Merle de son environnement, et si on peut mettre ça sur le dos d’un rêve au début, il apparaît rapidement que c’est davantage que ça. Les premiers temps, on s’interroge… Double personnalité ? Perception altérée de la réalité ? Histoire se déroulant dans deux temporalités différentes ?…

La récurrence des passages où on ingurgite les fameuses gélules m’ont fait pencher vers la deuxième hypothèse. Ça, ainsi qu’une remarque de Cerise au début de l’aventure, lorsqu’elle dit avoir rêvée être ensevelie et n’être peut-être « réellement (qu’)un cadavre ». J’y ai vu un indice, et j’ai supposé que les deux compagnes du héros étaient le fruit de son imagination, façon Fight Club.

Retour aux molosses. Cette fois, je les descends tout de suite. Ce ne sont que des machines (pensé-je), donc pas de culpabilité à ressentir, et il n’y a visiblement guère de témoins pour entendre les détonations.

Lorsque vient le choix de visiter l’entrepôt ou le laboratoire médical, le second me paraît plus dangereux que le premier, étant donné l’instabilité, assez claire à ce stade du récit, du héros. Néanmoins, je me dis qu’il y a peut-être moyen d’obtenir des réponses quant à la raison de son état, donc je m’y dirige en me disant que je n’en suis qu’à ma deuxième lecture, donc que c’est encore un bon moment pour explorer.

Là, un choix étrange… Mode ataraxique ou palingénésique ? Je ne connaissais pas ce second terme, mais en en lisant une définition, il m’a paru qu’il devait promettre un résultat plus violent que le premier. Or, j’étais dans l’optique de secouer le héros pour essayer de le faire sortir de son état d’halluciné, j’ai donc pris la seconde option. Sans conséquence visible immédiate.

Entre parenthèses, j’ai bien aimé le faux choix « Voulez-vous prendre une gélule ou vous abstenir ? » à ce moment. Ça m’a fait sourire et penser à un passage du troisième tome des Chroniques crétoises raconté par Outremer, le fameux : « Avez-vous la faveur de Poséidon ? » qui ne sert à rien…

Vient le moment de grimper l’échelle. Avec un personnage aussi instable, je me dis qu’il est plus prudent de ne pas rester trop longtemps dans une position aussi dangereuse, et donc (paradoxalement) d’aller vite. Au moment de choisir entre prendre la main de Cerise ou m’accrocher au barreau, j’opte pour le barreau, pensant toujours, à ce moment-là, que la femme qui me fait face est probablement un délire de mon esprit.

La suite semble confirmer mon raisonnement. Les mots prononcés par Cerise sans que ses lèvres ne bougent, et quelques scènes similaires par la suite, comme si on était devant un hologramme qui se mettait petit à petit à bugger par intermittences…

Vient la scène du couloir, et ce paragraphe qui nous offre un large panel de réactions face à l’individu…

J’opte pour la rage, comptant sur l’adrénaline pour agir comme un électrochoc sur mon personnage halluciné qui me semble sombrer de plus en plus dans son état léthargique.

Je ne sais pas si c’est le bon choix, mais le récit continue, et je me retourne vers mes deux compagnes. À ce stade, je les crois toujours des illusions, en revanche je pense que Merle les a réellement connues, et qu’il peuple son présent avec leur souvenir.

Et justement, vient la scène du souvenir. Je me rappelle des informations données dans la première section, disant que c’est en partie grâce à notre aide que Safran a découvert sa sexualité, donc je me dirige vers la section correspondante. La scène est très jolie, d’ailleurs, et la métaphore de la paire de ciseaux particulièrement belle.

