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Une question qui m'a toujours turlupiné :
Faut-il dire "Je sais ce qu'il me reste à faire", ou "Je sais ce qui me reste à faire" ?
De même avec "Quoi qu'il advienne" vs "Quoi qui advienne", ou encore, "C'est tout ce qu'il me reste" vs "C'est tout ce qui me reste" (etc).
Existe-t-il une règle grammaticale officielle ? Ou s'agit-il d'un cas ambigu où les deux formes sont permises, comme ça arrive parfois en français (ex : amulette en jade vs amulette de jade) ?
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03/02/2007, 10:48
(Modification du message : 03/02/2007, 10:52 par Orion.)
Le vrai français est "Je sais ce qu'il me reste à faire". La deuxième tournure n'est pas française me semble t-il. "Qui" est un pronom se rattachant à une personne et je n'y vois pas son utilité dans ces propos.
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On dira pourtant "Ce qui doit arriver arrivera" ou encore "La tuile qui est tombée du toit" : il n'y a pas de personnes en cause dans ces énoncés, mais cela n'empêche pas l'usage de "qui".
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C'est une question de grammaire effectivement.
Qui est une conjonction de subordination qui reprend le groupe nominal précédent. Valeur de sujet pour la proposition subordonnée.
Ex : "La tuile qui est tombée du toit" Qui reprend le nom "tuile" et sert de sujet à "est tombée". De même dans "Ce qui doit arriver arrivera", qui reprend ce.
Qu'il = que il. Que est ici conjonction de... euh, j'ai un doute sur le titre grammatical exact. Toujours est-il qu'il sert à introduire le "il", qui est le sujet du verbe et peut possèder une valeur générale dans le cas d'expressions par exemple.
Ex : "C'est tout ce qu'il me reste". On pourrait reformuler en "il ne me reste que cela à faire". Le "il" est bien sujet.
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09/02/2007, 00:36
(Modification du message : 09/02/2007, 00:40 par Mad Martigan.)
La question m'intrigue également, et depuis un bon moment déjà. Je me suis permis de l'aller poster sur un forum littéraire où je vais de temps en temps traîner mes guêtres (ouah, comment j'me la raconte!), et voici ce qu'un des membres m'a obligeamment répondu :
Citation :Bonsoir, Pierre !
Cest dans Grevisse et dans Hanse que cette question est le mieux expliquée. Je vais résumer ce qui sy trouve et, pour notre édification, y ajouter les citations :
1 On emploie QUIL lorsque le verbe est ESSENTIELLEMENT impersonnel.
* Il faut CE QUIL faut. Voilà CE QUIL vous faut.
* Je ne sais pas CE QUIL y a.
2 Les fluctuations de lusage sobservent lorsque le verbe peut être personnel OU impersonnel.
a) QU simpose lorsque ce qui suit le verbe constitue un « sujet réel ».
* Je prendrai CE QUIL me plaira de prendre. (-> il me plaira de prendre qu)
* ° CE QUI me plaira de prendre.
Le Robert (Usuels) écrit quon emploie à peu près indifféremment :
* Tu sais CE QUIL va arriver ? (Gallo)
* Tu sais CE QUI va arriver ?
* Quest-CE QUIL se passe ? (Il se passe quelque chose.)
* Quest-CE QUI se passe ? (Quelque chose se passe.)
b) On essaye aussi de faire une distinction à propos de PLAIRE.
* Choisis CE QUI te plaît. (= ce qui tattire, ce qui te donnera du plaisir.)
* Choisis CE QUIL te plaît. (= ce que tu voudras.)
Hanse considère que cette distinction (logique, selon Grevisse) est plus théorique que réelle.
c) ARRIVER
* Il sétait demandé CE QUIL arriverait
(Zola)
* CE QUIL lui était arrivé. (Anatole France)
* Elle ne comprend pas CE QUIL lui arrive. (Aragon)
* Voyez CE QUI marrive. (Académie)
* Quest-CE QUI arrive ? (Jules Lemaître)
* QUOI QUI arrivât dans sa vie. (Montherlant)
d) RESTER accepte assez facilement les deux tours :
* Il sait CE QUI / CE QUIL lui reste à faire.
* Toutes les démarches QUI me resteNT / QUIL me reste à faire.
* CE QUI / QUIL lui reste dargent.
Citations de Grevisse :
* CE QUIL restait de fromage. (A. Daudet)
* Tous les livres QUIL me reste à lire. (Renard)
* Durant les trente années QUIL lui restait à vivre. (Anatole France)
* CE QUIL lui restait à faire. (Rolland)
* Tout CE QUIL vous reste à découvrir. (Duhamel)
* Cest tout CE QUIL restait de lancienne chapelle. (E. Henriot)
* Le peu dargent QUI lui restait. (Stendhal)
* CE QUI me restait à tenter. (A. Daudet)
* Le peu nénergie QUI lui reste. (R. Martin du Gard)
* Le peu dheures QUI me resteNT à vivre. (Benda)
* CE QUI lui reste de sainteté. (Maurois)
* Le peu de courage QUI lui reste. (Romains)
e) Grevisse cite également :
* Qui sait CE QUI peut advenir
? (Musset)
* Voici CE QUIL advint. (E. Henriot)
* Il en arrivera CE QUI pourra. (Nodier)
* Arrivera CE QUIL pourra. (Duhamel)
* Je ne saurais dire CE QUI se passait en moi. (Académie)
* CE QUIL se passa, je lignore. (E. Henriot)
* Quest-CE QUIL vous prend ? (Ramuz et Ionesco)
* Quest-CE QUIL leur prend ? (Chamson)
* Quest-CE QUI lui a pris. (Aymé)
* Quest-CE QUI te prend ? (Ramuz)
* Quest-CE QUI vous prend. (Ionesco)
* Nous ne savons pas CE QUI lui a pris. (Sarraute)
* CE QUIL résultait dun entretien si important. (Boylesve)
* Elle dit CE QUIL convenait. (Romains)
* LÉtat cache CE QUIL en est du sexe
(Foucault)
f) Grevisse considère comme irréguliers :
* [
] apprendre à Jacques CE QUI importait quil sût. (Radiguet) -> CE QUIL importait
* Jimagine quelle connaît CE QUI lui est certainement impossible de connaître. (Queneau) -> CE QUIL lui est
CONCLUSION
Personnellement, je préfère QUI, chaque fois que cest possible.
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Toute cette belle érudition pour en finir avec "les deux réponses sont bonnes". ^_^