Au tour de Cerise. Dans l’intro, il est dit qu’elle nous a déjà mis en danger plusieurs fois, j’opte donc pour l’expédition où elle nous aurait égaré. Toujours pas de X, donc je me dis que je suis sur le bon chemin…

Et là, j’ai un premier doute. Le masque à gaz de Safran paraissait n’être qu’une illusion dans la scène précédente, juste notre main plaquée sur la bouche. Mais dans cette scène, il semble que Merle fasse réellement usage de l’ordinateur de sa comparse pour sortir de ce piège… Alors, quel est le réel ? Me suis-je trompé jusque-là ? Pourtant, il semble que je m’en sorte convenablement pour le moment. Peut-être ai-je simplement eu de la chance.

Une balle dans la tête du type, et on continue.

Est-ce que je pense être seul ? Malgré mes doutes, je reste sur mon hypothèse initiale… Débute un paragraphe au ton fataliste… mais, tiens, ce mot qui ressort presque imperceptiblement, « porte » ? Un lien !

(Ça aussi, ça m’a fait penser au troisième tome des Chroniques crétoises, et son P.F.A. déguisé qui demande qu’on consulte l’oracle… Inspiration ou simple coïncidence ?)

Je triche alors un peu et défile la page jusqu’à la fin de la section… Oui, c’était un P.F.A., du moins ça l’aurait été si je n’avais pas repéré le lien caché. La même idée que dans le Trésor des fonds saumâtres ; décidément !

Derrière cette porte, je retrouve mes deux amies, dans une scène évocatrice. Crise de rire (de démence ?), convulsions… Tiens, finalement, l’injection aura servi à quelque chose : je n’ai pas besoin de me rappeler du nombre de gélules ingurgitées tout du long… Idée que je trouve géniale ; un tantinet vicieuse, mais géniale. ^^ Je n’ai pas encore regardé ce que donnaient les chemins que je n’ai pas pris, car j’avais envie d’écrire ce commentaire à chaud, du coup je ne sais pas encore ce qu’auraient donné les autres réponses. J’irai farfouiller quand j’aurai fini, et peut-être que je rajouterai un second commentaire derrière.

Quoi qu’il en soit, la fin ne confirme qu’à moitié mon raisonnement. Merle était bien sous l’emprise d’hallucinations… mais pas autant que je le pensais, puisque les personnages de Safran et Cerise se révèlent finalement bel et bien réels… Du coup, je me demande si je n’ai pas simplement eu beaucoup de chance dans mes choix. J’en saurai sans doute un peu plus après relecture.

Pour conclure, j’aime beaucoup le message du paragraphe final, l’« espoir réaliste » qui s’en dégage. Sans renier, loin de là, le potentiel destructeur de l’humanité, il apporte aussi un point de vue autre que « On va tous mourir de toute façon », montre qu’il y a des raisons de lutter pour améliorer les choses même dans les moments les plus sombres, et que si la situation actuelle n’est pas brillante, au fond, l’a-t-elle jamais été ?… Le monde n’est ni noir, ni blanc, il est gris. D’un gris plus foncé à certaines époques qu’à d’autres, mais il y a moyen de l’éclaircir, même un petit peu, même si cela prend du temps, si on s’en donne la peine.

Et pour terminer ce long message, je me permets de nouveau d’indiquer quelques fautes repérées au fil de ma lecture :

que votre arme est bien chargé
des grincements irréguliers vous blesse les tympans
plusieurs des pattes mécaniques se met en mouvement
Chaque époque digère et remplace celle qui l'a précédé
Vos talons et vos bras martèlent frénétiquement le plancher de mois massif

J’ai aussi repéré une inversion : un lien vers le paragraphe 13 mène en fait vers le 31… mais, pour le coup, je me suis demandé s’il ne s’agissait pas là aussi d’un indice quand à la vision perturbée qu’a le protagoniste de la réalité…
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#33
Quelques remarques additionnelles, maintenant que j’ai lu l’intégralité de l’histoire.

Je me trompais donc sur le « faux choix » : on avale bien une gélule dans les deux cas, mais l’état d’esprit n’est pas vraiment le même !

Il n’y a pas de chemin qui condamne immédiatement à la défaite, puisqu’on peut subir une injection de deux manières, ou trouver un défibrillateur à l’entrepôt (même si ça me paraît un peu plus difficile). En revanche, compter les gélules ne sert à rien, tous les liens mènent au même paragraphe. Si ce n’est pas du trollage, ça ! Pour le coup, j’aurais bien aimé que ce soit une autre façon de gagner, ça aurait récompensé les lecteurs particulièrement perspicaces.

Je suis un petit peu perplexe quand au choix final, celui qui demande si on est, à notre avis, seul ou non. Jusqu’ici, considérer que c’était le cas semble être la bonne chose à faire (ça évite de prendre la main de Cerise, par exemple, ce qui mène à un P.F.A.). Mais à ce stade, on peut avoir des doutes : par exemple, comme je l’ai écrit dans mon précédent commentaire, parce qu’on a fait usage de l’ordinateur de Cerise. Et au final, il s’avère que nos deux compagnes sont bien réelles, on les voyait juste de manière un peu biaisée. Du coup, choisir « Je suis seul » ne récompense-t-il pas un mauvais raisonnement ? Le problème étant que l’autre choix (nous sommes bel et bien accompagné) mène à un P.F.A. alors que, techniquement, c’est la vérité.

Je me demande s’il n’aurait pas mieux valu faire en sorte que choisir « accompagné » mène vers la victoire tout en gardant l’autre choix (« seul ») tel quel : en apparence, c’est un échec, mais le paragraphe offre une porte de sortie (Hu ! hu !) pour peu qu’on soit attentif.
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#34
Je trouve que cette dernière suggestion est très judicieuse.
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#35
Merci Jehan pour m'avoir fait voir cette porte que je dépassait sans l'ouvrir. Cela faisait des heures que je me tapais le crâne à chercher comment atteindre le 50.

Il n'y a pas plusieurs fins, comme j'ai pu le lire dans les retours plus haut mais bien une et une seule. Le reste ce sont des tonnes de PFA.

Que dire de plus... J'ai plus souffert qu'autre chose en lisant cette histoire très intéressante et merveilleusement écrite mais complètement hors sujet du thème du mini yaz.
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#36
Merci à tous pour vos commentaires.

Avec le recul, je pense qu’il y a un écart assez significatif entre ce que j’imaginais et ce que j’ai réalisé. J’avais en tête ce concept d’aventure depuis déjà un certain temps ; avec cette mini-AVH, j’ai cru l’exécuter de façon simplifiée, sans rien ôter à son intérêt pour autant ; mais je crois désormais que j’étais assez nettement à côté de la plaque.


(27/06/2019, 07:44)Fitz a écrit : Et au final, une assez forte linéarité. Bien sûr, c'est ici affaire de goût. Des lecteurs comme Skarn ou autres vont apprécier cette totale fluidité à la lecture.
Pour ma part, dès qu'un livre-jeu flirte trop avec le pur roman interactif, il me manque quelque chose.

Je crois sérieusement qu’il faut que je renonce aux mini-AVH. J’aime beaucoup les lire, mais je n’arrive manifestement pas à les faire. À chaque fois, j’aboutis à des aventures dotées d’une forte linéarité, que les choix que j’y insère n’allègent guère.


(28/06/2019, 13:31)Salla a écrit : Finalement, ce n'est qu'après avoir épluché toutes les possibilités que j'ai envisagé l'hypothèse du lien caché. J'y avais pensé avant, mais je me suis dis qu'il n'avait quand même pas osé Rolleyes

Après toutes nos soirées jeux, tu devrais savoir que je suis un être aussi dénué de logique que de scrupules !


(30/06/2019, 07:10)vador59 a écrit : Juste un bémol, mais qui risque de n’être que très personnel : ma conception d’un monde post-apocalyptique se rapprochant beaucoup de Mad Max, j’ai trouvé que la facilité à trouver du matériel, des médicaments, de la nourriture était un peu décalé du coup…

Ah, mais tout à fait, et les personnages sont d’ailleurs impressionnés par cette abondance, car ils sont habitués à un environnement où il faut soigneusement veiller à tout récupérer ou recycler. Mais le concept même de l’île est que c’est un lieu d’exception, qui a été préparé soigneusement pour permettre à un petit nombre de personnes de survivre à l’apocalypse sans souffrir de la gêne.


(06/07/2019, 23:42)Jehan a écrit : Mode ataraxique ou palingénésique ? Je ne connaissais pas ce second terme

« Palingénésie » est l’un des pouvoirs dont l’héroïne peut disposer dans « Le retour des Xha Nia » de Oiseau. C’est comme ça que j’ai appris l’existence de ce mot (qui n’est pas facile à placer dans la conversation de tous les jours, admettons-le).


(06/07/2019, 23:42)Jehan a écrit : Au moment de choisir entre prendre la main de Cerise ou m’accrocher au barreau, j’opte pour le barreau, pensant toujours, à ce moment-là, que la femme qui me fait face est probablement un délire de mon esprit.

C’est le raisonnement qu’on est censé suivre pour faire le bon choix, en effet. C’est un peu vicieux (trop, sans doute) puisque ça ne correspond en fin de compte pas à la réalité objective.


(06/07/2019, 23:42)Jehan a écrit : Et pour terminer ce long message, je me permets de nouveau d’indiquer quelques fautes repérées au fil de ma lecture :

Merci pour ces corrections, je vais rectifier ça.


(06/07/2019, 23:42)Jehan a écrit : J’ai aussi repéré une inversion : un lien vers le paragraphe 13 mène en fait vers le 31… mais, pour le coup, je me suis demandé s’il ne s’agissait pas là aussi d’un indice quand à la vision perturbée qu’a le protagoniste de la réalité…

C’est en effet censé donner un avant-goût du caractère incertain de la réalité.

À l’origine, j’avais songé à permettre au joueur de prendre l’initiative de passer volontairement d’une réalité à l’autre en inversant ainsi les chiffres d’un paragraphe ou d’un renvoi. Mais ça n’aurait pu marcher que dans une aventure substantiellement plus longue que 50 paragraphes (et ça aurait été compliqué de toute façon).


(08/07/2019, 12:15)Jehan a écrit : Je suis un petit peu perplexe quand au choix final, celui qui demande si on est, à notre avis, seul ou non. Jusqu’ici, considérer que c’était le cas semble être la bonne chose à faire

Oui, c’est un peu vicieux (il y a de l’écho, vous ne trouvez pas ?). Mais la question n’est pas « Pensez-vous être seul ? », c’est « Pensez-vous être seul dans cette pièce ? ». Le protagoniste se trouve dans la « réalité claire » ; s’il n’entend plus aucun son derrière lui depuis un bon moment, alors même qu’il était dit un peu plus tôt que ses amies se montraient très bavardes, il y a des chances que ce soit la réalité et non pas le fruit d’une illusion négative.

Si le protagoniste veut à tout prix que ses amies soient là (alors que son ouïe lui dit qu’elles ne se trouvent pas dans la pièce), il achève alors de perdre contact avec la réalité, et ses hallucinations lui coûtent la vie.


(30/06/2019, 07:10)vador59 a écrit : j’avoue ne pas partager son appréciation sur le fait que l’AVH perdrait beaucoup à ne pas se situer en mer. Remplaçons la mer par l’espace ou le désert ; l’île par une station spatiale ou une oasis et, ma foi, ça passe aussi !

(14/07/2019, 08:29)linflas a écrit : complètement hors sujet du thème du mini yaz.

J’avoue que j’avais cette idée en tête depuis un moment, et que je ne me suis pas trop arrêté sur la question de savoir à quel point elle collait au thème du concours.

À noter cependant que j’ai toujours envisagé cette aventure comme se déroulant, sinon sur une île, du moins en bord de mer. Je crois que je trouvais la pollution des mers particulièrement marquante, d’un point de vue atmosphérique.
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#37
L'horizon est gommé m'a permis de renouer avec les LDVEH et les AVH, depuis un long moment rangés sur mes étagères poussiéreuses ou virtuelles. Et quelle claque, quelle maîtrise. Je suis bluffé. D'autant plus que juste après j'ai enchaîné avec Prisme et que je me suis demandé : « Mais c'est quoi ce niveau d'écriture et de ludicité de fou malade qui enterre définitivement nos vieux livre-jeu d'antan ? ».

J'ai vraiment apprécié à sa juste valeur le style littéraire utilisé par Outremer. Bon, je ne serais pas aussi dithyrambique que d'autres critiques. Les descriptions fonctionnent très bien. On visualise parfaitement notre environnement. Le mix impressions du personnage, réalité éprouvée est efficace et souvent pertinent. Je serais plus critique sur les dialogues qui, parfois, sonnent un peu artificiels, forcés, et sur quelques descriptions – notamment celles du début, sur Cerise et Safran – que j'ai d'emblée trouvées comme ne s'harmonisant pas à l'ambiance, au décors, au ton général de l'histoire (après avoir lu les critiques, je sais pourquoi). Mais à part ces quelques détails, le reste m'a semblé très fluide : de la bonne littérature moderne.

J'ai particulièrement aimé cette sorte de mise en abyme scénaristique. Ces niveaux de lecture sont très stimulants et nous plongent vraiment au cœur de l'histoire en nous impliquant intellectuellement. J'aurais bien voulu avoir un développement plus poussé de la relation entre Cerise, Safran, et nous-même, qui reste toujours à la surface. Scénaristiquement parlant, cela peut s'expliquer, mais cela demeure regrettable. Le seul reproche qui me vient à l'esprit ici, c'est peut-être un manque d'enjeu au final, surtout lorsque l'on comprend le pourquoi du comment (j'ai capté assez vite – avec les chiens). Et donc je sentais bien en progressant dans l'histoire que rien n'avait vraiment d'importance. Mais l'ensemble demeure costaud et se tient du début à la fin.

Alors, hasard, chance, talent inné, je ne suis mort qu'une fois, et encore, je me suis rendu compte au moment où je cliquais que je venais de faire une bêtise : sur l'échelle de fer, mauvais choix. C'est tout. Le reste a été facile et les vrais faux numéros, les choix multiples bizarres ne m'ont posés aucune difficulté, j'ai fini l'histoire en 25 minutes. Je la referais néanmoins en prenant d'autres chemins, car j'ai vu que trois fins minimum étaient possibles. Je dirais même que les codes couleurs aident beaucoup trop. Il est probable que sans ces derniers je serais mort de bien plus nombreuses fois. Pour moi, la jouabilité est très bonne, voire un peu trop facile, mais comme il n'y a que 50 paragraphes, c'est normal. Mais j'ai bien lu que nombre d'autres critiques ne sont pas de mon avis, jugeant cette AVH très difficile.
Toujours est-il que lire et jouer cette histoire sans dé, en se servant des hyperliens, des couleurs et des niveaux de réalité m'a absolument ravi. C'est vraiment le genre d'aventure que j'adore, dans lesquelles je rentre et comme on dit, où je tripe à fond.

Au final, une excellent récit, servi par un jeu agréable, enveloppé dans un style fluide et percutant. Je ne peux que féliciter Outremer et le remercier pour cet agréable moment ludique. Pour conclure, j'ai particulièrement goûté au tout dernier paragraphe en noir, tellement prophétique qu'il m'en a donné des frissons – preuve pour moi d'une indéniable réussite. N'empêche, j'aurais aimé à la toute fin pouvoir choisir de rester ou de plonger. Mais le choix final est en cohérence avec l'univers et l'histoire et il n'y a rien à dire de plus.
Goburlicheur de chrastymèles
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